LE COMITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS EXAMINE LE RAPPORT DU GUYANA
Communiqué de Presse
DH/G/538
LE COMITE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS EXAMINE LE RAPPORT DU GUYANA
19970430 Genève - Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a entamé, ce matin, l'examen du rapport initial présenté par le Guyana concernant les mesures prises par le Gouvernement de ce pays pour se conformer aux dispositions du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.Présentant le rapport de son pays, M. Havelock Brewster, représentant du Guyana auprès de l'Union européenne, a affirmé l'engagement de son Gouvernement à assurer le respect et la promotion des droits de l'homme de ses citoyens. Le Guyana est un pays en développement qui doit faire face aux réalités liées à la situation économique mondiale. L'allégement du poids de la dette reste la priorité du Gouvernement guyanien, a assuré M. Brewster.
Le représentant guyanien a par ailleurs indiqué que son Gouvernement n'avait pas été en mesure d'envoyer une délégation d'experts pour présenter le rapport devant Comité en raison de l'application d'une politique de restriction des dépenses de l'Etat, en particulier en ce qui concerne les déplacements de fonctionnaires à l'étranger.
Le Comité poursuivra l'examen du rapport du Guyana cet après-midi, à 15 heures. Il devrait ensuite reprendre son débat sur l'élaboration d'une observation générale relative aux expulsions forcées.
Examen du rapport du Guyana
Présentant le rapport de son pays, M. Havelock Brewster, représentant du Guyana auprès de l'Union européenne, a expliqué que son Gouvernement a créé en 1993 un Comité interministériel permanent des droits de l'homme chargé de s'acquitter des engagements du Guyana en matière de présentation de rapports découlant de sa ratification des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme. M. Brewster a réitéré l'engagement de son Gouvernement à assurer le respect et la promotion des droits de l'homme de ses citoyens. Le
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Guyana est un pays en développement qui doit faire face aux réalités liées à la situation économique mondiale. L'allégement du poids de la dette reste la priorité du Gouvernement guyanien.
Le rapport initial du Guyana indique qu'en 1985, le Gouvernement a adopté un programme d'ajustement structurel dont la mise en oeuvre s'est heurtée à beaucoup d'incohérences et de difficultés. Depuis 1992, le nouveau Gouvernement a redéfini les priorités et consacre davantage de ressources aux domaines essentiels de la santé, de l'éducation et du logement. Le Gouvernement donne l'exemple d'une bonne gestion, d'une démocratie représentative et d'une croissance économique accompagnée de justice sociale et d'équité. Le rapport présente les mesures prises par le Gouvernement pour éradiquer la pauvreté, le gaspillage, la corruption et la discrimination. Le Guyana a entrepris d'améliorer la situation économique et sociale avec l'aide et la coopération de la communauté internationale, notamment l'Organisation des Nations Unies et ses institutions spécialisées.
L'exercice des droits reconnus dans le Pacte s'appuie sur la Constitution de la République coopérative du Guyana et la législation du pays. Ainsi, la Constitution protège chaque personne contre les entraves à la jouissance de la liberté de réunion et d'association. Par ailleurs, il n'existe aucune législation expresse régissant le droit de grève et aucune restriction légale n'est imposée à ce droit. Des syndicats ont organisé des grèves qui se sont généralement déroulées sans violence et ont été réglées par la négociation. Concernant les mesures spéciales de protection de la famille et d'aide aux familles, le Gouvernement du Guyana a cherché à instaurer des conditions propices au travail des mères, en leur assurant notamment une protection juridique et un appui matériel et moral. En ce qui concerne les mesures spéciales de protection des enfants, le rapport indique notamment que les enfants nés hors du mariage ont les mêmes droits légaux et le même statut juridique que les autres enfants. La loi fixe à 14 ans l'âge minimum pour le travail des enfants employés dans un établissement familial et à 16 ans pour le travail extérieur. Le rapport reconnaît qu'il existe certains problèmes qui concernent le travail des enfants et les empêchent de jouir pleinement de leurs droits.
Le rapport souligne que le niveau de vie est très bas pour une large proportion de la population. Les remboursements énormes au titre de la dette, plus de 70 % des recettes, ne laissent que des crédits budgétaires insuffisants pour les traitements et salaires des fonctionnaires, les autres dépenses et les fonds de contrepartie pour la santé, l'éducation et l'aide sociale aux déshérités. Toute la population n'a pas accès à une nourriture suffisante et la situation s'est aggravée sous l'effet de l'institution du programme d'ajustement structurel. Pour essayer de garantir à la population
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une alimentation suffisante, le Gouvernement s'efforce de contenir le coût des aliments de base à des prix abordables.
Le rapport fait également référence à la situation très précaire du logement, particulièrement dans les zones urbaines. Le Gouvernement s'est fixé pour objectif la construction, d'ici à l'an 2000, de 21 000 maisons qui seraient mises à la disposition des groupes sociaux à faible revenu avec des prêts hypothécaires à taux d'intérêts réduits.
Assurer la santé physique et mentale de la population est un objectif prioritaire du Gouvernement du Guyana, poursuit le rapport. Le budget national pour les soins de santé a été augmenté. La promotion d'un meilleur assainissement dans les régions de l'intérieur afin de lutter contre le paludisme et l'amélioration de l'accès aux soins figurent au nombre des mesures prises par le Ministère de la santé.
En ce qui concerne le droit à l'éducation, le rapport précise que le système d'éducation au Guyana repose sur les principes de la non-discrimination et de l'égalité d'accès. Tous les enfants peuvent fréquenter l'école à l'âge requis, y compris les enfants d'immigrés et de minorités migrantes. Le programme d'amélioration de l'enseignement primaire vise à moderniser l'infrastructure des écoles, à développer les ressources humaines, à réviser les programmes d'enseignement scolaire et à faciliter l'accès général à l'éducation.
Répondant aux questions que lui ont adressé les membres du Comité, le représentant du Guyana, M. Havelock Brewster, a déclaré que son Gouvernement élabore actuellement des stratégies économiques qui seront publiées prochainement, touchant notamment les domaines de la santé et de l'emploi. Quant à la capacité du Guyana à réaliser les droits économiques, sociaux et culturels de sa population, il a réaffirmé que des facteurs extérieurs, notamment les fluctuations des prix des produits de base et l'augmentation des taux d'intérêts, limitent la réalisation de ces droits dans son pays.
Le représentant du Guyana a ensuite indiqué qu'un nouvel allégement de la dette bilatérale a suivi ceux consentis en 1994 par le Gouvernement britannique et par le Club de Paris, qui ont annulé au total 120 millions de dollars de la dette du Guyana. Il a cependant ajouté que le rééchelonnement de la dette restante a entraîné un accroissement des remboursements.
De manière générale, les experts du Comité ont souhaité que des éléments concrets soient fournis sur l'application des dispositions du Pacte, la réalité étant souvent différente de celle que laisse entrevoir l'ensemble des dispositions légales, concernant notamment la situation des non-Guyaniens, des femmes et des Amérindiens. Concernant les dispositions relatives au droit au
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travail, un expert a demandé des informations sur les conditions sanitaires dans les mines d'or et de bauxite.
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