SG/SM/6224

LE SECRETAIRE GENERAL SE DECLARE CONVAINCU QU'IL FAUT EXPLOITER AU MAXIMUM LES POSSIBILITES QU'OFFRE A L'ONU LA REVOLUTION QUE CONNAIT L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION

2 mai 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6224
PI/1002


LE SECRETAIRE GENERAL SE DECLARE CONVAINCU QU'IL FAUT EXPLOITER AU MAXIMUM LES POSSIBILITES QU'OFFRE A L'ONU LA REVOLUTION QUE CONNAIT L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION

19970502 On trouvera ci-après le discours qu'a prononcé le Secrétaire général, M. Kofin Annan, le 24 avril dernier, à New York, devant le Groupe de travail sur l'informatique :

Je tiens à vous remercier, Monsieur l'Ambassadeur, de m'avoir invité à prendre la parole devant votre groupe de travail à l'occasion de sa première réunion officielle de l'année.

J'ai beaucoup apprécié votre déclaration car elle incite à réfléchir. Vous avez donné nombre de renseignements intéressants sur les travaux de votre groupe, expliqué ce que vous aviez réalisé jusqu'ici et exposé clairement ce qui restait à accomplir.

Vos efforts méritent d'être loués. Dans le domaine auquel s'intéresse votre groupe de travail, aucun progrès ne peut être réalisé sans un partenariat constructif entre les Etats Membres et le Secrétariat. Je suis fier des résultats obtenus. Je tiens à vous rendre hommage pour l'enthousiasme et les qualités dont vous faites preuve en tant que Président et à rendre également hommage aux autres membres de votre groupe, au personnel du Secrétariat, en particulier celui du Département de l'administration et de la gestion et du Département de l'information, ainsi qu'au PNUD, pour tous les efforts qui ont été déployés afin de promouvoir des relations de partenariat efficaces.

J'ai accepté d'assister à la présente réunion, si vite après avoir pris mes fonctions, car je suis convaincu qu'il faut exploiter au maximum les possibilités qu'offre à l'ONU la révolution que connaît le monde des communications et de l'information; j'avais aussi trois autres raisons bien précises d'accepter votre invitation : mettre en évidence la volonté du système des Nations Unies de faire pleinement apprécier la portée et l'importance de cette révolution mondiale, en particulier dans les pays en développement; réaffirmer l'engagement que j'ai pris de mobiliser les moyens dont dispose l'ONU pour que tous les pays puissent bénéficier des avantages que procurent les nouvelles technologies de l'information; et indiquer clairement que l'utilisation de ces technologies dans le cadre des opérations de l'ONU est un aspect essentiel du processus de réforme.

( suivre)

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Les progrès accomplis récemment dans le domaine des technologies de l'information et des communications sont révolutionnaires. L'information et les connaissances sont à la fois plus riches et plus accessibles. Dans de nombreux domaines, les futurs dirigeants auront à leur disposition des outils de développement sans précédent, ce qui pourrait avoir des conséquences considérables dans des secteurs tels que l'agriculture, la santé, l'éducation, la gestion des ressources humaines et de l'environnement, et le développement du commerce et des transports. Les technologies de l'information et des communications offrent d'énormes possibilités, en particulier pour les pays en développement, et elles peuvent contribuer au développement durable.

En d'autres termes, les difficultés d'accès à l'information cesseront bientôt de faire obstacle au développement.

La quantité et la qualité de l'information disponible évolueront de façon spectaculaire. Les citoyens pourront également obtenir des renseignements plus fiables. Les collectivités intervenant dans la réception et le traitement de l'information deviendront de plus en plus nombreuses et les décisions qu'elles prendront, notamment en cas de scrutin ou de participation à la vie politique et civique, seront donc plus judicieuses. La révolution que connaît le secteur de l'information aura une incidence sur la conduite des affaires publiques car elle améliorera la faculté d'adaptation des dirigeants, ainsi que leur capacité de s'acquitter de leurs responsabilités, et elle rendra le processus de prise de décisions plus transparent.

Ainsi, le principal objectif doit être de faciliter l'accès à l'information, autrement dit d'installer l'infrastructure nécessaire pour recevoir, télécharger et diffuser l'information sur des réseaux électroniques.

Il n'en demeure pas moins que tout le monde n'a pas encore accès à toutes ces nouvelles technologies.

Il y a deux semaines, le Comité administratif de coordination (CAC), où se retrouvent les chefs de secrétariat de tous les organismes des Nations Unies, s'est réuni à Genève, sous ma présidence, afin d'examiner cette question.

Dans un document de la plus haute importance, intitulé "Déclaration sur l'accès universel aux services de communication et d'information de base", le CAC décrit les nouvelles technologies ainsi que le rôle et les responsabilités du système des Nations Unies dans ce domaine, qui sont de veiller à ce que tous les pays et toutes les régions puissent bénéficier de ces technologies dans les mêmes conditions.

Dans cette déclaration, le CAC indique que le système des Nations Unies devrait aider à mettre les nouvelles technologies de l'information au service des pays en développement. Il décrit les projets pilotes qui pourraient être

( suivre)

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exécutés immédiatement dans des domaines tels que le téléenseignement interactif, la télémédecine, les services bancaires à distance, les mécanismes de microcrédit, la protection et la gestion de l'environnement, les processus participatifs et la conduite des affaires publiques.

Le simple fait de mentionner ces domaines donne une idée des possibilités exaltantes qu'offrent les nouvelles technologies de l'information et des communications. Il y a toutefois une ombre au tableau, car le CAC ne s'attend pas à ce que les flux de ressources destinées aux pays en développement augmentent sensiblement au cours des années à venir. Il faudra donc trouver des formules novatrices axées sur de nouvelles alliances entre l'ONU, les Etats Membres et, par exemple, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, la société civile et les établissements universitaires.

Je communiquerai bientôt la déclaration du CAC à l'Assemblée générale. J'engage les Etats Membres à la lire attentivement.

Le deuxième point que je voudrais aborder concerne la façon dont les nouvelles technologies de l'information pourraient être utilisées dans le système des Nations Unies.

Le CAC fait observer que le système des Nations Unies peut, dans le cadre de ses activités, tirer parti des énormes avantages que présentent ces technologies, l'objectif étant d'établir un accès universel aux services d'information et de communication de base. Il ressort clairement de la déclaration du CAC que tous les organismes des Nations Unies sont fermement résolus à harmoniser et à coordonner leurs stratégies en vue de moderniser leurs systèmes d'information et d'en accroître la capacité et l'efficacité, d'où la nécessité d'assurer la compatibilité, l'accessibilité et la convergence des différents systèmes de communication informatisés.

Autre élément essentiel de la réforme : les organismes des Nations Unies devraient collaborer à l'élimination des doubles emplois et faire le nécessaire pour atteindre les objectifs convenus en exploitant au mieux les ressources disponibles.

Toujours dans le cadre du processus de réforme, je suis résolu à renforcer l'utilisation des technologies de l'information au Secrétariat.

S'il est vrai que l'ONU a longtemps été en retard sur le secteur privé dans le domaine des technologies de l'information, cela n'est plus le cas aujourd'hui. Nous avons commencé à réformer les vieilles pratiques administratives inéconomiques, notre but étant de réduire de 25 % les documents sur papier d'ici à la fin de l'année prochaine. Nous nous employons également à améliorer nos systèmes et procédures et nous offrons de meilleurs services aux Etats Membres.

( suivre)

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Ces objectifs s'inscrivent dans le cadre de la réforme que j'ai annoncée le 17 mars.

Nous avons considérablement enrichi la gamme et le contenu des renseignements que les Etats Membres peuvent obtenir par voie électronique. Au mois de juin prochain, toutes les missions établies à New York seront reliées à Internet et, par conséquent, à la page d'accueil de l'ONU. Grâce à Internet et au système à disque optique, les Etats Membres pourront consulter les documents délibératoires de l'ONU dans les six langues officielles. Le Bulletin mensuel de statistique est déjà disponible sur le réseau, et les traités internationaux le seront bientôt. La page d'accueil de l'ONU sera accessible à partir de Genève et de Vienne avant la fin de l'année.

Des progrès ont donc été réalisés en matière de connectivité. L'ONU a également beaucoup fait pour former le personnel du Secrétariat et des missions à l'utilisation d'Internet. Par exemple, 25 missions ont créé leur propre page d'accueil avec l'appui du PNUD. Pour aider les autres missions à exploiter au maximum les nouvelles technologies, l'ONU organise actuellement un stage de formation à la gestion des sites Web. Votre groupe de travail a joué un rôle important dans toutes ces activités.

Pour ma part, je considère, comme tant d'autres, que l'ONU croule sous le papier. D'après une estimation, l'Organisation produirait chaque année 1 milliard 570 millions de pages. En limitant la longueur des documents, tout en renforçant l'accès à la documentation de l'ONU par voie électronique, nous gagnons en efficacité, aussi bien au Secrétariat que du côté des Etats Membres. Le nombre d'exemplaires en papier a déjà été réduit et je me félicite de la coopération des Etats Membres sur ce point.

Les nouvelles technologies de l'information faciliteront le processus de délibération à l'ONU de bien d'autres manières.

De nouvelles techniques seront bientôt disponibles dans les salles de conférence. Du matériel de vidéoconférence est utilisé depuis le mois de janvier, et toutes les salles en seront équipées dès que les prix seront abordables. Nous avons également l'intention d'introduire l'interprétation à distance dans plusieurs lieux d'affectation. Dans la salle de consultation du Conseil de sécurité, les Etats Membres auront bientôt à leur disposition un système de vidéoconférence et ils bénéficieront d'un meilleur accès aux données cartographiques. J'ai demandé au Secrétariat de vous informer des diverses initiatives qui ont été prises afin de mieux équiper nos salles de conférence en moyens d'information.

Grâce au Système intégré de gestion (SIG), l'ONU applique les nouvelles technologies à l'administration et à la gestion interne de l'Organisation. On ne saurait trop souligner l'importance du SIG sur le plan stratégique. La mise au point de systèmes est une des formes d'innovation technologique qui comporte le plus de risques, comme en témoigne le pourcentage élevé d'échecs.

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Dans un premier temps, le SIG a eu sa part de problèmes, mais il a été favorablement accueilli par les experts du monde entier, qui le considèrent comme un modèle du genre.

Outre le fait qu'elles sont en train de transformer radicalement l'administration interne de l'ONU, ainsi que les services offerts aux Etats Membres, les technologies de l'information permettent à l'Organisation de se présenter à un nouveau et vaste public. Grâce à Internet, tout le monde peut aujourd'hui se renseigner sur l'ONU.

En élargissant la gamme de renseignements accessibles par le biais de la page d'accueil de l'ONU, nous avons réussi à toucher un public plus vaste que jamais, et ce, à l'échelle mondiale. Une page est d'ailleurs consacrée au processus de réforme. Aujourd'hui, plus de gens lisent les communiqués de presse de l'ONU sur écran que sur papier.

En février, la page d'accueil de l'ONU a été consultée 5 millions de fois contre 210 000 en juin de l'année dernière. Pendant la semaine du 28 mars, elle a été consultée dans 100 pays sur les cinq continents, et les chiffres augmentent tous les jours.

Les progrès technologiques que j'ai décrits exigent un investissement tant dans les ressources humaines que dans l'infrastructure matérielle sur lesquelles ils s'appuient. Compte tenu des efforts que nous déployons pour améliorer l'efficacité et la productivité et pour réorienter les ressources vers les programmes, nous sommes résolus à proposer une réaffectation des ressources budgétaires qui permette de mener un programme d'innovation technologique ambitieux.

Monsieur le Président, vous avez déclaré que notre but commun était d'exploiter les nouvelles techniques informatiques pour le bien de l'humanité. Je souscris entièrement à ces propos.

Il me semble avoir montré que nous avions, ensemble, progressé vers la réalisation de cet objectif. Je suis fier des activités que nous menons en commun. Nous avons beaucoup fait; ensemble, nous pouvons, et nous pourrons, faire davantage.

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