COMITE DE L'INFORMATION : LA REFORME DU DEPARTEMENT DE L'INFORMATION DOIT CONDUIRE A SA REVITALISATION ET NON PAS A SON AFFAIBLISSEMENT
Communiqué de Presse
PI/1009
COMITE DE L'INFORMATION : LA REFORME DU DEPARTEMENT DE L'INFORMATION DOIT CONDUIRE A SA REVITALISATION ET NON PAS A SON AFFAIBLISSEMENT
19970515 Le Comité de l'information a poursuivi, ce matin, son débat général qui a été en grande partie consacré à l'examen des politiques et activités de l'Organisation dans le domaine de l'information. Ce faisant, les délégations sont revenues sur la question de la réforme du Département de l'information proposée par le Secrétaire général et qui consiste notamment à le transformer en un Bureau des communications et des services pour les médias. Ne mettant pas en cause la compétence des membres de l'Equipe spéciale chargée de la réorientation des activités d'information de l'Organisation, les intervenants les ont toutefois invité à accorder l'attention requise aux aspirations de tous les Etats membres et de ne pas se limiter aux revendications d'un groupe restreint d'entre eux.La réforme n'est pas une fin en soi, ont souligné certains. L'Organisation, a précisé une délégation, n'a pas pour mission de distribuer des dividendes aux Etats membres à l'issue de chaque exercice budgétaire mais de réaliser les objectifs de la Charte de la manière la plus efficace et la plus rentable. Si l'on admet l'intérêt vital que les activités des Nations Unies, en général, et du Département de l'information, en particulier, ont pour les Etats et pour les pays en développement, a déclaré une autre délégation, alors le processus de réforme nécessite plus de souplesse. Il ne saurait donner lieu à l'élimination de certaines activités dont l'importance fait l'objet d'un large consensus au sein de la communauté internationale. Cette réforme ne saurait viser que la revitalisation et la réorganisation des activités d'information de l'ONU, et non pas leur affaiblissement.
Les délégations des pays suivants se sont exprimés : Fédération de Russie, Argentine, Indonésie, République démocratique populaire de Corée, Emirats arabes unis, Egypte, Maroc, Soudan, Equateur et ex-République yougoslave de Macédoine.
Au cours de sa séance précédente, le Comité avait complété son Bureau en élisant au poste de troisième Vice-Présidente, Mme Maria Laose-Ajayi (Nigéria).
Le Comité reprendra son débat général demain, vendredi 16 mai 1997, à 10 heures.
Débat général
M. VITALY V. MAKAROV (Fédération de Russie) a rappelé que le Secrétaire général effectue actuellement une visite officielle à Moscou au cours de laquelle il rencontrera le Président Boris Yeltsin et différentes personnalités russes. Il a formé l'espoir que ces rencontres donneront un nouvel élan aux relations entre son pays et les Nations Unies. Pour le représentant, les développements dans les domaines politique, économique et technologique nécessitent que l'on prête une attention particulière à la liberté d'information et aux normes démocratiques. Ceci s'applique à la Fédération de Russie également, a-t-il indiqué, dans la mesure où le pays a connu une explosion de libertés d'information menant à l'établissement d'un nouvel environnement démocratique de l'information. Le rôle des médias russes en tant que moteurs de la démocratie est devenu manifeste lors de l'élection du Chef d'Etat l'année dernière. Le représentant a expliqué que le droit à l'information en Russie est garanti par la Constitution nationale et 16 différentes lois. Récemment, ce réseau juridique a été renforcé par l'adoption du nouveau Code pénal qui pénalise les représentants de l'Etat qui refusent d'informer les citoyens de leurs droits et libertés. En février dernier, un projet de loi condamnant la censure de la télévision et de la radio, a été soumis au parlement Russe tandis qu'un programme national de développement de la télévision est en cours d'élaboration.
Le représentant a néanmoins fait état de certaines difficultés que rencontrent les médias russes et a cité à cet égard l'affrontement récent qui a eu lieu entre la Duma et la Télévision publique russe. Il a par ailleurs expliqué que son pays attache une importance particulière à la coopération internationale dans le domaine de l'information et en particulier avec la Communauté des Etats indépendants avec laquelle a été lancé le concept d'un Commonwealth de l'information.
Abordant les travaux du Comité, le représentant a estimé que celui-ci reste l'une des instances les mieux placées pour discuter des questions liées à la liberté d'information à l'échelle internationale. Depuis 1990, les travaux de ce Comité ont été caractérisés par le consensus qui malheureusement a été mis en danger en 1996 pour un certain nombre de raisons. Regrettant cet état de fait, le représentant a formé l'espoir que cela ne mènera pas une confrontation. La situation conflictuelle au sein du Comité de l'information reflète en fait un déséquilibre des moyens d'information au niveau international. Il suffit d'écouter nos collègues pour s'apercevoir de l'insatisfaction et de la préoccupation des pays en voie de développement.
Dans ce contexte, une attitude constructive est plus que jamais indispensable dans le cadre des travaux du Comité. Evoquant les différentes mesures de réforme et notamment celles visant à transformer le Département de l'information en un Bureau des communications et des services pour les médias,
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ou recommandant l'utilisation accrue des nouvelles technologies de l'information, le représentant a estimé que ces mesures visent à améliorer l'image des Nations Unies auprès du public. Il les a pleinement appuyé ces efforts de réforme en insistant pour que l'Equipe spéciale travaille en étroite collaboration avec le Comité et prenne en compte les idées émises par ses membres. Avec le Département de l'information, le Comité est l'une des mémoires institutionnelles de l'activité d'information des Nations Unies. Il serait donc logique qu'un membre de l'Equipe soit invité à titre d'observateur aux réunions du Comité et que, par exemple, le Président du Comité soit invité également à titre d'observateur, aux réunions de l'Equipe spéciale. Le représentant a également insisté pour que les points de vue des 185 Etats Membres de l'Organisation soient pris en considération.
Pour ce qui est de la Russie proprement dite, M. Makarov a indiqué que celle-ci souhaite que l'on accorde une importance particulière aux enjeux que revêtent les flux d'information pour les pays en transition. Il a en outre regretté l'insuffisance des documents en langue russe et s'est opposé à une réduction de l'utilisation de cette langue. Pour ce qui est du Centre d'information de Moscou, il a insisté sur la nécessité d'en renforcer les structures et d'accorder, comme c'était le cas auparavant, un poste de D1 à son Directeur. Abordant la politique d'information des Nations Unies sur Chernobyl, il a expliqué que son pays s'était joint au Bélarus et à l'Ukraine pour présenté un projet de paragraphe qui devrait être ajouté à la résolution B du Comité, arguant du fait que des questions de ce type ne doivent pas échapper à la communauté des Nations à l'avenir. Le représentant a par ailleurs exprimé le soutien de son pays à la candidature de la Géorgie au sein du Comité.
M. FERNANDO ENRIQUE PETRELLA (Argentine), au nom du Groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, a partagé l'espoir que la nouvelle conception du Département de l'information sera orientée clairement vers l'amélioration des services qu'il offre. Le secret du succès dépend d'une bonne compréhension de la diversité des demandes que le Département doit satisfaire. Une réforme orientée vers une plus grande efficacité devra tenir compte des ressources budgétaires qu'exigent les activités d'information dans tout organisme qui conçoit ses activités dans le but de garantir sa permanence et son acceptation par l'opinion publique. Bien que les craintes auxquelles cette réforme donne lieu soient compréhensibles, il est certain que l'Equipe spéciale, qui est composée d'experts en la matière, élaborera des propositions qui permettront au Département de l'information de mieux répondre aux attentes. Cette Equipe devra tenir compte de nombre d'éléments dont la question importante de l'image de l'Organisation, élément essentiel de sa survie. En conséquence, toutes les mesures visant à préserver cette image doivent être prises en temps opportun. Cela s'applique également aux décisions concernant les contacts directs entre l'Organisation et les peuples. En cela, les centres d'information des Nations Unies sont de la plus haute importance et ne doivent pas devenir des entrepôts de documentation.
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De même, le rôle joué par la radio et la télévision des Nations Unies est irremplaçable notamment en ce qui concerne les pays qui disposent de peu de ressources. Le représentant a remercié le Département des activités de radio et de télévision en langue espagnole, deuxième langue la plus parlée au monde. Il ne faut pas non perdre de vue l'aspect politique du Département de l'information, a poursuivi le représentant en ajoutant que l'organisation de séminaires, l'élaboration de rapports et la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse vont bien au-delà des activités de type administratif. Toutefois, l'on ne peut demander au Département de l'information de convaincre les gouvernements de l'utilité de l'Organisation. Cette tâche relève des activités des Nations Unies elles-même et du rôle des représentants permanents. Il faut alors se demander pourquoi les représentants politiques font de moins en moins référence à l'ONU. Peut-être cela est-il imputable au manque de transparence qui caractérise nombre d'activités et de décisions de l'Organisation. En conclusion, le représentant s'est déclaré surpris d'un article de "Times Magazine" qui fait état d'une presse partiellement libre en Argentine. Il a ajouté qu'aucune panacée n'existe en matière d'information et de communication mais s'est dit convaincu que l'ONU a un message universel à diffuser en faveur de la liberté de la presse et, en cela, le Département de l'information a un rôle important à jouer.
M. SUDJADNAN PARNOHADININGRAT (Indonésie), évoquant la révolution de l'information, a déclaré qu'il est indubitable que la majorité des peuples demeure incapable d'accéder à la technologie avancée des communications. En conséquence, le fossé entre les pays développés et les pays en développement continue de s'élargir et la tâche de la communauté internationale qui consiste à traiter de ces inégalités est de la plus haute importance. Pour les pays en développement, a poursuivi le représentant, le flux actuel de l'information est incompatible avec les pratiques et coutumes traditionnelles. En conséquence, il est impératif que les Nations Unies et leurs institutions continuent de déployer tous leurs efforts pour la promotion et l'établissement d'un ordre plus juste de la communication et de l'information internationales. L'Indonésie est également convaincue que les principes de la Charte doivent servir de moteur, en particulier pour mettre l'information à la disposition de toute l'humanité et ne pas la laisser aux médias de quelques nations développées qui cherchent à imposer leurs perceptions étroites des choses.
Se félicitant, par ailleurs, des initiatives du Secrétaire général pour revitaliser les activités d'information des Nations Unies, le représentant a souhaité que le processus de réforme visant à transformer le Département de l'information en un Bureau des communications et des services pour ces médias se déroule de manière transparente. Il a émis l'espoir que le Secrétaire général soumettra ses recommandations aux Etats membres au cours de la prochaine session du Comité de l'information qui doit se tenir en septembre.
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Saluant le rôle des centres d'information des Nations Unies, le représentant s'est particulièrement félicité du Centre de Djakarta qui a intégré les systèmes de réseau national de communications pour diffuser une information sur les activités des Nations Unies sur tout l'archipel indonésien. Il s'est en outre déclaré satisfait des publications du Département de l'information sur le développement et des efforts tendant à utiliser la technologie moderne des communications pour mettre à jour et élargir les sources d'information de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld.
M. JERYONG HONG (République démocratique populaire de Corée) a estimé que la réforme du Département de l'information doit être entreprise en tenant compte des vues des Etats membres. A cet égard, les pays pense que l'Equipe spéciale chargée de la réorientation des activités d'information de l'Organisation doit accorder l'attention requise aux suggestions suivantes : ses recommandations doivent épouser les intérêts communs de tous les Etats membres, se concentrer sur les moyens de renforcer le rôle futur du Département de l'information, faciliter la coopération et les contacts entre les Nations Unies et les pays en développement et, enfin, donner un accès égal à l'information à tous les Etats membres. Dans ce contexte, la transparence et l'ouverture doivent présider aux délibérations sur la question des réforme.
Dénonçant le déséquilibre persistant dans le domaine de l'information, le représentant a illustré ses propos en mettant l'accent sur l'information biaisée qui circule sur les réalités des pays en développement et sur le fait que bien souvent, les médias sont utilisés à mauvais escient pour défendre les intérêts politiques de certains pays. A cet égard, le représentant a rappelé que la cinquième Conférence des Ministres de l'information du Mouvement des pays non alignés tenue au Nigéria en septembre 1996, s'est prononcée en faveur de l'établissement de centres d'information internationaux dans différentes régions du monde. De tels centres devraient élargir le flux d'information parmi les pays en développement, former le personnel des médias et améliorer leur qualité. Les Nations Unies doivent appuyer et encourager les Mouvement des non alignés dans l'établissement de ces centres qui doit être défendu comme partie intégrante des stratégies visant à établir un mécanisme institutionnel pour la réalisation de la coopération sud-sud dans le domaine de l'information et des communications.
M. MOHAMMAD J. SAMHAN (Emirats arabes unis) a indiqué que les grandes modifications dans le domaine de l'information et les développements dans le domaine des technologies de l'information ont créé une nouvelle réalité dans le monde, rapprochant les peuples du monde et reflétant les préoccupations des sociétés. Il a indiqué que son pays a garanti la variété des médias et des sources d'information afin d'encourager la liberté de la presse, ceci en conformité avec les enseignements de la religion islamique. Le gouvernement des Emirats base sa politique d'information sur les principes d'objectivité et de liberté d'expression. Abordant le rôle des Nations Unies, il a exprimé
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sa reconnaissance au efforts déployés par le Département de l'information en vue d'informer tous les peuples du monde de ses activités et des enjeux mondiaux. Il a néanmoins exprimé sa préoccupation face à la mise en oeuvre de programmes visant à faire connaître au monde les problèmes des pays en développement. Il a cité à cet égard les programmes en faveur de la Palestine au moment où le processus de paix au Moyen-Orient ne progresse pas en raison du refus d'Israël de respecter ses engagements.
Pour ce qui est de la réforme, le représentant a souligné la nécessité de rationaliser les ressources du Secrétariat mais également de s'assurer que ces restrictions n'auront pas un impact négatif sur les activités d'information des Nations Unies et en particulier celles touchant aux pratiques israéliennes. Par ailleurs, il a appuyé le travail des centres d'information et souligné qu'il fallait mettre en place une stratégie de l'information en harmonie avec les réalités du monde contemporain. Il a appelé le Secrétaire général à renforcer la coopération technique entre tous les peuples et a plaidé en faveur de la création d'un système mondial de l'information visant à réduire les déséquilibres entre pays développés et les pays en voie de développement.
M. HOSSAM ZAKI (Egypte) a attiré l'attention sur la réforme du Département de l'information en soulignant qu'elle ne doit pas être un objectif à réaliser parce qu'elle répond aux seules aspirations d'un certain nombre d'Etats membres. Cette réforme doit au contraire épouser les points de vue de tous les Etats membres et rester un processus dynamique visant la réalisation de performances rentables. Le rôle joué par le Comité de l'information est essentiel dans ce cadre. Il ne faut pas qu'il se retrouve marginalisé dans ce processus. L'Egypte met donc l'accent sur la nécessité pour le Comité d'élaborer des suggestions claires à l'issue de cette première partie de la session. Le Comité doit également être en mesure d'examiner le plan de réforme qui sera proposé et y avoir accès avant sa mise en oeuvre. Toute réforme doit tenir compte du fait que l'Assemblée générale a donné son aval à la mise en oeuvre de programmes spécifiques, qu'ils concernent le développement ou la cause du peuple palestinien. Par ailleurs, l'utilisation des techniques modernes de l'information ne doit pas faire oublier que nombre de sociétés dépendent encore des moyens d'information traditionnels tels que la radio. De même, l'informatique ne peut devenir une alternative pour les documents imprimés.
L'Egypte défend, à cet égard, la publication de produits en langue arabe, une des langues officielles des Nations Unies. La négligence d'une de ses langues n'aura pour conséquence que de limiter la transmission et la compréhension du message des Nations Unies. De l'avis de l'Egypte, la deuxième partie de la session doit être consacrée en grande partie à
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l'examen et à l'évaluation du plan de réforme qui sera proposé par le Secrétaire général. L'Egypte réaffirme, à cet égard, son entière confiance au Bureau élargi ou au Groupe de travail qui préparera, espère-t-elle, dans la transparence, la deuxième partie de cette session.
M. EL HASSANE ZAHID (Maroc) s'est associé sans réserve à la déclaration faite par le représentant du Groupe des 77. Il a estimé que les activités du Département de l'information dans les domaines des droits de l'homme, du développement ou du maintien de la paix sont d'un importance vitale pour l'Organisation. Ce rôle se doit d'être maintenu et renforcé et en particulier dans le but d'aider les pays en développement. Le représentant a souhaité par ailleurs que l'on accorde plus de place à la langue arabe dans les activités du Département. Abordant les centres d'information, il a indiqué que toute réduction de leur ressources ayant une incidence sur leur fonctionnement devrait être évitée. Il a souhaité des explications sur les réductions de postes prévues, arguant du fait que les centres ont déjà été affectés par des restrictions budgétaires.
Mais les centres ne constituent qu'un volet des activités des Nations Unies. Le Département de l'information mène une oeuvre considérable pour la promotion du rapprochement entre les peuples. La diversité et la multiplication de ses tâches sont l'unes des causes des préoccupations exprimées quant à son efficacité. Le Maroc partage les craintes exprimées devant ce Comité quant à l'approche choisie pour évaluer le Département. Toute réflexion sur sa réforme doit tenir compte de contraintes législatives et associer le plus grand nombre d'Etats aux prises de décision. Le représentant a réitéré sa confiance envers le Secrétaire général et l'Equipe spéciale choisie pour réfléchir à la réforme, et a appuyé la proposition mexicaine tendant à examiner le rapport du Secrétaire général au cours d'un court débat lors de la reprise de session. Pour ce qui est de la bibliothèque des Nations Unies, le représentant a estimé que celle-ci est un élément essentiel de la structure des Nations Unies et il a formé l'espoir que les ressources nécessaires lui seront allouées. Evoquant la transformation du Département en un Bureau des communications et des services des médias, le représentant s'est opposé à un amoindrissement des activités d'information compte tenu de l'importance considérable qu'elles revêtent pour les pays en voie de développement.
M. TARIG ALI BAKHIT (Soudan) a dit aspirer à l'instauration d'un ordre d'information plus équilibré et plus transparent tant il est vrai que pour l'heure, les pays en développement demeurent préoccupés par la prédominance des médias des pays développés sur la scène internationale. Le représentant a appelé les Etats à assumer leur responsabilité quant à la réalisation des objectifs de cet ordre qui permettrait un transfert de la technologie et une circulation de l'information dans les deux sens. Le déséquilibre résultant
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de ces médias qui essayent de vendre des valeurs particulières comme valeurs universelles doit être corrigée. Conscient du problème, le Soudan a ouvert une page d'accueil sur Internet afin de permettre une libre circulation des informations qui seraient à l'abri des préjugés et de considérations politiques tendancieuses. De l'avis du Soudan, la crédibilité des médias doit être la clé de voûte d'une ordre international qui consoliderait les liens entre pays. Le Soudan dénonce les campagnes de désinformation qui présente la situation soudanaise comme un conflit religieux et ethnique. Ces campagnes se multiplient et visent souvent à présenter une image faussée de la religion islamique en établissant un lien direct entre cette religion et le terrorisme. Par quelle mauvaise foi peut-on faire endosser à une religion la responsabilité d'un phénomène transnational? s'est interrogé le représentant.
Le Département de l'information joue un rôle important pour stabiliser les populations aux activités des Nations Unies, et le représentant a salué les activités du centre du Karthoum en appelant le Département à faire en sorte que les centres s'emploient également à refléter fidèlement la situation des pays dans lesquels ils se trouvent, sans oublier les événements positifs. A cet égard, le représentant a regretté que la signature d'un accord de paix important qui a mis fin aux hostilités dans la partie méridionale du pays n'ait pas reçue la couverture médiatique qu'il méritait. Les Nations Unies devrait se pencher sur la question conformément au principe de transparence et de consolidation de la paix. Le représentant a conclu en appelant le Département de l'information à ne ménager aucun effort pour continuer à mettre en oeuvre les résolutions de l'Assemblée générale relatives à la question de Palestine.
M. EMILIO IZQUIERDO (Equateur) a estimé que la diffusion de l'information ne doit se heurter à aucune entrave car elle constitue un contre-poids au pouvoir politique et une manifestation de l'intelligence humaine. L'Equateur, a-t-il expliqué, a consacré dans la Constitution le droit à la liberté d'expression. Mais dans quelle mesure cette liberté trouve-t-elle un terrain fertile dans les pays en développement? Le représentant a plaidé en faveur d'un accès rapide à l'information des pays en voie de développement, afin de favoriser leur développement économique et social. L'information économique et sociale en particulier doit être diffusée le plus largement possible dans le monde. L'un des rôles des Nations Unies et de sensibiliser le plus grand nombre de pays et d'organisations aux problèmes urgents qui affectent les peuples et de catalyser l'aide internationale aux projets d'aide au développement. Dans ce contexte, les publications du Département méritent un soutien aussi ferme que possible et notamment celle intitulée Development Business. Abordant les travaux de l'Equipe spéciale, le représentant a souhaité que le Comité fasse entendre sa voix. D'autre part, il a insisté sur le lien entre utilisation de l'information et niveau d'éducation. Il faut des niveaux adéquates d'éducation pour que l'information
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soit utilisée de façon efficace et c'est la raison pour laquelle il importe de préparer les peuples des pays en développement aux nouvelles technologies de l'information. Le représentant a par ailleurs loué l'efficacité de la radio et a suggéré de renforcer la coopération dans ce domaine entre tous les pays.
Mme DONKA GLIGOROVA (Ex-République yougoslave de Macédoine) a souligné l'importance de renforcer les fonctions du Département de l'information pour gagner l'adhésion la plus large aux activités des Nations Unies. Elle a exprimé le soutien de son pays aux efforts déployés par le Département pour faire un meilleur usage des nouvelles technologies de l'information. Estimant que l'on ne peut pas se satisfaire de l'image dont jouit les Nations Unies, Elle a néanmoins indiqué que le rôle de l'Organisation devient pourtant de plus en plus important. Il est donc indispensable de lancer une stratégie de l'information plus active axée sur les activités prioritaires des Nations Unies et sur leur contribution au développement de toutes les nations. Soulignant l'importance du rôle joué par les différentes publications du Département, la représentante a néanmoins estimé que l'information sur les Nations Unies est trop fragmentée, ce qui rend son utilisation difficile pour ceux que cela intéresse le plus. En conséquent des efforts doivent être déployés pour renforcer la stratégie de communication de l'Organisation, aussi bien qualitativement que quantitativement. Nous bénéficions d'un flux important d'information à travers les "daily highlights", le journal, les communiqués de presse, et les différents bulletins mais cette information extrêmement utile est désorganisée et de ce fait n'est pas utilisée de façon optimum. La représentante a par ailleurs plaidé en faveur de création d'une publication hebdomadaire qui comprendrait des informations sur les travaux de l'Assemblée générale, du Conseil de sécurité, du Conseil économique et social, des institutions spécialisées, les activités de maintien de la paix, les activités humanitaires et de développement et sur les droits de l'homme. Elle s'est en outre félicitée des excellentes relations entre le Comité et le Département de l'information.
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