En cours au Siège de l'ONU

SOC/69

DOIVENT CONCERNER TOUS LES GROUPES SOCIAUX

27 février 1997


Communiqué de Presse
SOC/69


DOIVENT CONCERNER TOUS LES GROUPES SOCIAUX

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La Commission du développement social a poursuivi cet après-midi son débat sur le suivi du Sommet mondial pour le développement social, et plus précisément sur l'emploi productif et les modes de subsistances durables, l'un des trois thèmes prioritaires du Sommet.

Au cours du débat, la plupart des délégations ont mis l'accent sur la nécessité d'intégrer tous les groupes sociaux dans les objectifs de plein emploi. Compte tenu du vieillissement de la population dans certains des pays développés, force est d'élaborer des programmes tendant à assurer leur présence sur le marché du travail. Par ailleurs, soulignant que dans les milieux ruraux, les femmes occupent près de 70% des postes de travail, certaines délégations ont jugé nécessaire d'améliorer leur conditions de travail par l'adoption de mesures visant à les décharger de certaines préoccupations domestiques. De même, le problème de l'emploi et des jeunes doit retenir la plus grande attention. D'autre part, si les intervenants ont admis que la croissance économique, pilier essentiel de la création d'emplois productifs, relève d'abord de la responsabilité des Etats, ils ont cependant souligné l'importance capitale de la coopération régionale et internationale. Cette coopération doit non seulement concerner le domaine des ressources mais également la promotion d'un échange d'expériences, en particulier au niveau régional.

Outre le Ministre de la protection sociale du Bélarus, Mme Volga Dargel, les représentants des pays suivants ont pris la parole : Malte, Nicaragua, Japon, Jamaïque, Chine, Mongolie, Ukraine, Costa Rica, Maroc, Fédération de Russie et Pérou. L'Observateur de la Suisse et le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) se sont également exprimés. La Commission a en outre entendu les déclarations des organisations non gouvernementales suivantes : Chambre de commerce internationale, PROFEDA et Association international pour les loisirs et la récréation.

La Commission du développement social tiendra sa prochaine réunion demain, vendredi 28 février à 10 heures. Elle poursuivra, ce faisant, son débat général sur l'emploi productif et les modes de subsistance durables.

Débat général sur l'emploi productif et les modes de subsistance durables

M. CARMEL L. DE GABRIELLE (Malte) a souligné que son pays a pratiquement réussi à maintenir le plein emploi avec 4% de chômage seulement, grâce notamment à la création de la Corporation de l'emploi et de la formation qui a pris des initiatives pour traiter de la question du chômage de longue durée et du chômage des personnes handicapées, des ex-prisonniers et ex-personnes dépendantes de la drogue. La Corporation s'est en outre engagée à développer des services pour les personnes qui éprouvent des difficultés à garder ou à trouver un emploi. En ce qui concerne en particulier les chômeurs de longue durée, la Corporation a créé un schéma de formation à l'emploi qui fournit une formation adéquate à l'employé et une aide salariale aux employeurs. Par ailleurs, le Projet de travail communautaire, créé également par la Corporation, facilite l'entrée ou la réinsertion des chômeurs sur le marché du travail. La Corporation fournit également une formation de courte durée pour accroître les compétences des demandeurs d'emploi. L'emploi des jeunes étant une priorité, la Corporation a mis sur pied une section pour l'emploi des jeunes qui les encourage à se présenter à différentes entrevues avec les employeurs et à assister à différents cours de formation offerts gratuitement.

En ce qui concerne les travailleurs ayant une famille à charge, Malte a élargi les infrastructures parentales pour les employés du service public. Les pères de famille peuvent tout comme les mères sont maintenant habilités à demander des congés parentaux.

Mme GRETHEL VARGAS (Nicaragua) a appuyé la recommandation de l'OIT visant à ce que le plein emploi figure en tant qu'objectif prioritaire de l'agenda politique de tous les Gouvernements. Elle a insisté sur l'importance qu'il convient d'accorder aux actions ciblant le secteur informel dans les pays en développement qui doit être davantage soutenu et redynamisé, en raison de sa grande capacité d'absorption de la main d'oeuvre et de son potentiel en tant que générateur d'emplois productifs. Le Nicaragua déploie de grands efforts pour assurer une croissance économique soutenue tout en maintenant l'emploi. Mais comme tout pays en développement, des obstacles de tailles sont à surmonter, pour amortir le coût social des mesures d'ajustement structurels nécessaires. Les politiques qui s'imposent pour ce faire ne bénéficient pas des ressources financières correspondantes. le poids de la dette continue à limiter le dégagement de subsides pour leur mise en oeuvre efficace. La Commission au cours de la présente session devrait accorder toute l'attention voulue à cette question qui concerne tous les pays en développement, formuler des recommandations sur ce point et les transmettre pour examen aux institutions financières, afin que les gouvernements mettent en place des systèmes sociaux temporaires. Elle devrait en outre débattre de l'opportunité ou non de redéfinir le concept d'ajustement structurel.

M. MASAKI KONISHI (Japon) a indiqué que le taux de chômage au Japon s'élève maintenant à 3,3%, reflétant ainsi le ralentissement de l'économie qui se produit depuis 1995. Compte tenu du vieillissement rapide de la population

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qui caractérise le Japon, le Gouvernement s'est employé à renforcer un environnement pour l'emploi qui soit favorable à l'intégration de l'ensemble de la population, en particulier des personnes âgées. D'un autre côté, le Gouvernement essaye de mettre en oeuvre des politiques macro-économiques saines en vue de réduire le déficit budgétaire et créer des emplois dans le secteur privé. Ces politiques incluent des réformes économiques et structurelles y compris la dérégulation. En ce qui concerne la question de l'élargissement des disparités entre les salaires, les statistiques montrent que près de 80% des compagnies privées fournissent une formation aux travailleurs les moins formés, la politique de promotion des petites et moyennes entreprises, ajoutant dans le même temps, de la valeur aux ressources humaines.

Dans le cadre de cette promotion, le Japon a adopté une loi qui a donné lieu à 444 projets en faveur des PMA. Par ailleurs, dix ans après la promulgation de la loi sur l'égalité des chances, la participation des femmes au marché de l'emploi a atteint 50%. Le Japon est conscient de la nécessité de mesures supplémentaires pour atteindre les objectifs de la plate-forme d'action de Beijing. Parlant des travaux de la Commission du développement social, le représentant a souhaité qu'elle les rationalise et qu'elle englobe l'examen des questions relatives aux groupes sociaux dans l'examen des questions thématiques. Quant au processus préparatoire de la session de l'Assemblée générale sur le suivi de Copenhague, le représentant a souhaité que la Commission et le Comité préparatoire de l'Assemblée générale travaillent de concert afin d'éviter le double-emploi.

Mme FAITH INNERARITY (Jamaïque) a jugé particulièrement utile l'examen des plans et programmes d'action des Nations Unies traitant des divers groupes sociaux. Le système des Nations Unies tout entier doit être salué pour les efforts qu'il déploie pour assurer un suivi efficace du Sommet de Copenhague. Son Gouvernement accorde une attention toute particulière à la protection et au développement des différents groupes sociaux, et en particulier des plus vulnérables d'entre eux dans le cadre plus large de la politique national de développement durable. Si l'on veut s'attaquer efficacement aux problèmes de l'emploi, il est essentiel de tout mettre en oeuvre pour assurer l'égalité des chances dans ce domaine. Dans ce contexte, le maintien de l'attention accordée aux groupes sociaux est essentiel. Force est de constater que depuis le Sommet de Copenhague, le fossé entre les riches et les pauvres a continuer de se creuser. S'il apparaît que le problème général du chômage est aujourd'hui plus complexe et difficile à résoudre qu'il ne l'était dans les années 80, il est également établi que le plein emploi n'est pas une chimère : cet objectif est réalisable et dépend en grande partie du degré de volonté politique qui sera investi dans cette entreprise.

M. JEAN-JACQUES ELMIGER (Suisse) a souhaité qu'en termes d'emplois productifs, la Commission reconnaisse qu'une croissance saine de l'économie constitue la base du maintien et de la création d'emplois, tout comme l'adaptation au progrès technologique dont l'effet sur la productivité est

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déterminante pour assurer la croissance. Il faut également souligner la nécessité pour tous les pays de s'adapter à la globalisation, a argué le représentant en dénonçant le fait qu'alors que la majorité des facteurs de production se libèrent des contraintes nationales, la mobilité du facteur de production "travail" demeure, elle, restreinte. Au plan international, a poursuivant le représentant, il importe de donner une dimension sociale à la globalisation de l'économie et à la poursuite de la libéralisation des échanges. En cela, la mise en oeuvre et le respect des normes fondamentales du travail doit viser à éviter une situation qui risquerait d'engendrer une diminution généralisée des standards sociaux. Cette exigence doit reposer sur des normes claires et précises, garanties par un système de contrôle efficace.

Au plan national, a estimé le représentant, la sécurité de l'emploi dépend d'une politique étatique de renforcement de la compétitivité dans les domaines de l'amélioration des conditions macro-économiques, de la promotion du dialogue social et de la mise en oeuvre d'une politique active sur la marché du travail pour améliorer la flexibilité fonctionnelle concernant les qualifications, et juridique relative à la durée du travail et aux contrats de travail des travailleurs. Le premier domaine couvre un ensemble de mesures telles qu'une politique fiscale, monétaire et de gestion publique saine et le décloisonnement des marchés intérieurs. En outre, une politique active du marché du travail qui renforce l'initiative personnelle et encourage un perfectionnement professionnel réduit le chômage induit par les adaptations structurelles et permet à tous les travailleurs de profiter des effets de la croissance économique, a affirmé le représentant.

Mme MENG XIANYING (République démocratique populaire de Chine) a regretté que les engagements de Copenhague en matière de renforcement de la coopération internationale visant à réduire l'écart entre le Nord et le Sud n'ont pas encore été traduits en actes concrets. La Chine a toujours considéré que le plein emploi était d'une importance cruciale pour l'élimination de la pauvreté, tant que pour la croissance économique durable. Les pays occidentaux et les institutions financières se doivent de respecter leurs engagements et de soutenir les efforts des pays en développement. En dépit des difficultés qu'il rencontre en raison du manque de ressources dans la mise en oeuvre des recommandations de Copenhague, le Gouvernement chinois est parvenu, tout en poursuivant ses objectifs de croissance économique durable à maintenir un niveau d'emploi stable et un taux de chômage de quelque 3% seulement. Le Gouvernement est déterminée à créer d'ici à l'an 2000, 40 millions d'emplois dans les zones urbaines à déplacer 40 millions de travailleurs ruraux vers des secteurs non agricoles, et à sortir 65 millions de personnes de la pauvreté extrême.

Mme NYAMOSOR TUYA (Mongolie) a indiqué qu'au mois de janvier dernier, le taux de chômage en Mongolie a été estimé à 7% touchant ainsi 57 900 personnes. L'objectif fixé par le Gouvernement est de réduire ce chômage à 5% d'ici l'an 2000. Décriant la situation sociale et économique de la Mongolie, la représentante a noté qu'elle se caractérise par une augmentation de la

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population des jeunes parmi les demandeurs d'emplois qui s'explique par l'incapacité du pays à mobiliser une quantité suffisante d'investissements dans le secteur privé. Pour remédier à cette situation, le Gouvernement entend réformer le système fiscale tout en entament une réforme foncière. La situation en Mongolie se caractérise également, a poursuivi la représentante, par le fait que les groupes vulnérables sont de plus en plus menacés par le chômage et la pauvreté. Selon les chiffres de la Banque mondiale, 36% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Enfin la Mongolie souffre de l'augmentation du chômage en zone rurale.

Suite au Sommet de Copenhague, a annoncé la représentante, la Mongolie a introduit en novembre 1995, un programme en deux phases sur la réduction du chômage couvrant les périodes allant de 1996-2000 et 2000-2010. Ce programme est mis en oeuvre en synergie étroite avec le Programme national de lutte contre la pauvreté pour la période allant de 1994 à l'an 2000 et le Plan d'action national pour la promotion des femmes pour la période 1996-2000. Les principale mesures de réduction du chômage consistent notamment en la création de capacités institutionnelles, la promotion de l'initiative privée, de coopératives, la mobilisation des ressources locales génératrices d'emploi et la mise sur pied de programmes de formation et de recyclage. L'action nationale doit être complétant par la coopération régionale et internationale et en se félicitant de la tenue prochaine de la cinquième Conférence ministérielle des pays d'Asie et du Pacifique.

Mme ELLA M. LIBANOVA (Ukraine) a évoqué la situation particulière des pays en transition, qui souffrent d'une complexe conjonction de maux socio- économiques caractéristiques du monde développé et du monde en développement. La représentante a rappelé que l'inflation qui a touché son pays en 1992 et 1993 d'une ampleur comparable à celle qui a frappé l'Allemagne au lendemain de la deuxième guerre mondiale, et qui a été maîtrisée grâce à l'application de mesures monétaires très strictes, avait laissé des marques catastrophiques dans la société ukrainienne. Le salaire moyen en Ukraine permet à peine de se procurer deux paniers ménagers quotidiens complets par mois. Devant la pénurie d'offres d'emploi, les individus se sont tournés vers le secteur informel qui a pris des proportions énormes en un temps limité. Le Gouvernement ne dispose pas des ressources nécessaires pour mener les politiques adéquates. L'Ukraine ne saurait reconstruire un environnement favorable au développement social durable sans un soutien approprié de la communauté internationale. Elle ne peut satisfaire les besoins de base des différents groupes sociaux dans la mesure où il lui est matériellement impossible de mettre en oeuvre la plupart des programmes qui s'imposent.

Mme DARGEL, Ministre de la protection sociale du Bélarus, a indiqué qu'au Bélarus, le chômage s'accroît surtout parmi les jeunes qui forment ainsi 3,3% de la population inactive. Dans le cadre de la lutte contre le chômage, le Bélarus a fixé comme objectif principal la réalisation du plein emploi dans un contexte de croissance économique durable, en soulignant la nécessité d'un environnement politique, social et économique favorable. Ainsi depuis les

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dernières élections, des programmes ont été élaborés pour la période allant de 1996 à l'an 2000, qui visent, en particulier la mise en place d'un système de création d'emplois, la régulation du marché du travail, la mobilité territoriale des travailleurs et un soutien à l'initiative privée. Le but ultime étant de contenir le niveau du chômage à 4,6% de la population active.

Le Bélarus appuie l'idée selon laquelle les orientations politiques en matière d'emploi doivent comprendre une dimension sexospécifique. Il est, en effet, regrettable que les femmes forment au Bélarus la majorité des demandeurs d'emplois. Pour résoudre ce problème, le Bélarus a adopté un plan d'action national en faveur des femmes pour tenter de régler les problèmes les plus aigus auxquels sont confrontées les femmes pendant cette période de transition. Ainsi le Gouvernement octroie depuis peu aux mères d'un ou de deux enfants une journée libre pendant la semaine de travail, le but étant d'étendre cette mesure aux mères d'enfants handicapés. La représentante a lancé un appel à l'ONU pour qu'elle aide son pays à mener ses programmes de mise en oeuvre des recommandations de Copenhague.

Mme EMILIA COSTA DE BARISH (Costa Rica) a attiré l'attention sur le besoin urgent de mettre en oeuvre des plans efficaces de création d'emplois productifs pour les jeunes. Le Costa Rica attache la plus grande attention à ce problème qui met en péril l'ensemble du développement durable de toutes les sociétés. Le gouvernement accorde la plus haute priorité à cette question. La représentante a également attiré l'attention sur l'importance capitale que revêtent les actions ciblées en faveur des autres groupes sociaux. Il convient de se pencher davantage sur la le sort des personnes âgées et de réinventer leur rôle dans la société. Elles doivent compter parmi les cibles des politiques de développement durable des sociétés.

Mme ZAKIA EL MIDAOUI (Maroc) a formulé l'espoir que cette session de la Commission traitera des aspects concrets et pratiques de l'aide au développement par une mise en oeuvre effective et du suivi de la formule 20/20. Venant à la situation dans son pays, la représentante a expliqué que la population rurale au Maroc représentait en 1994, 48% de la population globale, la priorité a donc été donnée au monde rural. Ainsi le Gouvernement a élaboré une stratégie de développement social pour la décennie des années 90 qui s'articule autour de l'élargissement de l'accès des populations défavorisées aux services sociaux, de l'accroissement des opportunités d'emplois et de revenus et enfin autour du renforcement des programmes d'assistance et de protection sociale. Dans ce cadre, ont été placées au rang de priorité : la scolarisation en particulier des fillettes en milieu rural, l'alphabétisation des femmes et l'amélioration des résultats en matière de mortalité maternelle. Le Maroc dispose également, a poursuivi la représentante, d'une Charte nationale de la famille et d'un Programme d'Action élaborés par la Commission nationale de la famille.

Du fait de la jeunesse de sa population, la Maroc a institué un Conseil national de la jeunesse et de l'avenir qui a pour mission de créer les

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conditions favorables pour l'insertion effective de la jeunesse dans la société. Concernant la promotion de l'emploi, le Maroc a mis en place un certain nombre de politiques et d'actions multisectorielles pour inciter les jeunes à créer leurs entreprises par l'adoption d'un système de crédits d'un fonds subventionné par budget public. Conscient que la microentreprise constitue un instrument de lutte contre la pauvreté, le Gouvernement a convenu de mettre en place récemment un projet de loi servant de cadre légal et cadre indicatif pour garantir la continuité de ce nouveau service. C'est dans cet esprit que la Maroc a signé la "Déclaration de soutien" au premier Sommet sur le microcrédit qui s'est tenu à Washington en février dernier.

M. TSEPOV (Fédération de Russie) a fait état de la situation complexe dans laquelle se trouvait actuellement la société russe, prise au piège des effets néfastes des chocs successifs encourus par les changements fondamentaux qui se sont succédés ces dernières années dans la communauté des Etats indépendants. Dans les circonstances économiques actuelles, le besoin se fait de plus en plus urgent d'accélérer la reconstruction de mécanismes encadrant la remise sur pied de structures sociales efficaces. Le Gouvernement de la Russie a placé cet objectif au centre de ses préoccupations pour la période 1996-2000. La création d'emplois productifs figure au centre de la stratégie mise en oeuvre. Sans une aide plus consistante des donateurs et des institutions financières pertinentes, cependant, la Fédération de Russie ne saurait poursuivre efficacement cette stratégie, mais seulement limiter l'accélération de la désintégration sociale en cours.

Mme ROSA FLORES MEDINA (Pérou) a indiqué que les efforts déployés par le Pérou, dans le cadre des recommandations de Copenhague, ont d'abord visé deux axes, à savoir la relance économique et une plus grande efficacité de l'investissement social. Les progrès enregistrés jusqu'ici ont été éloquents et ont déjà eu des effets positifs sur le niveau de vie des populations. Si en 1996, la croissance économique a connu un ralentissement, il n'a pourtant pas empêché la poursuite de l'action sociale. Le Pérou a donc ainsi dépassé les engagements pris au Sommet de Copenhague pour ce qui est des dépenses sociales, a affirmé la représentante. Les indicateurs des ces dernières années montrent que la lutte contre la pauvreté a produit des effets bénéfiques mais ils ne doivent pas faire oublier qu'il subsiste une forte population vivant dans la pauvreté extrême. Pour les prochaines années, l'objectif est donc d'assurer une intégration durable de cette tranche de la population dans la société. Les investissement privés ont, dans ce cadre, un rôle important à jouer en convainquant les marginalisés des avantages de l'économie de marché. Pour ce qui est des investissements sociaux qui se chiffrent à 40% du budget de l'Etat, ils se sont tournés vers l'éducation, la formation et la santé. Le but ultime du Pérou dans les prochaines années est de diminuer de 50% la pauvreté extrême et ce, avec l'appui de la communauté internationale, a conclu la représentante.

M. SERGE NAKOUZI, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a fait remarquer que la majorité des 1,3 milliards de

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pauvres vivent dans les zones rurales où leur subsistance dépend de l'agriculture. Dans les pays à bas revenus, le secteur agricole emploie quelque 70 à 80% de la force de travail et contribue de 45 à 65% des gains à l'exportation et de 33 à 50% du produit national brut. Plus de 70% des travailleurs agricoles sont des femmes qui restent confinées dans les fermes alors que les hommes migrent vers les zones urbaines à la recherche d'un revenu salarial. Près de 800 millions de personnes, en particulier dans les pays en développement, n'ont pas de quoi satisfaire leurs besoins nutritifs. La FAO estime qu'en l'an 2000, le coût total des importations de vivres en Afrique augmentera de 4,5 milliards de dollars par rapport à la période 1987- 1989. En réponse aux défis de l'insécurité alimentaire, de la pauvreté et du taux élevé du chômage dans les pays en développement, la FAO a lancé une initiative nommé Programme spécial sur la production de denrées alimentaires en appui à la sécurité alimentaire. L'intention du programme est de travailler sur une base quotidienne avec les acteurs dans le milieu rural. Le Programme spécial qui est déjà implanté dans 15 pays touchera, dans un proche avenir, 82 autres pays. Il se fondera sur la mobilisation et la formation en matière de travail local, de l'introduction de technologies améliorées et de la fourniture des équipements et matériels utilisés dans une approche participatoire.

M. STIBRAVY, Chambre de commerce internationale, a appuyé les mesures prônées dans le rapport de l'OIT en ce qui concerne la création d'un environnement propice au développement économique et social durable au niveau mondial. Il a par ailleurs recommandé une série de mesures que les Gouvernements devraient selon lui envisager prioritairement à cette fin. Parmi ces dernières, figurent les mesures suivantes : encourager le taux d'épargne élevé pour fournir une source de fonds pour la croissance productive et la stabilité de l'emploi; éviter le déficit chronique qui tend à se répercuter négativement sur le capital du secteur privé; faciliter la flexibilité du marché du travail en termes d'horaires, de contrats et de licenciement, et garantir une éducation primaire et secondaire et des formations de la plus grande qualité, promouvoir les formations continues et l'acquisition de nouvelles compétences tout au long de la vie possessionnelle.

Mme HUGETTE REDEGELD, Vice-Présidente d'ATD Quart monde, a souhaité que les Etats membres et les ONG renforcent leur engagement d'associer de plus en plus les familles dans la pauvreté extrême et les associations engagées durablement à leurs côtés en faveur du suivi de Copenhague. Ce serait dramatique de se priver de leur expérience surtout en ce qui concerne des questions aussi graves que celles de l'emploi et de l'intégration sociale. Si, dans les résolutions adoptées par cette Commission, il était rappelé la nécessité d'associer les populations les plus pauvres et les ONG aux différentes étapes du suivi du Sommet et d'évaluer les leçons tirées de ce partenariat, alors que peut-être cette attente si profonde des pauvres de passer de "l'ombre à la lumière" deviendrait possible.

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Mme SANTA OLALLA, PRODEFA, a appelé de ses voeux l'adoption d'une déclaration pour assurer une protection appropriée de la famille. Cette déclaration devrait prendre en compte de façon cohérente les droits de la famille à titre de pilier fondamental de la société.

M. CALLAGY, Bureau international de l'enfant catholique, a expliqué que son organisation s'emploient à mettre en oeuvre des mesures préventives visant à protéger les enfants mis dans une situation vulnérable. L'organisation vise surtout à réintégrer ces enfants dans la société et au mieux à les réunir avec leurs familles. Faisant part des projets futurs de son organisation, M. Callagy a appelé la communauté internationale à réaffirmer son engagement en faveur de la famille comme point de contact idéal pour le développement social.

Mme QUIJANO-CABALLERO, Association mondiale des loisirs, a attiré l'attention sur l'importance du temps libre en souhaitant que l'éducation en la matière commence dès l'enfance. Elle a dénoncé les programmes d'étude qui ne sont fondés que sur l'éthique du travail en omettant malheureusement la dimension de la créativité. Est-il réaliste de vouloir le plein emploi, s'est interrogée Mme Quijano-Caballero, à un moment où l'on constate une augmentation des maladies liées au stress dû au suremploi. Dans ce contexte, Mme Quijano-Caballero a souligné la nécessité de faire avancer des idées comme le travail à temps partiel. Elle a également fait part de la possibilité offerte par son organisation d'obtenir une maîtrise en loisirs.

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