En cours au Siège de l'ONU

CS/803

LE CONSEIL DE SECURITE DECIDE DE SURSEOIR A LA REDUCTION DE LA COMPOSANTE MILITAIRE DE LA FORDEPRENU JUSQU'AU 31 MAI PROCHAIN

9 avril 1997


Communiqué de Presse
CS/803


LE CONSEIL DE SECURITE DECIDE DE SURSEOIR A LA REDUCTION DE LA COMPOSANTE MILITAIRE DE LA FORDEPRENU JUSQU'AU 31 MAI PROCHAIN

19970409 Réuni pour examiner la situation dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité, cet après-midi, la résolution 1105 (1997) aux termes de laquelle il décide de surseoir jusqu'à la fin du mandat en cours, à savoir le 31 mai 1997, à la réduction de la composante militaire de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDPRENU) prévue dans sa résolution 1082 (1996). Le Conseil se félicite que la FORDEPRENU ait déjà été redéployée au vu de la situation en Albanie, et encourage le Secrétaire général à poursuivre ce redéploiement en tenant compte de la situation dans la région ainsi que du mandat de la Force.

Aux fins de son examen de la question, le Conseil de sécurité était saisi d'une lettre datée du 3 avril 1997 adressée par le Secrétaire général au Président du Conseil.

- 2 - CS/803 9 avril 1997

Projet de résolution (S/1997/290)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant sa résolution 1082 (1996) du 27 novembre 1996,

Réaffirmant son attachement à l'indépendance, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'ex-République yougoslave de Macédoine,

Ayant examiné la lettre datée du 3 avril 1997 que le Secrétaire général a adressée au Président du Conseil de sécurité, ainsi que la recommandation qui y est faite (S/1997/276),

1. Décide de surseoir jusqu'à la fin du mandat en cours, à savoir le 31 mai 1997, à la réduction de la composante militaire de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) prévue dans sa résolution 1082 (1996);

2. Se félicite que la FORDEPRENU ait déjà été redéployée au vu de la situation en Albanie, et encourage le Secrétaire général à poursuivre ce redéploiement en tenant compte de la situation dans la région ainsi que du mandat de la Force;

3. Prie le Secrétaire général de lui présenter le 15 mai 1997 au plus tard le rapport demandé dans sa résolution 1082 (1996), y compris des recommandations quant à une présence internationale ultérieure dans l'ex-République yougoslave de Macédoine;

4. Décide de demeurer saisi de la question.

Lettre datée du 3 avril 1997 adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/1997/276)

Dans cette lettre, le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité, de surseoir à la réduction de la composante militaire de la Force de déploiement préventif des Nations Unies (FORDEPRENU) dans l'ex-République yougoslave de Macédoine jusqu'à la fin du mandat en cours, soit le 31 mai 1997. Estimant que la FORDEPRENU a été, jusqu'à maintenant, une mission très efficace, le Secrétaire général souligne en effet que procéder à la réduction envisagée alors que la situation dans la région risque de continuer à se déstabiliser porterait atteinte à la crédibilité de la première tentative qu'ait véritablement faite la communauté internationale pour opérer un déploiement préventif. Le rapport fait référence notamment à la résolution 1082 adoptée par le Conseil de sécurité le 27 novembre 1996 et par laquelle ce dernier décide de réduire la composante militaire de la FORDEPRENU de 300 hommes tous grades confondus avant le 30 avril 1997.

- 3 - CS/803 9 avril 1997

Le Secrétaire général précise que la FORDEPRENU a entamé la réduction prévue de sa composante militaire à la fin du mois de mars, lorsqu'elle a commencé à démanteler ses postes d'observation le long de la frontière avec la République fédérative de Yougoslavie et l'Albanie. Bien que cela n'ait eu aucun effet sur le nombre de patrouilles ni sur l'efficacité des activités de surveillance de la Force, le processus de fermeture des postes d'observation, qui a coïncidé avec la crise en Albanie, a été mal interprété et a immédiatement suscité des critiques dans la presse locale.

Le Secrétaire général indique que, compte tenu de la situation dans la région, son Représentant spécial et le commandant de la Force ont suspendu temporairement ce processus. Toutefois, si la date prévue pour l'achèvement de la réduction doit être respectée, il faudra le reprendre dans les jours qui viennent.

La FORDEPRENU a envisagé la possibilité de faire porter l'essentiel de la réduction sur la frontière entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la République fédérative de Yougoslavie. Toutefois, il est fort possible qu'une diminution des effectifs à la frontière nord en ce moment particulièrement difficile ait des répercussions négatives. Tel serait le cas en particulier si la situation en Albanie continuait de se détériorer, ce dont ne manqueraient pas de se ressentir les minorités de langue albanaise dans l'ensemble de la région.

Le Secrétaire général note que, dans son rapport sur la question (S/1996/961), son prédécesseur faisait observer que le mandat de la Force dans l'ex-République yougoslave de Macédoine avait un caractère préventif et visait à permettre au pays de traverser sans encombre une période qui risquait d'être agitée et dangereuse. Conformément à la résolution 795 (1992), l'objet de la création de la FORDEPRENU — qui faisait précédemment partie de la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) — était de mettre en place une présence réduite le long des frontières de l'ex-République yougoslave de Macédoine avec l'Albanie et la République fédérative de Yougoslavie, afin de suivre la situation dans les zones frontalières. On comptait également que cette présence aurait sur tous un effet dissuasif et contribuerait à prévenir des heurts éventuels entre des éléments externes et les forces nationales.

Le Secrétaire général indique que les événements survenus récemment en Albanie et l'anarchie et le banditisme qui sévissent dans certaines parties du pays montrent que la stabilité dans les Balkans reste extrêmement fragile. Pour le Secrétaire général, il ne semble pas que les problèmes en Albanie risquent, dans l'immédiat, de déborder sur l'ex-République yougoslave de Macédoine, mais la crise est source de vive préoccupation dans ce pays. Le Secrétaire général rappelle que le Ministre des affaires étrangères de l'ex-République yougoslave de Macédoine, dans une lettre qu'il lui a adressée le 7 mars 1997 (S/1997/205), a demandé que l'on sursoit à la réduction du personnel militaire de la FORDEPRENU. Il indique que le caractère explosif de la situation a par ailleurs amené son Représentant spécial et le commandant de la Force à faire valoir que le moment semblait mal choisi pour opérer la réduction de la Force. * *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.