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SG/SM/6220

LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE L'INTERÊT D'UN PARTENARIAT ENTRE LES GOUVERNEMENTS, LE SECTEUR PRIVE ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

28 avril 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6220


LE SECRETAIRE GENERAL SOULIGNE L'INTERÊT D'UN PARTENARIAT ENTRE LES GOUVERNEMENTS, LE SECTEUR PRIVE ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

19970428 On trouvera ci-après les éléments essentiels de la déclaration faite le 23 avril à New York par M. Kofi Annan, Secrétaire général, à l'occasion d'un déjeuner avec le Business Council for the United Nations :

C'est pour moi un grand plaisir que de vous accueillir à l'ONU. Le Business Council est un soutien fidèle de l'ONU depuis près de 40 ans et je sais donc que vous vous sentez ici chez vous. Toutefois, je ne suis pas sûr que vous sachiez toute l'importance que nous attachons désormais aux entreprises et au secteur privé et c'est une des raisons pour lesquelles je suis heureux de m'adresser à vous aujourd'hui. Le partenariat entre les organismes des Nations Unies et le secteur privé ne cesse de se renforcer et je voudrais poursuivre le dialogue que j'ai engagé au début de cette année avec les dirigeants d'entreprises lors du Forum économique mondial à Davos, en Suisse, et à l'occasion des différents voyages que j'ai faits depuis mon entrée en fonction.

Permettez-moi tout d'abord de rendre hommage au Président du Business Council, M. Richard Voell, et à son Directeur, M. Samuel Brookfield, pour le dynamisme avec lequel ils nous soutiennent depuis longtemps. Votre National Conference Programme, qui organise la réception de représentants permanents dans différentes villes des Etats-Unis et du Canada, est à mes yeux une excellente initiative, qui favorise la compréhension internationale et permet des échanges de vues très utiles sur le commerce, l'investissement et d'autres questions connexes, et a des effets concrets.

Je viens d'achever les 100 premiers jours de mon mandat. Durant cette brève période, j'ai rencontré des dirigeants de toutes les régions, visité 11 pays, parlé à des centaines de journalistes, consulté des représentants d'ONG et d'autres membres de la société civile et lancé un ambitieux processus de réforme et de renouveau de l'Organisation. J'ai aussi beaucoup réfléchi aux moyens de renforcer et d'élargir le partenariat avec le secteur privé.

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Nul n'ignore l'importance du secteur privé pour la réalisation des objectifs des Nations Unies.

Les entreprises commerciales et industrielles — des grandes sociétés multinationales jusqu'aux PME — apportent une contribution essentielle à la prospérité mondiale. Les flux de capitaux privés vers les pays en développement augmentent tandis que l'aide publique au développement diminue. La création d'emplois et l'innovation technologique sont stimulées par le savoir-faire et l'esprit d'entreprise du secteur privé. Il n'est donc pas étonnant que des représentants du secteur privé jouent un rôle de plus en plus important dans les activités de l'ONU.

En revanche, on connaît peut-être moins tout ce que les organismes des Nations Unies font pour le commerce et l'industrie.

De manière très générale, nos activités, telles que le maintien de la paix, l'éradication de maladies et l'alphabétisation, aident à créer les conditions nécessaires au succès des entreprises, ce qui contribue à améliorer le niveau de vie et à créer des sociétés stables, efficaces et démocratiques. Pour les entreprises, cela signifie moins de risques, plus de débouchés et de nouvelles perspectives en matière de production, de commerce et d'investissement à l'échelle mondiale.

Les organismes des Nations Unies interviennent aussi dans tout un éventail d'activités plus spécifiques et de projets d'assistance technique qui visent à faciliter le développement du secteur privé :

— Mise en oeuvre de réformes fondées sur les principes de l'économie de marché;

— Adoption de lois facilitant les activités commerciales;

— Elimination des obstacles au commerce international;

— Création de zones économiques spéciales;

— Amélioration de l'administration publique;

— Aide à la privatisation;

— Construction ou remise en état d'infrastructures clefs;

— Promotion du microcrédit, en particulier pour les femmes, les artisans, les petits commerçants, les créateurs d'entreprise et

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tous ceux que les problèmes de financement empêchent d'accéder à l'autonomie et au bien-être économique.

Le système des Nations Unies aide aussi à élaborer les règles du commerce international et d'autres réglementations, par exemple pour protéger le droit d'auteur ou permettre aux hommes — et aux femmes — d'affaires de voyager en toute sécurité.

Dans différents domaines — finances, transports maritimes, télécommunication, services postaux, etc. —, nous définissons des normes techniques qui facilitent les transactions dans tous les secteurs de l'économie mondiale.

Nous sommes un des principaux producteurs de statistiques du monde, et aidons ainsi à déterminer l'évolution de la consommation d'énergie, de la démographie et d'autres indicateurs économiques et sociaux qui ont une influence directe sur le commerce et l'investissement.

Enfin, les organismes des Nations Unies sont de gros clients. Chacune des deux dernières années, ils ont acheté pour plus de 3,5 milliards de dollars de biens et services — ordinateurs, tentes, jeeps, médicaments, rations alimentaires et uniformes pour les opérations de maintien de la paix, etc. Les entreprises américaines, en raison de leur productivité et de la qualité de leurs produits, se taillent la part du lion sur ce marché.

Il est donc tout naturel que les organismes des Nations Unies et les entreprises soient des partenaires.

Je pense que les mesures de réforme que j'ai déjà annoncées et celles que j'ai l'intention de proposer à l'Assemblée générale en juillet accroîtront la confiance des entreprises envers l'ONU.

Nous cherchons à créer une culture de la réforme, pour donner à l'Organisation la capacité d'accueillir le changement et de s'y adapter rapidement et de façon créative, ce qui est une des caractéristiques de l'entreprise privée.

Lors de ma dernière réunion avec les chefs de toutes les institutions spécialisées, une des conclusions unanimes a été que le renforcement des liens avec la société civile et le secteur privé devait être un des objectifs essentiels de la réforme.

Vous pouvez, vous aussi, faire beaucoup pour faciliter ce processus. En raison du poids des entreprises américaines dans le monde et de vos liens avec les dirigeants politiques de ce pays, vous pouvez exercer une influence sans

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équivalent. Permettez-moi maintenant d'exprimer certains espoirs pour l'avenir.

Sur le plan international, j'espère que l'investissement étranger direct sera à l'avenir plus diversifié. Actuellement, 12 pays en absorbent les quatre cinquièmes. En vous intéressant davantage aux pays à faible revenu, vous nous aideriez à relever un des plus grands défis lancés à la communauté internationale : intégrer les pays en développement dans la nouvelle économie mondiale.

En ce qui concerne le système des Nations Unies, j'espère que vous participerez et contribuerez davantage aux activités du Secrétariat de l'ONU, dans lequel j'ai regroupé au sein d'un seul et même département toutes les activités sociales et économiques, ainsi qu'à celles de différents programmes et organismes tels que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Vos rapports avec les institutions spécialisées des Nations Unies, en particulier l'Organisation internationale du Travail (OIT) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sont tout aussi importants. Comme vous avez une grande expérience de la rationalisation, des économies et des mesures d'efficacité, j'accueillerai avec intérêt vos suggestions de réformes.

Enfin, ici aux Etats-Unis, j'espère que vous nous aiderez à faire mieux connaître au public les succès et les réalisations des Nations Unies, et en particulier à lui faire comprendre pourquoi il importe que les Etats-Unis paient leurs cotisations intégralement, à temps et sans conditions. Si j'ai bien interprété les sondages d'opinion, la plupart des Américains comprennent déjà cette nécessité et ont confiance en l'ONU. Lorsque j'ai rencontré le Président Clinton, il m'a vivement incité à établir des liens directs avec les chefs des deux partis au Sénat et à la Chambre des représentants, et en effet, j'ai eu avec eux plusieurs échanges de vues encourageants. Néanmoins, j'ai besoin de votre aide. Vous avez une grande influence.

Pour terminer, permettez-moi de répéter qu'un véritable partenariat entre les gouvernements, le secteur privé et la communauté internationale pourrait être très efficace. Les peuples du monde attendent beaucoup de nous — prospérité, liberté, justice sociale, protection de l'environnement, etc. Ne les décevons pas. Ensemble, nous pouvons atteindre ces objectifs. Je suis prêt à entendre vos questions et observations.

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