LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME ACHEVE SON DEBAT GENERAL SUR LE SUIVI DE LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES
Communiqué de Presse
FEM/933
LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME ACHEVE SON DEBAT GENERAL SUR LE SUIVI DE LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES
19970317 La Commission de la condition de la femme a achevé cet après-midi son débat général sur le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes qui s'est tenue à Beijing en septembre 1995. Le débat a porté notamment sur les quatre domaines critiques examinés, au cours de la présente session; les femmes et l'environnement, les femmes et l'éducation, les femmes et l'économie et les femmes et la prise de position.Dans ce cadre, la Commission a entendu les représentants de l'Institut de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Elle a entendu les représentants des organisations non gouvernementales suivantes : Groupe de travail sur les filles, Fédération internationale des femmes professionnelles et entrepreneurs, Housewives in Dialogue appuyées par le réseau national et international des ONG, Confédération internationale des syndicats libres, Soroptimist International et World Islamic Call Society.
La prochaine réunion de la Commission de la condition de la femme sera annoncée dans le Journal.
SUIVI DE LA CONFERENCE DE BEIJING
Suite du débat général
Mme MARTHA DUENAS LOZA, Institut de recherche et de formation pour la promotion des femmes (INSTRAW), a indiqué que l'Institut a élaboré des modules de formation sur la base desquelles il a conduit des ateliers notamment sur la gestion des déchets, le développement durable ou encore sur les sources d'énergie renouvelables. Des matériaux de formation ont également été développés comme résultat du programme de recherche de statistique sur la performance économique des femmes dans le secteur non-structuré et l'évaluation du travail non rétribué. En outre, des matériaux de formation sur les médias et les communications ont été développés comme véhicule pour la participation des femmes dans le processus de prise de décision. Quelques questions critiques concernant l'évaluation de la contribution des femmes au développement économique demandent la poursuite d'une recherche empirique.
L'INSTRAW a préparé un ordre du jour de recherche sur le développement de techniques pour quantifier la production non rémunérée. Au cours des trois dernières années, deux études ont été menées. Le programme de l'Institut pour l'exercice 1998-1999 de l'INSTRAW se concentre sur les questions liées aux filles, aux femmes migrantes, à la violence à l'égard des femmes, aux femmes dans les zones de conflit, à la femme, l'environnement et les établissements humaines et aux statistiques et aux indicateurs sur les questions concernant les sexes.
Mme MISRAK ELIAS, Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a lu un message de la Directrice exécutive du Fonds, Mme CAROLE BELLAMY, dans lequel cette dernière réitère l'engagement de l'UNICEF à faire avancer la réalisation des objectifs fixés dans le Programme d'action de Beijing qui relèvent du domaine de ses compétences. Dans l'exécution de ses programmes sur le terrain, l'UNICEF accorde une attention prioritaire à l'éducation des femmes et des filles et à la sensibilisation aux questions sexospécifiques. Dans ses activités en faveur des femmes et des filles, le Fonds attache la plus haute importance à la lutte contre la violence à l'égard des femmes et des fillettes. L'étude établie par Mme Graça Machel sur les enfants dans les conflits armés, a montré à quel point les droits des femmes et des filles étaient bafoués dans ce type de contexte, et combien il était essentiel et urgent de prendre des mesures pour mettre fin aux multiples formes de violations des droits humains perpétrés contre les femmes et les filles dans ces contextes. En Ouganda, a-t-elle expliqué, les femmes et les filles ont été les cibles de tueries systématiques perpétrées par des forces armées. Ces actes sont intolérables et doivent cesser. Chaque jour, des millions de femmes et de filles dans le monde font l'objet de violations de leurs droits fondamentaux dans leur foyer, à l'école sur leur lieu de travail et au sein des collectivités. Le Programme d'action de Beijing a réitéré
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l'indivisibilité et l'universalité des droits de l'homme et le fait que les droits des femmes sont partie intégrante des droits humains fondamentaux. Il est essentiel de renforcer la sensibilisation en ce domaine. Le public doit reconnaître le lien qui existe entre la violence dans les foyers et la violence dans la société. Il convient d'étendre le champs de sa définition de la violence, et de faire comprendre à tous la dimension sexospécifique de la violence; de mettre l'accent sur la promotion des droits des femmes; le développement d'actions favorisant sa participation aux efforts de paix, y compris au niveau des négociations.
M. SERGE NAKOUSI, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a rappelé que la FAO s'est attachée à aider les femmes des milieux ruraux depuis plus d'une cinquante d'années, qui produisent plus de la moitié des vivres fabriqués dans le monde. Parlant des activités de la FAO, le représentant a déclaré que le programme quinquennal de la FAO garantit l'intégration de la perspective sexospécifique à tous les programmes. L'organisation a annoncé un programme de collaboration avec les autres institutions des Nations Unies, les universités et les ONG. L'un des domaines clés de la FAO est le rôle de gestion des femmes dans le domaine de la biodiversité, la conservation des sols, l'irrigation ou encore les ressources côtières. Le représentant a appelé l'attention de la Commission sur les orientations macro-économiques qui doivent permettre aux femmes d'accroître leurs revenus. Il faut renforcer la communication entre les communautés en réorientant les programmes agricoles.
Mme MARY PURCELL, représentante de l'organisation non gouvernementale "Groupe de travail sur les filles", a mis l'accent sur l'importance qu'il convient d'accorder dans les programmes d'éducation au développement de la prise de conscience chez les filles et les garçons de la perception que les uns ont des autres, et de celle qu'ils ont de leur professeur, qui constitue pour eux un modèle de femme ou d'homme. Tous les partenaires sociaux doivent participer à ces efforts. Il a fallu 20 ans, de Mexico à Beijing, pour que les petites filles trouvent leur place au centre des programmes d'action des Conférences mondiales, a dit la représentante. Il est essentiel de leur accorder la plus grande attention, et de traduire les engagements contractés en actions concrètes.
Mme SYLVIA PERRY, Fédération internationale des femmes professionnelles et entrepreneurs, a regretté qu'au niveau régional et local, de nombreux groupes de femmes n'aient pas conscience du Programme d'action de Beijing. Elle a suggéré l'adoption d'une résolution encourageant la diffusion des recommandations de la Conférence mondiale sur les femmes, l'identification des préoccupations les plus critiques pour améliorer la position des femmes grâce au renforcement de l'éducation et l'établissement par les ONG de réseaux de communication.
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Mme ANN NEALE, représentante de l'ONG "Housewives in dialogue", a mis l'accent sur le fait que la non-reconnaissance du travail non rémunéré des femmes est l'un des plus grands obstacles à l'égalité. Nous ne devons plus tolérer que les contributions non rémunérées de la femme au développement des sociétés ne soient pas prises en considération. Il est essentiel de mesurer et d'évaluer ce travail, et d'en tenir compte dans les statistiques et les données nationales. Parmi ceux qui s'opposent à cette idée, certains craignent que l'intégration de cet élément dans les statistiques ne cause la réduction de l'aide au développement. Cependant sans l'intégration de cette donne dans les statistiques sur les pays, les informations sont inexactes. La question qu'il convient de se poser aujourd'hui est la suivante : Y a-t-il une véritable volonté politique de changer cette situation?
Mme BEATRICE VON ROEMER, Confédération internationale des syndicats libres, a déclaré qu'au cours des dernières années, la Confédération a pu constater que les femmes étaient mieux représentées dans les différents comités. Toutefois en 1996, le Congrès a reconnu l'insuffisance des progrès et a adopté de nouvelles mesures pour réaliser l'égalité entre les sexes dans tous les organes de prise de décision de la Confédération. Les mesures visent deux objectifs principaux : promotion active de la parité et intégration de la perspective sexospécifique. Dans ce cadre, le Comité des femmes aura pour mission d'adopter des mesures spéciales pour aider les affiliés à respecter l'égalité des sexes et de prévoir des cours pour sensibiliser les femmes comme les hommes à la question de l'égalité des sexes. Un autre élément important de la nouvelle politique de la Confédération concerne l'établissement d'une équipe responsable du suivi au niveau national et de la préparation de modules et de matériaux didactiques. Une base de données a été conçue afin de produire des statistiques sur la participation des femmes aux programmes de formation des syndicats.
Mme ANNE YODOVITZ, représentante de l'ONG "Soroptimist international", a attiré l'attention de la Commission sur le besoin urgent de renforcer l'action de promotion de la condition de la femme et de la fillette et, en particulier, de celles vivant en milieu rural et des femmes et fillettes migrantes. Il est essentiel de faire comprendre aux collectivités l'importance que revêt la promotion de la condition de la femme et du développement de la fillette. Des programmes d'éducation doivent être développés à cette fin, ainsi que des programmes de formation qui permettront aux femmes de bénéficier des mêmes moyens que les hommes pour développer leurs capacités dans les secteurs d'activités de la communauté. S'agissant des femmes et des filles migrantes, la représentante a prôné une révision des législations qui sont à la base de multiples formes de discrimination envers ce groupe de femmes, y compris les diverses formes d'exploitation et de violence dont elles sont la cible. Ces femmes sont invitées à participer aux discussions concernant les stratégies visant la promotion de la femme dans les pays d'accueil.
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Mme NAJIBA TABIBI, World Islamic Call Society, a souligné que la plate-forme d'action de Beijing donne de lourdes responsabilités au système des Nations Unies car un appel lui est lancé pour qu'elle joue un rôle clé en ce qui concerne la mise en oeuvre, le suivi et le contrôle des recommandations. La représentante a dénoncé le traitement infligé aujourd'hui aux femmes de son pays, l'Afghanistan. Elle a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle fasse en sorte que les femmes afghanes jouissent de l'égalité des chances conformément aux recommandations internationales.
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