En cours au Siège de l'ONU

SOC/74

LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL TERMINE SES TRAVAUX EN INSISTANT SUR LA PLACE PRIORITAIRE QUE DOIT AVOIR L'EMPLOI DANS LES POLITIQUES ECONOMIQUES

7 mars 1997


Communiqué de Presse
SOC/74


LA COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL TERMINE SES TRAVAUX EN INSISTANT SUR LA PLACE PRIORITAIRE QUE DOIT AVOIR L'EMPLOI DANS LES POLITIQUES ECONOMIQUES

19970307 Elle adopte des conclusions sur l'emploi et sept textes sur le suivi du Sommet mondial pour le développement social

La Commission du développement social, principale commission technique du Conseil économique et social, a terminé, hier soir, les travaux de sa trente-cinquième session, qui avait débuté le 25 février dernier. Ce faisant, elle a adopté sans vote une résolution contenant des conclusions convenues sur le thème prioritaire de l'emploi productif et des modes de subsistance durables, qu'elle transmet au Conseil économique et social à titre d'apport à la réunion de haut niveau de sa session de fond de 1997. Le thème de l'emploi, aux côtés de ceux de la pauvreté et de l'intégration sociale constituent les trois axes centraux du Programme d'action du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995).

Aux termes de ses conclusions, la Commission juge impératif que tous les pays et la communauté internationale réaffirment en tant qu'objectif central de leurs politiques la réalisation du plein emploi productif. La Commission convient que le renforcement de la coopération internationale constitue un facteur favorable à la croissance de l'économie mondiale et appelle les Etats à s'abstenir de toute mesure unilatérale constituant un obstacle aux relations commerciales. Selon la Commission, la création d'emplois doit aller de pair avec l'amélioration de la qualité et des conditions de travail et une attention particulière doit être accordée au secteur non structuré, urbain et rural dans lequel se trouve la majorité des pauvres. La Commission réaffirme la nécessité de concrétiser l'objectif 0,7% du PNB tout en priant les gouvernements et la communauté internationale à contribuer à la recherche d'une solution durable au problème de la dette des pays en développement.

La Commission a en outre adopté, sans vote, six textes portant sur l'examen des plan et programmes d'action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux, dont un texte relatif à l'application du Programme d'Action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au delà, dans lequel elle se félicite de l'offre

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du Gouvernement du Portugal d'accueillir, à Lisbonne, du 8 au 12 août 1998, la première Conférence mondiale des Ministres responsables de la jeunesse. Les autres textes concernent l'Année internationale des personnes âgées, la Quatrième opération d'examen et d'évaluation de l'application du Plan d'action international sur le vieillissement, l'égalisation des chances des handicapés, les enfants handicapés et la suite donnée à l'Année internationale de la famille. La Commission a pris note d'un document présenté par le Secrétaire général sur le projet de programme de travail de la Division des politiques sociales et du développement social pour l'exercice biennal 1998-1999. Elle a adopté son rapport de session et l'ordre du jour provisoire de sa prochaine session.

Au cours de cette session, la Commission du développement social a abordé comme thème prioritaire "l'emploi productif et les modes de subsistance durables", au titre du suivi du Sommet mondial de Copenhague. Deux tables rondes ont permis à un groupe d'experts de partager leur point de vue sur l'analyse de la situation en matière d'emploi et les stratégies visant à remédier au chômage. Une autre table ronde a eu lieu sur le même thème avec les Présidents des équipes spéciales interorganisations chargées du suivi intégré des recommandations des conférences internationales des Nations Unies.

Pour ce qui est de l'examen des plans et programmes des Nations Unies en ce qui concerne la situation des groupes sociaux, la Commission s'est penchée sur la situation des personnes handicapées en se fondant sur les analyses du Rapporteur spécial. Elle a également procédé à l'examen de l'exécution du Plan d'action international sur le vieillissement et s'est penché sur les préparatifs de l'Année internationale des personnes âgées, prévue en 1999. Dans le cadre des questions relatives au programme et questions diverses, la Commission a examiné outre le projet de programme de travail pour l'exercice biennal 1998-1999, le rapport de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social.

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ADOPTION SANS VOTE DE RESOLUTIONS ET DE PROJETS DE RESOLUTION SUR LE SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL

Emploi productif et modes de subsistance durables

Par une résolution sur les Conclusions convenues sur l'emploi productif et les modes de subsistance durables (E/CN/1997/L.13 et Add.1), la Commission décide de transmettre ces dernières au Conseil économique et social à titre d'apport à la réunion de haut niveau de sa session de fond de 1997. Les conclusions portent l'objectif du plein emploi, les stratégies nationale et mondiale, l'élimination de la pauvreté, l'équité et la justice sociale, la coopération internationale, les politiques économiques et sociales nationales, et l'éducation et les politiques relatives au marché du travail. Selon la Commission, il est impératif que tous les pays et la communauté internationale réaffirment en tant qu'objectif central de leurs politiques économiques et sociales la réalisation du plein emploi, productif, convenablement rémunéré et librement choisi. Pour que cet engagement se concrétise, il faut s'efforcer de mieux comprendre comment l'action politique se répercute sur les tendances de l'emploi. La Commission convient également que l'ouverture des marchés et la liberté des échanges de biens et de services, et des investissements entre les nations du monde contribue de manière significative à la réalisation de l'objectif de plein emploi. Le renforcement de la coopération internationale constitue un facteur important favorisant un environnement stable propice à la croissance de l'économie mondiale. Les Etats sont appelés à s'abstenir de toute mesure unilatérale, contraire au droit international et à la Charte, qui constitue un obstacles aux relations commerciales entre les Etats, empêchant la pleine réalisation du développement économique et social. Il sera également nécessaire de progresser vers des solutions pour le développement durable des problèmes de la dette extérieure et du service de la dette. Selon la Commission, les dimensions sociales des politiques économiques internationales devraient faire l'objet d'une plus grande attention et, à cette fin, il faudrait resserrer la coopération entre l'ONU, l'OIT et les institutions de Bretton Woods. La Commission souligne également qu'une administration du pays transparente et responsable, un environnement politique, économique et social ouvert et stable et un cadre juridique et institutionnel sont des conditions indispensables.

La Commission note que la création d'emplois ne doit pas être le seul objectif, elle va de pair avec l'amélioration de la qualité et des conditions de travail. En outre, il convient d'accorder une attention particulière au secteur non structuré, urbain et rural dans lesquels se trouve la majorité des pauvres. Il convient, par ailleurs, de prévoir des filets de sécurité appropriés pour ceux qui pâtissent du changement économique et de faciliter leur reconversion dans de nouvelles activités. Un autre aspect crucial est l'égalité des chances pour les hommes et pour les femmes qui doit donner lieu à la lutte contre la discrimination sur le marché du travail. Par ailleurs,

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la Commission stipulent que les pays devraient renforcer leurs mécanismes de coordination pour permettre l'expansion des marchés et leur accessibilité à tous les pays sur un pied d'égalité. La Commission appelle à reconnaître que les politiques économiques et sociales sont en relation de synergie et en matière d'aide au développement, elle réaffirme la nécessité urgente de concrétiser l'objectif 0,7% du PNB aussi tôt que possible tout en priant les gouvernements et la communauté internationale à contribuer à une solution durable du problème de la dette des pays en développement. La Commission stipule également qu'en vue de stimuler l'emploi et d'en améliorer la qualité, tous les pays devraient promouvoir l'investissement dans l'éducation de base et l'accès universel à cette éducation sur une base d'égalité. Dans ce cadre, il convient également d'améliorer et de renforcer la formation professionnelle et d'adapter les systèmes de formation de façon à ce que l'offre corresponde mieux à la demande. Les conclusions de la Commission comprennent aussi un chapitre sur le travail des enfants, les groupes ayant des besoins particuliers et le suivi spécifique supplémentaire.

Examen des plans et programmes d'action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux

Aux termes d'un projet de résolution sur l'Année internationale des personnes âgées : vers une société pour tous les âges (E/CN.5/1997/L.7), la Commission du développement social recommande au Conseil économique et social d'adopter le projet suivant : l'Assemblée générale encouragerait tous les Etats, les organismes des Nations Unies et autres acteurs concernés à mettre à profit l'Année internationale des personnes âgées afin de mieux faire comprendre les problèmes que posent le vieillissement des populations, les besoins individuels et sociaux des personnes âgées, la contribution qu'elles apportent à la société et la nécessité de changer de comportement à leur égard. L'Assemblée encouragerait les Etats à formuler des politiques et programmes axés sur le vieillissement des populations qui offrent aux personnes âgées la possibilité de mettre leur expérience et leur savoir au service d'une société. Elle les encouragerait également à mettre en place un centre nationale de coordination et à formuler des programmes nationaux pour l'Année.

L'Assemblée inviterait les Etats à convoquer des réunions de haut niveau et d'autres réunions à l'échelon régional pour débattre du thème "Une société pour tous les âges". Elle encouragerait les ONG à appuyer les organes de coordination nationaux et à participer à leurs activités. L'Assemblée encouragerait les fonds et programmes pertinents des Nations Unies, les institutions spécialisées, les ONG et le secteur privé à faire en sorte que leurs programmes de développement tiennent compte des aspirations et du rôle des personnes âgées. Elle inviterait les organismes et organes nationaux et internationaux de développement et les institutions financières internationales à explorer les possibilités qui permettraient de faciliter

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l'accès des personnes âgées au crédit, à la formation et à des techniques leur permettant d'exercer des activités rémunératrices et leur participation au fonctionnement des entreprises familiales, communautaires et des micro- entreprises. Elle prierait le Secrétaire général de lancer officiellement l'Année internationale des personnes âgées en 1998 à l'occasion de la Journée internationale des personnes âgées.

Par une résolution sur la Quatrième opération d'examen et d'évaluation de l'application du Plan d'action international sur le vieillissement (E/CN.5/1997/L.8), la Commission du développement social recommande que les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées soient désormais joints en annexe aux publications relatives au Plan d'action. Elle invite le Secrétaire général à recommander différentes options concernant la future opération d'examen et d'évaluation de l'application du Plan.

Aux termes d'un projet de résolution sur l'Egalisation des chances des handicapés (E/CN.5/1997/L.9), tel qu'oralement amendé, la Commission du développement social recommande au Conseil économique et social d'adopter la résolution suivante : Le Conseil demanderait instamment aux organismes des Nations Unies, aux gouvernements et aux ONG de redoubler d'efforts pour réaliser l'objectif de la plein participation et de l'égalité des handicapés. Il prierait le Secrétaire général d'allouer les ressources nécessaires afin de permettre au Secrétariat de l'ONU remplir ses fonctions de centralisateur avec le dynamisme voulu. Il demanderait instamment au Secrétaire général et aux gouvernements de promouvoir l'application effective des Règles pour l'égalisation des chances et de mettre l'accent sur leur aspect relatif aux droits de l'homme. Il demanderait en outre instamment au Secrétaire général et aux gouvernements de tenir pleinement compte des besoins particuliers des hommes et des femmes dans toutes les politiques et dans tous les programmes relatifs aux handicapés.

Le Conseil économique et social prierait le Secrétaire général serait prié d'inviter les organes des Nations Unies à fournir aux gouvernements des services consultatifs et un soutien pour les aider à élaborer des politiques relatives aux handicapés fondées sur le Règles. Il encouragerait le PNUD et les autres entités du système des Nations unies à intégrer les questions relatives aux handicapés à leurs activités de développement et à leur action de lutte contre la pauvreté. Il demanderait aux gouvernements de lutter contre l'exclusion sociale des personnes handicapées, d'en favoriser l'emploi et d'inclure des mesures relatives aux handicapés dans les programmes pour l'élimination de la pauvreté. Le Conseil déciderait de renouveler le mandat du Rapporteur spécial pour une nouvelle période de trois ans et demanderait instamment aux Etats de verser des contributions au Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les handicapés.

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Par un projet de résolution sur les Enfants handicapés (E/CN.5/1997/L.10), tel qu'oralement amendé, la Commission du développement social demande au Conseil économique et social de recommander à l'Assemblée générale d'adopter le texte suivant : L'Assemblée générale inviterait les gouvernements à entreprendre des activités de sensibilisation en vue de combattre la discrimination à l'égard des enfants handicapés. Elle encouragerait les Etats à coopérer davantage entre eux pour développer les talents et le potentiel des enfants handicapés et d'inclure des données sur les enfants dans la mise en oeuvre de la règle 13 sur l'information et la recherches des règles modèles.

L'Assemblée générale inviterait l'UNESCO à intégrer les enfants et les jeunes handicapés dans l'éducation générale et de fournir une assistance aux gouvernements dans l'élaboration de programmes visant à encourager le potentiel des enfants handicapés. Elle soulignerait le droit des enfants handicapés de jouir du niveau de santé, physique et mental le plus élevé et exhorterait les gouvernements à en garantir la réalisation en assurant l'accès égal à des soins de santé complets et l'adoption d'approches holistiques du bien-être total de tous les enfants handicapés, notamment les enfants réfugiés, vivant dans des zones de catastrophes, dans un milieu de violence et les enfants des rues.

Par un projet de résolution sur la tenue, sous l'égide des Nations Unies et en application du Programme d'Action mondial pour la jeunesse à l'horizon 2000 et au delà, de la première session de la Conférence mondiale des Ministres responsables de la jeunesse (E/CN.5/1997/L.11), tel qu'amendé, l'Assemblée générale lancerait un appel à tous les Etats, aux Nations Unies, et à tous les acteurs concernés, en particulier aux organisations de jeunes, pour qu'ils mettent tout en oeuvre pour garantir l'application du Programme d'Action pour la Jeunesse, en accord avec leur expérience, leurs conditions particulières et priorités. Elle encouragerait les Commissions régionales à convoquer des réunions biennales régionales sur la jeunesse. L'Assemblée insisterait en outre sur l'importance que revêt la participation active des jeunes aux niveaux national, régional et international dans la mise en oeuvre du Programme d'action et l'évaluation des progrès accomplis en ce domaine. Elle se féliciterait en outre de l'offre du Gouvernement du Portugal d'accueillir, à Lisbonne, du 8 au 12 août 1998, en collaboration avec les Nations Unies, une Conférence mondiale des Ministres responsables de la jeunesse. Elle noterait avec satisfaction que le Gouvernement du Portugal a accepté de soutenir financièrement la participation des Ministres de la jeunesse des pays les moins développés.

S'agissant de cette résolution, le Président de la Commission, M. Ion Gorita (Roumanie), a lu une déclaration de la Division du budget sur le financement de la tenue de la Conférence qui indique que la référence faite dans le texte de cette résolution à la coopération des Nations Unies avec

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le Gouvernement du Portugal ne signifie pas que les Nations Unies parraineront financièrement la Conférence. La nature et la forme de la coopération entre l'Organisation et le Gouvernement du Portugal fera l'objet d'un accord négocié entre les deux parties.

Aux termes d'un projet de résolution révisé sur la Suite donnée à l'Année internationale de la famille (E/CN.5/1997/L.12/Rev.1), le Conseil économique et social recommanderait instamment à l'Assemblée générale de mettre l'accent sur l'interdépendance entre les familles et la société, notamment sur le rôle des familles en tant que principaux prestataires et consommateurs de biens et services ainsi qu'en tant qu'agents du développement. Aux termes de ce texte, l'Assemblée lancerait notamment un appel urgent aux Gouvernements pour qu'ils entreprennent une action soutenue à tous les niveaux en faveur des familles et qu'ils encouragent leur rôle dans le processus de développement. Elle demanderait par ailleurs au Secrétaire général de continuer de jouer un rôle actif dans la facilitation de la coopération internationale dans le cadre de l'Année internationale de la famille.

L'Assemblée générale prierait par ailleurs le Secrétariat d'accroître les ressources du Fonds d'affectation spécial des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille et d'étendre ses activités d'assistance aux pays en développement, en particulier aux moins avancés d'entre eux. Elle déciderait en outre qu'à sa session annuelle en 1998, la Commission étudiera la question de la conciliation des responsabilités familiales et professionnelles et, en 1999, la question de l'établissement d'un rapport mondial sur les politiques et programmes concernant la famille. Elle prierait le Secrétaire général de donner au Secrétariat les moyens de jouer un rôle actif en facilitant la coopération internationale en faveur de la famille touchant l'échange de données d'expérience et d'informations.

La Commission a, par ailleurs, pris note de la note du Secrétaire général sur le projet de programme de travail de la Division des politiques sociales et du développement social pour l'exercice biennal 1998-1999 (E/CN.5/1997/L.2). La note comprend des propositions initiales que le Secrétaire général envisage d'incorporer dans le budget-programme 1998-1999 dans le domaine du développement social. Ce dernier a été établi dans le cadre du programme 5 du plan à moyen terme pour la période 1998-2001, adoptée par l'Assemblée générale dans sa résolution 51/219. Au cours de l'exercice biennal concerné, la Division s'attachera tout particulièrement à renforcer et améliorer les services fonctionnels pour les sessions de la Commission du développement durable. Son programme de travail est construit autour de trois grands thèmes qui correspondent à des aspects essentiels de la Déclaration et du Programme d'action de Copenhague, à savoir d'abord des politiques sociales et la planification. Cette activité aurait pour objet de fournir des données

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et des analyses sur les problématiques et les tendances d'un point de vue social et de formuler des stratégies et des options politiques pour réaliser les objectifs du Sommet. Le deuxième axe concernerait les institutions sociales et la participation dont l'objet serait de fournir aux Etats membres des informations et des analyses sur les questions et les tendances concernant les dispositions institutionnelles et la participation de la société civile au développement. Les activités du troisième axe auraient pour objet d'assurer un contrôle, une coordination et une promotion efficaces de l'application des instruments internationaux dans le domaine du développement.

La Commission a adopté l'Ordre du jour provisoire de sa trente-sixième session (E/CN.5/1997/L.3), tel qu'oralement amendé, aux termes duquel elle choisira comme thème prioritaire, dans le cadre du suivi du Sommet mondial pour développement social, la promotion de l'intégration sociale et de la participation de l'ensemble de la population, y compris les groupes et personnes désavantagés et vulnérables. Elle examinera, dans ce même cadre, les plans et programmes d'action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux et les problèmes naissants et les nouvelles approches des questions touchant le développement social. Au titre des questions relatives aux programmes et questions diverses, la Commission examinera le rapport de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social.

Déclaration de clôture

M. ION GORITA (Roumanie), Président de la Commission a remercié toutes les délégations et les représentants des institutions spécialisées et des organisations non gouvernementales pour leur contribution remarquable au débat de la Commission. Il a également rendu hommage au Département des Nations Unies pour la coordination des politiques et le développement durable pour avoir facilité les travaux de la Commission en publiant les rapports en temps voulu. Le thème prioritaire de la Commission, a poursuivi le Président, représente un des sujets les plus préoccupants du Sommet mondial de Copenhague en ce qu'il est peut être considéré comme la source des autres thèmes de Copenhague, à savoir, la pauvreté et la désintégration sociale. La présente session a donc eu, à ce titre, une signification particulière. Le Président s'est, par ailleurs, félicité, des deux tables rondes sur l'emploi qui ont donné lieu à des dialogues fructueux. De même le dialogue tenu avec les équipes spéciales interorganisations a mis en exergue leur rôle consistant à assurer une approche intégrée des recommandations des grandes conférences internationales des Nations Unies.

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Faits saillants de la trente cinquième session

"Le plein-emploi doit devenir l'objectif prioritaire des politiques économiques et sociales". C'est autour de cette assertion qu'ont tourné les discussions consacrées au thème prioritaire de cette session : l'emploi productif et les modes de subsistance durables. Le fait saillant de l'examen de cette question a été l'organisation de deux tables rondes qui ont permis à des experts, dont les Ministre de l'emploi du Ghana et deux anciens Ministres de l'emploi de l'Australie et de la Hongrie, de faire part de leurs observations en matière de stratégies visant à lutter contre le chômage et à créer des emplois productifs. Les discussions se sont largement fondées sur les rapports de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur l'emploi productif et du Département de l'information économique et social et de l'analyse des politiques sur la situation sociale dans le monde. Le Département note que malgré les données alarmantes en matière de chômage, l'économie mondiale est en train d'absorber l'ensemble d'une force mondiale de travail en croissance rapide, mieux éduquée, plus compétente et plus mobile que jamais auparavant. L'OIT, pour sa part, souligne que moyennant une volonté politique suffisante, le plein-emploi est toujours réalisable en posant comme conditions préalables à la création d'emplois, une croissance économique durable et la hausse de la productivité. Si tous les participants ont admis ce postulat, certains d'entre eux ont toutefois précisé que la croissance économique ne génère d'emplois que dans les secteurs demandeurs d'une forte quantité de main d'oeuvre. Partant, ils ont mis l'accent sur la nécessité pour les gouvernements de mettre en oeuvre une politique interventionniste car ni la croissance économique ni la productivité n'absorbera seule, toutes les catégories victimes de la crise structurelle, comme c'est la cas par exemple dans les pays à économie en transition.

Les politiques macro-économiques tendant à réaliser des taux élevés de croissance doivent être complétées par des micropolitiques visant à promouvoir la création d'emplois. Les intervenants ont, par ailleurs, souligné qu'à la lumière de la mondialisation et de l'interdépendance des économies, la croissance économique de certains ne saurait être effective sans une intensification de la coopération régionale et internationale qui doit viser une coordination des politiques macro-économiques et comprendre des garanties mutuelles visant à promouvoir l'augmentation de la demande intérieure et l'ouverture des marchés. L'échange d'expérience en matière notamment de bonnes pratiques dans le domaine de l'emploi doit également être l'objet de cette coopération. Toujours dans le cadre de cette mondialisation qui se caractérise notamment par une délocalisation des chaînes de production, nombreux sont ceux qui ont appelé à une redéfinition des concepts de travail et d'emploi et, en conséquence, à un examen de la relation entre la flexibilité devenue nécessaire en la matière, et la sécurité et la protection des droits des travailleurs.

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Quant à la dualité souvent établie entre le secteur formel et le secteur informel, les tables rondes ont donné lieu à un plaidoyer en faveur du renforcement de l'"informel" qui, selon certains, englobera dans un proche avenir la majorité de la main-d'oeuvre dans les pays en développement. Reconnaissant ainsi le potentiel de ce secteur en matière de création d'emplois productifs, certains intervenants ont préconisé sa redynamisation pour en accroître la productivité avant toute intégration dans l'économie formelle. Un intervenant, par exemple, a appelé les pays développés à contribuer au développement des microentreprises et des microcrédits. Les questions du transfert de technologiques, de l'éducation et de la formation, de la "sociabilisation" des politiques d'ajustement structurel, de l'aide publique au développement ou encore du rôle des organisations non gouvernementales ont également été soulevées par les participants.

Outre ces tables rondes, la Commission a tenu un débat général au cours duquel les délégations ont particulièrement mis l'accent sur la nécessité d'inclure tous les groupes sociaux dans les objectifs du plein-emploi. Dans ce cadre, nombre d'orateurs ont admis la marginalisation dont soufrent encore les personnes handicapées en se fondant sur les analyses du Rapporteur spécial sur la situation des handicapés dont le mandat a été renouvelé pour une nouvelle période de trois ans. L'intégration des jeunes et des personnes âgées dans la vie active a également été au centre des discussions. Compte tenu du vieillissement croissant de la population, en particulier dans les pays développés, les délégations ont souligné la nécessité de réexaminer les politiques sociales et de réfléchir au maintien des personnes âgées dans le circuit du travail.

La Commission a par ailleurs tenu une autre table ronde pour discuter des initiatives des équipes spéciales interorganisations, créées en 1996 par le Comité de coordination, pour assurer le suivi des grandes conférences internationales des Nations Unies. Les représentants de l'OIT pour l'équipe spéciale sur l'emploi et les modes de subsistance durable, du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) pour l'équipe spéciale sur les services sociaux de base, de la Banque mondiale pour l'équipe spéciale sur la création d'un environnement favorable au développement économique et social et la représentante du Comité permanent pour la promotion des femmes ont participé à cette table ronde. Les discussions ont surtout porté sur la manière de traduire les décisions intergouvernementales sur le terrain, sur le système de coopération et de coordination au sein des Nations Unies et la mobilisation des ressources. Les problèmes d'évaluation des différentes situations des pays ont mis en exergue la nécessité d'établir des indicateurs. Il ressort du travail des équipes spéciales qu'elles ont pu établir une certaine expérience de collaboration dans les domaines des statistiques, de l'élaboration d'indicateurs, d'échange d'information et d'efforts tendant à standardiser les définitions nécessaires à toute évaluation des données.

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Informations de base

Créée le 21 juin 1946, la Commission du développement social fonctionne aujourd'hui dans le cadre d'un mandat élargi, en vertu de la résolution 1996/7 du Conseil économique et social, elle a la responsabilité première du suivi du Sommet mondial pour le développement social, de l'application de sa déclaration et de l'examen de son Programme d'action.

Composition du Bureau

Le Bureau de la Commission est le suivant : M. Iion Gorita (Roumanie), Président; de MM. Seyed H. Resvani (Iran), Santiago A. Franco (Guatemala), Aurelio Fernandez (Espagne), Vice-Présidents; M. Apunte Franco (Equateur), Rapporteur.

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