DH/N/205

LE COMITE DES DROITS DE L'HOMME ENTEND MME ANGELA KING, CONSEILLER SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL POUR LA PROMOTION DES FEMMES

3 avril 1997


Communiqué de Presse
DH/N/205


LE COMITE DES DROITS DE L'HOMME ENTEND MME ANGELA KING, CONSEILLER SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL POUR LA PROMOTION DES FEMMES

19970403 Réuni ce matin, sous la présidence de Mme Christine Chanet (France), le Comité des droits de l'homme a entendu une intervention de Mme Angela King, Conseiller spécial du Secrétaire général sur les questions sexospécifiques et pour la promotion des femmes.

Mme Angela King a rappelé que le Centre pour les droits de l'homme et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) ont tenu à Glen Cove (Long Island), du 9 au 11 décembre 1996, une table ronde sur les politiques en faveur de la santé des femmes, en mettant l'accent sur la santé génésique et les droits à la santé sexuelle. La table ronde a recommandé que les conclusions des conférences mondiales organisées par les Nations Unies servent de base aux mesures qui seront prises en faveur des femmes. Mme King a indiqué que, dans ce cadre, le Directeur exécutif du FNUAP, Mme Nafis Sadik, a proposé d'appuyer les activités des organes chargés de la surveillance des traités relatifs aux droits de l'homme en déclarant qu'à l'avenir, le Fonds renforcera de façon considérable son rôle de plaidoyer en faveur des femmes. Notant que les liens entre la santé de la femme et les droits humains ont été clairement définis par les Conférences internationales de Vienne, du Caire et de Beijing, le FNUAP s'est engagé à fournir aux organes créés par les traités les informations pertinentes par pays et par sexe, afin d'offrir son expérience en matière d'indicateurs visant à mesurer les progrès réalisés. Soulignant que les Conférences mondiales des Nations Unies avaient recommandé que les droits de l'homme soient intégrés dans tous les programmes et activités des Nations Unies, Mme King a indiqué qu'au niveau politique, plusieurs résolutions ont été adoptées par un grand nombre d'organes des Nations Unies pour mettre en oeuvre cette recommandation. La réunion des présidents des organes de traités des droits de l'homme a également souligné la nécessité d'intégrer la question du rôle des femmes à tous les droits de l'homme. Des principes directeurs mis à jour ont aussi été publiés, tenant compte de ces recommandations. Alors que les progrès réalisés sont assez encourageants, il reste toutefois beaucoup à faire. La coopération entre les différentes institutions des Nations Unies devenue régulière, demeure cruciale.

La Division est prête à contribuer aux travaux du Comité des droits de l'homme. La Division s'engage à appuyer ces travaux et à répondre à toute demande que le Comité formulera à cet égard, a assuré Mme King. Mme King a assuré le Comité des efforts déployés par la division pour intégrer pleinement l'égalité des droits des femmes et des droits de l'homme des femmes aux activités de droits de l'homme des Nations Unies. Cet engagement s'ajoute à celui d'assister le Comité dans ses efforts à intégrer la question de la sexospécificité.

Dans un échange de vues subséquent, les membres du Comité ont réaffirmé que depuis longtemps le Comité considère les droits des femmes comme des droits de l'homme inaliénables et qu'il ne saurait être fait de distinction entre droits de l'homme et droits des femmes. La collaboration entre les organes chargés du suivi d'instruments internationaux devrait se faire de manière encore plus soutenue, en procédant notamment à un échange de données réciproque. Tous les mécanismes de promotion des droits de l'homme doivent être liés entre eux et concrétiser un partenariat naturel. Il n'y a pas de raison que la santé des femmes ne concerne pas également les hommes, a estimé un expert, aussi faut-il éviter une trop grande spécialisation des mécanismes. L'intégration de la femme dans le courant général de la société est indispensable si l'on veut que le respect des droits de l'homme progresse.

Un expert a mis particulièrement l'accent sur le manque d'efficacité des changements législatifs pour garantir l'égalité entre des hommes et des femmes. Les lois ne suffisent pas et les stéréotypes demeurent. Le Comité par l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes pourrait peut-être informer le Comité des droits de l'homme des efforts entrepris au niveau socio-culturel en faveur de la promotion de la femme.

Prenant également la parole, la Présidente du Comité, Mme Christine Chanet a remercié chaleureusement Mme King et a rappelé que le Comité des droits de l'homme intègre systématiquement les problèmes relatifs aux femmes dans ses questions aux Etats parties et dans ses conclusions finales. Le Comité se heurte toutefois trop souvent à l'argument du poids des traditions qui limite voire annule les efforts de jure. Elle a estimé que bien que cet argument ne soit pas acceptable et n'autorise en aucun cas à bafouer des droits fondamentaux, il est parfois difficile aux membres du Comité d'opposer des arguments contraires faute d'informations précises. C'est là que la coopération entre les deux mécanismes prend toute valeur dans la mesure où elle pourrait donner aux experts l'accès à des informations concrètes.

Répondant aux observations formulées par les membres du Comité, Mme King a indiqué que lors de la prochaine réunion interinstitutions, la Division pour la promotion des femmes présentera un rapport, insistant notamment sur les questions des droits de la femme, de son équilibre, des droits des fillettes, ainsi que des droits des femmes et fillettes dans les conflits armés.

Le Comité des droits de l'homme poursuivra ces travaux en séance plénière, vendredi 4 avril 1997 à 10 heures, en examinant le troisième rapport périodique du Portugal, concernant Macao.

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- 3- DH/N/205 3 avril 1997

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