DECLARATION DE L'OMM SUR L'ETAT DU CLIMAT MONDIAL EN 1996

1er mai 1997

Communiqué de Presse
WMO/1

DECLARATION DE L'OMM SUR L'ETAT DU CLIMAT MONDIAL EN 1996

19970501 Genève, le 29 avril -- L'année 1996 a été la huitième année la plus chaude depuis 1860 et la dix-huitième année consécutive marquée par des anomalies positives de la température à l'échelle du globe, la température moyenne en surface étant supérieure de 0,220C à la moyenne calculée sur la période 1961-1990. C'est ce qui ressort de la Déclaration sur l'état du climat mondial publiée aujourd'hui par l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

La principale caractéristique de 1996 a été l'ampleur et l'étendue des précipitations qui se sont abattues sur maintes régions du globe, en particulier en Europe méridionale, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, régions qui ont connu des pluies record au début de l'année. Après une décennie très sèche, ces précipitations, supérieures à la normale, ont été accueillies avec soulagement dans la péninsule ibérique. Mille neuf cent quatre-vingt-seize a été aussi la deuxième année consécutive à avoir connu plus d'ouragans que la normale, le record étant presque atteint si l'on prend en considération les deux années. Exception remarquable à ces épisodes pluvieux : la grave sécheresse qui a sévi durant les six premiers mois sur une grande partie du Mexique septentrional et du sud-ouest des Etats-Unis.

D'une dizaine de pages, la déclaration de l'OMM récapitule les principaux phénomènes météorologiques et les anomalies climatiques les plus marquées qui ont jalonné 1996. Fondée sur les observations terrestres et maritimes effectuées en permanence par les services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) des pays membres de l'OMM, cette déclaration résume les informations fournies par le Centre de prévision du climat situé aux Etats-Unis d'Amérique, auxquelles s'ajoutent les données communiquées par divers centres situés en Allemagne, en Australie, en Belgique, au Canada, en Espagne et au Royaume-Uni.

Voici quelques autres constatations que contient la déclaration :

- Bien que cette année ait été l'une des plus froides qu'aient connues certaines régions du monde au cours des dernières décennies, la température moyenne à l'échelle du globe a été supérieure de 0,220C à la moyenne calculée sur la période de référence (1961-1990), alors que 1995 avait été marquée par une anomalie positive record de 0,380C; 1996 n'a donc pas été aussi chaude que 1995;

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- l'épisode froid - La Niña - qui avait débuté en 1995, s'est poursuivi jusqu'en avril 1996 et le Pacifique Ouest, où les eaux étaient plus chaudes que la normale, a connu des précipitations accrues; le refroidissement relatif observé dans une grande partie de l'Eurasie est imputé à un bouleversement des régimes de la circulation atmosphérique, et en particulier à un brusque changement de l'oscillation dans l'Atlantique Nord;

- le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique a été aussi important que ces dernières années, se soldant par un amenuisement marqué de la couche d'ozone entre janvier et mars au-dessus de l'hémisphère Nord, et en particulier au-dessus de l'Europe, de l'Arctique et du nord-est de l'océan Atlantique;

- pour la première fois depuis 1985, le manteau neigeux a été plus étendu que la moyenne dans l'hémisphère nord, où il a atteint 25,4 millions de km2 au total, ce qui fait de 1996 la cinquième année la plus enneigée depuis le début des observations par satellite, il y a 24 ans, en particulier de mars à mai et de septembre à novembre.

Dans les différentes régions du monde, on a pu faire les constatations suivantes en 1996 :

- l'Europe, du Royaume-Uni à la Russie en passant par l'Europe centrale, a connu la sécheresse, 1996 ayant été l'année la plus sèche en Belgique depuis 1833 et la troisième année la plus sèche en Angleterre et au pays de Galles depuis 1766;

- à l'opposé, d'abondantes précipitations se sont abattues sur le nord-ouest de l'Afrique, où elles ont mis fin à six années de sécheresse extrême. Dans des villes comme Malaga en Espagne et Casablanca au Maroc, les précipitations hivernales ont plus que doublé par rapport à la moyenne. Toutefois, ces pluies excédentaires ont provoqué par endroits des inondations qui ont fait des morts et perturbé la vie économique;

- la Chine a connu les pires inondations de ces 50 dernières années, entraînant plus d'un millier de morts et plongeant dans la détresse au moins 20 millions de personnes dans l'ensemble du pays. Le delta du Mékong est resté inondé pendant plus d'un mois, et l'on déplore là aussi de nombreuses victimes;

- en Inde, la mousson d'été a été marquée par des précipitations supérieures à la normale, qui ont provoqué des inondations dans les régions méridionales durant les trois derniers mois de l'année;

- le nord et le centre le l'Amérique du Sud ont aussi connu des précipitations supérieures à la normale, qui ont provoqué des inondations en Argentine, au Brésil, en Colombie et au Paraguay;

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- aux Etats-Unis d'Amérique, s'il y a eu des inondations dans le nord- ouest, le sud-ouest a connu quant à lui une situation de sécheresse. Entre octobre 1995 et mai 1996, les hauteurs de précipitations ont été les plus faibles de ces 100 dernières années dans l'Oklahoma et les deuxièmes parmi les plus faibles au Texas et en Arizona. L'intensité de la sécheresse a eu de graves répercussions sur les cultures de blé d'hiver et a provoqué des incendies de forêt. Au 1er septembre, 22 945 km2 de forêts avaient été détruits par le feu dans la zone continentale des Etats-Unis, ce qui ne s'était jamais vu en 19 ans d'observation. En Californie, la situation a été aggravée par le fait que 1996 a été l'année la plus chaude dans cette région depuis 1895;

- l'est des Etats-Unis a connu des chutes de neige record au début janvier. La couche de neige mesurée à Philadelphie atteignait 75 centimètres, soit la plus grande quantité de neige tombée en une seule fois; la plupart des régions situées entre Washington et Rhode Island ont connu l'une des cinq plus grosses chutes de neige de leur histoire, entraînant la fermeture de la plupart des aéroports; c'est ainsi que pour la première fois de son histoire, la ville de Boston était recouverte par une couche de neige de 76 cm;

- en juillet, une grande partie de l'Afrique du Sud a connu un temps exceptionnellement froid et neigeux, avec des températures bien en- dessous de 00C, atteignant parfois -100C; certaines régions ont même connu leurs plus fortes chutes de neige de ces 60 dernières années;

- De fortes pluies se sont abattues sur certaines régions de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande : en Australie, des inondations ont été constatées en avril et en mai dans le nord-est de la Nouvelle-Galles du Sud et le sud-est du Queensland tandis qu'en Nouvelle-Zélande, les hauteurs annuelles de précipitations dans la partie occidentale de l'île du Sud ont varié de 3200 et 3870 millimètres, soit un excédent de 515-740 millimètres par rapport à la normale.

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On peut se procurer le texte intégral de la déclaration (en anglais seulement), accompagné d'une carte mondiale des "Principales conditions et anomalies climatiques observées en 1995" en s'adressant à l'OMM. On peut aussi la consulter sur Internet via la page d'accueil de l'OMM' à l'adresse suivante : http://www.wmo.ch/web/wcphtml/wcdmp.html/.

Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser au Bureau de l'information et des relations publiques, Organisation météorologique mondiale, Case postale 2300, 41, avenue Guiseppe-Motta, 1211 Genève 2 (Suisse) : Tél. : (+41 22) 730 8315/8314; Fax : (+41 22) 733 2829; E-mail : Gorre-Dale_E@gateway.wmo.ch