LA CONFERENCE DE MINSK EST L'OCCASION POUR LES PAYS EN TRANSITION DE PARTAGER LEURS EXPERIENCES ET FORGER UN CONSENSUS, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL
Communiqué de Presse
SG/SM/6208
LA CONFERENCE DE MINSK EST L'OCCASION POUR LES PAYS EN TRANSITION DE PARTAGER LEURS EXPERIENCES ET FORGER UN CONSENSUS, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL
19970421 On trouvera ci-après le texte du message de M. Kofi Annan, dont il a été donné lecture, en son nom, à Minsk, le 16 avril 1997, par M. Yves Berthelot, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe, à l'occasion de la Conférence internationale sur le développement durable des pays en transition :C'est un plaisir pour moi de féliciter le Gouvernement du Bélarus d'avoir organisé cette conférence internationale sur le développement durable des pays en transition. À la veille de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui fera en juin le bilan de la mise en oeuvre d'Action 21 depuis le Sommet Planète Terre, organisé il y cinq ans, cette initiative est des plus opportunes.
La Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) a marqué un immense progrès en ce sens qu'elle a encouragé la communauté internationale à concevoir l'environnement et le développement non pas comme deux notions incompatibles, mais plutôt comme les deux membres indissociables d'une même équation. Le concept de développement durable recueille aujourd'hui bien davantage de suffrages qu'en 1992, mais sa mise en application est loin de répondre à nos attentes. Les habitudes de longue date, les contraintes économiques et le manque d'informations technologiques comptent parmi les obstacles auxquels se heurtent les gouvernements, les entreprises privées et les consommateurs dans les pays développés aussi bien qu'en développement, et qui les empêchent de subordonner leur action à la durabilité.
Les États qui passent d'une économie centralisée à une économie de marché ont à relever plusieurs défis particuliers. Les bouleversements que connaissent ces sociétés suscitent toute une série de tâches considérables : compenser les déséquilibres macro-économiques; réformer les mécanismes de formation des prix; restructurer les principaux secteurs de l'économie; enrayer l'inflation et créer des emplois; resserrer les liens avec l'économie mondiale.
Cela a pour résultat de compliquer d'autant les avancées en direction du développement durable. Les efforts engagés pour intégrer des considérations d'ordre environnemental dans l'élaboration des politiques économiques, budgétaires et industrielles, et pour associer tous les groupes importants et
les citoyens à la prise de décisions, sont contrariés par l'inefficacité ou l'insuffisance des législations, par le manque de cadres qualifiés et par la pénurie de ressources financières.
C'est pourquoi la Conférence de Minsk devrait marquer un grand pas : cette rencontre est l'occasion pour les pays d'Europe orientale et centrale et pour les États nouvellement indépendants de partager leurs expériences réussies ou malheureuses alors qu'ils sont guidés par le même souci de la croissance économique, du développement social et de la protection et la restauration de l'environnement.
Il est particulièrement remarquable que, pour la première fois, les ministres de l'environnement de pays d'une sous-région et leurs homologues de l'économie et des finances aient décidé d'étudier ensemble des politiques de développement durable. Un consensus sous-régional aurait sans conteste des retombées fructueuses sur vos pays respectifs et servirait de modèle à d'autres sous-régions. Les prochaines conférences ministérielles européennes, qui auront pour thèmes la santé et l'environnement et les transports et l'environnement, pourront, elles aussi, s'inspirer utilement d'un tel exemple.
On est convenu à Rio que la coopération régionale et sous-régionale était un élément essentiel du processus de suivi de la CNUED. Les commissions régionales de l'ONU, les banques régionales de développement et les organisations régionales de coopération économique et technique ont été invitées à participer à ce processus en encourageant le renforcement des capacités, l'intégration des préoccupations environnementales aux politiques de développement et la coopération dans les domaines liés au développement durable qui intéressent tous les pays.
Les cadres de coopération régionale, en Europe, seront indispensables à la mise en oeuvre des mesures que recommandera la présente conférence, qu'il s'agisse du processus "Un environnement pour l'Europe", des organes directeurs des conventions régionales sur l'environnement, du Comité des politiques de l'environnement, organe de la Commission économique pour l'Europe, ou des bureaux européens et nationaux du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans un souci de réforme et d'efficience, et pour mieux exécuter les programmes, j'engage tous ces partenaires et tous les partenaires concernés à centraliser leurs savoir-faire et leurs ressources partout où cela est possible.
Le Sommet Planète Terre a fait aux États, aux organisations et aux particuliers une obligation de changer non seulement de mentalité, mais de comportement. À l'approche du Sommet Planète Terre + 5, des réunions comme la vôtre peuvent beaucoup aider à faire le point, franchement et sans parti pris et c'est là un préalable indispensable à l'établissement de priorités et d'un plan d'action pour l'avenir. Je vous souhaite plein succès dans vos travaux, à Minsk, et j'attends avec un vif intérêt le message que vous adresserez à la session extraordinaire.
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