LE SECRETAIRE GENERAL DECLARE AUX FONCTIONNAIRES EN POSTE À BONN QUE LE BUT DES REFORMES EST DE RENDRE L'ORGANISATION PLUS EFFICACE ET PLUS UTILE
Communiqué de Presse
SG/SM/6211
LE SECRETAIRE GENERAL DECLARE AUX FONCTIONNAIRES EN POSTE À BONN QUE LE BUT DES REFORMES EST DE RENDRE L'ORGANISATION PLUS EFFICACE ET PLUS UTILE
19970422 On trouvera ci-après le texte d'une allocution que le Secrétaire général Kofi Annan a prononcée devant les fonctionnaires des organismes et programmes des Nations Unies en poste à Haus Carstanjen (Bonn), le 18 avril 1997 :Je ne m'attendais pas à vous trouver si nombreux. Votre présence prouve qu'en réalité, Bonn compte un nombre assez élevé d'organismes et de fonctionnaires des Nations Unies.
Sachez tout le plaisir que j'éprouve à me trouver parmi vous ce matin. Les journalistes m'ont demandé si j'avais l'intention de discuter avec le Chancelier Kohl de l'installation éventuelle de nouveaux organismes des Nations Unies à Bonn. En voyant l'environnement dans lequel vous travaillez, je leur ai dit d'emblée que si j'étais plus jeune et un tout petit peu moins haut placé, je demanderais à être muté à Bonn. On peut rêver, faire des projets, mais c'est toujours la réalité qui l'emporte.
Tout d'abord, je tiens à vous dire que si vous entendez beaucoup parler de réforme et de changement à New York et dans d'autres lieux d'affectation, et je suis sûr que c'est le cas, mais que vous n'en avez pas encore ressenti les effets, vous n'aurez plus longtemps à attendre. Sachez bien que le but des réformes est de rendre l'ONU plus efficace, plus utile et mieux à même de faire face aux défis qui l'attendent. Il s'agit de repositionner l'Organisation à l'aube du troisième millénaire. Le but n'est pas de réaliser des économies, ni de réduire le budget ou les effectifs.
Il est clair qu'en réexaminant nos activités et nos méthodes de travail, nous découvrirons que des économies sont possibles, et que nous les réaliserons. Mais nous devrons peut-être aussi investir : investir dans l'avenir, la formation du personnel et l'informatique, investir pour doter l'Organisation des savoir-faire et des compétences dont elle ne dispose pas encore. C'est sous cet angle que j'envisage les réformes. Mon objectif ultime est de voir les organismes des Nations Unies fonctionner vraiment comme un système : un groupe d'organismes qui unissent leurs efforts, coordonnent leurs activités, suppriment les doubles emplois et s'efforcent d'influer davantage sur la société et d'être plus utiles aux Etats Membres.
Les réformes étant définies de la sorte, je puis vous assurer que nous avons l'appui de tous les Etats Membres. Ces derniers veulent des réformes, tout autant que les fonctionnaires. Quant à moi, je pense que, faute de
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réformes, nous ne compterions plus. Par ailleurs, il me semble important que nous tous, chefs de secrétariat, chefs de département et fonctionnaires de tous rangs, nous nous rapprochions du public, de la société civile, afin de leur rendre plus accessible et moins mystérieuse cette Organisation qui leur semble parfois si bureaucratique, si distante et si lointaine. Souvenons-nous que l'ONU, c'est nous, les peuples du monde. J'aime beaucoup être sur le terrain, en dehors de New York, et rencontrer des gens comme vous, car l'ONU, c'est vous : c'est vous qui lui donnez vie, qui lui donnez un visage. Si vous ne faisiez pas le travail que vous faites, soit ici, soit dans maints endroits reculés du monde, les résolutions et les mandats de l'ONU resteraient lettre morte. C'est vous qui leur donnez vie, qui leur donnez un sens, et c'est pour moi un réel plaisir de pouvoir vous rendre hommage au nom de l'Organisation et de vos collègues de New York.
Depuis mon arrivée, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec les plus hautes autorités allemandes et elles se félicitent de votre présence ici. Elles seraient ravies que vous soyez plus nombreux et que d'autres organismes des Nations Unies s'installent sur leur territoire. Elles vous considèrent comme de bons citoyens et, d'après ce que j'ai compris, vous appréciez l'accueil qu'elles vous réservent. J'espère que ces bons rapports, cette acceptation et ce respect mutuels se maintiendront, ce qui dépendra en grande partie de nous, et de la façon dont nous nous conduisons. Il ne fait aucun doute pour moi que nous ferons tous de notre mieux pour toujours être appréciés ici, sur le plan professionnel comme sur le plan social.
En conclusion, laissez-moi vous faire part des espoirs que je nourris pour l'Organisation, au tournant du siècle et du millénaire : je voudrais que l'ONU soit revitalisée, dynamisée; qu'elle fasse passer un message moral et qu'elle retrouve la confiance des Etats Membres et de l'opinion publique; qu'elle puisse, en cas de besoin, faire appel aux Etats et aux institutions les mieux à même de secourir ceux qui en ont besoin; qu'elle préside à l'adoption de normes et de règles internationales qui régissent les relations entre les Etats, dans un monde interdépendant, un village mondial; qu'elle soit généreuse envers tous; qu'elle s'unisse à d'autres pour atténuer la pauvreté et promouvoir la démocratie et le respect des droits de l'homme pour tous; qu'elle coopère avec tous les Etats Membres pour contenir ce que j'appelle la société incivile. Certes, nous travaillons pour la société civile, mais celle-ci contient des éléments incivils terroristes, trafiquants de drogues et autres criminels qui sapent les efforts des gouvernements légitimes, dont aucun ne peut les combattre à lui seul.
Les tâches qui nous attendent sont bien lourdes, mais je pense que, si la communauté internationale est déterminée à s'unir, nous pouvons faire quelque chose. Je vous souhaite donc bon courage. Vous rencontrer a été pour moi un plaisir, mais aussi une chance, car rares sont ceux qui ont la chance de voyager partout dans le monde et de se trouver, où qu'ils soient, une famille. Ici à Bonn, j'ai une famille très nombreuse.
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