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COMMISSION DE LA CONDITION DES FEMMES : BEAUCOUP RESTE A FAIRE POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS FIXES PAR LES RECOMMANDATIONS DE BEIJING

10 mars 1997


Communiqué de Presse
FEM/923


COMMISSION DE LA CONDITION DES FEMMES : BEAUCOUP RESTE A FAIRE POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS FIXES PAR LES RECOMMANDATIONS DE BEIJING

19970310 Réunie sous la présidence de Mme Sharon Brennen-Heylock (Bahamas), la Commission de la condition de la femme, a poursuivi, cet après-midi, son débat général sur son point de l'ordre du jour consacré au suivi de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Cette Conférence s'est tenue à Beijing en 1995.

Les intervenants ont souligné que ni l'égalité, ni le développement et ni la paix ne seront atteints sans une participation active des femmes à tous les aspects de la vie humaine. Ils ont observé que des progrès remarquables ont été accomplis dans la réalisation des recommandations des quatre conférences mondiales sur les femmes. Toutefois ils ont attiré l'attention sur la réalité de la condition de la femme que témoignent les statistiques indiquant que près de 70% des pauvres et 2/3 des analphabètes sont des femmes et que plus de 500 000 femmes meurent chaque année en couche ou des suites d'une grossesse. Il apparaît également que les femmes ne détiennent que 10,5% des sièges dans les organes législatifs, et aux Nations Unies seuls 17% des postes de direction sont occupés par des femmes. les intervenants ont donc plaidé pour des actions concrètes et l'allocation de ressources pour la réalisation des objectifs convenus.

Ont pris part au débat les Ministres de la condition de la femme suivants : Mme Josephina Bilbao du Chili, Mme Gladys Gutierrez de la République dominicaine, Mme Kim Yun Duk de la République de Corée et Mme Cristina Munoz du Paraguay. Outre ces représentants,les délégués des pays suivants ont pris la parole : Pays-Bas, au nom de l'Union européenne, Etats- Unis, Namibie, Argentine, Ghana, Indonésie, Brésil, Malte, Chine, Fédération de Russie, Israël, Equateur, Espagne, Pologne et du Kirghizistan. Les représentants de la Commission économique pour l'Amérique latine et la Caraïbes et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme se sont également exprimés. La Commission, a en outre, entendu les représentants des organisations non gouvernementales : Fédération internationale des femmes universitaires et Conseil international des femmes.

La Commission se réunira de nouveau, demain, mardi 11 mars à 10 heures.

Débat général sur le suivi de la Quatrième Conférence sur les femmes

Mme INA BROUWER (Pays-Bas), au nom de l'Union européenne, a souligné que la plate-forme d'action de Beijing indique clairement que la responsabilité d'intégrer la perspective sexospécifique dans toutes les politique et programmes des systèmes des Nations Unies incombe aux plus hauts niveaux de l'Organisation. Partant, l'Union européenne souhaiterait davantage de commentaires sur les stratégies du Secrétaire général en la matière à la lumière du plan à moyen terme du système. Un des points importants dans ce domaine concerne la promotion et la protection des droits des femmes dans le système. Il est essentiel que tous les gouvernements, les Nations Unies dans leur ensemble et les autres acteurs dans le domaine des droits de l'homme fassent de leur mieux pour faire avancer les objectifs stratégiques inscrits dans la plate-forme d'action. En ce qui concerne la violence à l'égard des femmes, l'Union européenne estime qu'une attention particulière doit être accordée aux femmes dans les conflits armés. De même, la traite des femmes doit être punie comme un crime en vertu du droit international. Une conférence régionale sur la question a été tenue à Vienne en juin 1996 et des initiatives plus déterminantes seront prises à la Conférence ministérielle qui se tiendra aux Pays-Bas, au mois d'avril.

La représentante a attiré l'attention sur les domaines critiques figurant au programme de travail de la Commission auxquels l'Union européenne attache une importance particulière. Il s'agit d'abord de l'éducation et de la formation des femmes, des femmes et de l'économie, des femmes et la prise de décision, et des femmes et l'environnement. La représentante a souligné le rôle important des ONG dans la promotion des femmes, en appelant les Etats membres à participer activement aux travaux du Groupe de travail sur le protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

M. BILL RICHARDSON (Etats-Unis) a indiqué que les années qu'il a passées au Congrès ont été en partie consacrées à la lutte pour l'égalité entre les sexes. Il faut admettre, a-t-il dit, que l'égalité, le développement et la paix ne seront atteints que si les femmes sont intégrées à tous les aspects de la vie humaine. De l'avis des Etats-Unis, les Nations Unies pourraient améliorer les objectifs de Beijing en se concentrant sur les trois domaines que sont l'intégration, la coordination et l'évaluation. En ce sens, la nomination d'Angela King constitue un progrès dans la bonne direction. L'ONU, a poursuivi le représentant, pourrait faire davantage de place aux femmes au sommet où leur contribution peut inspirer d'autres. Les Etats-Unis demandent au Secrétariat de nommer plus de femmes même aux postes les plus difficiles comme aux échelons exécutifs à l'échelle du système.

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Parlant du poste de Vice-Secrétaire général qui, selon lui, doit être une vraie position de numéro deux, le représentant s'est félicité de la volonté du Secrétaire général de donner la priorité aux candidates. Venant à la politique nationale, le représentant a souligné que le droit des femmes constitue un élément essentiel de la politique étrangère de son pays qui entend continuer à jouer un rôle de chef de file pour dénoncer les actes de discrimination à l'endroit des femmes. A la suite de la Conférence de Beijing en 1995, le gouvernement fédéral a créé un Conseil interinstitutions pour les femmes chargé d'assurer le suivi de Beijing. Des groupes de travail se sont employés à analyser les politiques, à identifier les nouvelles initiatives des gouvernements en faveur des femmes et les fillettes et à contribuer à changer les mentalités pour intégrer les recommandations de Beijing. Le Conseil interinstutions s'est ainsi révélé un catalyseur efficace pour la promotion des femmes, a conclu M. Richardson.

Mme NETUMBO NANDI-NDAITWAH (Namibie )a appelé le Secrétaire général à aborder sérieusement les programmes visant la promotion des femmes. Soulignant le dysfonctionnement des programmes des Nations Unies sur le terrain, la représentante a indiqué que l'UNIFEM, qui est censé promouvoir les femmes en assurant leur participation à tous les niveaux, ne dispose pas d'un budget proportionnel à son mandat. Elle a dit avoir compris que les équipes spéciales interorganisations sont maintenant chargées de fournir un appui aux pays dans la mise en oeuvre des recommandations des grandes conférences. Or à l'heure actuelle, les résidents coordonnateurs des Nations Unies sont en train d'établir des groupes thématiques qui peuvent bénéficier du travail des équipes spéciales. Cet arrangement suppose l'établissement d'une institution chargée des questions relatives aux femmes qui n'existe pourtant pas. L'arrangement actuel n'est donc pas adéquat, a dit la représentante. Elle a fait part de la tenue d'un atelier sur la stratégie sexospécifique organisé par la Southern Africa Development Council (SADC) qui s'est tenu à Johannesbourg les 30 et 31 janvier derniers. L'atelier s'est concentré sur l'identification des domaines d'action prioritaires en faveur des femmes de la région, sur un mécanisme de consultations parmi les membres et le Secrétariat de la SADC et sur la manière dont les questions sexospécifiques peuvent être intégrées au Programme d'action de la SADC, et sur les mécanismes institutionnels. Les recommandations ont été faites par le Conseil des Ministres lors de la réunion qui s'est tenue en Namibie au mois de février dernier.

Mme JOSEPHINA BILBAO, Ministre des femmes du Chili, a indiqué que son pays s'est fixé comme objectifs le progrès dans l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes et l'amélioration de leurs chances en matière d'éducation. Il convient pour cela de promouvoir un environnement propice au développement des femmes et des filles en ce qui concerne leurs droits. Sur le plan économique, le gouvernement entend faciliter l'accès de la femme au travail grâce à l'éducation et à la formation. Le Chili a

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proclamé : 1997, l'année de la participation des femmes au processus de décisions à tous les niveaux, convaincu que la participation réelle des femmes permet de remplacer la guerre par la paix, d'établir la confiance et la coexistence pacifique. La représentante a réitéré son appui au protocole facultatif de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination qui, a-t-elle dit, constitue un instrument de droit qui renforcera les actions entamées.

Mme ZELMIRA REGAZZOLLI (Argentine) a fait part des efforts de son Gouvernement pour assurer une mise en oeuvre efficace et intégrale des recommandations de Beijing. Elle a notamment expliqué que dans le contexte de l'élaboration de la stratégie nationale de suivi de Beijing, des séminaires et ateliers avaient été organisés dans le pays afin d'identifier avec les femmes argentines les priorités qu'il convenait de se fixer dans chacun des domaines critiques du Programme d'action de la Conférence mondiale. Cette expérience a été fructueuse, dans la mesure où le plan d'action national sera lancé dans le courant de cette année. L'accès à l'éducation, au processus économique dans les sphères non traditionnelles, l'élimination des stéréotypes et des comportements machistes, ont été identifié et représentent les domaines prioritaires dans lesquels l'action du gouvernement sera importante.

Mme GLADYS GUTIERREZ (République dominicaine) a insisté sur l'importance que revêt la participation de la femme à ce stade du processus de suivi de la Conférence de Beijing. Dans son pays, des mesures importantes ont été prises afin de s'assurer la participation des femmes depuis le début du processus de mise en oeuvre du programme d'action. Des progrès significatifs ont notamment été accomplis dans les domaines politique et civique, où la participation active des femmes a progressé d'une manière significative. Il en va de même pour ce qui est de l'accès des femmes à la terre, au crédit à l'éducation et à la formation et en ce qui concerne la codification de lois renforçant la protection des femmes contre la discrimination ou la violence. A ce propos, la représentante a réaffirmé le soutien de sa délégation à l'initiative visant à élaborer un protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, afin de permettre au Comité qui veille au respect des dispositions de ladite Convention par les Etats parties d'être en mesure de recevoir des plaintes émanant de femmes ou de groupes de femmes s'estimant victimes de violations de l'un quelconque des droits énoncés dans la Convention.

Mme YUN DUK KIM, Ministre des affaires politiques de la République de Corée, a évoqué dans les grandes lignes les axes de la politique de son pays en faveur de l'égalité et de l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Parmi les mesures les plus importantes prises dans ce domaine figurent l'adoption et l'entrée en vigueur en juillet dernier, de la loi sur la promotion de la femme, qui garantit la fourniture d'un soutien institutionnel et d'une aide financière adéquats au processus de promotion de

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la femme dans toutes les sphères de la société coréenne jusqu'à la réalisation des objectifs d'égalité. Un Comité national a été créé qui est chargé de coordonner toute l'action nationale en ce domaine. Il sert également d'ombudsman et vérifie que la loi suscitée est pleinement respectée. Mme Yun Duk Kim a mis l'accent sur l'importance que son gouvernement accorde aux efforts visant à l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et ce en partie en raison d'événements du passé. A ce propos, elle a rappelé le souffrances infligées aux femmes coréennes employées de force par les militaires japonais pendant la deuxième guerre mondiale pour satisfaire leurs plaisirs. Elle a soutenu l'initiative visant `à l'élaboration d'un protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

Mme MARY GRANT (Ghana) a indiqué que le Conseil national sur les femmes et le développement de son pays, a contribué de manière remarquable à la prise de mesures efficaces visant à intégrer les préoccupations sexospécifiques à tous les aspects du développement national. Il a contribué à l'élaboration d'une législation en vue de fournir un contexte législatif à la cause des femmes. Le Conseil s'emploie maintenant à faire adopter des mesures préférentielles à l'égard des femmes dans les domaines de l'éducation, des opportunités d'emplois et de la participation à la prise de décision. Les obstacles majeurs, a dit la représentante, ne viennent pas des lois mais bien des systèmes de valeurs qui tendent à perpétuer le rôle marginalisé des femmes. Le Conseil a, en conséquence, pris des mesures correctrices pour lutter contre cette tendance. Les défis et les obstacles demeurent et si les jeunes générations de femmes sont aujourd'hui mieux formées et plus compétentes, les sociétés ne leur nient pas moins leur place et ne continuent pas moins à formuler des politiques qui ne tiennent aucun compte de la dimension sexospécifique. Il faut donc s'assurer que l'intégration de cette dimension devienne une priorité en tant que telle.

Mme CRISTINA MUNOZ, Ministre des femmes du Paraguay , tout en reconnaissant l'importance du Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, a jugé essentiel que la dimension sexospécifique soit réellement intégrée dans les activités de toutes les institutions des Nations Unies. En ce qui concerne son pays, elle a indiqué qu'il est en train d'établir des stratégies participatoires afin d'accroître le rôle des femmes dans la société. Elle a souligné l'importance, dans ce cadre, de l'introduction des aspects sexospécifiques dans les politiques et la nécessité de fournir les mêmes chances aux hommes et aux femmes.

Mme SUEROJO (Indonésie) a souligné l'importance que sa délégation attache à l'intégration des perspectives sexospécifiques au sein de toutes les entités du système des Nations Unies. Les Nations Unies ne sauraient que renforcer leur autorité morale en donnant l'exemple. A ce propos, elle s'est félicité des efforts entrepris à cette fin, mais a estimé que l'intégration

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n'était pas encore présente à tous les niveaux du système. Elle est indispensable d'éviter tout chevauchement dans le contexte du suivi des grandes conférences mondiales, a-t-elle insisté. S'agissant des mesures prises dans son pays afin d'assurer la réalisation des objectifs du Programme d'action de Beijing, elle a expliqué qu'un plan d'action national avait été lancé qui avait pour objectif central l'intégration de la perspective sexospécifique dans toutes les sphères de l'action gouvernementale, avec cependant plusieurs cibles prioritaires, telles que l'élimination de la pauvreté des femmes, la promotion de son accès à l'éducation et à la formation ainsi qu'au processus de développement national.

Mme NICODEMOS (Brésil) a mis l'accent sur le rôle crucial que la Commission a joué ces cinquante dernières années dans l'action en faveur de l'égalité entre les sexes, l'élimination de la discrimination et de la violence à l'égard des femmes, ainsi que notamment, pour renforcer l'accès des femmes à des services de planification familiale, ainsi que sur la nécessité de maintenir son action dynamique et soutenue. Le Programme d'action de Beijing est aujourd'hui, pour des centaines de millions de femmes dans le monde une source d'inspiration et d'espérance. La société brésilienne s'est d'emblée attelée à relever le défi de la réalisation de ses objectifs. Le Gouvernement a consacré une attention toute prioritaire, en 1996, à l'élaboration de la politique nationale en faveur de l'égalité. Tous les acteurs de la réalisation des buts fixés dans le Programme d'action ont participé à cette entreprise.

Melle JOANNA DARMANIN (Malte), soulignant que pour la première fois de l'histoire de son pays, le poste de Président de la Chambre des représentants est occupé par une femme, a indiqué que le Parlement maltais a connu un changement, puisque le nombre de femmes élues à la députation a quadruplé depuis les dernières élections générales, l'année dernière. Des initiatives sont prises pour encourager les femmes à participer plus activement à la vie politique. Des campagnes de publicité sont lancées pour encourager les femmes à se présenter aux élections. La nouvelle administration a déjà commencé à prendre des mesures tendant à accorder aux femmes 30% des postes au sein du gouvernement, des comités ou autres entités établies par la loi. Dans le même temps, des études sont en cours pour introduire, pour la première fois, le principe du quota dans le service public. Enfin, une législation est en cours d'élaboration qui permettra de garantir un traitement égal aux femmes et aux hommes.

Mme FENG CUI (Chine) a estimé qu'aujourd'hui les questions relatives à l'égalité, au développement et à la paix ne peuvent être réglés sans la participation des femmes. Elles sont devenues la "moitié du ciel" et aucun politicien ni dirigeant ne peut nier ce fait. A la suite de la Conférence de Beijing, la mise en oeuvre de la Déclaration et de la Plate-forme est devenue une des tâches majeures des pays qui ont ainsi commencé à remplir leurs engagements en prenant des mesures en termes d'arrangements institutionnels,

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de législation ou encore de programmation. Les ONG, étant plus actives que jamais, elles déploient davantage d'efforts pour réaliser les objectifs définis dans les douze domaines critiques de le Plate-forme.

Il faut admettre qu'un nouvel élan est né du mouvement en faveur des femmes, a souligné la représentante. En ce qui concerne le Programme de développement des femmes chinoises pour la période allant de 1995 à l'an 2000, le Gouvernement chinois s'est employé à faire connaître les activités de suivi de la Conférence de Beijing à tous les niveaux. En outre, les comités sur les femmes et les enfants du Conseil d'Etat ont tous formulé leur programme de développement pour les femmes sur la base du programme général et ont mis en place des systèmes de surveillance et d'évaluation pour en mesurer la mise en oeuvre. Un certain nombre de ministères et de départements ont, en outre, fixé des objectifs spécifiques et pris des mesures dans les domaines de la lutte contre la pauvreté chez les femmes, de la participation à la prise de décision, de l'éducation, de l'emploi ou encore de la santé.

Mme REGENT (Fédération de Russie) a souligné la nécessité de se concentrer sur les aspects pratiques de la mise en oeuvre de la plateforme de Beijing. Faisant remarquer que la féminisation de la pauvreté est en hausse dans son pays, elle a annoncé que le Gouvernement russe a pris des mesures pour promouvoir la condition des femmes et, en particulier, celle des femmes déplacées et migrantes et protéger leurs droits. Seule l'absence de ressources adéquates limite la mise en oeuvre des politiques gouvernementales. La représentante a plaidé pour qu'une attention particulière soit accordée aux questions de la violence contre les femmes dans les conflits armés.

Mme ELON (Israël) a indiqué que les besoins de toutes les femmes qui constituent la mosaïque pluriculturelle israélienne avaient été intégrés dans les différents secteurs d'activités de la politique nationale de développement. La participation de la femme au processus de développement du pays a connu une avancée significative dans la sphère politique et au niveau de la prise de décision. A la Knesset, les femmes ont à plusieurs reprises, dépassé les intérêts de leurs partis politiques respectifs pour chercher ensemble des solutions à des problèmes importants. Le Comité permanent de la Knesset a décidé de créer un comité permanent pour la promotion de la femme, projet qui a reçu le soutien du Premier Ministre, et qui devrait être établi l'année prochaine.

Mme MARTINEZ DE PEREZ (Equateur) a indiqué que pour la première fois, aujourd'hui, une femme occupe le poste de Vice-Présidente à la tête de son pays. Les femmes équatoriennes ont joué un rôle important dans le mouvement de grève générale le mois dernier pour protester contre les agissements du gouvernement en place á l'époque. A l'heure actuelle, la pression est de plus en plus forte dans le pays pour pousser le Congrès à adopter la loi garantissant l'égalité des chances. L'adoption de la loi contre la violence,

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fin 1995, a quant à elle contribué grandement à un changement significatif d'attitudes dans la société et encouragé à la diminution du nombre de cas d'actes de violence à l'égard des femmes dans le pays. Des mesures sont actuellement prises afin de renforcer la protection et la promotion des droits des femmes dans la législation nationale. La représentante a en outre insisté sur la grande attention que le Gouvernement attache à l'intégration de la perspective sexospécifique dans tous les domaines d'activités de la société, ainsi que sur l'importance que ce dernier attache à la coopération internationale dans ce contexte.

Mme DANCAUSA (Espagne) a indiqué que le Gouvernement de son pays a approuvé, il y a quelques jours - le 7 mars dernier - le troisième plan en faveur de l'égalité, qui fixe les objectifs prioritaires à réaliser avant l'an 2000 en ce domaine. Des mesures spécifiques ont été identifiées pour une action prioritairement axée sur plusieurs secteurs cibles : l'égalisation de la participation à l'éducation, la promotion de la participation aux processus de développement économique et de prise de décision, et celle de l'accès aux soins de santé et à la protection sociale.

Mme ELEONORA ZILINSKA (Pologne) a indiqué qu'après la Conférence de Beijing, l'instance plénipotentiaire du Gouvernement pour la famille et les femmes a mis en place un Plan d'action national dans tous les domaines critiques spécifiés dans la plate-forme. A l'heure actuelle, la Plan a déjà dépassé le stade des négociations sectorielles et au milieu du mois mars de cette année, il devrait être présenté au Comité socio-politique du Cabinet du Premier Ministre. En outre, un certain nombre d'actions ont été prises pour éliminer les obstacles empêchant les femmes d'user de leurs droits et faciliter leur participation active dans toutes les sphères de la vie sociale. La préparation du Plan d'action national est entreprise avec la participation active des cercles universitaires et des organisations non gouvernementales. D'autres actions sont également prises en coopération avec le Groupe des femmes parlementaires et le Département des affaires sociales. D'autre part, un forum d'organisations non gouvernementales a été formé qui vise à initier de nouvelles actions en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes. La représentante a ensuite fait part de la situation des femmes dans le paysage économique et des politiques visant à améliorer les instruments juridiques en leur faveur.

Mme MIRIAM KRAWZYK, Commission régionale économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes, au nom des commissions régionales, a indiqué que la Commission s'est employée à diffuser les résultats de la quatrième Conférence sur les femmes en préparant des bulletins d'information destinés en particulier, aux femmes rurales. A la lumière de la féminisation de la pauvreté, la Commission a centré ses programmes sur les mesures visant à éliminer la pauvreté chez les femmes, à promouvoir la participation des femmes dans l'économie, à renforcer les institutions nationales et à améliorer les systèmes d'analyse de l'information. La représentante a poursuivi en

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indiquant que la Conférence sous régionale de Bucarest sur la mise en oeuvre des recommandations de Beijing en Europe centrale et en Europe de l'Est a mis en exergue la nécessité de réviser le fonctionnement des mécanismes nationaux. Il convient de les placer dans un cadre de coordination avec les ministères en même temps qu'il faut développer les relations avec la société civile. La représentante a fait part des conférences et ateliers organisés dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de Beijing.

Mme PURIFICACION V. QUIUMBING, Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme, a fait observer que le cadre du plan à moyen terme du Haut Commissariat pour l'exercice biennal 1998-2000 prévoit des ressources qui permettront de réaliser la pleine intégration des droits des femmes et des fillettes dans les activités du système des Nations Unies. En outre, un plan de travail commun avec la Division pour la promotion des femmes a été établi en 1996 en vue d'identifier les domaines dans lesquels les deux instances pourraient promouvoir l'intégration des droits des femmes au régime des droits de l'homme en général. Les rapporteurs spéciaux de la Commission des droits de l'homme ont décidé de surveiller également les questions liées à des problèmes sexospécifiques. La représentante a fait savoir que le Bureau du Haut Commissariat et du Centre des droits de l'homme a publié récemment une brochure qui identifie et analyse le contexte des pratiques traditionnelles et leurs conséquences sur la santé des femmes et des fillettes. Elle a rappelé que dans son discours devant la Commission des droits de l'homme, le Haut Commissaire pour les droits de l'homme a réitéré son engagement à promouvoir et à protéger les droits des femmes. Les programmes des Nations Unies devraient accorder la même priorité aux aspects des droits de l'homme, en particulier à la condition des groupes vulnérables tels que les femmes et les enfants.

Mme ADDYLDABEK (Kirghizistan) a attiré l'attention sur les difficultés particulières des femmes des pays de la communauté d'Etats indépendants. Il est trop simple de dire que les problèmes des femmes de ces pays résultent des effets de la transition. Le régime de l'Union soviétique a lui aussi une grande responsabilité dans l'état de détérioration des conditions de vie des femmes des pays de la CEI. Les femmes de ces pays ont besoin d'une aide plus soutenue de la communauté internationale a indiqué la représentante, qui a considéré qu'il conviendrait de soutenir davantage les initiatives régionales, dans le cadre desquels les pays partagent les mêmes problèmes et ont un passé historique commun et peuvent chercher ensemble des solutions appropriées et se lancer dans la mise en oeuvre d'une stratégie élaborée conjointement.

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La représentante de l'organisation non gouvernementale, Conseil international des femmes a expliqué que le Conseil représente une centaine d'ONG qui oeuvrent à la promotion de la participation de la femme aux efforts de paix et à la construction d'un environnement favorable au développement durable des sociétés. Pour créer un monde pacifique et durable a insisté la représentante, il est essentiel d'accorder la priorité à trois domaines d'action prioritaires : l'accès à l'éducation, aux soins de santé et à celui du processus de développement. Sans ces trois clés, la femme ne saurait occuper la place centrale qu'elle mérite au coeur des efforts de construction de sociétés pacifiques et durables.

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