COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL : LE PLEIN EMPLOI DOIT DEVENIR UN OBJECTIF PRIORITAIRE DES AGENDAS POLITIQUES DES GOUVERNEMENTS
Communiqué de Presse
SOC/68
COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL : LE PLEIN EMPLOI DOIT DEVENIR UN OBJECTIF PRIORITAIRE DES AGENDAS POLITIQUES DES GOUVERNEMENTS
19970227 Plusieurs experts insistent sur le grand potentiel du secteur informel dans la création d'emplois productifsLa Commission du développement social a tenu ce matin une deuxième table ronde sur l'emploi productif et les modes de subsistance durables, dans le cadre de ses travaux sur le suivi du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, Danemark, 1995).
Les experts suivants ont dialogué ce matin avec les membres de la Commission après avoir présenté des exposés sur le thème de la table ronde : M. Michel Hansenne, Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), M. David Boateng, Ministre de l'emploi et de la protection sociale du Ghana; M. Ralph Willis, ancien Ministre de l'emploi et des affaires industrielles de l'Australie, et membre du Parlement australien; Mme Magda Kosa Kovacs, ancien Ministre du travail de la Hongrie et Vice- Présidente du Parti socialiste hongrois; et M. Gustavo Yamada, Vice-Ministre de la promotion sociale du Pérou, sous la conduite de M, Hansenne, modérateur de la table ronde.
Au cours de la discussion, les experts ont souligné que le plein emploi était un objectif réalisable, et qu'il était indispensable d'en faire une cible prioritaire des politiques de développement social durable. Un expert a, à ce propos, fait remarquer que trop longtemps, avant la tenue du Sommet, l'opinion publique s'était laissée gagner par l'idée que le plein emploi n'était pas réalisable, ni même souhaitable, ce qui a eu pour effet de paralyser la lutte contre la dégradation mondiale de la situation sociale. A force d'imaginer le pire, on a ainsi failli le voir se réaliser. Copenhague a marqué une rupture avec cette attitude. La concrétisation des engagements de ce Sommet est aujourd'hui tributaire d'une volonté politique authentique. Intervenant sur la question de la dualité du secteur formel et du secteur informel, certains orateurs ont émis des réserves sur l'intégration systématique du secteur informel au secteur formel. Soulignant le rôle du secteur informel qui absorbe une grande partie de la main d'oeuvre, ils ont préconisé une redynamisation de ce dernier pour en accroître la productivité avant de l'intégrer à l'économie formelle.
La Commission du développement durable se réunira de nouveau cet après- midi à 15 heures. Elle poursuivra son débat général sur ce même thème.
Deuxième table ronde sur l'emploi productif et les modes de subsistances durables
Mme KATHERINE HAGEN, Directrice générale adjointe du Bureau international du Travail (BIT), prenant la parole au nom du Directeur général du BIT, M. Michel Hansenne, a insisté tout d'abord sur le fait que la condition sine qua non du plein emploi est l'existence authentique d'une volonté politique des gouvernements, fermement soutenue par les partenaires sociaux et l'ensemble de la société civile. Envisagé sous cet angle, les engagements de Copenhague doivent être réaffirmés. Trop longtemps, avant la tenue du Sommet on a vu les milieux universitaires et l'opinion publique se laisser gagner par l'idée que le plein emploi n'était pas réalisable, ni même souhaitable. Cela a souvent paralysé la lutte contre la dégradation mondiale de la situation sociale. A force d'imaginer le pire, on risquait de le voir se réaliser. Copenhague a marqué une rupture avec cette attitude. Pour soutenir le mouvement lancé alors, l'OIT continue à plaider pour le plein emploi et contre les théories négatives qui parlent de "fin du travail" et de "croissance sans emploi".
Pour inverser la tendance actuelle, il faut tout d'abord prendre conscience du coût humain, social et économique du chômage, car c'est de là que naîtra l'action. Il convient d'avoir une vision claire de la légion d'obstacles que nous avons devant nous, tels que l'évolution technologique et la mondialisation; la conciliation d'objectifs apparemment contradictoires; ou encore la maîtrise de l'inflation et l'équilibre budgétaire d'un côté et la croissance et les emplois de l'autre. Pour M. Hansenne, aucun de ces obstacles, cependant, n'est insurmontable. Evoquant ensuite les points où l'action des pouvoirs publics est à même de contribuer puissamment au plein emploi, le Directeur général du BIT a souligné le rôle important qui doit être accordé à la coopération internationale, en vue de l'avènement d'un ordre économique international plus ouvert, plus stable et plus juste. Il a rappelé que la mise en oeuvre des engagements de Copenhague avait été confiés par les gouvernements à une équipe spéciale interorganisations du Comité administratif de coordination conduite par le BIT, qui devait recommander une série de politiques au plan national et international en matière d'emploi et de modes de subsistance durables.
M. DAVID BOATENG, Ministre de l'emploi et de la protection sociale du Ghana, évoquant l'énorme problème que pose la désintégration du marché de l'emploi formel et le développement rapide du secteur informel sur le continent africain, a souligné le déséquilibre de plus en plus grand entre une offre d'emplois de plus en plus comprimée pour une main d'oeuvre qui ne cesse d'augmenter. Il a insisté sur l'urgence de multiplier les partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et les acteurs sociaux sur le continent, afin de renverser la tendance actuelle, et de relancer l'emploi dans le secteur formel, politique dans laquelle s'est lancée son gouvernement avec le soutien de l'OIT et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ainsi que l'aide de la Banque mondiale. Croissance économique et
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équité sociale ne pourront aller de pair si les pouvoirs publics ne mettent pas en place des politiques de création d'emplois productifs. Le Ghana s'est engagé dans cette voie.
Deux tiers de la main d'oeuvre étant concentrée dans le secteur agricole, le gouvernement a accordé la plus grande priorité à ce domaine d'activités. Le sol national ne peut absorber une main d'oeuvre qui ne cesse d'augmenter. On cherche donc à créer de nouveaux types d'emplois dans les zones rurales, à augmenter la productivité, à faire en sorte que les ressources et les revenus générés soient plus importants, et ainsi qu'a créer un environnement plus convivial en zone rural pour empêcher l'exode vers les villes. La politique nationale de création d'emploi ne fait pas que se concentrer sur le secteur agricole. Elle est multisectorielle. Des mesures importantes ont été prises afin d'encourager la relance du secteur formel, notamment pour relever le secteur privé, et stimuler le recrutement de main d'oeuvre. Le Gouvernement du Ghana dispose maintenant d'un cadre solide pour poursuivre les objectifs du développement social durable.
Mme MAGDA KOSA KOVACS, ancien Ministre du travail de la Hongrie, a qualifié de "crise de transformation", la crise que traversent, en ce moment, l'ensemble des pays en transition. En Hongrie, de 1989 à 1991, le produit intérieur brut a affiché une baisse de 15%, l'affaiblissement de la sphère de production ébranlant ainsi les finances publiques. Arrivés au pouvoir en 1994, les socialistes hongrois ont été obligés d'adopter une politique de stabilisation afin d'éviter un total effondrement économique. Il faudra déployer davantage d'efforts pour parvenir à une croissance durable, base fondamentale de la lutte contre la pauvreté. Avec cette crise de transformation, les pays en transition connaissent ce qu'il est convenu d'appeler "le chômage de transformation" qui, en Hongrie, touche surtout les travailleurs de l'industrie lourde, peu qualifiés et âgés de plus de 40 ans qui n'arrivent pas à se réinsérer dans le marché du travail. Le nombre des inactifs atteint ainsi 20% de la population. Aux côtés de ces chômeurs, se trouve la catégorie des vulnérables, composée des jeunes, des apprentis ou encore des préretraités dont l'avenir ne dépend pas du marché du travail mais plutôt de l'intervention de l'Etat.
Le chômage de transformation a deux autres aspects, a poursuivi Mme Kovacs en citant la concentration territoriale et la concentration ethnique. Le taux de chômage des populations tziganes peut atteindre 100% dans certaines régions. Pour remédier à cette situation, le Hongrie a donc mis en oeuvre un ensemble de mesures, représentant 2% du PIB. Les programmes du gouvernement, ne pouvant se fonder sur une réelle dynamique économique, leurs effets restent précaires. En outre, compte tenu des ressources limitées dont il dispose dans ce contexte de crise de transformation, le gouvernement se voit contraint d'agir avec la plus grande prudence. En l'absence d'une croissance durable et effective de l'économie, il n'est pas possible de mener une lutte efficace contre la pauvreté. La Hongrie s'achemine toutefois de façon encourageante sur le chemin de la croissance.
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M. RALPH WILLIS, ancien Ministre du Trésor et des finances et ancien Ministre de l'emploi et des relations industrielles de l'Australie, a souligné que malgré un marché de l'emploi très réglementé, l'Australie connaît des conditions enviables. Pendant les vingt dernières années, l'amélioration de l'emploi a été de 41%, les treize dernières années ayant connu les plus grands taux d'amélioration. Pour parvenir à ces résultats, l'Australie a mené une politique de revenus appelé "Accord" dont le concept consistait à la signature d'accords entre le gouvernement et les syndicats sur des augmentations modérées des salaires en échange de ce que l'on peut nommer "un salaire social" englobant des indemnités, primes à l'éducation ou des assurances. Les coûts de cette politique ont été financés non pas par une augmentation des impôts mais bien par une restructuration des dépenses publiques. Les résultats de cette politique sont encourageants : 3,7% de croissance par an, 2,3% de progression de l'emploi, 5% d'inflation, soit la moitié des années précédentes.
Malgré une période de croissance, les salaires n'ont augmenté que de 7%. En dépit de cette augmentation des emplois, le taux de chômage se maintient pourtant à 8% en raison notamment de la forte croissante démographique et de l'arrivée sur le marché du travail d'une population active féminine. L'Accord s'est révélé être une bonne politique de revenus qui a engendré la croissance économique sans pour cela réduire les normes en matière d'emplois. De l'avis de l'Australie, le plein-emploi doit devenir un objectif prioritaire et non secondaire. Les institutions bancaires et financières ainsi que les gouvernements doivent viser un double objectif, à savoir, contenir l'inflation et créer des emplois en renforçant les programmes d'éducation pour garantir l'adaptation des travailleurs au nouvel environnement du travail.
M. GUSTAVO YAMADA, Vice-Ministre de la promotion sociale du Pérou s'est dit surpris que des pays au taux de croissance économique très élevé et au taux de croissance démographique faible continuent de connaître des problèmes de chômage très importants. Il a indiqué que dans son pays, pour atteindre l'objectif du plein emploi dans dix ans, il faudra générer 2 millions de nouveaux emplois chaque année. Le cocktail croissance démographique galopante et stratégies de développement erronées qui caractérisait le pays dans les années 1980 a entraîné une crise économique et sociale durable. Le Gouvernement s'est lancé dans une politique de relance économique et sociale au centre de laquelle figurent la création d'emplois productifs et la promotion de modes de subsistance durables. Le but poursuivi est de provoquer une expansion économique, accompagnée d'une expansion suffisante de la d'emplois productifs. Une attention prioritaire est accordée au renversement de la tendance actuelle de développement rapide du secteur informel. 50% de la main d'oeuvre y est concentrée. D'importantes mesures ont été prises afin de ramener la main d'oeuvre vers le secteur formel et rétablir la confiance en ce dernier, tout en assurant sa durabilité. Des programmes novateurs ont été lancés pour relever le niveau de la formation professionnelle, encourager le recrutement de main d'oeuvre dans le secteur privé, stimuler la création d'entreprises et de microentreprises, en particulier par les femmes, ou encore
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créer un environnement plus convivial pour le travailleur dans le secteur formel. Une attention toute particulière a parallèlement été accordée au renforcement de la médiation entre les différents partenaires sociaux.
Le représentant des Pays-Bas a souhaité connaître la manière dont la communauté internationale peut servir d'outil pour soutenir la réalisation de l'objectif de plein-emploi dans les pays pris individuellement. Le représentant de Cuba, soulignant l'aggravation de la pauvreté dans le monde, a indiqué que jusqu'ici les thèses économiques n'ont pas permis de régler ces problèmes ainsi que ceux de l'emploi. A Cuba, le gouvernement a entamé un processus de restructuration économique avec pour objectif de développer le tourisme. Or un dilemme s'est posé qui a imposé une réduction des effectifs du personnel du tourisme de manière à rendre le secteur concurrentiel. Les formules et les idées données par le monde développé ne peuvent se concrétiser dans la réalité, a-t-il dit en soulignant, par conséquent, la nécessité d'adopter une nouvelle mentalité et une nouvelle politique de solidarité en évitant les formules économiques trop théoriques. Quels sont les statistiques réelles des dernières années. Les formules existantes peuvent-elles réellement résoudre les problèmes de chômage. Les politiques d'ajustement structurel peuvent-elles vraiment mobiliser les ressources nécessaires au décollage économique du monde en développement. Telles sont les vraies questions, a déclaré le représentant.
Le représentant du Ghana, revenant sur la dualité entre secteur informel et secteur formel, a expliqué que de plus en plus les travailleurs se retrouvent dans une situation précaire notamment dans le secteur informel. Il a souhaité des solutions en demandant si secteur peut être absorbé par le secteur formel et être contrôlé par les gouvernements.
Répondant aux interrogations du Ghana, l'expert du Pérou a argué que la contribution du secteur informel à l'emploi sera très importante. L'essentiel des emplois dans les prochaines années viendra du secteur informel. Au Pérou, il n'existe pas de dichotomie entre les deux secteurs mais une interaction et parfois une véritable symbiose. Il existe un programme officiel pour améliorer la productivité des microentreprises qui forment une grande partie du secteur informel. Il est question notamment de les rassembler en consortium et de les dynamiser car leur rôle dans la création d'emplois est maintenu reconnu. Etayant ces propos, l'expert du Ghana a expliqué que le secteur informel est apparu en raison de l'incapacité du secteur formel à assurer le plein-emploi. Il faut donc assurer une formation et fournir les équipements nécessaires pour améliorer la capacité du secteur informel et les intégrer, dans un deuxième temps, au secteur formel. L'expert a souhaité que les pays développés contribuent davantage aux activités qui ont lieu sur cette terre au lieu de consacrer des sommes astronomiques à la recherche de formes de vie sur d'autres planètes.
Répondant aux Pays-Bas, l'expert de l'Australie a souligné que la communauté internationale peut devenir un instrument du plein-emploi si elle
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en fait de nouveau un objectif prioritaire. Il faut qu'elle exerce des pressions sur les gouvernements pour qu'ils élèvent cette question au rang de priorité. S'agissant de la coopération internationale, l'expert a qualifié de grande avancée le cycle de l'Uruguay qui a aboli le protectionnisme. Dans la région Asie-Pacifique, a-t-il indiqué, des accords ont été conclus pour éliminer les tarifs dans la région d'ici l'an 2010, pour certains pays et l'an 2020, pour d'autres. C'est une bonne perspective du point de la croissance et de l'emploi.
Le représentant de la Chine a expliqué que son pays a essayé de stabiliser le secteur agricole en encourageant le développement industriel en zones rurales en atténuant ainsi l'exode rural. Il a poursuivi en soutenant que la réduction du chômage ne peut être menée à coup de mesures temporaires. Les politiques économiques et celles de l'emploi doivent aller de pair. Une question se pose alors qui est celle de savoir comment la communauté internationale peut aider les pays en développement à relever ce double défi économique et en faveur de l'emploi. Pour sa part, la représentante de l'Algérie s'est interrogée sur les effets des politiques actuelles qui pénalisent en quelque sorte les femmes sur le marché du travail. La représentante de la Jamaïque a souhaité savoir le rôle des syndicats dans la réussite de la politique d'"Accord" en Australie. Le représentant de la Confédération internationale des syndicats libres, dénonçant le fait que la coopération internationale est trop souvent soumise à des conditionalités qui frisent le chantage, a jugé souhaitable de mettre l'accent sur la coopération régionale qui doit plutôt consister en un échange d'expériences. Venant au Ghana, elle a souhaité connaître comment ce pays a pu combiner la lutte contre le chômage avec les recommandations des institutions de Bretton Woods qui exigent souvent une réduction du secteur informel.
L'expert du Ghana a répondu que l'application des politiques d'ajustement structurel avait pour but d'enrayer le recul de l'économie, de donner un coup de fouet aux exportations et de travailler sur les infrastructures. Le Ghana a lancé un programme de politique économique très austère assorti de mesures strictes notamment en matière fiscale tout en s'efforçant de rétablir l'industrie de cacao. Ces mesures ont été mise en oeuvre progressivement, le gouvernement décidant de réduire le contrôle sur la plupart des entreprises publiques. C'est en menant à bien ces programmes que bon nombre de problèmes sociaux ont vu le jour. Pour essayer de faire face à cette nouvelle situation, le gouvernement a mis en place des programmes de redéploiement assortis de mesures d'indemnisation. Les personnes licenciées ayant pu définir ce qu'elles pouvaient faire, d'autres programmes de recyclage ont été mis en place pour les à commencer une nouvelle vie. Les programmes de formation terminés, le gouvernement a pu mettre fin aux mesures d'indemnisation. Quant au secteur informel, le Ghana a mis fin aux pressions que les acteurs subissaient. Il a été question de définir dans quels secteurs ces acteurs pouvaient intervenir. Le gouvernement a donc décidé de créer des endroits où les infrastructures nécessaires à ce secteur informel seraient assurées en termes de formation par exemple. C'est dans ce cadre que le Ghana
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a réussi à faire face aux conséquences du programme d'ajustement structurel entamé dans les années 80.
L'experte de la Hongrie a reconnu le rôle important du secteur informel dans les pays en transition. Soulignant l'absence de conventions collectives dans les microentreprises, elle a fait observer le rôle réduit de l'Etat. Prenant la parole pour répondre à la Jamaïque, l'expert de l'Australie a expliqué que le succès de la politique d'Accord a surtout reposé sur la confiance mutuelle entre les partenaires sociaux et le Gouvernement. L'essentiel est d'avoir une politique concertée et une macro-économie orientée vers la croissance. L'expert a en outre souligné la nécessité d'alléger les dettes des pays les plus endettés pour leur permettre un certain décollage économique. Il faut aussi que ces pays appliquent des politiques visant à atteindre les objectifs sociaux d'autant plus qu'aujourd'hui le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale se soucient également de l'impact social des politiques appliquées dans les différents pays. L'expert du Pérou a indiqué que l'OIT et le PNUD ont pris le leadership pour ce qui est de la coopération avec le Gouvernement dans le domaine de l'emploi. Ils essayent également de convaincre les partenaires bilatéraux d'intégrer les objectifs de l'emploi dans la coopération bilatérale. Les cas de réussite en Asie du sud-est montrent une concentration de croissance économiques et de créations d'emplois durables, peuvent servir d'exemples aux autres pays. Répondant sur la question des régimes de protection sociale dans un cadre d'ajustement structurel, l'expert a soutenu que l'on peut garantir une protection sociale tout en menant une politique anti-inflationniste comme c'est le cas aujourd'hui au Pérou. Par exemple, le Fonds d'investissements destiné aux plus pauvres est financé au tiers par le Gouvernement, au tiers par la Banque américaine de développement et enfin par la Banque mondiale. C'est la preuve de l'existence d'un consensus, au niveau international, sur la nécessité d'assurer la protection sociale si l'on veut asseoir une certaine croissance.
L'expert du Ghana, répondant à la manière dont les gouvernements peuvent renforcer les microentreprises dans un contexte de mondialisation, a argué qu'il faut réunir toutes les conditions pour leur assurer une certaine formation visant à renforcer leurs capacités et leur productivité. Il s'est par ailleurs prononcé en faveur d'un renforcement de la coopération régionale qui doit se concentrer sur un partage d'expériences.
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