DH/G/573

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT POURSUIT L'EXAMEN DU RAPPORT DE CUBA

22 mai 1997


Communiqué de Presse
DH/G/573


LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT POURSUIT L'EXAMEN DU RAPPORT DE CUBA

19970522 Genève, 21 mai -- Le Comité des droits de l'enfant a poursuivi, cet après-midi, l'examen du rapport de Cuba en portant son attention, en particulier, sur les questions relatives à la définition de l'enfant, à la lutte contre la discrimination à l'encontre des enfants, et au droit à la santé.

En réponse aux questions posées par les membres du Comité en ce qui concerne la protection des enfants contre les actes de violence, la délégation cubaine a souligné que le pays déployait d'importants efforts en matière de prévention. Elle a en outre indiqué que toute la population infantile est soumise à des contrôles en vue de détecter des problèmes de santé, d'ordre épidémique par exemple. Des systèmes d'alerte ont été mis en place par le Ministère de la santé.

S'agissant des possibilités offertes aux enfants afin de leur permettre de porter plainte, la délégation a indiqué qu'un avocat est chargé de représenter les mineurs dans les cas où ils sont en conflit avec leurs parents. Répondant à un expert qui a demandé s'il ne serait pas opportun d'harmoniser les différentes limites d'âge fixées par la législation, la délégation a notamment indiqué que législation prévoit la pleine capacité de l'exercice des droits à partir de 18 ans. L'âge minimum du mariage est de 14 ans pour les filles et de 16 ans pour les garçons, a reconnu la délégation, qui a affirmé que la législation est en cours de révision afin d'harmoniser les textes et, notamment, d'éliminer cette différence entre filles et garçons. Selon la législation pénale cubaine, seuls les enfants de plus de 16 ans sont responsables devant les tribunaux. Les délinquants juvéniles sont détenus dans des installations pénitentiaires spéciales avec des espaces de jeu et des ateliers.

Le système cubain n'a pas fixé un âge minimum pour terminer la scolarité obligatoire, mais on veille à ce que l'enfant ne quitte pas l'école avant la sixième année. L'abandon scolaire n'est pas l'usage. Les élèves sont encouragés à poursuivre leurs études.

S'agissant de la prostitution des enfants, la délégation a expliqué que, depuis quelques années, avec l'accroissement du tourisme à Cuba, des jeunes filles se livrent à cette activité pour satisfaire des besoins de consommation. Des programmes de réinsertion ont été mis au point à l'intention des mineurs impliqués dans ces pratiques. La Commission de prévoyance et d'aide sociale est très active dans ce domaine. Le tourisme

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sexuel constitue une agression pour un pays comme Cuba. Des stratégies ont été mises en place par divers organismes nationaux pour empêcher que le phénomène ne prenne de l'ampleur. Il n'y a pas à Cuba de consommation nationale de drogue, a par ailleurs indiqué la délégation. Des mesures ont en outre été prises pour que l'île ne devienne pas un pays de transit.

La loi cubaine interdit toute discrimination à l'égard des enfants fondée sur la race, le sexe ou l'origine sociale. Toute personne qui propagerait des idées racistes serait poursuivie et punie. La délégation a fait valoir que le mélange de races à Cuba a constitué un atout pour le peuple et la société cubaine.

Un autre expert ayant souhaité savoir quelles mesures ont été prises pour empêcher la discrimination à l'égard des enfants infectés par le virus du SIDA ou nés de parents contaminés, la délégation a expliqué que, pour prévenir les maladies sexuellement transmissibles peu fréquentes à Cuba, différentes organisations, d'étudiants notamment, se mobilisent pour sensibiliser les jeunes. Des réunions organisées par les jeunes eux-mêmes dans les écoles visent à sensibiliser les plus jeunes et leur conseiller des comportements sexuels sans risque. Cuba a institutionnalisé le contrôle des naissances, ce qui a entraîné la baisse du taux de natalité, d'une part, et le nombre des avortements, d'autre part. Toute la population a accès aux programmes de contrôle des naissances. En raison de la pénurie des contraceptifs, pénurie due à l'embargo, les couples sont tenus informés des autres moyens d'éviter les risques de grossesse.

La délégation a indiqué que la Convention des droits de l'enfant vient s'ajouter à l'arsenal juridique qui existait déjà à Cuba sur les questions de l'enfance. La Commission de prévoyance et d'aide sociale consulte tous les organismes pertinents sur les questions intéressant les enfants et se charge de transmettre ses conclusions aux régions. Elle a un rôle de consultation et de coordination.

Fournissant des renseignements complémentaires sur les activités menées par Cuba dans le domaine de la coopération internationale, la délégation a notamment indiqué que 14 000 enfants de Tchernobyl étaient venus à Cuba pour se faire soigner et pour leur convalescence. Son pays est disposé à renouveler cette expérience avec d'autres pays qui en exprimerait le souhait.

Le Comité se réunit à nouveau demain matin, à 10 heures, afin de terminer l'examen du rapport de Cuba et formuler ses remarques préliminaires. Dans l'après-midi, il commencera à l'examen du rapport initial du Ghana.

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