PI/1008

COMITE DE L'INFORMATION: LES ACTIVITES D'INFORMATION DE L'ONU DOIVENT FAIRE PARTIE INTEGRANTE DE LA SOCIETE MONDIALE DE L'INFORMATION SOULIGNE LES DELEGATIONS

14 mai 1997


Communiqué de Presse
PI/1008


COMITE DE L'INFORMATION: LES ACTIVITES D'INFORMATION DE L'ONU DOIVENT FAIRE PARTIE INTEGRANTE DE LA SOCIETE MONDIALE DE L'INFORMATION SOULIGNE LES DELEGATIONS

19970514 Réuni ce matin sous la présidence de M. Alberto de Sousa (Portugal) et en présence du M. Samir Sanbar, Sous-Secrétaire général à l'information, le Comité de l'information a poursuivi son débat général.

Réaffirmant leur conviction en une information libre, indépendante et objective, consacrée par la commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, les délégations ont estimé que le but ultime de la stratégie d'information des Nations Unies est de garantir le libre accès à l'information de tous les peuples du monde.

Certaines délégations ont souhaité que les efforts de réforme se traduisent par l'intégration pleine et entière des activités d'information des Nations Unies au sein d'une société mondiale de l'information. Dans ce contexte, ils se sont félicités du rôle joué sur le terrain par les centres d'information, de la tenue de séminaires régionaux DPI/PNUD et ont souligné le caractère irremplaçable des vecteurs d'information traditionnels tels que la radio.

Condamnant les attaques et intimidations dont sont victimes des dizaines de journalistes tous les jours, le représentant de l'Ukraine a souhaité la création d'un instrument juridique pour la protection des journalistes. Il a demandé que le Secrétaire général établisse un rapport sur la situation des journalistes dans les zones de tension et que la Sixième Commission soit saisie de cette question.

Les représentants de la Jamaïque, du Mexique, du Brésil, de la Bulgarie, de la République de Corée et de l'Ukraine ont pris part au débat général.

La prochaine réunion du Comité aura lieu demain matin à partir de 10 heures.

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Débat général

M. WAYNE MCCOOK (Jamaïque), au nom des Etats du CARICOM, a rendu hommage au PNUD et à l'UNESCO pour l'appui qu'il ont accordé aux projets de formation et de développement en matière d'information et pour l'installation des infrastructures de communications dans le monde en développement. Il s'est félicité, en particulier, de l'initiative qui a consisté à placer des capacités améliorées de satellite pour les média des Caraïbes. Venant à la question de la liberté d'expression, le représentant a appelé les médias à rendre compte des événements tels qu'ils se déroulent et non comme ils voudraient qu'ils soient. De trop nombreuses tragédies de désinformation sont le fait d'un journalisme zélé et irresponsable favorisant le sensationalisme au détriment de la vérité. En ce sens, le représentant a plaidé pour le renforcement des programmes d'information des Nations Unies arguant que l'Organisation, qui a fait l'objet de désinformation et d'incompréhension, doit montrer sa voix et son visage aux pays et aux régions du monde. Abordant la question des centres d'information, le représentant s'est félicité des initiatives prises par le Centre des Caraïbes installé à Port-of-Spain et a réaffirmé son appui à la préservation des centres comme partie intégrante de la structure d'information des Nations Unies.

En ce qui concerne le Service radio pour la région des Caraïbes de la Radio des Nations Unies, le représentant a souligné l'importance que les pays de la région attache à ses programmes tant il est vrai qu'en dépit des progrès enregistrés en matière de technologie de l'information, la radio demeure le média le plus important. Le travail de ce service constitue donc l'un des moyens importants de diffuser le message des Nations Unies dans la région. Le représentant a appelé le Service à explorer la manière dont les nouvelles technologies peuvent renforcer ses activités. Parlant du travail de l'Equipe spéciale chargée de réorienter les activités d'information des Nations Unies, le représentant a souhaité que cet exercice, plutôt que de les réduire, renforce les capacités des Nations Unies. Selon le CARICOM, les programmes régionaux doivent être maintenus, les services internes d'information comme les "daily highlights" et les communiqués de presse doivent continuer à être disponibles et les initiatives visant à toucher les médias doivent également viser les médias de petite taille et de taille moyenne. Il faut enfin s'assurer que la capacité du Département d'exécuter ses mandats conférés par l'Assemblée générale soit maintenue.

M. GUSTAVO ALBIN (Mexique) a estimé nécessaire de réduire les disparités des flux d'information étant donné l'incidence qu'ont l'information et la communication sur le développement des sociétés. Il a plaidé en faveur du renforcement de la coopération internationale dans ce domaine pour que ce monde de la communication soit plus juste et se fonde sur la libre et large diffusion de l'information. A cet égard, il a réitéré le soutien de son pays à la résolution intitulée "l'information au service de l'humanité".

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Exprimant son encouragement face aux efforts du Département de l'information pour faire connaître ses activités de diffusion de l'information malgré le manque de ressources, le représentant a plaidé en faveur d'un renforcement des moyens de communication des Nations Unies. Il est nécessaire que les sociétés comprennent bien les progrès réalisés par notre instance universelle. Les efforts de réforme dans le domaine de l'information doivent se concentrer sur la recherche d'un équilibre dans la diffusion d'information sur des thèmes tels que le développement, la décolonisation ou le désarmement. Lorsque ces objectifs seront atteints, nous pourrons alors vivre dans un monde juste et sans disparités, a-t-il souligné.

Le représentant s'est en outre félicité des efforts déployés par le centre d'information au Mexique qui véhicule une image positive des Nations Unies. L'intégration des centres aux bureaux du PNUD doit continuer tout en s'effectuant au cas par cas, en tenant compte de l'avis des pays hôtes, et sans que cela ne porte préjudice à leur indépendance et à leur fonctionnement. Evoquant le rapport du Secrétaire général sur leur évaluation, le représentant a estimé que la disparité des moyens de diffusion entre les différents pays mérite d'être examinée. Par ailleurs, il a souligné l'importance de tenir un bref échange de vue lors de la deuxième partie de la session du Comité pour que tous ses membres expriment leur points de vue suscités par les recommandations du Secrétaire général, ceci afin d'enrichir le débat sur les mesures que le Comité devra recommander à l'Assemblée générale pour adoption.

M. ANTONIO SIMOES (Brésil), abordant la question de la constitution de l'Equipe spéciale chargée de la réorientation des activités d'information des Nations Unies, a fait part de la disposition de son pays à faire une contribution constructive au travail de cette Equipe. La question de la revitalisation des Nations Unies ne doit pas se limiter à une lutte contre le gaspillage, contre le double emploi ou contre la baisse de la productivité. De telles mesures ne représentent que les moyens d'obtenir une utilisation plus rationnelle des ressources limitées. L'objectif de l'Organisation n'est pas de redistribuer des dividendes à ses actionnaires. L'ONU a été créée pour réaliser des objectifs entérinés par la Charte, d'une manière efficace et peu coûteuse, et ses objectifs doivent être définis en termes politiques par les Etats membres et par le biais de consultations élargies et transparentes. Venant aux programmes de la Radio des Nations Unies, le représentant a indiqué que son pays a travaillé activement avec le Département sur l'élaboration de programmes en langue portugaise, ajoutant que dans les pays en développement, la radio demeure le premier média.

En 1996, un accord a été signé entre la station publique de radio brésilienne et la Radio des Nations Unies qui a permis la diffusion par 500 stations de radio brésilienne des programmes de l'Organisation. En Afrique, les cinq pays lusophones reçoivent quotidiennement les programmes de la Radio des Nations Unies grâce aux accords de coopération avec les gouvernements concernés. En Europe, le Portugal est le principal client des

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programmes, fruit d'une longue tradition de coopération avec les Nations Unies. Grâce à cette évolution, près de 200 millions de personnes reçoivent sur trois continents les programme de la Radio des Nations Unies en langue portugaise, a dit le représentant en soulignant le caractère peu coûteux de cette production. Revenant à la question des réformes, le représentant a pris note de l'intention du Secrétaire général d'annoncer son plan de réforme du Département de l'information, au mois de juillet prochain. Il a souhaité que la mise en oeuvre de ce plan n'intervienne pas avant que le Comité ait l'occasion de discuter, de manière constructive, de son contenu.

M. IVAN MAXIMOV (Bulgarie) a exprimé sa gratitude à M. Samir Sanbar pour sa compréhension, sa bonne volonté et sa coopération avec le Bureau élargi du Comité. Les consultations régulières menées entre la direction du Département de l'information et le Bureau élargi a permis non seulement de mettre en place un processus de dialogue intersessions mais aussi de créer une atmosphère de transparence. Le représentant a indiqué que sa délégation soutient la décision du Bureau de diviser cette session en deux parties. Evoquant la journée mondiale de la liberté de la presse, M. Maximov a précisé que celle-ci constitue l'occasion de réaffirmer l'engagement de la communauté internationale aux principes de la Charte des Nations Unies et à ceux de la liberté de la presse, de l'information, et du pluralisme. Le représentant a souligné le rôle important joué par les séminaires régionaux du Département de l'information et de l'UNESCO pour la promotion de médias indépendants au sein de la Communauté des Etats indépendants ainsi que dans les pays en transition. Il a remercié le Département de l'information ainsi que le Comité pour leur aide fournie dans le cadre de la tenue du séminaire régional qui aura lieu en Bulgarie du 10 au 14 septembre 1997.

Abordant la réforme, le représentant a souligné l'importance des efforts déployés par le Département de l'information pour accroître la coordination entre les différents départements et institutions et pour éviter les doubles emplois et ceci sans le but présenter une image unifiée des Nations Unies. La diffusion de plus d'information avec moins de moyens, l'utilisation accrue des dernières technologies de l'information et le renforcement de la crédibilité professionnelles des fonctionnaires de l'information sont des éléments essentiels des efforts du Département. Le but ultime de la stratégie de l'information des Nations Unies devrait être la promotion de l'accès aux flux d'information et aux échanges culturels à l'échelle mondiale de tous les Etats membres. Au même moment, il est nécessaire de réorienter les structures d'information des Nations Unies afin de gagner une adhésion plus large du public aux activités de l'Organisation.

Le représentant a indiqué que son pays appuie les efforts du Département de l'information pour coopérer avec les différents départements des Nations Unies et avec ses institutions spécialisées dans des domaines tels que la diplomatie préventive, les opérations de maintien de la paix et de développement, et celles de renforcement de la démocratie. Il a souhaité qu'un examen attentif des structures du Département et de ses nouvelles

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méthodes ait lieu avant que les recommandations en vue de sa réforme ne soient mises en oeuvre. Pour ce qui est de la radio, qui est à ses yeux le vecteur d'information le plus rentable et le plus efficace, dans les domaines du développement et du maintien de la paix, le représentant a souhaité que des ressources nécessaires soient mises à la disposition du Département. Abordant le fonctionnement des centres d'information, le représentant, tout en soutenant leur intégration aux bureaux du PNUD a insisté pour que leur mandat ne soit pas altéré. Il a plaidé en faveur de l'établissement d'un mécanisme de coordination commun au Département de l'information et au PNUD qui puisse régler les questions liées à ce processus d'intégration. Il a estimé en outre que le Département de l'information devrait être consulté sur la sélection et l'évaluation des Représentants résidents et des coordonnateurs/résidents qui occupent également le poste de Directeur des centres d'information des Nations Unies.

M. SUNG HONG CHOI (République de Corée) a mis l'accent sur deux questions clés qui selon lui méritent une couverture efficace de la part du Département de l'information, à savoir le maintien de la paix et le développement. En ce qui concerne la première question, le représentant s'est joint à l'appel du Secrétaire général en faveur d'"un journalisme préventif". Il a dénoncé ces journalistes qui attendent que le "sang coule" pour vendre des histoires et des images dramatiques. Pour ce qui est du développement, la République de Corée est également préoccupée par le flux sans fin de nouvelles sur la "lassitude des pays donateurs" et estime, par ailleurs, que la mauvaise presse dont fait l'objet la question de la coopération internationale au développement peut devenir véritablement une prophétie en elle-même tant est négatif l'impact qu'elle a sur l'opinion publique. Le Département de l'information peut faire beaucoup pour redresser l'équilibre en aidant l'opinion publique de tous les pays à prendre conscience des succès que l'Organisation a enregistrés dans les efforts de développement.

Le représentant a également attiré l'attention sur la nécessité pour les Nations Unies et ses Etats membres de traiter, de manière appropriée, des conséquences du phénomène de la globalisation de l'information et de l'émergence des nouvelles technologies, comme Internet. S'il faut se féliciter, en principe, de ces développements, il faut rester prudent quant à leurs conséquences à long terme. Les médias, même dans l'ère de la globalisation, doivent continuer à être les garants indépendants de la liberté et non pas les instruments de ceux qui détiennent le pouvoir. De plus, l'expansion d'Internet et la popularité croissante de l'information de type "infocirque" ne doivent pas conduire à une mise en danger de la diversité d'opinions ou du débat d'idées qui existent dans la presse réellement libre.

M. VOLODYMYR V. YATSENKIVSKIY (Ukraine) s'est félicité des activités du Département de l'information, en particulier, des progrès enregistrés dans le domaine de la technologie de l'information et des communications. Parlant de l'Equipe spéciale chargée de la réorientation des activités d'information de

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l'Organisation, le représentant a souhaité que les membres du Comité soit associés à son travail, de manière plus visible, et qu'ils soient bien informés de ses délibérations. Ce dont nous avons besoin, a dit le représentant, c'est d'une stratégie claire sur les activités futures de l'Organisation en matière d'information. L'Ukraine se félicite de l'établissement du mécanisme consultatif interdépartements qui coordonne l'accès à l'information dans les missions de maintien de la paix et d'autres missions de l'ONU. Une attention plus soutenue doit être accordée à ces questions, à la fois dans les pays en conflit et dans les pays contributeurs de troupes, en soulignant l'importance de la présence des missions dans les zones de conflits, ce, pour éviter le scepticisme. L'Ukraine est également d'avis que la composante information doit être largement utilisée dès les premiers stades de la planification d'une opération de maintien de la paix.

Concernant le rôle futur du Département de l'information, l'Ukraine estime que l'un des moyens de renforcer la capacité d'information de l'Organisation est d'élargir et d'étendre son travail en dehors de son cadre actuel. Les Nations Unies doivent véritablement devenir une partie intégrante de la société globale de l'information et être l'initiateur d'une nouvelle législation, sur le plan qualitatif, concernant l'utilisation de l'information pour le siècle à venir. Déplorant, par ailleurs, les nombreux décès de journalistes dans l'exercice de leur fonction dans les zones de conflit, le représentant a estimé qu'il est grand temps d'entamer l'élaboration d'un instrument juridique qui doit souligner la responsabilité des Etats dans chaque cas de menace à la vie d'un journaliste. Dans un premier temps et pour éveiller la conscience du public sur la question, le représentant a souhaité que le Secrétaire général établisse un rapport complet sur la situation des journalistes en zones de conflit ou dans les zones de tension. La deuxième étape consisterait à soumettre la question à la Commission juridique (Sixième Commission).

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