DH/G/544

LE COMITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS EXAMINE LE RAPPORT DU ZIMBABWE

2 mai 1997


Communiqué de Presse
DH/G/544


LE COMITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS EXAMINE LE RAPPORT DU ZIMBABWE

19970502 Genève, 2 mai - Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a entamé, ce matin, l'examen du rapport initial présenté par le Zimbabwe concernant l'application du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Présentant le rapport de son pays, M. Tadeous Tafirenyika Chifamba, représentant permanent adjoint du Zimbabwe à Genève, a notamment indiqué que, malgré l'héritage du colonialisme, son pays a enregistré d'immenses progrès dans l'application des dispositions du Pacte, bien que la mise en oeuvre d'un programme d'ajustement structurel, ainsi que la sécheresse exceptionnelle de 1991 et 1992 aient entraîné de nombreuses difficultés dans la poursuite de ce processus.

Le rapport indique que le Gouvernement du Zimbabwe a pour politique que les ressources du pays doivent être utilisées dans l'intérêt et pour le développement de toute la population. C'est ainsi que, grâce à la loi intitulée Land Acquisition Act de 1990, le Gouvernement s'efforce de corriger la répartition inéquitable des terres qui existe actuellement.

La réalisation des droits économiques, sociaux et culturels au Zimbabwe doit être envisagée à la lumière des ressources limitées à sa disposition et de son retard également bien marqué en matière de développement technologique. Récemment, le Gouvernement a adopté le Plan d'action pour l'atténuation de la pauvreté qui amortira les effets du programme d'ajustement structurel.

Concernant le droit au travail, le rapport reconnaît que, si la loi et la politique du Gouvernement assurent le droit à l'égalité de traitement dans l'emploi, dans la pratique ce n'est peut-être pas toujours le cas, précise le rapport. Le rapport indique qu'un programme de sécurité sociale a été récemment instauré. Le Zimbabwe ne dispose pas encore d'un régime de sécurité sociale couvrant notamment les soins médicaux et les prestations de maternité. La formation d'une famille est facilitée par la fourniture de soins prénataux, de soins de maternité et de soins postnataux dans le cadre des services de santé maternelle et infantile assurés par l'Etat.

( suivre)

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Dans tous les grands groupes sociaux du pays, le niveau de vie général a souffert de la forte sécheresse et de l'augmentation des prix liée aux programmes de recouvrement des coûts. Récemment, une subvention alimentaire a été instaurée à l'intention des plus défavorisés, dans l'ensemble du pays. Le rapport indique par ailleurs que le Zimbabwe connaît une crise du logement, le nombre de personnes en attente d'un logement s'élevant à 600 000. L'Etat a toutefois entrepris la construction massive de logements.

Le rapport indique que l'orientation vers les soins de santé primaire a été adoptée dans le cadre de la politique de santé du Zimbabwe afin d'instaurer la justice sociale, en corrigeant les inégalités héritées de son passé colonial. Un effort poussé de construction et d'amélioration des installations de santé rurale a été entrepris. En 1990, le Zimbabwe a atteint l'objectif mondial que représente un taux de 80% de couverture vaccinale infantile contre les six maladies infantiles mortelles. L'état de santé de la population a enregistré une amélioration générale depuis l'indépendance.

Le Ministère de l'éducation et de la culture poursuit ses efforts afin de garantir davantage le plein exercice du droit de chacun à l'éducation. Le Gouvernement a continué de considérer que l'éducation est un droit fondamental et reste fermement résolu à dispenser à chacun une éducation de qualité. L'enseignement primaire n'est pas gratuit, sauf dans les écoles rurales, et n'est pas obligatoire. Toutefois, la législation nécessaire à l'adoption d'un système primaire obligatoire est en place, même si le soutien logistique nécessaire à sa mise en oeuvre reste encore à créer.

Certains experts du Comité ont salué la franchise du rapport présenté par le Zimbabwe sur les difficultés rencontrées et les lacunes qui subsistent dans la mise en oeuvre des dispositions du Pacte. La question de la justiciabilité des droits énoncés dans le Pacte a été à plusieurs reprises soulevée, la Constitution du Zimbabwe ne reconnaissant que les droits civils et politiques.

Répondant aux questions formulées par les experts du Comité, M. Chifamba a rappelé que son Gouvernement ne maîtrise pas entièrement les conditions économiques mondiales, notamment la fixation du prix de ses exportations. Les droits énoncés dans le Pacte, adopté sans réserve par la Zimbabwe, restent pour les pays en développement des idéaux. M. Chifamba a expliqué que le texte du Pacte a été publié au Journal officiel, mais a reconnu que la publicité accordée à ce texte était insuffisante. D'autre part, il a pris note de la nécessité d'étendre les prérogatives de l'ombudsman.

Interrogé sur l'impact, sur le Zimbabwe, l'évolution économique et politique positive qu'ont connu les pays voisins, tels que le Mozambique, l'Afrique du Sud et l'Angola, M. Chifamba a déclaré que l'accroissement de la

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coopération régionale a permis à son pays de procéder à des ajustements sociaux. Le représentant du Zimbabwe a enfin expliqué que l'impact de la sécheresse s'est notamment traduit par une ponction sur les fonds attribués à la mise en oeuvre du programme d'ajustement structurel pour subvenir aux besoins alimentaires de la population.

Le Comité poursuivra l'examen du rapport du Zimbabwe cet après-midi, à 15 heures.

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