CS/794

LE CONSEIL EST PREOCCUPE DE CONSTATER QUE LE GOUVERNEMENT D'UNITE ET DE RECONCILIATION NATIONALE N'A PAS ENCORE ETE ETABLI EN ANGOLA

21 mars 1997


Communiqué de Presse
CS/794


LE CONSEIL EST PREOCCUPE DE CONSTATER QUE LE GOUVERNEMENT D'UNITE ET DE RECONCILIATION NATIONALE N'A PAS ENCORE ETE ETABLI EN ANGOLA

19970321 Il demande aux parties, en particulier l'UNITA, de saisir l'occasion de la visite du Secrétaire général pour le mettre en place

A l'issue de consultations officieuses sur la situation en Angola, le Président du Conseil de sécurité, M. Zbigniew Maria Wlosowicz (Pologne), a fait cet après-midi, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante :

Le Conseil de sécurité prend note du rapport du Secrétaire général en date du 19 mars 1997 (S/1997/239) et se déclare à nouveau profondément préoccupé de constater que le gouvernement d'unité et de réconciliation nationale n'a toujours pas été établi, du fait essentiellement que l'União Nacional para a Indepêndencia Total de Angola (UNITA) n'a pas envoyé tous ses représentants à Luanda, comme il était convenu qu'elle le ferait. Il rappelle à l'UNITA les obligations qui lui incombent en vertu du Protocole de Lusaka (S/1994/1441, annexe) et des accords ultérieurs entre les deux parties.

Le Conseil appuie sans réserve la mission que le Secrétaire général se propose d'entreprendre en Angola afin d'y évaluer la situation et de faire bien comprendre aux parties qu'il importe que le gouvernement d'unité et de réconciliation nationale soit établi sans plus attendre. Il demande aux parties, en particulier à l'UNITA, de coopérer pleinement avec le Secrétaire général, son Représentant spécial et les États observateurs, ainsi que de saisir l'occasion de la visite du Secrétaire général pour mettre en place le gouvernement d'unité et de réconciliation nationale.

Le Conseil demeure activement saisi de la question et rappelle que, conformément à sa résolution 1098 (1997) en date du 27 février 1997, il envisagera d'imposer des mesures, dont celles que mentionne expressément le paragraphe 26 de la résolution 864 (1993) du 15 septembre 1993, à l'encontre de la partie responsable de l'échec des tentatives de formation du gouvernement d'unité et de réconciliation nationale. Une fois que le Secrétaire général lui aura présenté son prochain rapport, il examinera en outre la question du rôle des Nations Unies en Angola après l'expiration du mandat actuel d'UNAVEM III, le 31 mars 1997, en tenant compte de la mesure dans laquelle les parties auront progressé dans la mise en oeuvre intégrale

des engagements qu'elles ont souscrits en vertu des "Acordos de Paz" (S/22609, annexe) et du Protocole de Lusaka (S/1994/1441, annexe), ainsi que des obligations que leur imposent les résolutions du Conseil de sécurité sur la question.

Le Conseil de sécurité était saisi, pour l'examen de cette question, d'un rapport du Secrétaire général.

Rapport du Secrétaire général sur la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III) (S/1997/239)

Dans son rapport, le Secrétaire général décrit l'état d'avancement de la formation du nouveau gouvernement depuis son dernier rapport daté du 7 février 1997.

Le Secrétaire général indique que lors d'une réunion avec son représentant spécial le 7 mars 1997, le Président de la République d'Angola, M. José Eduardo dos Santos, a admis que la date de l'inauguration du gouvernement d'unité et de réconciliation nationale serait fixée après l'arrivée à Luanda des députés et responsables de l'UNITA. Pendant ce temps, l'UNITA a continué d'insister pour que les deux parties discutent du programme du nouveau gouvernement avant que celui-ci ne soit constitué. Le 3 mars, ajoute le Secrétaire général, le Gouvernement angolais a présenté à l'UNITA un projet de programme devant être soumis à l'examen du Conseil des ministres après la formation du gouvernement d'unité et de réconciliation nationale. Le Gouvernement angolais a déclaré que le document avait pris en considération les vues exprimées dans le projet de programme distribué par l'UNITA le 11 février.

Le Secrétaire général rappelle que lors de la célébration de l'anniversaire de l'UNITA le 13 mars, celui-ci a confirmé qu'il enverrait tous ses représentants à Luanda entre le 15 et le 17 mars. Au 19 mars, indique le Secrétaire général, 43 députés de l'UNITA se trouvaient à Luanda (sur un total de 70) dont certains étaient arrivés depuis février 1997. Sept responsables choisis en vue d'occuper des postes au sein du nouveau Gouvernement étaient aussi arrivés à Luanda à cette date, sur un total de 11. En principe, souligne le Secrétaire général, après l'arrivée de tous les responsables nommés par L'UNITA, le Gouvernement fixera la date de l'inauguration du gouvernement d'unité et de réconciliation nationale et cette date sera approuvée par la commission conjointe.

Le Secrétaire général précise qu'à l'issue de consultations entre son Représentant spécial et M. Savimbi le 18 mars à Bailungo, le dirigeant de L'UNITA s'est plaint de ce qu'il qualifiait de tentative faite par le Gouvernement en vue de retarder le démarrage d'un dialogue entre les deux parties sur un programme commun. De l'avis du Secrétaire général, certains indices laissent à penser que le Gouvernement est prêt à entamer le débat sur le programme du Gouvernement d'unité et de réconciliation nationale, mais pour

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cela, tous les responsables de l'UNITA devraient être présents dans la capitale angolaise. Des consultations intensives sur cette question se poursuivent, souligne-t-il en précisant que son Représentant spécial a présenté aux parties des propositions supplémentaires en vue de résoudre la question au cours des prochains jours.

Dans le cadre de ses observations, le Secrétaire général exprime sa préoccupation quant au fait que la formation du gouvernement d'unité et de réconciliation nationale ait été de nouveau reportée, cela étant dû principalement au fait que l'UNITA n'a pas envoyé tous ses responsables à Luanda, comme il s'y était engagé. Les retards répétés dans l'exécution de cette obligation ont un impact négatif sur la mise en oeuvre d'aspects importants du processus de paix, y compris la normalisation de l'administration d'Etat dans l'ensemble de l'UNITA et la démobilisation du personnel excédentaire de l'UNITA, qui continue d'être cantonné dans les centres de sélection et de démobilisation. Cette situation qui sape gravement la crédibilité du processus de paix, ne saurait être tolérée, souligne le Secrétaire général. Il indique en outre qu'il a décidé de se rendre en Angola du 22 au 25 mars 1997 avec l'intention d'évaluer directement la situation et de faire prendre conscience aux parties qu'il est nécessaire d'établir le gouvernement d'unité et de réconciliation nationale. Au cours de sa visite, il consultera aussi son Représentant spécial, les représentants des Etats observateurs et des autres gouvernements concernés eu égard aux moyens de donner un nouvel élan au processus de paix.

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