En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/6191

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À LUANDA : L'INSTAURATION DE LA PAIX EN ANGOLA SERAIT ANNONCIATRICE DE PAIX DANS L'ENSEMBLE DU CONTINENT AFRICAIN

26 mars 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6191


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À LUANDA : L'INSTAURATION DE LA PAIX EN ANGOLA SERAIT ANNONCIATRICE DE PAIX DANS L'ENSEMBLE DU CONTINENT AFRICAIN

19970326 S'adressant à la session extraordinaire de la Commission, il souligne que la Commission est "un élément essentiel" du processus de paix en Angola

On trouvera ci-après la déclaration que le Secrétaire général, Kofi Annan, a faite devant la Commission conjointe, à Luanda, le 24 mars, à propos du processus de paix en Angola.

C'est un honneur pour moi de présider cette session extraordinaire de la Commission conjointe lors de mon premier séjour en Angola en qualité de Secrétaire général.

Si j'ai tenu à venir ici — si peu de temps après mon entrée en fonctions c'est essentiellement en vue de donner un nouvel élan à la recherche de la paix. Nous en sommes au dernier tour de piste d'une longue course; or, on dit toujours que c'est à ce stade que se joue la course. Ce qui s'est passé à Bailundo aujourd'hui confirme la validité de ce dicton. Je reviendrai tout à l'heure plus en détail sur ces événements.

Dans l'action que nous menons pour aider les Angolais dans leurs efforts de paix, nous avons besoin que vous continuiez à offrir votre aide, votre appui et vos compétences. La Commission conjointe est en effet un élément essentiel du processus de paix. Cela fait déjà longtemps que vous travaillez tous assidûment à l'effort de paix : nombre d'entre vous étaient déjà membres de la Commission à l'époque des pourparlers de Lusaka.

Je vous suis très reconnaissant de tout ce que vous avez fait.

Je remercie aussi les États observateurs — États-Unis, Fédération de Russie et Portugal — de la précieuse contribution qu'ils ont apportée aux travaux de la Commission conjointe et aussi de l'appui qu'il offrent au processus de paix au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Personne n'imaginait que la tâche de la Commission serait aisée ou simple. Elle avait en effet un ordre du jour impressionnant — superviser l'application des aspects politiques, administratifs ou militaires des Accords de Bicesse qui n'avaient pas encore été appliqués, ainsi que l'exécution du Protocole de Lusaka.

- 2 - SG/SM/6191 31 mars 1997

Des résultats tangibles ont été atteints. Un cessez-le-feu a été conclu, grâce auquel la suspension des hostilités dure depuis plus longtemps qu'à n'importe quel autre moment après l'indépendance. Des combattants ont été cantonnés et des armes ont été remises à l'ONU. La propagande politique s'est un peu calmée et une loi d'amnistie a été promulguée. Des prisonniers ont été relâchés.

Je sais tout ce que cette commission a accompli. Elle a offert aux parties un cadre où elles pouvaient se rencontrer, s'entretenir et essayer de rapprocher leurs positions. Elle a permis de tenir un dialogue informel. Elle a aussi donné aux parties des paramètres bien définis, en fixant des calendriers précis, et elle a organisé des réunions de suivi entre les chefs de délégation.

En d'autres termes, la Commission a fait tout ce qui était en son pouvoir pouvait réaliser les objectifs du processus de paix. Elle a tenu des réunions non seulement à Luanda, mais aussi dans les provinces. Elle a fait parvenir le message du processus de paix — message de paix et de réconciliation — aux quatre coins du pays. En organisant des convois, elle a contribué à rétablir le principe de la liberté de circulation des personnes et des biens dans l'ensemble du territoire.

Et pourtant, comme nous ne le savons que trop, l'application des accords a traîné lamentablement. Vous avez dû bien souvent vous demander si vos efforts valaient la peine. La paix a bien tardé à s'instaurer.

Votre patience a été durement mise à l'épreuve, mais vous avez tenu bon. Face à tant de motifs de découragement, votre persistance est admirable.

Peut-être pourtant sommes-nous prêts de sortir du tunnel.

Après les entretiens que j'ai eus aujourd'hui à Bailundo avec M. Savimbi, je suis heureux d'annoncer que le principal obstacle au processus de paix a été supprimé. M. Savimbi m'a en effet fait savoir que tous les députés de l'UNITA seraient à leur place à l'Assemblée nationale demain lorsque je prononcerai une allocution devant le nouveau Parlement unifié qui servira les intérêts de tous les Angolais. Quarante-neuf députés de l'UNITA sont déjà à Luanda et les autres arriveront demain matin à bord d'un avion spécial d'UNAVEM III; j'irai moi-même à l'aéroport pour les accueillir.

M. Savimbi m'a aussi fait savoir que les membres de l'UNITA désignés pour faire partie du Gouvernement seraient tous à Luanda le 26 mars et que, à la suite de consultations tenues avec le Président Eduardo dos Santos, l'UNITA était prête à ce que le Gouvernement d'unité et de réconciliation nationales soit formellement mis en place à la fin du mois de mars. Dans la déclaration qu'il a faite à l'intention des habitants de Bailundo et de l'UNITA en général à la suite de nos entretiens, M. Savimbi a dit : "Nous allons consolider la paix de façon qu'elle dure".

- 3 - SG/SM/6191 31 mars 1997

Ce sont là des événements encourageants et je suis persuadé qu'ils seront accueillis avec satisfaction par les Angolais et par la communauté internationale. Le Gouvernement et l'UNITA doivent maintenant procéder sans retard à la mise en oeuvre des derniers éléments du Protocole de Lusaka.

J'espère qu'ils se montreront à la hauteur de cette occasion historique, qu'ils honoreront leurs engagements et qu'ils seront dignes de l'appui des Angolais et de la communauté internationale. Rien ne pourrait me donner une plus grande joie; rien ne me donnerait une satisfaction plus grande, moi qui suis Africain, que de voir enfin réglé ce dernier conflit interne dans la région de l'Afrique australe.

L'instauration de la paix en Angola serait annonciatrice de paix dans l'ensemble de la région et, en fin de compte, dans l'ensemble du continent.

Ainsi, malgré les retards, les difficultés et les frustrations, j'espère que, grâce à ce qui a été obtenu aujourd'hui, la paix pourra encore l'emporter. Permettez-moi de nouveau de vous remercier tous de tout ce que vous avez fait. Votre rôle est déterminant et continuera à l'être.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.