DH/G/568

LE COMITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS TERMINE L'EXAMEN DU RAPPORT DE LA JAMAHIRIYA ARABE LIBYENNE

13 mai 1997


Communiqué de Presse
DH/G/568


LE COMITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS TERMINE L'EXAMEN DU RAPPORT DE LA JAMAHIRIYA ARABE LIBYENNE

19970513 Genève, 13 mai - Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a terminé, cet après-midi, l'examen du rapport de la Jamahiriya arabe libyenne. Il adoptera en séance privée ses observations finales sur ce rapport et les rendra publiques le vendredi 16 mai prochain.

Fournissant des renseignements complémentaires sur les questions relatives au droit du travail, M. Fauzi Bashir Al Badri, membre du Comité populaire pour la santé et la sécurité sociale de la Jamahiriya arabe libyenne, a déclaré que le plus souvent, les travailleurs ont recours au syndicat pour régler des problèmes personnels. Le chômage ne constitue pas un problème pour la Jamahiriya arabe libyenne, a-t-il affirmé. Il a par ailleurs indiqué que les revenus dans le secteur industriel sont beaucoup plus élevés que les salaires de fonctionnaires de l'Etat.

Mme Najat El Hajjaji, membre de la mission de la Jamahiriya arabe libyenne à Genève, a rappelé que la Libye est un pays en développement qui souffre d'un manque de main d'oeuvre qualifiée, et que de nombreux travailleurs étrangers sont employés dans le pays. Elle a par ailleurs assuré que l'expulsion d'étrangers en situation irrégulière ne sont pas différentes des procédures d'expulsion de travailleurs illégaux de nombreux pays occidentaux.

M. Al Badri a indiqué, en réponse aux questions de membres du Comité, que son pays n'a pas signé la Convention internationale de 1990 sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Il a également indiqué, en ce qui concerne le droit à la sécurité sociale, que le nombre de personnes qui ont pu bénéficier de l'allocation de subsistance a augmenté entre les années 1990 et 1995. Il a souligné que la société est garante de tous les individus qui ont besoin d'un revenu pour subvenir à leurs besoins. Le Commandeur de la Révolution a donné une directive accordant aux personnes retraitées le droit d'exercer une activité rémunérée, a en outre fait valoir le représentant.

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Répondant aux questions des membres du Comité relatives à la protection de la famille, de la mère et de l'enfant, Mme El Hajjaji a indiqué que la polygamie n'est autorisée que dans certains cas, notamment lorsque la première épouse donne son accord. Il existe 810 centres de protection de l'enfance sur tout le territoire libyen, qui accueillent 110 000 enfants actuellement. Le travail des enfants de moins de dix-huit ans est illégal en Jamahiriya arabe libyenne. La représentante libyenne a expliqué, s'agissant de la violence à l'égard des femmes, que la question relève strictement du cadre familial, dans lequel l'Etat ne peut intervenir. Elle a également expliqué que la prostitution est un phénomène pratiquement inexistant dans son pays.

S'agissant du droit à un niveau de vie suffisant, M. Al Badri a indiqué que le nombre de familles qui sont dans l'attente d'un logement est actuellement de 73 378. D'autre part, le Gouvernement libyen continue de subventionner les denrées alimentaires de base. Par ailleurs, la délégation libyenne a indiqué que 8% du budget de l'Etat est consacré au système de soins médicaux gratuits. Les étrangers doivent fournir un certificat médical prouvant qu'ils n'ont pas de maladies transmissibles afin d'obtenir un certificat de travail. Un comité national de lutte contre le SIDA a été mis en place, bien que le pays n'ait recensé que 20 cas de personnes atteintes du VIH/SIDA. Toutes les mesures sont prises pour informer la population au sujet de cette maladie, principalement par le biais de la radio et de la télévision. L'avortement n'est autorisé que lorsque la vie de la mère est en danger. Un plan d'espacement des naissances a permis d'enregistrer des progrès dans le domaine de la santé. Le Gouvernement accorde également une grande attention à la santé mentale. D'autre part, l'excision des fillettes est une pratique inconnue de la société libyenne, a affirmé Mme El Hajjaji.

S'agissant du droit à l'éducation, la représentante de la Jamahiriya arabe libyenne a exposé les mesures prises par son Gouvernement pour lutter contre l'analphabétisme. L'école est obligatoire et gratuite. Des cours pour adultes sont également dispensés pour réduire l'analphabétisme. La religion musulmane est enseignée dans les écoles mais n'est pas obligatoire pour les enfants étrangers. Tous les enfants libyens jouissent du droit à l'enseignement gratuit du cycle primaire jusqu'au cycle secondaire. Les matériels scolaires sont subventionnés par l'Etat, les livres étant fournis gratuitement. La Jamahiriya arabe libyenne a consacré une part importante du budget pour construire des écoles destinées aux populations nomades. La nouvelle génération tend à abandonner la vie nomade et se scolarise de plus en plus. Pour avoir accès à l'enseignement universitaire, les membres de ces populations doivent se rendre dans les grandes villes.

Mme El Hajjaji a indiqué que la participation du citoyen dans la vie culturelle est garantie par un ensemble de mesures législatives. Il existe

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des organisations populaires non gouvernementales chargées de promouvoir la vie culturelle, notamment le syndicat général des journalistes ou la ligue générale des hommes de lettres et des écrivains. Tout citoyen est autorisé à installer des antennes paraboliques pour capter les émissions culturelles et scientifiques du monde entier. Une société de réception et de redistribution des programmes a été créée en 1994, permettant ainsi à tout citoyen de recevoir ces émissions en échange d'une contribution modique. Par ailleurs, Mme El Hajjaji a précisé qu'il existe des maisons d'édition publiques et privées qui diffusent les oeuvres culturelles et scientifiques les plus importantes.

Le Comité se réunira, demain, en séances privées, pour adopter ses observations finales sur les rapports examinés au cours de la session, qui se termine vendredi, 16 mai 1997.

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