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CTPD/24

LES DELEGATIONS SOULIGNENT LA NECESSITE D'ETABLIR UN LIEN FONCTIONNEL ENTRE LA CTPD ET LES PRIORITES NATIONALES

5 mai 1997


Communiqué de Presse
CTPD/24


LES DELEGATIONS SOULIGNENT LA NECESSITE D'ETABLIR UN LIEN FONCTIONNEL ENTRE LA CTPD ET LES PRIORITES NATIONALES

19970505 Le Comité de haut niveau pour l'examen de la coopération technique entre pays en développement a poursuivi cet après-midi son débat général.

Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : Etats-Unis, Bangladesh, Philippines, République de Corée, Thaïlande, Egypte et Emirats arabes unis. Les représentants de l'Union postale universelle (au nom des petites institutions internationales) et du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) sont également intervenus.

Les délégations notant les nouvelles réalités économiques mondiales apparues depuis l'adoption du Plan d'action de Buenos Aires en 1978, ont réaffirmé la nécessité de promouvoir et de mettre en oeuvre la coopération technique entre les pays en développement (CTPD). De plus, la CTPD revêt une dimension stratégique pour la croissance économique et sociale des pays concernés, car elle procède à un remodelage graduel de la structure traditionnelle de la coopération technique multilatérale et oeuvre en faveur du concept d'indépendance collective. La CTPD reste encore à intégrer au cadre opérationnel du système des Nations Unies et un lien fonctionnel entre la CTPD et les priorités nationales de développement doit encore être établi.

Tout en reconnaissant que la responsabilité première de la mise en oeuvre de la CTPD incombe aux pays en développement, les délégations ont estimé que les institutions du système des Nations Unies doivent intégrer la coopération technique et économique à leurs programmes de travail. Il est souhaitable d'explorer de nouvelles possibilités de collecte de fonds extérieurs, provenant d'organisations intergouvernementales, d'organisations non gouvernementales ou de sociétés privées.

Dans un bref échange de vues, le représentant de la France, se référant notamment à la déclaration du Bangladesh, a demandé des précisions sur la nécessité d'accorder une priorité aux pays les moins développés (PMA) et sur le changement dans la politique adoptée par l'Unité spéciale. Le représentant du Bangladesh a précisé qu'à son avis la CTPD est propre à stimuler le potentiel interne des 48 pays les moins avancés. Il a fait remarquer que les mécanismes de CTPD ne servent qu'à engager le processus du développement.

(à suivre - 1a)

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Les pays concernés doivent par la suite poursuivre ce processus. La CTPD peut aider les PMA à identifier les programmes prioritaires. Il s'est interrogé sur la façon de lier le cadre de la CTPD aux différents domaines d'activités pour que celle-ci soit mieux réalisée. Pour sa part, le représentant du Sénégal a suggéré d'adopter une approche thématique pour procéder au débat général afin d'améliorer la qualité des travaux du Comité.

Répondant à ces observations, le Président du Comité de haut niveau, M. Momodou Kebba Jallow (Gambie), a rappelé que le débat général traite des trois questions à l'ordre du jour. Il a estimé qu'il serait opportun que les recommandations formulées par les délégations soient examinées dans le cadre du groupe de travail.

Le Comité de haut niveau a porté à la présidence de son Groupe de travail, Mme Patricia Durrant (Jamaïque).

Le Comité de haut niveau reprendra ses travaux demain, mardi 6 mai à 10 heures.

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Débat général

M. IJAZ HAIDER, représentant des petites institutions (AIEA, OMM, CCI, UPU et OIM), a indiqué que l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) oeuvre pour réaliser les objectifs de coopération technique entre les pays en développement par le biais d'un Accord de coopération en Afrique. L'AIEA contribue par ailleurs aux efforts de santé animale en Afrique. Par ailleurs, M. Haider a indiqué que bien que l'Organisation maritime internationale (OMI) ne dispose d'aucun mécanisme formel en matière de coopération technique entre les pays en développement, elle contribue à la CTPD sur une base ponctuelle selon les circonstances et les besoins particuliers. L'OMI requiert de plus en plus souvent la coopération des pays en développement en matière d'accès aux mécanismes de financement de la coopération pour le développement pour mettre en oeuvre les projets élaborés dans le cadre de son Programme de coopération technique intégrée. Dans ce contexte, le service des transports maritimes constitue en grande partie une contribution directe au développement économique. Le transport maritime mondial n'est pas seulement au coeur du commerce international, mais il se place au centre de l'économie mondiale en association avec les services spécialisés des autres institutions du système des Nations Unies. En conséquence, il est important de noter que les statistiques montrent que plus de 95% du commerce international est assuré par voie maritime, et que l'acheminement du pétrole représente à lui seul 40% de ce volume. L'industrie maritime a connu des changements considérables au cours de ces deux décennies. D'une part, les flottes des pays de tradition maritime ont été sensiblement réduites tandis que celles de nombreux pays en développement se sont accrues de façon considérable. En réponse à ces changements, l'OMI a développé un nouveau programme d'assistance technique intitulé "Programme de coopération technique intégrée" dont les objectifs visent à assister les pays en développement pour renforcer leurs capacités institutionnelles, juridiques, techniques et de gestion afin de leur permettre d'appliquer les normes internationales de façon uniforme. Les priorités établies sont articulées sur une base régionale.

Le Centre du commerce international (CCI) procède actuellement au lancement de nouvelles initiatives pour appuyer la coopération Sud-Sud. Le rôle d'une institution telle que le CCI devrait être limité à celui de facilitateur et de fournisseur d'instruments et de services consultatifs. Dans le contexte de relations économiques mondialisées et de régimes internationaux de commerce libéralisé, le Centre plaide en faveur de l'intégration des notions de coopération technique et de coopération économique.

Pour sa part, l'Union postale universelle (UPU) utilise au maximum sa présence régionale et ses programmes d'assistance pour promouvoir les échanges de coopération technique entre les pays en développement dans les domaines des ressources humaines, de la législation et de la qualité des services.

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L'Organisation mondiale météorologique (OMM) a établi de nombreux centres régionaux de formation en matière météorologique, financés par le pays hôte mais visant à faire face aux conditions de formation des pays en développement.

Mme LAURIE LERNER SHESTACK (Etats-Unis) a déclaré qu'il est important de consulter les populations auxquelles la coopération économique et technique bénéficie. La Coopération technique entre pays en développement (CTPD) est un instrument efficace. Il est nécessaire que les pays en développement puissent choisir les modèles les mieux adaptés à leurs besoins. Afin d'assurer le succès de la CTPD, il faut chercher les partenaires appropriés et trouver les moyens adéquats. Les Etats-Unis estiment que les pays en développement doivent mettre au point leur propre politique nationale pour assurer succès de la CTPD. Il faut que ces pays soient maîtres de leur propre programme de coopération et de développement. Les Etats-Unis voudraient encourager les Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Groupe spécial pour la CTPD afin qu'ils continuent à jouer un rôle central pour promouvoir la CTPD.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a réaffirmé la nécessité de promouvoir et de mettre en oeuvre la coopération technique entre les pays en développement (CTPD) en tenant compte des réalités économiques mondiales apparues depuis le Plan d'action de Buenos Aires adopté en 1978. De plus, la CTPD revêt une dimension stratégique pour la croissance économique et sociale des pays concernés, car elle procède à un remodelage graduel de la structure traditionnelle de la coopération technique multilatérale et oeuvre en faveur du concept d'indépendance collective. Dix-neuf ans après l'élaboration du Plan de Buenos Aires et à l'aube d'un nouveau millénaire, il est temps d'effectuer un examen de la situation. Les différents rapports présentés démontrent que seuls des progrès modestes ont été accomplis en faveur d'une nouvelle stratégie de CTPD, même si de plus en plus de pays ont participé à des programmes d'harmonisation des capacités et des besoins qui ont conduit à la signature de plus de 1400 accords entre les pays participants. Il apparaît que la plupart de ces programmes ont été largement financés par des pays à revenus moyens ou faibles. La CTPD reste encore à intégrer au cadre opérationnel du système des Nations Unies et un lien fonctionnel entre la CTPD et les priorités nationales de développement doit encore être établi.

Le représentant a reconnu que la responsabilité première de la mise en oeuvre de la CTPD relève des pays en développement mais il est souhaitable que les agences du système des Nations Unies intègrent la coopération technique et économique à leurs programmes. Trop souvent encore, les activités visant à harmoniser les besoins ne peuvent être mises en place faute de financement approprié, c'est pourquoi il faudrait institutionnaliser un système de financement triangulaire, en particulier avec les pays donateurs. Rappelant que les ressources du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) stagnent, le représentant a suggéré qu'on explore de nouvelles possibilités de

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collecte de fonds extérieurs, provenant d'organisations intergouvernementales, d'organisations non gouvernementales ou de sociétés privées. Il a plaidé en faveur d'un rôle plus productif du Centre pour le commerce international, de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) et de l'Organisation mondiale du tourisme dans la promotion des investissements et des échanges commerciaux et financiers entre les pays en développement faisant partie du réseau de la CTPD. La Conférence Sud-Sud tenue en janvier 1997 au Costa Rica ainsi que la récente Conférence des Ministres des affaires étrangères du Mouvement des pays non alignés, à New Dehli, ont proposé des projets très importants pour faire avancer le programme d'action de la CTPD, qui ainsi devrait faciliter la coopération internationale en faveur du développement.

M. FELIPE MABILANGAN (Philippines) a indiqué que si la nécessité et le mérite de la coopération Sud-Sud doivent être reconnus, cette modalité ne saurait se substituer à la coopération Nord-Sud. Il est essentiel que le dialogue Nord-Sud se poursuive et que les pays du Nord se souviennent des engagements qu'ils ont contractés. Ces derniers devraient avoir une politique plus arrêtée et plus explicite en matière de CTPD. Les possibilités de coopération triangulaire qui requièrent leur participation devraient être davantage encouragées. L'Organisation des Nations Unies et ses institutions - en particulier le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), et l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) - jouent un rôle important dans le contexte du développement de la CTPD, et doivent continuer à le faire, a dit le représentant.

Il a salué les efforts déployés par l'Unité spéciale pour la CTPD, qui est à l'origine d'une multitude d'échanges entre les pays en développement dans des domaines tels que la lutte contre la pauvreté, la protection de l'environnement, l'emploi, ou encore le commerce et l'investissement. Il a suggéré que cette unité se penche également sur les questions de santé et d'éducation. Selon lui, le PNUD devrait prendre la tête d'une campagne de promotion de la CTPD par l'intermédiaire de ses bureaux extérieurs. Il a appelé les pays en développement et les pays industrialisés à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour renforcer leur engagement envers la coopération Sud-Sud, et ce, afin de contribuer à générer l'adoption d'une approche plus intégrée du développement.

M. MYUNG-CHUL HAHM (République de Corée) a indiqué que son gouvernement appuie pleinement la nouvelle stratégie en faveur de la coopération technique entre les pays en développement et souhaite que des mesures soient prises pour sa mise en oeuvre efficace. Il a estimé que la CTPD devrait être plus intégrée à la stratégie plus générale de la coopération Sud-Sud pour le développement économique. Sa délégation appuie donc la création de liens opérationnels plus étroits entre la CTPD et la CEPD. Le représentant a souhaité également que le Groupe spécial du PNUD pour la CTPD poursuive sa coopération étroite avec la Division de la CNUCED chargée de la CTPD.

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A l'ère de la mondialisation économique, la proximité géographique est devenue un facteur moins important dans la détermination des moyens de promotion de la CTPD. A cet égard, il faudrait déployer des efforts concertés pour encourager une coopération interrégionale plus grande. Le secteur privé, en particulier, est un contributeur de plus en plus crucial pour le développement économique des pays en développement. La promotion de la CTPD peut également être renforcée par le biais d'une utilisation efficace de la technologie informatique. La République de Corée appuie par ailleurs l'approche triangulaire pour faciliter la mise en oeuvre des programmes de CTPD.

Au cours de cette année, le gouvernement de République de Corée envisage d'inviter 1 077 stagiaires dans le domaine des techniques originaires de 85 pays en développement, d'envoyer 70 experts dans 33 pays et quatre organisations internationales, d'envoyer 140 membres du Corps coréen d'assistance outre-mer dans 23 pays et de verser 35 millions de dollars pour financer la construction d'installations techniques et la promotion de projets techniques. Des sociétés coréennes accroissent leurs investissements étrangers directs dans les pays en développement et aident au transfert de technologie et du savoir-faire dans les pays d'accueil par le biais de programmes de formation industrielle.

M. PICHET SOONTORNPIPIT (Thaïlande) a déclaré que la coopération dans le cadre de la coopération technique entre les pays en développement (CTPD) représente une des modalités du Programme de coopération internationale de la Thaïlande. Ce programme a été établi en se fondant sur l'expérience du pays en matière de "partenariat pour le développement". Ce type de coopération, qui renforcera le potentiel de la Thaïlande dans le domaine du développement, ne se limitera pas seulement au domaine technique mais s'étendra, à long terme, aux autres aspects de la coopération économique. Depuis l'adoption des "nouvelles directions de la CTPD", la Thaïlande a introduit une nouvelle initiative qui vise à promouvoir des accords de coopération triangulaire. Elle peut impliquer, par exemple, la communauté des donateurs, la Thaïlande et d'autres pays en développement. Outre cette initiative, la Thaïlande est disposée à établir un lien entre les pratiques existantes de la CTPD et le cadre récemment révisé de la coopération technique et économique entre les pays en développement. Ceci peut être l'occasion pour le secteur public impliqué dans les affaires et le secteur privé appuyé par le gouvernement d'apprendre à connaître les mécanismes existants et le processus de développement en Thaïlande par le biais de stages de formation et de voyages d'études dans le pays. Cette initiative pourrait compléter les efforts de développement, en termes de ressources humaines. Ayant, par ailleurs, réalisé l'importance qu'il y a à sélectionner un pays pour servir de catalyseur dans la promotion de la CTPD, la Thaïlande a accepté d'être un de ces "pays pivot" comme l'a proposé le PNUD.

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La Thaïlande est également disposée à s'impliquer dans le développement des pratiques existantes de la CTPD pour répondre aux efforts tendant à augmenter leur efficacité opérationnelle conformément aux "nouvelles directions". En outre, la Thaïlande s'apprête à accueillir deux réunions importantes que sont la deuxième Conférence internationale sur la coopération technique et économique pour le Cambodge, la République populaire démocratique Lao, le Myanmar et le Vietnam au mois de juillet et la troisième réunion des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) sur la coopération technique entre les pays en développement, en novembre et en décembre. Donnant, en conclusion, un aperçu du programme de coopération internationale de son pays, le représentant a indiqué que le volume de la coopération se chiffre approximativement à 12 millions de dollars pour l'année 1995 et à 13,5 millions pour 1996. Durant cette période, quelque 1 871 participants des pays en développement pour la première année et 2 022, pour la deuxième année, sont venus suivre une formation ou des programmes d'études dans le pays. Le volume de la coopération pendant ces deux années a surtout concerné les pays voisins, soit 60% du volume de la coopération totale.

M. SOLIMAN AWAAD (Egypte) a estimé que la neuvième session du Comité de haut niveau a été très importante et qu'il est souhaitable de poursuivre les travaux dans cette voie. Il faudrait renforcer la coopération technique entre les pays en développement et la CEPD. Il est nécessaire de promouvoir un système d'informations pluridimensionnel en matière de développement. Faisant référence au rapport sur les progrès réalisés dans l'application du Plan d'action de Buenos Aires, M. Awaad a estimé qu'il faudrait examiner les défis qui se posent aux pays en développement. La question du financement constitue toujours un obstacle important aux efforts de développement déployés par ces derniers. Le représentant a suggéré d'explorer les moyens pour mieux mobiliser les ressources nécessaires à la coopération Sud-Sud. Toutes les institutions internationales, en particulier celles de Bretton Woods, qui ont une expérience importante dont les pays en développement devraient collaborer pour garantir une coopération technique efficace. La délégation égyptienne estime que le secteur privé a un rôle à jouer. M. Awaad a estimé qu'il faudrait tenir compte du rôle de catalyseur des Nations Unies dans le domaine de la coopération technique entre les pays en développement dans le processus de réforme du PNUD.

M. MOHAMMAD SAMHAN (Emirats arabes unis) a déclaré que sa délégation appuie la déclaration faite par le représentant de la Tanzanie, au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il a estimé que la coopération Sud-Sud doit assurer le développement des pays en développement. L'économie de la plupart des pays en développement est tributaire de l'aide internationale, a-t-il fait par ailleurs remarquer, notant le caractère négatif de la réalité des pays les moins avancés (PMA) et des pays affectés par des catastrophes naturelles ou des conflits internes. La politique protectionniste et l'alourdissement de la dette extérieure constituent de réels problèmes pour les pays en développement. Il est capital que les pays développés collaborent avec les pays en développement par le dialogue et des efforts communs.

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Les Etats arabes unis estiment que l'aide apportée aux pays en développement ne suffit pas pour leur permettre de s'associer à la marche de l'économie mondiale. Il faut trouver des voies de coopération économique et technique entre les pays du Nord et du Sud. Les Emirats arabes unis sont

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