FEM/918

LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES ENTEND LES INTERVENTIONS DE L'UNIFEM ET DU PNUD

29 janvier 1997


Communiqué de Presse
FEM/918


LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES ENTEND LES INTERVENTIONS DE L'UNIFEM ET DU PNUD

19970129 Les experts soulignent l'importance de ces deux organismes pour la condition féminine

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a entendu, cet après-midi, les interventions de Mme Thelma Awori, Administratrice assistante adjointe et Directrice adjointe du Bureau des politiques et de l'appui aux programmes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de Mme Noeleen Heyzer, Directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour les femmes (UNIFEM).

Mme Awori a expliqué que les engagements du PNUD vis-à-vis de l'intégration des femmes consistent à renforcer les capacités dans le plus grand nombre possible de pays, pour améliorer l'accès des femmes aux ressources et à la prise de décision. Le défi le plus important est de surmonter la pauvreté et de créer les bases du développement durable. Elle a estimé que le rapport sur le développement humain a été un tournant sur le plan conceptuel, notamment en mettant l'accent sur les travaux réalisés par les femmes, qu'ils soient rémunérés ou non. Il faut mettre l'accent sur les facteurs économiques qui permettent un développement durable et équilibré et en particulier sur le capital social qui regroupe un ensemble d'éléments qui n'ont pas encore de valeur économique.

Mme Heyzer a souligné que l'UNIFEM a mis au point un plan d'action important pour 1997 et 1998 en réponse au mandat de Beijing, qui met l'accent sur trois principaux domaines, à savoir le renforcement des droits des femmes au sein des mécanismes des Nations Unies pour les droits de l'homme, l'élimination de la violence contre les femmes et les travaux concernant le Comité. L'UNIFEM est déterminé à faciliter la mise en oeuvre des déclarations de principe internationales concernant les femmes, pour transformer les paroles en actes.

Auparavant, la Présidente du Comité, Mme Salma Khan (Bangladesh), avait rappelé que la collaboration du Comité avec le PNUD était essentielle, notamment dans le domaine de l'information et des statistiques. En ce qui concerne l'UNIFEM, il pourrait être un instrument servant à apporter des

changements dans les pays ayant ratifié la Convention, comme l'est l'UNICEF pour les droits de l'enfant, a souligné Mme Khan.

Les experts ont par ailleurs procédé à un échange de vues avec les représentantes du PNUD et de l'UNIFEM.

La prochaine réunion du Comité sera annoncée dans le Journal.

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Déclarations

Mme THELMA AWORI, Administratrice assistante adjointe et Directrice adjointe du Bureau des politiques et de l'appui aux programmes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a expliqué que les engagements du PNUD vis-à-vis de l'intégration des femmes consistent à renforcer les capacités dans le plus grand nombre possible de pays pour améliorer l'accès des femmes aux ressources et à la prise de décision. Le défi le plus important est de surmonter la pauvreté et de créer les bases du développement durable, a-t-elle ajouté. La participation pleine et entière des hommes et des femmes est, à cet égard, essentielle et le Programme d'action de Beijing constitue un tournant dans cette perspective. Le PNUD a identifié les moyens de renforcer les bases statistiques. En outre, Mme Awori a fait valoir que le rapport sur le développement humain a été un tournant sur le plan conceptuel, notamment en mettant l'accent sur les travaux réalisés par les femmes, qu'ils soient rémunérés ou non. Toutefois, les capacités économiques restent limitées pour les femmes. Les bureaux du PNUD apportent une assistance statistique aux pays qui le demandent. En ce moment, une réunion sous-régionale a lieu en République de Corée sur les travaux ménagers non rémunérés et les stratégies d'élimination de la pauvreté. Ces travaux sont fondamentaux pour mettre en place un environnement permettant d'éliminer la discrimination à l'égard des femmes, a-t-elle affirmé, ajoutant qu'il faut mettre l'accent sur les facteurs économiques qui permettent un développement durable et équilibré. L'un de ces facteurs est le capital social qui regroupe un ensemble d'éléments qui n'ont pas encore de valeur économique.

Les femmes sont prédominantes dans les soins à la famille qui ne sont pas rémunérés. Le problème, a déclaré Mme Awori, est que ceux qui exercent le pouvoir pensent que s'occuper de la famille n'est pas synonyme de succès et n'a donc pas de valeur commerciale sur le marché du travail. Il faut se battre pour la reconnaissance du capital social. C'est pourquoi, le PNUD a pris des mesures pour la prise en compte de ces valeurs, en éditant notamment une brochure sur le développement durable économique et humain. Tant que l'amour et l'affection n'ont pas de pouvoir propre et ne sont pas pertinent dans le domaine économique, les femmes ne seront pas rémunérées au même niveau. Elles continueront de voir leur travail moins reconnu, a affirmé la représentante du PNUD. Il faut dialoguer avec les hommes pour faire reconnaître le travail des femmes qui, de leur côté, doivent trouver les moyens de transmettre leur système de valeurs. Tant que la question de la valeur systémique de ces travaux n'aura pas été abordée, le problème n'aura été qu'effleuré et la collaboration avec le Comité est, à cet égard, essentielle.

Mme NOELEEN HEYZER, Directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour les femmes (UNIFEM), a rappelé que la Conférence de Beijing a donné à son institution le mandat de renforcer ses travaux en tenant compte des recommandations énoncées dans la plate-forme d'action et de mettre l'accent sur l'intégration politique et économique des femmes. Le programme de

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l'UNIFEM sur les droits des femmes a mis au point un plan d'action important pour 1997 et 1998 en réponse au mandat de Beijing. Dans ce dernier, l'UNIFEM met l'accent sur trois principaux domaines, à savoir le renforcement des droits des femmes au sein des mécanismes des Nations Unies pour les droits de l'homme, l'élimination de la violence contre les femmes et les travaux concernant le Comité. Ce dernier est un instrument crucial pour parvenir à la promotion et la protection des droits des femmes.

L'UNIFEM a identifié plusieurs objectifs-clés, qui visent à accroître la coordination entre les organisations du système des Nations Unies pour renforcer le Comité, parvenir à une ratification universelle de la Convention, appuyer la levée des réserves, rehausser la mise en oeuvre de la Convention elle-même et favoriser l'élaboration d'un protocole facultatif à la Convention.

Mme Heyzer a indiqué que son organisation fournissait une assistance technique et renforçait la capacité des groupes travaillant sur les droits des femmes, et cela en facilitant l'échange d'information entre les experts du Comité et les organisations non gouvernementales, ainsi qu'en appuyant les groupes de défense des droits des femmes dans les instances nationales, régionales et internationales. Elle a souligné que l'UNIFEM joue un rôle unique au sein des Nations Unies en travaillant avec les ONG et le Comité pour mobiliser l'appui à la Convention. Il travaille à la fois avec les groupes de femmes et les gouvernements pour renforcer la ratification et la mise en oeuvre de la Convention. Elle a fait part des initiatives de l'UNIFEM en faveur du Comité, qui a permis notamment à huit femmes venant de six pays en développement d'assister aux travaux du Comité en tant qu'observateurs.

Avec la Convention et la Plate-forme de Beijing, la communauté internationale dispose maintenant de nombreux engagements envers les femmes, a affirmé Mme Heyzer. L'UNIFEM est déterminé à faciliter la mise en oeuvre des déclarations de principe pour transformer les paroles en actes.

Questions des experts

Les experts ont remercié les représentantes du PNUD et de l'UNIFEM pour leur déclaration. Ils ont souhaité que la collaboration fructueuse continue de se développer entre le Comité et ces organismes. Un expert s'est notamment félicité que l'UNIFEM ait permis que huit femmes viennent assister aux réunions du Comité lors de cette session. Regrettant que jusqu'à présent il n'y ait pas eu de relations continues avec le PNUD, un expert a mis l'accent sur l'aide que le Programme pouvait apporté au Comité et à la diffusion de la Convention grâce à sa présence dans 134 pays, dont certains n'ont pas encore ratifié la Convention.

Les intervenants ont jugé que l'UNIFEM a déjà beaucoup travaillé pour la levée des réserves des Etats parties à la Convention. Ils ont estimé que le soutien du PNUD à ce propos pourrait être très utile.

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Rappelant que certains pays accusent de plus de 15 ans de retard dans la présentation de leur rapport au Comité, un intervenant a estimé que la coopération entre le Comité, le PNUD et l'UNIFEM pourrait permettre d'aider ces pays à lever les obstacles à la présentation de leurs rapports. Soulignant que sans l'aide de l'UNIFEM la plupart des pays en développement et notamment des pays africains n'auraient pas pu présenter des rapports à la Conférence de Beijing, un expert a demandé dans quelle mesure l'UNIFEM est en mesure de mettre en oeuvre tous ses programmes. Le statut de l'UNIFEM peut-il être rehaussé pour obtenir des ressources plus importantes? Quelle est la relation entre les deux organismes?

Même dans les pays développés certaines difficultés demeurent, a poursuivi un expert, notamment quant aux données et aux impacts des politiques mises en oeuvre. Des informations statistiques, fournies par le PNUD et l'UNIFEM seraient très utiles.

Un membre du Comité, reconnaissant qu'il est essentiel de montrer que la part des travaux ménagers des femmes est très importante, a indiqué qu'il faut toutefois se montrer prudent, car souvent les politiques visant à la rémunération des travaux ménagers n'ont qu'une valeur très symbolique. En outre, certaines forces conservatrices pourraient utiliser cette reconnaissance pour mettre un terme aux progrès de la condition féminine. Un autre intervenant rappelant qu'il existe un effet de retour de manivelle, notamment avec la restructuration de l'économie et des services de santé, a enjoint les représentantes des deux organisations de mettre l'accent sur ces problèmes et d'attirer l'attention des décideurs et des économistes.

Il faut éviter également de réduire les activités entreprises pour aider les femmes qui en ont le plus besoin. C'est pourquoi un expert a appelé à des financements plus importants en faveur des deux organismes pour entreprendre de nouveaux programmes, notamment d'éducation de grande envergure pour espérer voir un jour tomber les barrières de l'inégalité et de la discrimination.

Réponses aux experts

Mme AWORI a indiqué que son institution avait conscience de certains problèmes, et notamment de ceux liés à la restructuration économique. Nous collaborons avec l'UNIFEM pour renforcer ce qu'elle fait, a-t-elle précisé. Elle a encouragé les experts à informer le PNUD de tout problème en la matière.

De son côté, Mme HEYZER a souligné que l'UNIFEM et le PNUD ont mis au point ensemble pour la première fois des mécanismes de coopération. Les ressources limitées de l'UNIFEM sont investies dans des domaines fondamentaux pour parvenir à des innovations qui pourraient fournir des informations, a-t-elle indiqué. Il faut toutefois auparavant définir les objectifs. Que veulent les femmes, a-t-elle demandé. Il faut renforcer la capacité économique des femmes, surtout en ces temps de globalisation de l'économie. Les femmes doivent également participer au processus de prise de décision. Il faut mettre au point de nouvelles formes de participation. Il faut être sûr que la Convention ne restera pas lettre morte.

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