FEM/915

LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES TERMINE L'EXAMEN DU RAPPORT DES PHILIPPINES

27 janvier 1997


Communiqué de Presse
FEM/915


LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES TERMINE L'EXAMEN DU RAPPORT DES PHILIPPINES

19970127 Il enjoint les Philippines d'instaurer un système de contrôle et de suivi des politiques à l'égard des femmes

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a terminé, cet après-midi, l'examen des troisième et quatrième rapports périodiques des Philippines.

Les experts ont estimé que la condition féminine avait progressé aux Philippines. Ils ont toutefois souligné que l'absence de système de contrôle et de suivi des politiques et plans mis en oeuvre reste une préoccupation majeure. Cela doit constituer l'étape suivante de la politique en faveur des femmes, a-t-il été déclaré.

L'inscription de l'égalité entre l'homme et la femme dans les textes est un préalable et un élément fondamental à la prise de conscience populaire, a- t-il été affirmé.

Revenant sur le problème des travailleurs migrants, un intervenant a indiqué qu'il fallait mettre en place un mécanisme spécifique à leur intention. Il faut former et informer les femmes avant qu'elles ne quittent le pays.

La Présidente du Comité, Mme Salma Khan (Bangladesh), dans ses conclusions, a déclaré que le travail des Philippines avait valeur d'exemple pour les autres pays en développement. Les différentes stratégies mises en place montrent déjà des avancées. Les données statistiques pourraient cependant être améliorées, notamment celles concernant la condition générale des femmes. Elle a demandé que, dans l'application des lois contre le viol et la violence domestique, il soit tenu compte des remarques du Comité ainsi que des différentes organisations non gouvernementales actives dans ce domaine.

La représentante des Philippines, Mme Imelda Nicolas, a indiqué que le défi posé aux Philippines est désormais de montrer que la volonté politique exprimée dans l'adoption des différentes législations se traduit dans les faits et dans les conditions de vie des femmes au quotidien.

Le Comité entamera demain, mardi 28 janvier, à 10 partir de heures, l'examen des troisième et quatrième rapports périodiques du Canada.

Nouvelles questions des experts

Plusieurs experts se sont félicités des avancées de la condition féminine aux Philippines. Toutefois, une préoccupation majeure reste l'absence de système de contrôle et de suivi des politiques et plans mis en oeuvre. Cela doit être l'étape suivante de la politique en faveur des femmes. Une des contrôles possibles serait que tous les programmes soient liés à une obligation de rendre compte. Des indicateurs ont-ils été mis en place pour évaluer les progrès en matière d'égalité des sexes au fil des ans? Il est difficile pour le Gouvernement de cibler ses actions en direction des femmes si les données statistiques ne sont pas disponibles, a fait remarquer un membre du Comité. Par ailleurs, un intervenant a enjoint les Philippines de consacrer une part plus importante du budget gouvernemental aux femmes.

Estimant que les avancées en faveur des femmes se font rapidement, un expert a demandé si des actions étaient prévues en direction des hommes afin d'éviter une réaction négative de leur part. Quels sont les plans mis en oeuvre pour faire prendre conscience aux gens de tous les problèmes? Il faut faire des efforts pour susciter la prise de conscience au niveau de la base. L'adoption des lois ne suffit pas, a affirmé un expert. Un intervenant a indiqué que la loi est le premier élément d'une société et d'un Etat de droit, il est donc très important d'inscrire l'égalité entre l'homme et la femme dans les textes. C'est là un préalable et un élément fondamental à la prise de conscience populaire, a-t-il affirmé.

Rappelant le phénomène croissant des travailleurs migrants, un intervenant a indiqué qu'il faut un mécanisme spécifique à leur intention. La sensibilisation au niveau international ne suffit pas, il faut faire un travail à la base avant que les femmes ne quittent le pays, afin de les informer de ce qui les attend et de les former. Quel est le pays étranger qui compte le plus de domestiques philippines, a-t-il été demandé? Un membre du Comité a souhaité connaître les effets réels de la politique économique du Gouvernement sur les femmes.

En ce qui concerne la santé, un expert a mis l'accent sur certains contradictions figurant dans les réponses des Philippines notamment en matière de santé génésique et d'utilisation des préservatifs. Il a exhorté le Gouvernement philippin à revoir sa législation en matière d'avortement. Les examens médicaux forcés pour les prostituées ne sont pas une manière constructive de conduire une politique de santé publique. Ils ne mènent à rien. Les tests doivent être effectués sur une base volontaire, a-t-il été affirmé.

Les intervenants ont estimé qu'il reste encore beaucoup à faire en matière de violence contre les femmes. L'un d'entre eux a déploré l'absence d'un texte de loi vis-à-vis de la violence contre les femmes.

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Quel est le rôle de l'Eglise catholique a-t-on demandé. Les groupes de femmes catholiques sont-ils en relation avec des groupes similaires d'autres pays? Il semble qu'il y a une bonne mobilisation en faveur des femmes dans le secteur privé, mais cette démarche positive en vue d'une meilleure représentation des femmes doit également être mise en place dans le secteur public.

Nouvelles réponses de l'Etat partie aux experts

La représentante des Philippines, Mme IMELDA NICOLAS, a indiqué que son pays essaierait de répondre aux préoccupations des experts dans le prochain rapport. Nous avons pris conscience des problèmes et essayons de nous atteler à la tâche, a-t-elle ajouté. Elle a indiqué que les ONG philippines étaient très dynamiques. Il existe des lignes directrices administratives. Elle a évoqué la mise en place d'un processus d'autoévaluation des institutions en charge de l'égalité des sexes. Elle a également fait part du problème auquel son gouvernement faisait face, à savoir si le suivi et le contrôle des politiques en faveur des femmes doit se faire au niveau local ou au niveau national? Elle a déclaré qu'un débat avait lieu actuellement aux Philippines sur la dépénalisation de la prostitution. La législation en la matière est défaillante, a reconnu la représentante. En ce qui concerne l'avortement, Mme Nicolas a déclaré qu'il n'existait pas de marge de manoeuvre. Il n'est même pas possible de présenter un projet de loi sur le sujet. Mme FELICIANO a ajouté qu'il n'existait pas de statistiques dignes de foi sur les avortements.

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