LES NATIONS UNIES PUBLIENT UNE ETUDE SUR LES NIVEAUX ET LES TENDANCES DE L'UTILISATION DES CONTRACEPTIFS EN 1994
Communiqué de Presse
DEV/2136
LES NATIONS UNIES PUBLIENT UNE ETUDE SUR LES NIVEAUX ET LES TENDANCES DE L'UTILISATION DES CONTRACEPTIFS EN 1994
19970307 L'utilisation des contraceptifs a sextuplé dans les régions en développement entre les années 60 et le début des années 1990New York, le 6 mars (DESIPA) -- La Division de la population du Département de l'information économique et sociale et de l'analyse des politiques (DESIPA) a publié son troisième rapport mondial sur le contrôle de l'utilisation des contraceptifs, intitulé Niveaux et tendances de l'utilisation des contraceptifs en 1994, qui couvre 119 pays et régions et environ 90% de la population du monde.
L'utilisation des contraceptifs, en plus de ses effets positifs sur le taux de fécondité, bénéficie également au bien-être de la famille en général et de la santé génésique en particulier. Par conséquent, le contrôle de l'utilisation mondiale des contraceptifs est considéré comme l'une des activités principales de la Division. L'originalité du dernier rapport est d'établir une estimation des besoins non satisfaits en matière de planification familiale, de la disponibilité de contraceptifs modernes dans les pays en développement et de la croissance prévue du nombre d'utilisateurs de contraceptifs jusqu'à l'an 2015 --afin de réaliser la variante moyenne de la projection des Nations Unies en matière de fécondité.
D'après l'étude, on estime à 57% la proportion des couples dont la femme était en âge de procréer qui utilisaient un moyen de contraception en 1990. On estime également que ce niveau a probablement atteint 60% en 1994. Dans les régions les moins développées, le niveau d'utilisation moyen était de 53%, alors que celui des régions les plus développées était de 72%. Le niveau d'utilisation actuel est très différent entre régions les moins développées, et varie entre 18% par couple utilisant un moyen de contraception en Afrique (12% en Afrique sub-saharienne) et 79% en Asie de l'Est. Dans les pays développés, les niveaux d'utilisation sont toujours supérieurs à 50% et dans la plupart des cas se situent entre 70 et 80%. La prévalence des contraceptifs, ou le niveau de l'utilisation de contraceptifs, a quasiment été multiplié par six dans les régions en développement (de 9 à 53%) entre le milieu des années 1960 et 1990.
Ce sont les femmes qui ont le plus fréquemment recours aux méthodes contraceptives : la stérilisation féminine représente 30% des méthodes contraceptives dans le monde; les appareils intra-utérins, 21%, et la pilule 14%. Les principales méthodes masculines, la vasectomie et les préservatifs, représentent respectivement 9 et 8% de l'utilisation de contraceptifs. Dans la plupart des pays, les méthodes contraceptives modernes constituent la quasi-totalité de l'augmentation totale du niveau d'utilisation de contraceptifs.
La prévalence des contraceptifs est fortement liée aux taux de fécondité nationaux. Il est généralement accepté que la prévalence de contraceptifs est le seul déterminant du déclin récent de la fécondité dans la plupart des pays. Pour qu'on assiste un peu partout à la baisse de la fécondité, comme les projections variantes moyennes l'indiquent, on estime qu'en 2015, la prévalence des contraceptifs devra être supérieure à 65% dans toutes les régions sauf en Afrique, variant de 47% en Afrique à 81% en Asie de l'Est. Cela implique pour l'Afrique une accélération considérable de l'augmentation de l'utilisation des contraceptifs, alors qu'en Asie, Asie de l'Est à part, le rythme prévu est identique à celui qui a été observé dans le passé.
Des baisses dans le nombre d'enfants désirés seront nécessaires pour maintenir la hausse de la prévalence des contraceptifs à long terme, en particulier en Afrique. On observe que les conditions menant à ces changements sont déjà réunies. Les obstacles immédiats à l'augmentation des pratiques de contraception en Afrique résident plus dans la difficulté à fournir des informations et des services adéquats en matière de planification familiale que dans l'absence de demande due au désir, encouragé par la tradition, d'avoir de grandes familles.
Une des nouveautés du rapport est l'étude, en tant que de possible, de l'utilisation de contraceptifs pour toutes les femmes en âge de procréer et pour les femmes mariées :
- Environ les deux tiers des femmes du monde entier en âge de procréer (15-49) sont actuellement mariées ou vivent en concubinage;
- L'augmentation de l'âge du mariage et la baisse du nombre de remariages suivant les divorces contribuent à augmenter le temps que les femmes adultes passent hors du mariage;
- Dans les pays développés et dans les pays d'Afrique sub-saharienne, les femmes qui ne sont pas dans une relation de couple représentent en moyenne un quart des utilisateurs de contraceptifs, contre 10% en Amérique latine;
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- Le rapport montre que dans quelques régions une concentration exclusive sur les pratique des femmes mariées en matière d'utilisation de contraceptifs laisse de côté une population importante des femmes non mariées ayant besoin de services de planification familiale. Cette population a tendance à augmenter, alors que celles des femmes mariées diminue.
De plus, l'étude révèle que, bien que l'accès aux services reste limité dans de nombreux pays, ces services sont devenus beaucoup plus disponibles. Selon les estimations, en 1989, la moitié au moins de la population avait un accès facile à un moyen de contraception ou plus, cette proportion n'étant de que 39% dans les pays en développement en 1982.
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