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CS/776

LE CONSEIL DE SECURITE EXIGE QUE TOUS LES MEMBRES DU PERSONNEL INTERNATIONAL PRIS EN OTAGE AU TADJIKISTAN SOIENT IMMEDIATEMENT LIBERES

7 février 1997


Communiqué de Presse
CS/776


LE CONSEIL DE SECURITE EXIGE QUE TOUS LES MEMBRES DU PERSONNEL INTERNATIONAL PRIS EN OTAGE AU TADJIKISTAN SOIENT IMMEDIATEMENT LIBERES

19970207 Il se dit profondément préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire et demande que les secours continuent d'être acheminés

A l'issue de consultations officieuses sur la situation au Tadjikistan et le long de la frontière avec l'Afghanistan, le Président du Conseil de sécurité, M. Njugura M. Mahugu (Kenya), a fait cet après-midi la déclaration suivante, au nom des membres du Conseil:

Le Conseil de sécurité a examiné le rapport intérimaire du Secrétaire général sur la situation au Tadjikistan en date du 21 janvier 1997 (S/1997/56), qui lui avait été présenté en application du paragraphe 6 de sa résolution 1089 (1996) du 13 décembre 1996.

Le Conseil se félicite de la signature à Moscou, le 23 décembre 1996, de l'accord conclu entre le Président de la République du Tadjikistan et le chef de l'Opposition tadjike unie (S/1996/1070, annexe I), ainsi que du Protocole relatif à la Commission de réconciliation nationale (S/1996/1070, annexe II), et prend note des progrès accomplis à Téhéran dans le cadre des pourparlers intertadjiks, en particulier la signature du Protocole relatif aux réfugiés (S/1997/56, annexe III). Il considère que ces accords, pourvu qu'ils soient exécutés à la lettre, apporteront une amélioration tangible qui donnera un nouveau souffle à l'action menée en vue de parvenir à la réconciliation nationale. Le Conseil exhorte les parties à honorer les accords déjà conclus et à les appliquer systématiquement et de bonne foi, en particulier dans la négociation d'accords futurs. Il leur demande en outre instamment de s'attacher à progresser encore lors de la reprise des pourparlers intertadjiks.

Le Conseil constate avec satisfaction que, depuis décembre 1996, les parties ont, dans l'ensemble, respecté le cessez-le-feu, et il les engage à s'y tenir scrupuleusement pendant toute la durée des pourparlers intertadjiks, conformément aux obligations et aux engagements qu'elles ont contractés.

Le Conseil rend hommage aux efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général et demande aux parties de collaborer avec lui sans réserve à la poursuite des pourparlers intertadjiks. Il rend également hommage à l'action menée par la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT), dans l'accomplissement de son mandat.

Le Conseil demande aux parties d'assurer la sécurité et la liberté de circulation du personnel de l'ONU, des Forces collectives de maintien de la paix de la Communauté d'États indépendants (CEI) et des autres organismes internationaux oeuvrant au Tadjikistan.

Le Conseil condamne énergiquement les attaques dirigées contre les membres du personnel international, en particulier celui de la MONUT, du HCR et du CICR, de même que l'enlèvement de certains d'entre eux, et exige que tous ceux qui ont été pris en otage soient immédiatement libérés. Il souligne que l'enlèvement de membres du personnel de l'ONU et tous autres mauvais traitements qui leur sont infligés sont inadmissibles, et appuie les efforts que le Secrétaire général accomplit afin d'assurer au mieux la sécurité de la MONUT.

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité se félicite de l'action menée par la MONUT, la Fédération de Russie et les parties, ainsi que de leur coopération en vue de résoudre la crise des otages.

Le Conseil juge nécessaire que l'ONU continue d'appuyer énergiquement la recherche d'une solution politique au Tadjikistan. Il note que les parties ont demandé à la MONUT d'aider à la mise en oeuvre de l'Accord de Moscou et de collaborer étroitement aux activités de la Commission de réconciliation nationale. Il accepte la recommandation du Secrétaire général de ne modifier ni la nature ni l'importance de la présence de l'ONU au Tadjikistan à ce stade. Il prie le Secrétaire général de suivre l'évolution de la situation et de lui présenter en temps voulu ses recommandations concernant la présence de l'ONU au Tadjikistan, eu égard aux progrès qui auront été réalisés dans la mise en oeuvre des accords intertadjiks, et compte tenu de la demande d'assistance formulée par les parties dans l'Accord de Moscou, ainsi que des tâches et fonctions qui seraient nécessaires pour assurer cette assistance.

Le Conseil se déclare profondément préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire au Tadjikistan et demande que les secours d'urgence, y compris l'aide au retour des réfugiés continuent d'être acheminés dans le cadre de la mise en oeuvre du Protocole relatif aux réfugiés, et qu'un appui soit apporté au relèvement du Tadjikistan en vue d'atténuer les effets de la guerre et de rebâtir l'économie tadjike.

Aux fins de son examen de la question, le Conseil de sécurité était saisi du rapport du Secrétaire général sur la situation au Tadjikistan.

Rapport intérimaire du Secrétaire général (S/1997/56)

Le Conseil de sécurité était saisi du rapport intérimaire du Secrétaire général sur la situation au Tadjikistan, qui examine la façon dont les parties respectent les dispositions de l'accord de cessez-le-feu et les résultats éventuels des réunions entre le Président tadjik, M. Emomali S. Rakhmonov, et le chef de l'Opposition tadjik unie (OTU), M. S. Abdullo Nuri. Le Secrétaire

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général dresse le bilan des négociations entre les deux parties avant d'aborder l'évolution de la situation. Il joint en annexe la Déclaration conjointe faite par le Président de la République du Tadjikistan et par le dirigeant de l'Opposition tadjike unie, le Protocole relatif au règlement de la situation militaire et politique signé le 11 décembre, le Protocole relatif aux réfugiés signé à Téhéran le 13 janvier 1997, et la Déclaration conjointe de la délégation du Gouvernement de la République de Tadjikistan et de la délégation de l'Opposition tadjik unie sur les résultats des pourparlers de Téhéran du 5 au 19 janvier 1997.

Le Secrétaire général indique qu'à partir du début du mois de décembre, les négociations entre les parties ont progressé. Réunis les 10 et 11 décembre à Khousdeh pour préparer la réunion au sommet qui devait se tenir à Moscou, le Président Rakhmonov et M. Nuri ont signé une déclaration conjointe informant l'opinion des principaux accords issus des pourparlers et demandant la prorogation du mandat de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT). Ils ont également signé un accord de rétablissement du cessez-le-feu aux termes duquel, les parties demandaient, entre autres, à la MONUT de déployer des observateurs militaires dans le secteur de Tavildara, de faciliter la libération des prisonniers de guerre et d'aider la Commission mixte à s'acquitter de son rôle de contrôle et de vérification. Les parties ont également paraphé le texte d'un projet d'accord qui devait être signé lors de la réunion officielle de Moscou et qui porte notamment sur l'établissement d'ici le 1er juillet 1997 de tous les documents visés dans le Protocole relatif aux principes fondamentaux du rétablissement de la paix et de l'entente nationale au Tadjikistan.

La rencontre au sommet, précise le Secrétaire général, s'est ouverte le 21 décembre à Moscou entre le Président Rakhmonov et M. Nuri. Elle a été suivie par la signature le 23 décembre de l'accord que les deux dirigeants avaient paraphé à Khousdeh ainsi que d'un protocole définissant les fonctions et les pouvoirs de la commission de réconciliation nationale. Concernant cette dernière, deux questions demeurent en suspens, à savoir sa composition et les garanties de sécurité devant être offertes aux membres de l'OTU. Les parties ont également signé un protocole relatif aux réfugiés et ont paraphé les clauses relatives à trois des quatre questions de fond du protocole relatif aux questions politiques. Par contre, elles ne sont pas parvenues à s'entendre sur les modalités et les conditions selon lesquelles les mouvements politique ou militaires pourraient se constituer en partis politiques, ni sur la levée de l'interdiction qui frappe les activités des partis politiques. Le 19 janvier, lors de la cérémonie de clôture des pourparlers de Téhéran entamés le 6 janvier, les deux délégations ont publié une déclaration conjointe dans laquelle elles s'engageaient notamment à reprendre les négociations sur les questions politiques en suspens et à examiner le protocole relatif aux questions militaires.

Abordant l'évolution de la situation, le Secrétaire général indique qu'après la conclusion de l'accord de cessez-le-feu de Khousdeh, les combats

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ont cessé dans le secteur de Tavildara et dans certaines parties de la vallée du Karateguine. S'il fait état d'actes de violence sporadiques, il précise qu'à partir du 15 décembre, il n'a été signalé aucun combat d'envergure entre les forces gouvernementales et celles de l'opposition. Néanmoins, l'activité de groupes armés, notamment de celui dirigé par Rizvon Saidov qui ne sont pas contrôlés par le Gouvernement ni l'OTU, continue de constituer un obstacle sérieux. En outre, la présence d'un grand nombre de mines antipersonnel pose un grave danger. Dans ces conditions, la MONUT a continué d'opérer avec un déploiement limité. Toutefois, les accords conclus entre les deux parties ont donné un nouvel élan aux efforts de réconciliation.

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