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FEM/907/Rev.1

LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES ENTEND LES REPONSES DU MAROC

20 janvier 1997


Communiqué de Presse
FEM/907/Rev.1


LE COMITE POUR L'ELIMINATION DE LA DISCRIMINATION A L'EGARD DES FEMMES ENTEND LES REPONSES DU MAROC

19970120 Objections du Maroc aux remarques de plusieurs experts qui rappellent que la religion ne doit pas être un prétexte pour ne pas appliquer toutes les dispositions de la Convention

Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a entendu ce matin les réponses du Maroc aux questions sur son rapport initial.

Le représentant du Maroc, M. Ahmed Snoussi, a déclaré que, sur la base des recommandations et du programme d'action de la Conférence de Beijing, le Ministère de l'emploi et des affaires sociales est en train de finaliser un projet de plan d'action national. Indiquant qu'au Maroc les traités dûment ratifiés se placent en deuxième position dans la hiérarchie des normes juridiques après la constitution et avant la loi, le délégué a précisé que la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes fait désormais partie intégrante du droit interne marocain.

Le représentant a signalé que le Ministère des droits de l'homme assurera une large diffusion du rapport initial afin de sensibiliser le public et particulièrement les femmes aux dispositions de la Convention. Des réformes actuelles visent à stabiliser la famille, lutter contre l'abus de droit et à réparer certaines injustices antérieures.

Dans le domaine de l'emploi, M. Snoussi a indiqué que les femmes accèdent de plus en plus au travail par nécessité économique et en raison de l'assouplissement de la loi en la matière. Elles occupent ainsi de plus en plus de postes de responsabilité, aussi bien dans le secteur privé que public.

Dans le domaine de la santé, le Gouvernement prévoit de réduire de 25% la mortalité et la morbidité maternelles d'ici 2001. Le représentant a précisé qu'en décembre dernier un congrès national a été organisé sur le thème "Femmes et santé" afin de mobiliser la société civile en vue de cette stratégie pour l'an 2000. Le représentant a reconnu qu'il n'y avait pas de données pour apprécier l'ampleur de la violence contre les femmes.

Les experts ont regretté qu'un certain nombre de questions soient restées sans réponses. Plusieurs intervenants ont insisté sur le fait que la

religion ne doit pas être un prétexte pour ne pas appliquer toutes les dispositions de la Convention. Toutefois, d'autres intervenants ont jugé que le rôle du Comité n'est pas tant de savoir quelles sont les répercussions d'une religion sur la vie des femmes, que de savoir si les droits fondamentaux des femmes sont respectés.

La Présidente de la séance, Mme Charlotte Abaka (Ghana), dans ses conclusions, a indiqué que les questions posées par les experts sont essentiellement liées au fait que le Maroc a émis des réserves à l'égard des articles 2 et 6 de la Convention. D'autres pays musulmans, ont adopté des mesures très progressistes pour appliquer toute la Convention, a-t-elle indiqué, ajoutant que l'intégrisme n'est pas le seul fait des religions musulmanes. Il faut prendre des mesures spéciales pour que l'égalité en droit devienne l'égalité en pratique. Le Maroc doit prendre des mesures d'urgence et lors de son prochain rapport présenter les améliorations de la condition des femmes.

Les membres du Comité ont par ailleurs entendu une présentation du rapport du Groupe de travail présession. Lors du débat qui s'en est suivi, les experts ont notamment mis l'accent sur la manière d'améliorer et d'accélérer les travaux du Comité.

Le Comité entendra, cet après-midi, à partir de 15 heures, les réponses de la Slovénie aux questions sur son rapport initial.

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