En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/6189

LES ACTIVITES HUMANITAIRES FONT PARTIE INTEGRANTE DU PROCESSUS DE PAIX PROLONGE EN ANGOLA, ESTIME LE SECRETAIRE GENERAL

25 mars 1997


Communiqué de Presse
SG/SM/6189
IHA/624


LES ACTIVITES HUMANITAIRES FONT PARTIE INTEGRANTE DU PROCESSUS DE PAIX PROLONGE EN ANGOLA, ESTIME LE SECRETAIRE GENERAL

19970325 Lancement de l'Appel global 1997 des Nations Unies pour l'Angola

On trouvera ci-après la déclaration prononcée aujourd'hui à Luanda par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, à l'occasion du lancement de l'Appel global 1997 des Nations Unies pour l'Angola :

L'Angola traverse une période de transition complexe et délicate. Les armes se sont tues mais il reste à établir une paix durable. Les blessures de la guerre ne sont pas encore cicatrisées et le pays n'a pas commencé à exploiter son formidable potentiel de croissance et de développement social. L'Angola a toutefois déployé des efforts considérables pour mettre un terme à de longues années de guerre civile. Il importe de soutenir son action. La communauté internationale peut apporter une aide précieuse en répondant aux besoins de ce pays dévasté par la guerre. Je suis donc très heureux de lancer aujourd'hui, à Luanda, l'Appel global des Nations Unies pour l'Angola, 1997.

Cet Appel, aux termes duquel il est demandé un montant de 228 millions de dollars pour financer la mise en oeuvre de programmes de secours, de reconstruction et de relèvement, est le fruit de la collaboration des organismes des Nations Unies, des organisations internationales, des autorités gouvernementales et des organisations non gouvernementales qui s'efforcent d'améliorer la situation humanitaire en Angola et de promouvoir la réalisation d'une paix durable. L'objet de cet Appel est non seulement d'obtenir les ressources nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires encore considérables des nombreuses victimes du conflit angolais, mais aussi de servir de cadre à la transition vers la reconstruction et le relèvement du pays. Dans ce contexte, il définit, dans ses grandes lignes, l'appui au processus de paix en Angola que doit fournir la communauté internationale.

La communauté mondiale doit maintenir, en 1997, l'appui généreux qu'elle a fourni jusqu'à présent aux efforts humanitaires en Angola. Ce soutien contribuera dans une large mesure à faire en sorte que la marche vers la paix

se poursuive de manière irréversible. Alors seulement, le peuple angolais pourra jouir des dividendes de la paix auxquels lui-même et la communauté internationale aspirent après tant d'années d'efforts.

Je tiens à ce sujet à rendre un hommage particulier aux travailleurs humanitaires qui ont fait tout leur possible pour atténuer les souffrances des victimes de la guerre, souvent dans des conditions extrêmement dangereuses et difficiles.

Je tiens aussi à remercier ceux qui ont apporté une contribution directe au processus de paix, en mettant en oeuvre des programmes d'aide humanitaire particulièrement complexes à l'intention des soldats et de leur famille se trouvant dans les zones de cantonnement et en facilitant leur démobilisation et leur réinsertion dans la société civile.

Je tiens enfin à remercier la communauté internationale pour son appui continue aux activités de consolidation de la paix. Malgré de nombreux retards et de maintes déconvenues, elle a toujours manifesté un attachement résolu à la cause de la paix en Angola.

Avec le recul du temps, je constate que notre Organisation et ses partenaires ont considérablement développé leurs activités d'assistance humanitaire en Angola. Ce faisant, nous avons ouvert de nouvelles perspectives pour le renforcement de la confiance, la consultation et la collaboration entre les parties.

Tout au long de 1996, l'ONU et les organismes des Nations Unies, en étroite collaboration avec les ONG, ont mené une action vigoureuse pour améliorer la situation humanitaire en Angola. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a fourni des vivres à quelque 1,2 million de personnes dans le besoin. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, par le biais d'un vaste réseau national et international, a pu distribuer des semences et des outils à quelque 500 000 familles dans l'ensemble du territoire. L'UNICEF a développé ses activités de vaccination dans le cadre d'un programme coordonné avec le Gouvernement angolais, qui a permis d'immuniser plus de 2 millions d'enfants. Les ONG ont joué un rôle crucial dans toutes ces activités.

Le Groupe de coordination de l'assistance humanitaire (UCAH), qui représente le Département des affaires humanitaires en Angola, a fourni un appui continu à ces activités et organisé un vaste programme d'assistance humanitaire pour plus de 70 000 anciens soldats de l'UNITA dans les zones de cantonnement et pour les membres de leur famille — soit 130 000 personnes. Ce programme, exécuté par 11 ONG internationales avec l'appui de l'OMS, de l'UNICEF, du PAM et de l'Organisation internationale pour les migrations,

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a joué un rôle déterminant dans l'évolution positive du processus de paix. Maintenant que la démobilisation des soldats mineurs a commencé, les ONG s'occupent également de rechercher les membres des familles, déployant des efforts louables dans un environnement de travail souvent tendu et difficile.

Bénéficiant d'un appui important d'UNAVEM III, l'UCAH a coordonné les activités de déminage, les développant par le biais d'un réseau d'ONG internationales et de brigades de déminage nationales. Ces efforts ont permis de déminer plus de 5 000 kilomètres de routes, de réparer et de déminer 55 ponts, de créer une base nationale de données sur les secteurs suspects et de lancer un vaste programme de sensibilisation aux mines, avec l'assistance de l'UNICEF et de Handicap International.

Le PNUD a mis en place des bureaux d'orientation et d'information dans 14 provinces à l'intention des soldats démobilisés et de leur famille, et élaboré des projets à impact rapide, afin de faciliter leur réinsertion sociale et économique.

Enfin, et il s'agit là d'un point important, l'un des principaux objectifs de nos efforts était le renforcement de la capacité des institutions nationales. De ce fait, les instituts nationaux angolais participent de plus en plus largement aux activités de déminage et à la réinsertion des ex-combattants dans leurs domaines d'activité respectifs, de même que dans de nombreux autres secteurs.

Les progrès réalisés dans le domaine humanitaire résultent pour une large part de la détermination et du professionnalisme manifestés par le personnel, lequel a non seulement renforcé la crédibilité de l'ONU et de la communauté internationale en Angola mais également contribué à répandre une culture de paix et de concertation dans une nation dévastée par un long conflit poursuivi avec acharnement.

L'Appel global de 1997 constitue un cadre positif, qui devrait permettre de renforcer ce dialogue dans l'ensemble du pays, en vue de la réconciliation, de la consolidation de la paix et de la reconstruction.

La Commission mixte devrait annoncer prochainement le début de la démobilisation des soldats qui ne seront pas maintenus dans l'armée nationale. Des dispositions sont prévues dans l'Appel de 1997, qui permettront de faciliter la réinsertion sociale et économique du personnel démobilisé. Il est de la plus haute importance que la communauté internationale continue de soutenir ce processus complexe en fournissant les ressources nécessaires.

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Notre Organisation a également l'intention de continuer à apporter son soutien aux personnes déplacées et affectées par la guerre sur l'ensemble du territoire angolais et de les aider à reprendre une vie productive. À ce sujet, je tiens à souligner que l'Appel prévoit que les activités de déminage, coordonnées par l'institut national de déminage, seront accélérées en 1997, ce qui facilitera la circulation des personnes et des biens et renforcera considérablement l'activité agricole.

Lorsque la revitalisation des communautés angolaises aura remplacé l'assistance humanitaire d'urgence et que le processus de démobilisation sera achevé, le Département des affaires humanitaires se retirera d'Angola et transférera ses fonctions aux structures gouvernementales et aux institutions spécialisées des Nations Unies. Enfin, un aspect important de la stratégie de 1997 consiste à renforcer davantage les institutions gouvernementales dans leur capacité de gérer et de mettre en oeuvre les activités humanitaires, de relèvement et de développement.

Regardant l'Angola aujourd'hui, je suis convaincu que nos efforts communs et les investissements que nous avons faits à l'appui de la réconciliation nationale dans ce pays finiront par porter leurs fruits. La communauté internationale et notre Organisation ont, à mon avis, relevé de manière cohérente et efficace le défi de la paix. Avec patience et persévérance, l'Angola pourrait devenir un exemple extraordinaire du triomphe de la paix sur les conflits et la division.

Je lance à nouveau un appel à la communauté internationale pour qu'elle maintienne son appui aux activités humanitaires dans ce pays. Ces activités font, dans un sens, partie intégrante du processus de paix prolongé, bien que d'une importance cruciale, qui se déroule en Angola.

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