LE COMITE DE HAUT NIVEAU SUR LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT ACHEVE SON DEBAT GENERAL
Communiqué de Presse
CTPD/27
LE COMITE DE HAUT NIVEAU SUR LA COOPERATION TECHNIQUE ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT ACHEVE SON DEBAT GENERAL
19970507 Les délégations ont souligné que la coopération technique est un élément essentiel de la coopération Sud-SudLe Comité de haut niveau pour l'examen de la coopération technique entre pays en développement a achevé ce matin son débat général. Dans ce cadre, il a entendu les représentants des pays suivants : Mexique, Uruguay, Mongolie, Pakistan, Argentine, Iran, Fédération de Russie, Costa Rica, Malaisie, Nigéria, Mozambique, Equateur, Ouganda, Mali et Colombie. Le représentant de la Commission économique et sociale pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CECLAC) et l'Observateur de l'Organisation de la Conférence islamique sont également intervenus.
Les délégations ont souligné que la coopération technique est un élément essentiel pour la coopération Sud-Sud. Toutefois, elle ne doit pas viser à se substituer à la coopération technique Nord-Sud, qui demeure indispensable pour assurer le bien-être économique et social des populations des pays en développement. De nombreux intervenants ont préconisé le recours à une coopération triangulaire pour assurer une mise en oeuvre efficace des programmes et projets de développement. Insistant en particulier sur le fait que le principal obstacle à un renforcement efficace de la CTPD était le manque de ressources disponibles, les délégations ont souligné la nécessité d'accroître le soutien de la communauté internationale à ce type de coopération.
Le Comité de haut niveau reprendra ses travaux, vendredi 9 mai, à partir de 15 heures. Il devrait alors adopter les recommandations en cours de négociation et clore sa dixième session.
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Fin du débat général
M. AHMET ENGIN ANSAY, Organisation de la conférence islamique, a déclaré qu'il y avait eu des progrès dans la mise en oeuvre des nouvelles orientations de la Coopération technique entre pays en développement (CTPD). Il a cependant regretté que ces progrès soient limités à certains domaines. L'Organisation de la conférence islamique (OIC) appuie la proposition qui a été faite de renforcer le mécanisme de CTPD et d'élaborer des politiques globales afin d'assurer la pleine intégration de la CTPD au sein de plans de développement nationaux. Ceci va dans le sens de l'orientation du programme de travail de l'OIC qui s'engage cette année dans un Plan d'action sur quatre ans visant le renforcement de la coopération technique entre ses 54 Etats membres et ses 4 Etats observateurs.
M. Ansay a rappelé l'importance de la coopération entre l'OIC et les Nations Unies. Il a mentionné les différents domaines dans lesquels ont été mis en place des programmes de coopération. Il a évoqué le rôle clé joué par le Groupe spécial de la CTPD. M. Ansay a par ailleurs mentionné plusieurs programmes auxquels l'OIC a participé. Une aide technique a pu être offerte aux nomades de la région du Sahel et du Sahara pour les amener à modifier leurs méthodes d'exploitation agricole. Un programme de reconstruction a pu également être mis en place en Bosnie-Herzégovine suivant les principes de la CTPD. L'OIC a contribué à promouvoir la CTPD en élaborant des programmes dans plusieurs pays en développement. La CTPD est un moyen efficace de promouvoir le développement social et économique des pays en développement. Il faut continuer les efforts entrepris avec détermination et courage.
M. ALFREDO PERZ BRAVO, (Mexique) a indiqué que son gouvernement accorde une grande priorité à la coopération internationale et entend développer des relations étroites avec les autres pays en développement. La mobilisation des ressources techniques, financières, matérielles et humaines pour renforcer les capacités nationales dans les secteurs stratégiques est un impératif pour les pays en développement, qui les oblige à coopérer entre eux. Du point de vue de la politique mexicaine de coopération, il existe de grands domaines d'action dans lesquels tous les membres de la communauté internationale devraient participer. La coopération Sud-Sud ne doit pas être considérée comme la réalisation d'actions entre pays en développement à partir exclusivement de leurs ressources, comprenant également celles faites avec l'appui de ressources provenant tant d'autres Etats que des organisations internationales. La CTPD permet de consolider l'interaction Sud-Sud parce qu'elle présente quatre caractéristiques essentielles. Notamment, elle s'inscrit dans des paramètres clairs et quantifiables et nécessite moins de ressources financières. Ses initiatives ont un caractère intersectoriel. Depuis cinq ans, le Mexique a élargi ses actions groupées en 24 sous- programmes dans des domaines très vastes. Le Mexique contribue à la réalisation de programmes de formation de ressources humaines et de développement d'investissements techniques des pays de la région. Il envisage
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d'étendre sa collaboration avec les autres pays en développement, en particulier avec ceux qui ont une politique de coopération consolidée et une expérience institutionnelle mutuelle profitable. Le gouvernement mexicain estime qu'il est possible de multiplier les efforts pour garantir le succès de la CTPD. Le représentant a estimé également que la CTPD sera probablement l'axe fondamental pour l'évolution de la coopération internationale à l'avenir. Le Mexique déploie des efforts importants pour affecter les ressources nationales à la promotion du bien-être économique et social au niveau sous-régional et régional. L'appui de pays tiers et d'organisations internationales contribuera à garantir un meilleur rapport coût-efficacité.
M. BORIS SVETOGORSKY (Uruguay) a déclaré qu'il y avait eu des progrès importants dans le domaine de la Coopération technique entre pays en développement (CTPD). Il a noté l'importance du Plan d'action de Buenos Aires qui a contribué à la promotion de la CTPD. Il a remarqué que, s'il est vrai que les pays en développement sont les premiers responsables de leur développement, il est également important que la communauté internationale participe à la recherche d'une solution au problème socio-économique des pays en développement. M. Svetogorsky a déclaré qu'il faut différencier les problèmes particuliers des pays en développement et des pays les moins avancés (PMA). La CTPD est une stratégie nécessaire pour promouvoir le développement les pays les plus défavorisés. Il est capital de lier le développement des pays en développement avec la croissance économique au niveau mondial. Les nouvelles conceptions de la CTPD au niveau international doivent tenir compte des aspects humanitaires. Il est également important de redéfinir le rôle de l'Etat dans la CTPD.
L'Uruguay souhaite que l'on revitalise les politiques de développement et particulièrement la CTPD. Il faut articuler de façon plus profitable la relation entre les pays donateurs et les pays bénéficiaires. M. Svetogorsky a mentionné une étude de la Commission économique pour l'Amérique latine et la Caraïbes (CEPAL) qui indique que l'Uruguay est une exception dans la région en ce qui concerne la réduction de la pauvreté. La réussite de l'Uruguay pourrait inspirer d'autres pays. Il a par ailleurs déclaré qu'il faut favoriser le secteur privé, les petites et moyennes entreprises. Il a estimé que la CTPD doit devenir un outil pour renforcer le MERCOSUR. M. Svetogorsky a déclaré qu'il faut mieux orienter les différentes politiques de développement et assurer que le Fonds spécial ait des ressources adéquates. La Communauté internationale doit prendre conscience que les disparités économiques entre les différents pays nuisent à la croissance économique internationale.
M. J. ENKHASAIKHAN (Mongolie) a déclaré que le développement économique d'un certain nombre de pays en développement a augmenté, de manière significative, le potentiel de la coopération économique et technique entre tous les pays en développement. Partant, il a estimé que des mesures doivent être prises simultanément à deux niveaux. Il est, en effet, important de
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faire connaître davantage, aux niveaux national et international, les opportunités qu'offrent une telle coopération. Il faut également mettre en oeuvre des méthodes novatrices concernant des projets pratiques dans les domaines du commerce, des finances, de l'investissement, du développement des infrastructures et du transfert de technologie. La promotion du développement dans l'hémisphère sud profitera à l'hémisphère nord, a poursuivi le représentant pour souligner qu'il est de l'intérêt des pays du nord d'assister les pays en développement par l'apport d'un appui financier et technique. Dans ce contexte, la coopération technique triangulaire des pays en développement avec la participation des pays donateurs apparaît comme une innovation prometteuse. Outre cela, une participation active de la troisième partie - institutions économiques et financières multilatérales et banques de développement régionales - doit être encouragée et promue. A cet égard, la Mongolie appelle à un réapprovisionnement du Fonds d'affectation de la coopération économique entre les pays en développement et du CTPD.
La libéralisation et la mondialisation de l'économie faisant naître des difficultés et une certaine incertitude dans nombre de pays en développement, la Mongolie attache de l'importance au concept de "pays pivots" comme catalyseurs de la promotion de la CTPD. Elle se prépare ainsi à la coopération avec la Chine, pays voisin et de transit en cours de développement rapide. En sa qualité de Président du Groupe des pays en développement sans littoral, le représentant a posé comme condition préalable au développement de ces derniers l'instauration d'un système de transports en transit rentable et efficace. La solution des problèmes des pays sans littoral dépend en large partie de leur coopération avec les pays de transit. Il est important de mettre en oeuvre, de manière efficace, les dispositions du cadre global de coopération dans le domaine du transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit adoptée, en 1995, par la deuxième Réunion d'experts gouvernementaux des pays en développement sans littoral et de transit et de représentants de pays donateurs et d'organismes de financement et de développement en 1995. La Mongolie attache, à cet égard, une importance particulière à la troisième réunion d'experts gouvernementaux qui doit se tenir, à New York, au mois de juin. Cette réunion tripartite constitue d'ailleurs un bon exemple de cette coopération triangulaire qui doit être encouragée et renforcée, a conclu le représentant.
M. RAUL ATRIA, Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a déclaré que l'importance de la CTPD pour la CEPALC peut se comprendre à la lumière des changements internationaux qui sont intervenus dans le contexte de l'économie mondiale et des incidences de ces changements, tant sur le plan des politiques nationales que sur les instruments nationaux nécessaires à leur mise en oeuvre. La CEPALC accorde une priorité stratégique à la CTPD, en vue d'éviter la dispersion des efforts de coopération horizontale. Dans le cadre des "nouvelles orientations" pour la CTPD, la CEPALC a mis en oeuvre un programme de coopération technique important, avec l'appui financier des Pays-Bas, destiné à examiner l'impact de la croissance sur l'emploi, et qui permettra de donner lieu à des échanges d'expérience.
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Dans la sous-région d'Amérique centrale, on peut remarquer la coopération horizontale, encouragée par la CEPALC, relative aux politiques du secteur des hydrocarbures. Le représentant a loué relations triangulaires pour appuyer la coopération technique horizontale et qui constituent une autre dimension de la CTPD. Cela permet en partie de compenser la réduction des ressources affectées aux projets de coopération par les organisations et institutions des Nations Unies. La consolidation des actions de coordination et de concertation des activités de coopération technique au niveau régional est également essentielle au succès de la CTPD.
M. SHAHAB ANWAR KHAWAJA (Pakistan) a fait observer que compte tenu de l'environnement économique mondial, les pays en développement se doivent d'élaborer des stratégies pour améliorer le bien-être économique de leurs populations. En même temps, ceci ne réduit en aucun cas les responsabilités des pays développés qui ont à prendre les mesures nécessaires pour renforcer l'aide au développement et encourager les exportations par des pays en développement. Le gouvernement pakistanais participe activement aux activités de coopération technique entre les pays en développement. En vertu d'accords multilatéraux, le Pakistan participe à toutes les activités de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), du Plan de Colombo et du Commonwealth. Il a notamment accueilli des séminaires dans le domaines de l'industrie et de la science et du transport aérien civil et offert des services consultatifs dans le cadre des programmes de la CTPD. Le Pakistan, a indiqué M. Khawaja, développe depuis 1971 un programme d'assistance technique en offrant son assistance à plus de 90 pays en développement d'Asie, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Amérique latine pour un montant annuel d'environ 12 millions de roupies. Aux termes de son programme d'assistance technique, des facilités de formation sont offertes aux ressortissants étrangers dans les domaines des transports ferroviaires, de la recherche, de la diplomatie et bancaire. Dans le cadre de ce programme, 58 bourses ont été attribuées à des candidats de pays en développement amis. En outre, le point focal pour la CTPD organise au cours de mai et juin 1997 deux ateliers de travail sur la sensibilisation à la coopération technique entre les pays en développement. Le gouvernement pakistanais propose que l'Unité spéciale pour la CTPD organise, entre autres, un séminaire de programmation de CTPD dans le domaine de la science et de l'industrie dans un pays en développement dynamique; l'amélioration des communications entre les points focaux des pays en développement pour mieux informer sur les problèmes communs. Ce séminaire pourrait déterminer les moyens qui permettraient une plus grande participation du secteur privé aux activités de CTPD.
Mme ANA MARIA RAMIREZ (Argentine) a déclaré que la conception du développement est au coeur du débat sur la réforme. Il est nécessaire de mettre en oeuvre de nouvelles stratégies. La baisse de l'aide publique nécessite de revoir les mécanismes de développement. Il faut en priorité affecter les ressources à la mise en place de programmes concrets de développement. Il est important de procéder à une analyse critique et de se demander si les ressources ont été utilisées de la meilleure façon.
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La représentante a déclaré qu'il fallait tenir compte des besoins nationaux des pays bénéficiaires. Le PNUD devrait mettre l'accent sur les actions qui permettent de mobiliser plus de ressources afin de réaliser des activités opérationnelles concrètes. Il faudrait que le nouveau cadre de coopération horizontale permette de réaliser des programmes de développement durable.
Mme Ramirez a estimé qu'il ne peut y avoir de transfert de capacité sans une pleine participation des organisations non gouvernementales (ONG). Elle a également souligné le lien existant entre la CTPD et la Coopération économique entre pays en développement (CEPD). L'interaction de tous les acteurs de la coopération horizontale doit se faire dans le cadre d'un partenariat. Il est capital de dynamiser la coopération. La représentante a mentionné la politique nationale de son gouvernement en matière de CTPD. Depuis 1992, l'Argentine a créé le Fonds argentin de coopération. Ce Fonds, dont les ressources proviennent du budget national, a permis d'envoyer des experts argentins dans d'autres pays de la région et de renforcer des institutions nationales. L'Argentine a entre autre mis en oeuvre des projets de décentralisation, de privatisation, d'appui aux petits producteurs, et de transfert de technologie. Elle a coopéré avec d'autres pays dans différents domaines tels que la santé et l'environnement. Mme Ramirez a renouvelé l'engagement de son pays envers la coopération horizontale.
M. BAGHER ASADI (Iran) a déclaré que les conclusions de la Conférence de San José tenue en janvier dernier et le récent Sommet des pays non alignés de New Delhi ont jeté une base solide et fourni des directives claires aux pays en développement pour renforcer la coopération technique entre eux. Il est nécessaire d'explorer des moyens novateurs pour mettre en oeuvre les accords existants et profiter pleinement de tous les mécanismes existants à tous les niveaux. A cette fin, le système des Nations Unies, en général et l'Unité spéciale pour la CTPD en particulier, peuvent jouer un rôle crucial dans ce domaine. Dans ce contexte, tout en faisant siennes les nouvelles orientations pour la CTPD, il a estimé que champ d'application de cette coopération pourrait être étendu afin d'intégrer les autres domaines essentiels pour de nombreux pays en développement, comme les transports, les communications et la fourniture de pétrole. En outre, une intégration opérationnelle plus étroite entre la CTPD et la CEPD devrait contribuer à mobiliser les capacités importantes qui existent dans le monde en développement.
Le gouvernement iranien se félicite des mesures importantes qui ont été prises par l'Unité spéciale depuis l'adoption des nouvelles orientations stratégiques pour la CTPD, ainsi que des nouvelles initiatives qui assurent une coopération étroite entre les unités du PNUD et les institutions régionales et sous-régionales. Sur le plan national, le gouvernement a mis en place un point focal pour la CTPD. Dans ce cadre, d'importants accords et liens ont été établis, notamment dans le domaine de la formation, l'ingénierie des télécommunications. La participation de l'Iran au sein de l'Organisation pour la coopération économique, qui regroupe dix pays de l'Asie centrale, du sud et de l'ouest, a déjà porté ses fruits dans de nombreux domaines, notamment les télécommunications, l'énergie, l'environnement et les transports par voie ferroviaire.
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M. V.I. FEDORTCHENKO (Fédération de Russie), a déclaré que des progrès avaient été faits dans le domaine de la Coopération technique entre pays en développement (CTPD) et a estimé que ce type de coopération a fait ses preuves dans le cadre de la stratégie du développement durable. Le Comité a choisi des thèmes de coopération qui sont essentiels pour la réalisation du développement durable. Le représentant a déclaré que son gouvernement appuie les nouvelles orientations de la CTPD. La Fédération de Russie a acquis une expérience importante dans le domaine de la CTPD. Le représentant a évoqué les différents obstacles au développement de la CTPD et notamment l'insuffisance des informations, de la coordination des politiques nationales, et des ressources humaines et financières. Il faut renforcer la CTPD aux niveaux national et international. Le représentant a déclaré que c'est le manque d'une bonne coordination et l'absence d'une direction méthodique qui sont la cause des difficultés auxquelles se heurte la CTPD. Le représentant a appuyé la recommandation du PNUD de confier la coordination de la CTPD au Groupe spécial. Il a remarqué qu'il faudra bien sûr définir son mandat et lui donner des pouvoirs supplémentaires. Le représentant a souligné la nécessité d'accroître les ressources allouées à la CTPD.
M. FERNANDO BERROCAL (Costa Rica) s'est déclaré convaincu que la CTPD est un domaine essentiel pour les pays d'Amérique latine. La Conférence Sud- Sud qui s'est tenue récemment à San José (Costa Rica) a souligné, dans sa Déclaration, la nécessité de promouvoir la CTPD. Le Costa Rica a apporté sa contribution aux efforts de développement d'autres pays de la région. La Conférence de San José a souligné qu'il appartient aux pays du Sud de déterminer l'ordre du jour de leur développement et non plus d'attendre seulement l'aide des pays du Nord. les gouvernements ainsi que la société civile doivent jouer un rôle actif dans le processus de développement. Les pays du Sud doivent compter sur eux-mêmes. La délégation costaricaine souhaite que ce nouvel esprit de coopération Sud-Sud soit reflété dans la résolution que le Comité de haut niveau adoptera à la clôture de sa présente session.
M. MISRAN (Malaisie) a déclaré que la disparité des pays en développement sert de base pour les nouvelles approches de la Coopération technique entre pays en développement (CTPD). Il a souligné la nécessité d'élargir les échanges entre les pays en développement. Le représentant a noté la relation qui existe entre la CTPD et la coopération Sud-Sud en général. Les pays en développement ont besoin de mettre en place les structures nécessaires pour que la CTPD puisse être mise en oeuvre. Les pays en développement doivent utiliser davantage les programmes de développement et oeuvrer dans le cadre de la coopération régionale. La Malaisie a mis en oeuvre des programmes de CTPD dans différents domaines tels que le transfert de technologie et l'échange d'expériences. Le représentant a noté que la réalité mondiale force les pays en développement à avoir recours à la CTPD. Il a rappelé que la CTPD et la Coopération Sud-Sud sont une dimension importante de la coopération mondiale.
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M. ISAAC AYEWAH (Nigéria) a indiqué que son gouvernement, reconnaissant la nécessité de mobiliser les acquis techniques des autres pays en développement pour la promotion du développement durable, a mis en place en 1990 un projet intersectoriel de CTPD. Les domaines prioritaires de ce projet sont l'agriculture, l'industrie et la technologie. Cette initiative a mis en évidence la nécessité d'encourager une participation locale au programme d'allégement de la pauvreté et de développement humain durable. Le gouvernement nigérian avait organisé en septembre 1993 un atelier de travail sur la sensibilisation à la CTPD pour encourager les gouvernements et le secteur privé à prendre des initiatives et pour mobiliser l'expertise et les ressources disponibles dans les pays du Sud afin d'assurer la mise en oeuvre de ses programmes de développement. Dans le cadre du suivi de cet atelier de travail, un séminaire sur les capacités et besoins de plus de 23 pays dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie et de la technologie s'est tenu en 1994 et a permis la conclusion de 271 accords bilatéraux entre le Nigéria et les pays participants. Le Nigéria a fourni son expertise technique financée par ses propres ressources nationales à des pays d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes. Le représentant a souligné la nécessité de renforcer les accords institutionnels pour la CTPD en vue de répondre de façon efficace aux initiatives. Il a émis l'espoir que tous les Etats Membres des Nations Unies seront en mesure de contribuer volontairement et généreusement au Fonds d'affectation spécial pour la promotion de la coopération Sud-Sud.
M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a félicité le Groupe spécial pour son engagement en faveur de la CTPD. Le Mozambique s'associe à la déclaration faite par le représentant de la Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Le représentant a souligné l'importance de la coopération Sud-Sud et de la Coopération technique entre pays en développement (CTPD). La CTPD est un outil fondamental pour permettre le développement équilibré et durable des pays concernés. Le Programme d'action de Caracas et le Plan d'action de Buenos Aires continuent à être un cadre valable pour la CTPD.
Le représentant a déclaré que sans un développement humain efficace, même la CTPD ne pourra assurer un développement durable. Il est capital de s'attacher à éliminer la pauvreté, à promouvoir l'emploi, à protéger l'environnement et à intégrer les femmes dans le développement. Le représentant a félicité les pays en développement d'avoir su partager leur savoir faire, leurs réalisations et signaler les obstacles rencontrés. Il a remercié les pays du Nord pour leur collaboration aux projets de la Communauté de développement de l'Afrique australe. M. Dos Santos a souligné l'importance de la coopération interrégionale et de l'intégration régionale. Le Mozambique appuie l'intention du PNUD de conserver la CTPD dans une unité séparée. Le représentant s'est référé à la déclaration de San José qui a souligné l'importance du rôle que les Nations Unies doivent jouer dans l'élargissement de la coopération Sud-Sud.
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M. LUIS MORENO GUERRA (Equateur) a indiqué que la création des Commission de "zones de voisinage" pour faciliter l'intégration régionale constitue un succès important de politique internationale de son pays, au cours de la présente décennie et répond de façon adéquate aux objectifs de la CTPD. Au cours de ces cinq dernières années, l'Equateur et la Colombie ont conclu plus de 40 accords portant sur différents domaines et ont tenu plus de 70 réunions bilatérales qui ont permis la mise en oeuvre d'un nombre considérable de projets. L'Equateur a pendant cinq ans anticipé les nouvelles orientations stratégiques pour la CTPD adoptées au cours de la neuvième session du Comité de haut niveau. Les activités de CTPD de l'Equateur portent notamment sur le domaine judiciaire, la pêche artisanale, la construction de nouveaux postes frontières ou l'établissement de nouveaux services communaux. La coopération triangulaire à laquelle participe actuellement l'Equateur a permis la mise en oeuvre d'un projet sur des générateurs électriques pour la géothermie en zone frontalière. La CTPD dans ce domaine assure l'interconnexion électrique pour permettre à chaque pays d'assister son voisin en cas de besoin. Il en est de même pour les autres moyens de communications. Dans le domaine de l'éducation, des programmes et calendriers sont établis sur le même modèle entre les pays qui participent à la CTPD, ouverts aux populations des deux côtés de la frontière et appartenant aux différents groupes ethniques.
Le gouvernement a offert des mesures incitatives pour encourager la création de sociétés bilatérales frontalières et a appliqué les tarifs locaux dans cette zone. Sur le plan commercial, la CTPD a institutionnalisé les foires frontalières et les rencontres de chefs d'entreprises. Les échanges commerciaux ont augmenté de 400% au cours des cinq premières années de l'intégration frontalière, créant ainsi 115 000 emplois en Equateur et 56 000 en Colombie.
M. SEMAKULA KIWANUKA (Ouganda) a déclaré que dans son pays, la mise en oeuvre du Plan d'action de Buenos Aires a conduit à la création, au sein du Ministère de la planification et du développement économique, d'une Section permanente de la coopération et de l'assistance technique. Depuis l'adoption du Plan d'action de Buenos Aires, l'Ouganda a participé à un certain nombre de réunions sur la CTPD et des exercices de programmation. En 1993, l'Ouganda a procédé à une compilation de ces besoins et de ses capacités en matière de CTPD et a depuis entrepris une étude pour savoir à quel point le secteur de l'industrie et des services étaient en mesure de répondre à ses besoins. Ayant réalisé des projets inclus dans l'exercice précédent, le pays est en train de mettre la compilation à jour. A travers la CTPD, a poursuivi le représentant, une Université des sciences et de la technologie a été établie dans le pays. Le représentant a indiqué que 50 ressortissants ougandais ont pu bénéficier d'une formation dispensée par d'autres pays en développement dans des matières aussi diverses que la gestion portuaire, la stérilisation de l'eau en zone rurale ou la gestion des récoltes. Ces anciens étudiants forment à leur tour leurs collègues, assurant ainsi la durabilité du
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développement des capacités locales. Mettant l'accent sur les contraintes observées en matière d'activités de CTPD, le représentant a indiqué que l'insuffisance des ressources budgétaires a empêché l'Ouganda de réaliser tout le potentiel de cette coopération en rappelant que l'Ouganda, comme nombre de pays en développement, dépend toujours aussi largement de l'assistance des pays donateurs. Le représentant a donc souligné la nécessité d'un appui de la communauté des donateurs.
M. MOCTAR OUANE (Mali) a appuyé la déclaration de la Tanzanie faite au nom du Groupe des 77 et la Chine et a souligné l'importance de la mise en oeuvre du Plan d'action de Buenos Aires. Le représentant a estimé que la coopération entre les peuples est une nécessité. Il a appelé les pays en développement à être solidaires afin d'assurer un maximum de succès à la CTPD. Il est capital de renforcer l'assistance fournie aux fins de développement, a- t-il ajouté.
De nombreux facteurs font obstacle au plan d'action de Buenos Aires qui découlent des conditions économiques et sociales difficiles. Malgré ces contraintes, la coopération entre pays en développement reste une nécessité. Le Mali a quant à lui procédé à des échanges d'expériences avec les pays africains et du Moyen-Orient dans de nombreux domaines. Il est disposé à oeuvrer pour le transfert de technologie entre pays en développement. Le représentant a évoqué le rôle déterminant que jouent les femmes au Mali dans les activités de développement. La délégation malienne estime que tous les acteurs de la coopération internationale doivent oeuvrer ensemble. Le représentant a évoqué les activités de CTPD menées par le Groupe spécial. Le Mali a élaboré un programme national de coopération technique notamment dans les domaines de la santé, de l'énergie, de l'environnement et des transports. Pour le Mali, la CTPD est devenue incontournable et le représentant a assuré le Comité de la coopération totale de la délégation malienne.
Mme MARTHA GALLINDO (Colombie) a déclaré que la coopération Sud-Sud est un moyen efficace pour assurer le développement économique et social des pays en développement. La solidarité des pays du Groupe des 77 et de la Chine est cruciale pour permettre de mieux orienter la coopération Sud-Sud. La possibilité des pays en développement de progresser dépend largement de l'appui d'organisations régionales d'intégration. La représentante a noté que l'adoption d'une orientation stratégique pour la CTPD s'est articulée autour de certains objectifs prioritaires dans le domaine technique.
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