POP/577

LA COMMISSION ENTEND LA PRESENTATION DE RAPPORTS SUR LA FECONDITE, LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LES TENDANCES DEMOGRAPHIQUES DANS LE MONDE

26 février 1997


Communiqué de Presse
POP/577


LA COMMISSION ENTEND LA PRESENTATION DE RAPPORTS SUR LA FECONDITE, LA PLANIFICATION FAMILIALE ET LES TENDANCES DEMOGRAPHIQUES DANS LE MONDE

19970226 La commission de la population et du développement souligne l'importance de maintenir une division de la population forte en dépit des restrictions

La Commission de la population et du développement a entamé, ce matin, son débat sur les questions relatives au programme, à la suite d'une présentation générale de ce thème par M. Joseph Chamie, Directeur de la Division de la population. Evoquant le processus de restructuration et de rationalisation de l'Organisation engagé par le nouveau Secrétaire général, M. Chamie a mis en garde contre une réduction de l'effectif de la Division, qui aurait, selon lui, des conséquences sérieusement négatives sur les travaux de nombreuses organisations qui dépendent de ses travaux. En effet, a-t-il souligné, les recherches et les publications réalisées par la Division servent souvent de fondements aux innombrables travaux effectués par d'autres acteurs travaillant au sein du système des Nations Unies, du secteur privé et dans nombre d'organisations non gouvernementales (ONG). Présentant les recommandations adoptées par le Bureau de la Commission lors d'une réunion intersession tenue en juin dernier, le représentant de la Hongrie a demandé que les travaux actuels et futurs effectués dans les domaines clés de la recherche démographique ne soient pas négativement affectés par la situation financière difficile de l'Organisation.

Les responsables suivants de la Division de la population ont présenté l'état d'avancement des travaux de la Commission dans un certain nombre de domaines particuliers : M. Aminur Khan, Chef de la Section de la fécondité et de la planification familiale, Mme Hania Zlotnik, Chef de la Section de la mortalité et de la migration, Mme Nancy Chen, responsable des affaires démographiques au sein de la Section des estimations et des projections, et Mme Hellen Brennan, Chef de la Section des politiques démographiques.

La Commission était saisie, aux fins de son examen de la question, de deux rapports et deux notes du Secrétaire général présentant les progrès réalisés par la Commission dans ses travaux (voir notre communiqué de base POP/572 du 21 février dernier).

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Les représentants des pays suivants ont fait des commentaires sur ces déclarations : Hongrie, Allemagne, Inde, Malaisie, Italie, Jamaïque, Etats-Unis, Nigéria, France, Pays-Bas, Philippines, et République arabe syrienne. Les représentants de la Commission économique européenne et de l'Union internationale pour l'étude scientifique de la population sont également intervenus. Les représentants de la Division de la population ont répondu à leurs questions et observations.

La Commission a par ailleurs achevé son débat général sur l'expérience des pays en matière de population, en entendant des déclarations des représentants de la République islamique d'Iran et du Lesotho.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à partir de 15 heures.

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Débat général sur l'expérience des pays en matière de population (point 3)

M. ASAI-ARDAKANI (Iran) a présenté les réalisations de son pays en matière de population. Le deuxième plan de développement quinquennal de la République d'Iran comporte un volet important relatif à la population et au planning familial. Les objectifs de la politique de l'Iran sont de maintenir un taux de croissance soutenu et de favoriser le développement durable ainsi que réduire le taux de croissance démographique et de mortalité infantile et maternelle. Un Conseil de l'éducation a été créé, qui est composé de tous les ministres et organisations qui interviennent dans les politiques de régulation des naissances. Une loi relative au planning familial a également été adoptée. La constitution de l'Iran stipule que le gouvernement a le devoir de sauvegarder les droits de la femme. Des cours familiales ont été créées pour ce qui concerne les problèmes de famille, la famille. Le gouvernement a mené des efforts pour accroître la participation des femmes aux programmes de planning familial et de santé génésique à la suite de la CIPD.

Cependant, les efforts de l'Iran ont été minés par l'afflux de réfugiés des pays environnants. Malgré un programme de rapatriement volontaire pour ces réfugiés, l'Iran continue d'accueillir un des plus grands nombres de réfugiés au monde. Il espère que ce fardeau pourra être allégé par une aide et une contribution humanitaire de la communauté internationale. La présence de réfugiés a une influence négative sur le développement des pays qui les accueillent. Il est nécessaire d'accroître la collaboration interinstitutions au sein du système des Nations unies et de s'assurer que les réfugiés sont pris en compte de manière appropriée pour ce qui est de l'accès aux services de santé et d'éducation.

La question des adolescents a été prise en compte par le gouvernement, qui est en train de revoir les programmes d'étude dans les écoles pour introduire la prévention du SIDA. Le taux de croissance démographique a été réduit, de 35% en 1989 à 20,3% en 1996. Le gouvernement a mis l'accent sur le concept de santé génésique dès avant la CIPD. Le système couvre 80% de la population rurale et le FNUAP a apporté sa contribution à ces programmes. Soixante ONG s'occupent des questions féminines dans le pays et on cherche à accroître leur contribution à la politique de planning familial. Le budget annuel en matière de planning familial a été augmenté continuellement. Pour ce qui est du programme régional de la CIPD, l'Iran est disposé à partager son expérience en matière de population et de planning familial.

Mme RAPO LAKI (Lesotho) a déclaré que son pays fait partie des pays les moins avancés. Les migrations internationales auront une influence positive sur le pays en raison du rapatriement de fonds qu'elles engendrent. Le taux de fécondité du Lesotho est de 3,3 par femme et ne cesse d'augmenter, car la population est jeune. Le taux de mortalité infantile est de 80%. Soixante cinq pour cent des femmes sont en âge de procréer mais le système de planning familial est peu développé. Les migrations n'ont pas été importantes par le

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passé, car il s'agissait d'un phénomène temporaire. Le pays est conscient de la nécessité de mettre en place des politiques démographiques et d'améliorer les soins de santé pour combattre le taux de mortalité infantile. De nombreuses activités ont été initié en ce qui concerne la santé des mères. Un Conseil de la population regroupe les Ministères des secteurs clés. La Commission exécutive sur la population a formulé une stratégie à long terme pour la croissance démographique. On envisage que la stratégie définie soit exécutée en 1997 après approbation par le gouvernement. Le programme pour les jeunes a été renforcé avec l'aide des ONG. Le gouvernement a amorcé des activités visant à formuler des politiques sexospécifiques. Les services de santé ont été décentralisés afin de soulager les grands hôpitaux des villes. En ce qui concerne les migrations, le Lesotho souhaite s'associer à l'idée de réunir un colloque technique sur la question.

Questions relatives au programme (point 5)

M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population, présentant ce point de l'ordre du jour, a rappelé que les secteurs économique et social des Nations Unies sont en voie d'être restructurés à l'initiative du nouveau Secrétaire général. Il a indiqué qu'il n'était pas en mesure, à ce stade, de faire quelque suggestion concrète que ce soit sur les probables développements futurs. Toutefois, a-t-il précisé, la restructuration est considérée comme un processus mené à bien en consultation avec toutes les parties concernées. Ce processus implique en outre une rationalisation et une augmentation de l'efficacité de l'Organisation.

M. Chamie a souligné que les recherches et les publications réalisées par la Division servent souvent de fondements aux innombrables rapports, déclarations, réunions, conférences et bases de données préparés par d'autres acteurs au sein du système des Nations Unies, du secteur privé et dans nombre d'organisations non gouvernementales (ONG). Une Division de la population forte est essentielle pour répondre aux besoins actuels et futurs de maints utilisateurs. L'affaiblissement de la Division aurait au contraire des conséquences sérieusement négatives sur les travaux de nombreuses organisations qui dépendent de ses travaux.

M. Chamie a rappelé par ailleurs que lors de sa dernière session, la Commission a adopté la résolution 1996/1 relative au programme de travail dans le domaine de la population, aux termes de laquelle est reconnu le besoin de réévaluer la forme, le contenu et la structure du programme de travail lors de la trentième session, et où il est demandé au Directeur de la Division de la population de consulter les membres de la Commission au sujet de cette réévaluation. M. Chamie a indiqué à cet égard qu'il avait, dans ce cadre, adressé une lettre à tous les membres de la Commission afin de solliciter leurs opinions et commentaires sur cette question. Il a souligné en outre qu'il avait, au cours des douze derniers mois, tenu de nombreuses discussions

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et réunions avec ces membres ainsi qu'avec des représentants du Secrétariat en vue de revoir le programme de travail. Ce processus se poursuit parallèlement à la restructuration. M. Chamie a indiqué qu'il avait, en consultation avec les membres du Bureau, organisé les 28 et 29 juin derniers à Bruxelles une réunion pour revoir le programme de travail. Le rapport de cette réunion est disponible.

S'agissant du coût des publications, M. Chamie a indiqué que la Division de la population a plus de cinquante ans, et qu'elle est en mesure de préparer ses documents grâce à l'expérience accumulée. Si la préparation du rapport sur l'élimination de la pauvreté, par exemple, n'a exigé qu'une semaine et une personne, celui consacré aux perspectives de la population mondiale a demandé de son côté plusieurs années et une équipe de sept personnes ou plus. M. Chamie a indiqué que le budget total de la Division pour les publications en 1996-1997 s'élève à 6,7 millions de dollars, frais de traduction exclus. Le rapport en train d'être préparé sur les ONG coûtera quelque 60 000 dollars. Le rapport sur le contrôle exige de son côté entre 350 000 dollars et 500 000 dollars.

M. ANDRAS KLINGER (Hongrie) a indiqué que le Bureau de la vingt-neuvième session s'est réuni en juin dernier en Belgique, et que le rapport de ses travaux vient d'être remis aux Etats Membres. Le Bureau a réaffirmé, entre autres, l'importance cruciale de la recherche en matière de population et a reconnu la contribution unique de la Division de la population à cet égard. Il a souligné que les nouveaux domaines de recherche ne devraient pas remplacer les domaines traditionnels qui demeurent essentiels aux travaux, et que les travaux de la Division devraient être financés de manière adéquate au moyen des ressources du budget ordinaire ou de ressources extra-budgétaires. Le Bureau a souligné par ailleurs que les travaux de la Division ne devraient pas être sapés par le régime d'austérité auquel est soumis l'Organisation. Le Bureau a en outre réaffirmé que les travaux doivent continuer d'être fondés sur des principes scientifiques solides et une évaluation solide de l'information.

Le représentant a indiqué d'autre part que le Bureau a estimé essentiel que la Division maintienne sa collaboration avec d'autres institutions scientifiques avec tout le système des Nations Unies. Une attention particulière doit être accordée, dans ce domaine, à la coopération avec la Division de la statistique, ainsi qu'avec la Commission du développement durable, du développement social et de la condition de la femme. Il convient en outre de renforcer l'image de la Division auprès de la population et de déployer de nouveaux efforts pour assurer la plus large diffusion possible des publications de la Division.

Le Bureau a enfin recommandé que l'actuelle Section de la mortalité et de la migration soit divisée en deux unités séparées, l'une chargée de la migration, l'autre de la mortalité.

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M. AMINUR ROHMAN KHAN, Chef de la Section de la fécondité et de la planification familiale de la Division de la population, présentant l'état d'avancement des travaux de la Commission dans le domaine de la fertilité et de la planification familiale, objet du rapport E/CN.9/1997/7, a notamment indiqué que la Commission avait, entre autres, publié en 1996 une étude sur la survie de l'enfant, les programmes de santé et de planification familiale et la fertilité, qui examine la nature des relations entre la mortalité et la fertilité dans le contexte du développement socio-économique. Les résultats de cette étude sont basés sur trois cas d'études conduites en Equateur, en Indonésie et au Zimbabwe. Ce rapport démontre notamment la synergie positive entre les programmes d'intervention favorisant la survie de l'enfant et le déclin de la fécondité.

La Commission a par ailleurs publié une étude sur l'évaluation de l'impact des programmes de planification familiale. Cette étude met notamment à jour les divers inconvénients qui résultent de l'utilisation de mesures périodiques de la fécondité, tels que les taux de fécondité totaux, pour étudier les changements de fécondité. Le rapport décrit une méthode en vue de mesurer la fécondité sur la base de l'expérience de la femme en matière de procréation alors qu'elle passe par différentes phases du processus de construction de la famille.

Mme CHARLOTTE HOEHN (Allemagne) a demandé si le rapport de 1996 sur la santé génésique et le droit à cette santé avait été publié.

M. CHATURVEDI (Inde) a souligné que les universitaires de son pays apprécient depuis des décennies la qualité des documents préparés par la Division. Il s'est toutefois demandé si toutes ces études sont aussi utiles qu'on pourrait l'espérer, nombre d'entre elles étant des recueils de données déjà publiées au niveau national. Au vu des problèmes financiers, il serait peut-être souhaitable de réduire le nombre d'études publiées et de se concentrer sur leur qualité. On pourrait également envisager d'espacer les révisions de prévisions, effectuées actuellement tous les deux ans.

Mme RAJ KARIM (Malaisie) a noté que les études de la Division sont d'une très grande utilité et permettent aux pays d'élaborer des stratégies appropriées. Elle a souhaité que la Division travaille en plus étroite collaboration avec les Gouvernements et que des ressources techniques soient débloquées. La Malaisie espère pouvoir travailler de manière fructueuse avec la Division dans le cadre des programmes de coopération technique.

Mme BIRGITTA BUCHT, Sous-Directrice de la Division de la population, a indiqué que le rapport consacré l'an dernier à la santé génésique a été révisé en tenant compte des observations des membres de la Commission, et qu'il sera bientôt publié.

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M. KHAN a assuré que la Division avait toujours tenté d'améliorer la qualité des documents.

M. ANTONIO GOLINI (Italie) a estimé que les prévisions en matière de population sont la pierre angulaire des activités de la Division. Il serait donc peut-être inapproprié d'espacer la publication des révisions de ces prévisions, comme l'a proposé le représentant de l'Inde.

Mme HANIA ZLOTNIK, Chef de la section de la mortalité et des migrations, a présenté les activités menées dans les domaines de la mortalité et des migrations dans le cadre du premier sous-programme sur l'analyse des variables démographiques au niveau mondial. Une étude spéciale a été menée sur l'étendue et les causes de la forte mortalité infantile des fillettes. Des banques de données sur la mortalité infantile et enfantine par sexe ont été constituées pour l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine. Les résultats de l'étude seront publiés cette année sous le titre : trop jeune pour mourir : gênes ou sexe, qui contient des estimations globales sur la mortalité infantile et enfantine par sexe pour 82 des 108 pays en développement dont la population est supérieure à un million en 1990. En ce qui concerne la mortalité des enfants âgés de moins d'un an, seuls deux pays n'enregistrent pas un taux de mortalité supérieur chez les garçons, mais le taux de mortalité des fillettes est supérieur entre 1 et 5 ans dans la moitié des pays. Une des conclusions principales de l'étude est que la discrimination à l'encontre des fillettes relativement à leur santé et à leur survie ne s'applique pas dans tous les pays en développement. Toutefois, on estime que 250 000 fillettes de plus meurent chaque année en raison de l'application de mesures discriminatoires dans certains de ces pays, essentiellement en raison de discrimination dans l'accès aux soins de santé entre les filles et les garçons. Les parents privilégient les garçons, qui sont plus susceptibles d'être une source de bien-être économique à long terme. Il est donc nécessaire de renforcer les opportunités, de fournir aux femmes les moyens de jouer un rôle important dans la vie économique.

En ce qui concerne les migrations internationales, les travaux ont été consacrés à la préparation du rapport de suivi. Les estimations faites ont été étendues aux 214 pays du monde, avec une répartition par sexe. Il apparaît que le nombre de femmes migrantes est à peu près égal à celui des hommes et légèrement supérieur dans les pays développés. Elles sont sous- représentées en Asie occidentale et sur-représentées en Amérique du Nord. La Division de la population a participé aux recommandations des Nations unies. La Commission des statistiques a adopté des projets de recommandations sur les migrations internationales sur la base de celles de la Division de la population, qui fournissent des lignes directrices sur la compilation de données sur les flux migratoires et les stocks de migrants. S'agissant des migrations internes, un chapitre de l'Etude économique et sociale mondiale en

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1996 est consacré à la croissance des zones urbaines. Dans les pays en développement, la migration interne et la reclassification représentent 40% de la croissance urbaine entre les années 1960 et 1990, avec des différences régionales importantes actuellement, qui aboutissent à la conclusion que la croissance de la population urbaine dans une grande partie des pays en développement est dû à l'accroissement naturel.

M. KLINGER (Hongrie) a déclaré que les travaux entrepris sur la mortalité infantile et enfantine ventilée par sexe n'étaient peut-être pas la priorité. La situation est différente dans le monde industrialisé où les hommes et les garçons meurent davantage. Il faut aller au-delà de la situation des pays en développement afin d'obtenir un tableau d'ensemble de la situation.

Mme HOEHN (Allemagne) a trouvé surprenant que l'on soit si précis sur certains domaines dans les études sur la mortalité. La préparation du rapport devrait peut-être avoir une période de gestation plus longue afin que l'on puisse disposer d'un tableau d'ensemble sur toutes les causes de mortalité pour tous les sexes et tous les âges. Il est nécessaire que l'on trouve également un rapport sur l'exécution des programmes.

M. GOLINI (Italie) a déclaré qu'il appréciait le rapport "trop jeune pour mourir" dont le but est d'attirer l'attention des décideurs politiques dans certains pays en développement sur la discrimination par sexe. Cependant, il serait préférable de mentionner la mortalité des enfants en général. 125 000 fillettes de plus que les garçons meurent chaque année dans les pays en développement. Toutefois, ce nombre est de 120 000 en Italie en défaveur des garçons. La mortalité des hommes est plus élevée dans les pays industrialisés, et dans les pays en transition. L'écart entre l'espérance de vie entre les hommes et les femmes est de 12 ans en faveur des femmes. Il faudrait donc mettre l'accent sur la mortalité des adultes.

M. WILLIAMS EASTON (Jamaïque) a estimé qu'il faudrait diviser en deux la section sur la mortalité et les migrations afin de séparer ces deux questions.

M. RICHARD CORNELIUS (Etats-Unis) a déclaré qu'il fallait se pencher sur la question de savoir comment l'on pourrait faire circuler les nouvelles recommandations et les mettre en oeuvre dans la plupart des pays le plus rapidement possible. Il a souhaité que la Commission adopte une formulation à cette fin.

M. CHATURVEDI (Inde) s'est rallié à l'opinion exprimée par ses collègues selon laquelle la section sur la mortalité devrait être divisée en deux parties. L'Inde est très préoccupée par le nombre décroissant de femmes dans sa population. Le représentant s'est déclaré heureux que la Division de la population ait mené une enquête mondiale sur l'excès de la mortalité de femmes. L'Inde espère que l'on mettra l'accent sur les disparités par sexe en ce qui concerne les travaux à venir et qu'elle aimerait disposer d'un projet avant la publication du document.

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M. SAM OTUYELU (Nigéria) a souscrit à ce qui a été dit par le délégué des Etats-Unis. Il a félicité le Secrétariat pour le document sur les statistiques mais a déploré que la quantification du nombre de femmes qui immigrent ait été limitée à la période 1985-1990. Pour ce qui est des perspectives pour la population, le Nigéria appuie la déclaration du représentant de l'Italie. Il souhaite demander au Secrétariat de faire des efforts pour avoir des informations récentes sur les pays étudiés, afin de faire des prévisions.

M. JACQUES VERON (France) a estimé que l'étude donnait l'idée qu'il n'existe de discrimination qu'en ce qui concerne les jeunes filles. Par ailleurs, il a déclaré que les indicateurs de morbidité plus que de mortalité permettraient d'apprécier les variations de l'environnement social ou physique. Il a regretté de ne pas avoir pu disposer plus tôt du projet de recommandation sur les statistiques internationales.

Mme PAPINEAU SALM (Pays-Bas) a déclaré que le document ne donne pas d'indications sur les activités qui n'ont pas été réalisées et a demandé des informations de la part de la Division de la population à ce sujet.

Mme AURORA PEREZ (Philippines) a apprécié le projet de recommandation de la commission des statistiques internationales. Les Philippines envisagent de rassembler toutes les sources de données afin de faire des prévisions.

Mme Zlotnik a répondu à certaines des questions qui ont été posées. Elle a déclaré que l'étude sur la mortalité excessive des fillettes devait être terminée il y a un an afin de mener une étude sur la mortalité des adultes, mais que l'on n'avait pu disposer des fonds nécessaires. Le rapport qui sera publié est un jalon dans l'analyse d'un aspect particulier de la mortalité. Sur la question de savoir pourquoi mortalité et migration sont associées dans la section, il a été proposé de scinder cette section en deux mais cela est difficile actuellement eu égard au manque de ressources. S'agissant de la prise en compte des indicateurs de morbidité, Mme Zlotnik a indiqué qu'il est très difficile de mesurer ces indicateurs.

M. Chamie a déclaré que le rapport sur l'exécution des programmes a été transmis au Secrétariat. Le mandat de la Commission envisage l'élaboration d'une étude de tous les aspects de la question mais les ressources réelles de la Division ont diminué. Elle s'efforcera toutefois de répondre aux souhaits des délégués. Il a estimé qu'il était nécessaire, avant d'entamer la discussion d'un thème, d'organiser une réunion d'experts qui permettra de mieux se familiariser avec le sujet. Il y aura une réunion d'experts sur la santé et la mortalité cette année. Pour ce qui est de scinder la section de la mortalité et des migrations, il est important de savoir qu'il faut un nombre précis de personnel afin de créer une Division, et les ressources financières et humaines actuelles font que ce projet est difficilement réalisable.

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M. TAMMAM SULAIMAN (Syrie) a demandé que les documents soient publiés en arabe en même temps que dans les autres langues afin que les pays arabes puissent en prendre connaissance à temps.

M. Chamie a répondu que certains pays qui souhaitent que les documents soient traduits dans leur langue ont fourni une aide financière à cet effet et que l'on pourrait envisager une solution similaire pour les documents en arabe.

Mme NANCY YU-PING CHEN, Responsable des affaires démographiques au sein de la Section des estimations et projections démographiques de la Division de la population, présentant l'avancement des travaux de la Commission dans le domaine des projections démographiques mondiales et notamment le rapport sur les tendances démographiques mondiales (E/CN.9/1997/9), a rappelé que la Division prépare les projections démographiques officielles des Nations Unies pour tous les pays et régions du monde depuis 1951. La série de chiffres obtenus grâce à ces projections est utilisée dans tout le système des Nations Unies comme base pour les activités en matière de population. La plus récente des estimations et projections de population des Nations Unies est la révision 1996, qui a été affichée sur l'Internet et a été publiée sous forme de 700 pages de tableaux, ainsi que sur disquettes d'ordinateurs. Le rapport final contient des estimations détaillées pour les 228 pays et régions du monde. Pour la première fois, des estimations démographiques détaillées et ventilées par âge et sexe sont présentées pour la Bande de Gaza, Macao et le Sahara occidental. En outre, l'impact démographique du Sida a été pris en compte pour 28 pays, ce qui constitue une augmentation de 16 pays par rapport à la révision précédente.

Selon la révision 1996, la population mondiale s'élevait, à la mi-1996, à 5,8 milliards de personnes, ce qui représente une croissance annuelle de 1,5 % entre 1990 et 1995. En moyenne, 81 millions de personnes sont venues s'ajouter chaque année à la population mondiale. Cette augmentation est bien inférieure au 87 millions de personnes qui se sont ajoutées chaque année entre 19985 et 1990

Alors qu'elle continue de travailler sur le rapport de la révision 1996, la Division prépare déjà la révision 1998 de ces estimations et projections. Les contacts ont commencé avec les commissions régionales, et les travaux quotidiens sont en cours. La révision 1998 continuera de répondre aux nouvelles questions qui apparaissent. A titre d'exemple, pour répondre au fait important que les groupes les plus âgés de la population sont ceux qui croissent le plus rapidement, la Division va repousser de 80 à 100 ans la limite supérieure pour laquelle sont présentés des résultats détaillés par âge. La Division continue en outre d'améliorer les techniques de constitution de bases de données. Continuer d'améliorer les travaux et de répondre aux exigences nouvelles et aux demandes croissantes exige bien entendu des ressources appropriées.

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M. CHATURVEDI (Inde) a indiqué qu'il avait proposé de réduire l'intervalle de publication de ces révisions afin de trouver une solution aux problèmes de restriction budgétaire. Il a suggéré que ces révisions soient publiées sous forme de suppléments qui pourraient être rendus disponibles sous forme de disquettes. La révision de 1998 pourrait être reportée, puisque 95% des recensements seront réalisés en l'an 2001. On pourrait avoir un dialogue avec les pays dont les statistiques sont révisées, plutôt que de publier un document épais.

M. VERON (France) a suggéré la réalisation d'un petit document rendant compte des différentes perspectives et des évolutions des hypothèses, qui intégrerait la sensibilité des évolutions à la variation des hypothèses. Ce document pédagogique montrerait l'évolution pour ainsi dire historique des perspectives.

Mme HOEHN (Allemagne) a estimé qu'il serait utile d'avoir des perspectives démographiques tous les 5 ans. Toutefois, pour 1998, les révisions des prévisions seront utiles car la réévaluation du Programme d'action du Caïre doit avoir lieu en 1988-1999, et ces révisions seront extrêmement importantes dans ce cadre. Elle a également demandé que des perspectives à très long termes soient publiées.

M. EASTON (Jamaïque) a indiqué que l'essentiel est de ne pas perdre les informations vitales. Or, nombre de variables n'évoluent pas de manière drastiques, et une révision des prévisions tous les trois ans serait suffisante. Il faut abaisser les coûts dans toute la mesure du possible.

M. MACURA (Commission économique européenne) a, à l'instar de la représentante de l'Allemagne, appuyé la réalisation de la révision pour 1998.

Mme CHEN a indiqué que la Division avait pris en compte toutes les informations qu'elle avait pu obtenir. Pour ce qui est des publications régulières, la Division est en outre soumise à d'autres requêtes d'informations spéciales, informations qui sont distribuées par le biais de l'Internet et de disquettes. Concernant les migrations internationales de 1990 à l'an 2000, la Division a notamment utilisé les données fournies par les services d'immigration des pays d'accueil.

M. CHAMIE a souligné que les prévisions sont extrêmement difficiles à établir et représentent un formidable défi à relever. S'agissant de la périodicité des révisions, il a rappelé que dans le passé, la Division publiait des révisions sur une période de cinq ans. Par la suite, la Commission a demandé une périodicité plus fréquente, ce qui a été fait à partir de 1978. Certains représentants et institutions ont demandé depuis lors une base annuelle, ce qui exigerait des ressources trop importantes. Pour une question de méthodes de recherche, qui sont désormais bien établies en coopération avec toutes sortes d'entités, il serait difficile de passer à une période de trois ans ou plus. M. Chamie a indiqué par ailleurs que la Division était à la recherche de fonds pour établir des prévisions à long terme pour les années allant au-delà de l'an 2000.

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Mme ELLEN BRENNAN, Chef de la Section des politiques démographiques à la Division de la population, a informé la Commission de l'avancement des travaux de la partie du sous-programme consacré aux politiques démographiques et au développement économique et social consacrée à la politique démographique. Le travail de la section des politiques démographiques a mis l'accent ces dernières années sur quatre domaines principaux : questions de santé génésique des femmes; analyse mondiale des politiques en matière de population; politiques de migration internationale; et politiques de gestion de la croissance des grandes agglomérations urbaines. Une série de travaux a été réalisée en 1996 sur la santé génésique, qui sont prêts à être publiés. Ils essaient de voir dans quelle mesure la documentation de recherche donne des analyses qui suggèrent des politiques constructives en la matière. Par ailleurs, le travail sur l'étude intitulée "politiques démographiques mondiales" se poursuit. Elle donnera un aperçu consolidé des tendances des politiques démographiques de 190 pays, y compris des informations sur les nouveaux domaines de préoccupation tels sexualité des adolescents et SIDA/HIV. En ce qui concerne l'analyse des politiques mondiales, la section continue à produire les GRIPP, examen et inventaire mondial des politiques démographiques. En ce qui concerne les politiques de migrations internationales, qui est au centre des études et des préoccupations politiques, la difficulté de contrôler les flux migratoires constitue l'un des problèmes les plus difficiles, aggravé par le manque d'informations disponibles et la complexité du phénomène. En 1996, le domaine des migrations internationales est celui qui a fait l'objet de la plus grande attention de la part des politiques démographiques. Une étude complète devrait être terminée, qui offrira un examen comparatif des politiques en la matière. Cette publication à venir doit être un document important pour les débats de fond de l'Assemblée générale.

S'agissant du programme de travail pour 1997, 1998 et 1999, la Section continuera de travailler sur l'analyse mondiale des politiques démographiques. Une base de données est actuellement mise au point. Les données viennent des sixième et septième enquêtes sur la population, des cinq examens et inventaires mondiaux des politiques démographiques et du volume des tendances de la politique démographique publié en 1989. On cherche à lui donner accès par Internet. Un questionnaire pour la huitième enquête démographique est en cours de préparation, qui sera envoyé aux gouvernements dans les huit prochains mois. La Section fait des recherches sur la politique démographique et la recherche dans ce domaine afin de fournir une perspective historique de la question. Elle a pour objectifs de travailler activement dans les domaines des migrations internationales, et de l'urbanisation. Un document sur les très grandes villes va être préparé.

Mme EVANS, Union internationale pour l'étude scientifique de la population, a rappelé que son organisation travaille en étroite collaboration avec la Division de la population depuis la première conférence sur ce thème.

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Elle procède à l'analyse et à la mise au point de statistiques mondiales. La question des migrations internationales préoccupent les membres de l'Union depuis longtemps et elle accorde beaucoup d'importance au rapport sur le sujet. Elle exhorte la Division à poursuivre sa collaboration avec la Division des statistiques. L'Union s'occupe de projets de recherche qui pourraient améliorer les statistiques. Elle est favorable à un Comité sur les migrations sud-nord et à la tenue en 1997 d'un Colloque technique. Sa collaboration avec la Division de la population a permis d'améliorer la compréhension des tendances démographiques.

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