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GA/9246

LE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE DEMANDE QU'UN "BILAN OBJECTIF" SOIT DRESSÉ EN VUE DE RÉPARER LE MAL FAIT À LA PLANÈTE AU NOM DU DÉVELOPPEMENT ET DU PROGRÈS

22 mai 1997


Communiqué de Presse
GA/9246
OBV/2


LE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE DEMANDE QU'UN "BILAN OBJECTIF" SOIT DRESSÉ EN VUE DE RÉPARER LE MAL FAIT À LA PLANÈTE AU NOM DU DÉVELOPPEMENT ET DU PROGRÈS

19970522 On trouvera ci-après le message du Président de l'Assemblée générale, M. Razali Ismail (Malaisie), à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement (5 juin) :

La Conférence des Nations Unies sur l'environnement, qui s'est tenue à Stockholm il y a 25 ans et a donné naissance au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) constitue sans nul doute une étape décisive dans l'action menée par l'ONU en matière d'environnement. À l'issue de cette conférence, l'Assemblée générale a proclamé le 5 juin Journée mondiale de l'environnement afin de sensibiliser le public à la nécessité de protéger l'environnement. D'autres "éco-événements" importants ont suivi.

En 1992, une conférence mondiale, communément appelée Sommet de la Terre, s'est déroulée à Rio de Janeiro (Brésil). Les dirigeants de plus de 180 pays ont adopté un certain nombre de décisions communes reconnaissant qu'il existait des liens étroits entre l'environnement et le développement, la pauvreté, l'utilisation des ressources, la paix et la sécurité. Il a été reconnu que les modes de production et de consommation non viables étaient les principaux responsables de la dégradation de l'environnement planétaire et il a été unanimement admis que la préservation de l'environnement devait être partie intégrante du processus de développement économique. C'est ainsi qu'est né le concept de "développement durable", qui allait modifier pour toujours le débat théorique et politique sur le développement économique.

Cinq années se sont écoulées depuis la Conférence de Rio. En juin, l'Assemblée générale se réunira en session extraordinaire pour examiner dans quelle mesure les objectifs de développement durable ont été atteints. En regard de l'urgence de la tâche, les progrès accomplis dans le monde sont très décevants — d'autant plus décevants que l'on dispose de plus en plus d'informations sur les facteurs démographiques, sociaux et économiques qui menacent l'existence sur notre planète et que des solutions globales sont à notre portée. Il semble que la mondialisation ait pour seul effet de nous éloigner des centres de décision. Si nous attendions monts et merveilles de l'interdépendance, la dure loi du marché nous aura fait déchanter.

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Que s'est-il donc passé? Qu'est-il advenu de notre volonté de parvenir à un équilibre juste et viable entre environnement et développement et d'assurer un avenir viable à la planète et à ses habitants? N'avons-nous parcouru tout ce chemin, n'avons-nous enfin compris ces questions dans toute leur complexité que pour abandonner à présent en raison d'impératifs politiques?

Peut-être serait-il temps d'admettre que rien, pas même l'argent, les prix et les récompenses, la recherche, les conférences et les accords mondiaux ne pourra arrêter l'inéluctable dégradation de l'environnement si nous ne changeons pas profondément notre façon de penser et si nous ne modifions pas notre comportement. Que ce soit en tant que représentants de gouvernement, scientifiques, consommateurs, journalistes, contribuables, actionnaires, travailleurs, parents ou enfants — chacun d'entre nous est concerné. L'"environnement" est loin d'être un concept nouveau. La découverte par l'homme de la conservation et de l'utilisation viable des ressources ne date pas d'aujourd'hui. Les peuples et les sociétés autochtones — bien que pauvres et marginalisés — ont vécu en harmonie avec la terre et les cycles de la nature et ont su créer des systèmes et des cosmologies à la fois complexes et culturellement riches qui ont permis de protéger l'environnement pendant des milliers d'années. Nous avons beaucoup à apprendre d'eux.

À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, nous devons dresser un bilan objectif en reconnaissant qu'il nous reste encore beaucoup à faire et en nous interrogeant sur les efforts qu'il nous faut entreprendre pour réparer le mal fait à l'environnement et à la planète au nom du développement et du progrès.

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