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SG/SM/6124

LE SECRETAIRE GENERAL ENGAGE LES ETATS MEMBRES A SANS CESSE RENOUVELER LEUR ENGAGEMENT A PROMOUVOIR ET A PROTEGER LES DROITS DE L'HOMME

11 décembre 1996


Communiqué de Presse
SG/SM/6124
HR/4315


LE SECRETAIRE GENERAL ENGAGE LES ETATS MEMBRES A SANS CESSE RENOUVELER LEUR ENGAGEMENT A PROMOUVOIR ET A PROTEGER LES DROITS DE L'HOMME

19961211 Le texte suivant est la déclaration de M. Boutros Boutros-Ghali à l'occasion de la Journée des droits de l'homme, le 10 décembre 1996 :

Je suis très heureux de me joindre à vous pour célébrer cet événement important.

En cette Journée des droits de l'homme, la communauté internationale réaffirme son attachement aux objectifs universels que sont la défense des libertés fondamentales et la promotion des droits de l'homme partout où ceux-ci sont menacés. Nous tenons à souligner une nouvelle fois que les droits de l'homme constituent l'un des principaux fondements de la Charte des Nations Unies. Ils sont au coeur de l'ordre civilisé consacré dans cet instrument. Il s'agit de libertés et droits de caractère universel que l'humanité tout entière doit être en mesure d'exercer.

La tâche quotidienne de l'Organisation des Nations Unies consiste à défendre la paix, les droits de l'homme, la démocratie et le développement. Partout dans le monde, l'ONU déploie de grands efforts pour prévenir et régler les conflits et donner à des millions d'êtres humains l'espoir d'un avenir meilleur placé sous le signe de la paix. Les droits de l'homme occupent une place cruciale dans ces efforts. Nous reconnaissons pleinement la nécessité de défendre les libertés et droits individuels pour pouvoir instaurer la paix aussi bien au niveau national qu'international.

Toutefois, alors qu'approche la fin du XXe siècle, les droits de l'homme sont de plus en plus menacés et remis en cause. La généralisation de la guerre et de la violence, de la faim et de la pauvreté ainsi que les inégalités de plus en plus grandes sont autant de facteurs qui risquent de mettre en péril des droits et des libertés acquis de haute lutte. L'intolérance, le racisme, la xénophobie, le fanatisme religieux et le terrorisme sont des phénomènes extrêmement préoccupants. C'est pourquoi, il est maintenant plus urgent que jamais que tous les peuples et tous les États Membres manifestent de nouveau leur détermination d'oeuvrer à la protection et à la promotion des droits de l'homme dans le monde entier.

Le droit à la vie, la protection contre la torture et les mauvais traitements, l'égalité devant la loi et la liberté d'expression sont tous des droits qui nécessitent une protection et une vigilance de tous les instants.

De même, notre ferme volonté d'assurer un développement durable exige que la communauté internationale assure la défense et la promotion de droits économiques et sociaux aussi élémentaires que le droit d'être logé et nourri et d'avoir accès à l'emploi, à l'éducation et aux soins de santé.

Au cours des 50 années écoulées, l'Organisation des Nations Unies a mis sur pied un cadre global de protection des droits de l'homme. Nous avons fixé des normes internationales précises à cet égard. Nous avons institué des modalités permettant d'améliorer le respect de ces droits sur le territoire des États Membres et, chaque fois que cela a été nécessaire et possible, nous sommes intervenus pour protéger les victimes des abus et violations des droits de l'homme.

De nombreux groupes et des milliers de particuliers se sont tournés vers les organes de l'ONU s'occupant des droits de l'homme pour solliciter leur aide dans la lutte contre la discrimination, la torture, les exécutions, les disparitions et les actes d'intolérance religieuse et raciale. Et d'ailleurs un certain nombre d'États Membres reçoivent tous les ans une assistance absolument indispensable sous forme de services spécialisés et d'éducation dans le domaine des droits de l'homme.

Aujourd'hui, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme collabore activement avec les États Membres pour les encourager à créer des institutions nationales chargées de la protection et de la promotion des droits de l'homme et à renforcer celles qui existent déjà.

À cette fin, le Centre des droits de l'homme a établi une présence importante dans plusieurs États Membres. Par ailleurs, il encourage activement les initiatives de formation à l'intention des membres de l'armée, de la police, du personnel pénitentiaire, des avocats et des juges dans le monde entier. Un programme mondial d'éducation dans le domaine des droits de l'homme a été exécuté dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation dans le domaine des droits de l'homme.

Je souhaiterais, enfin, ajouter que les droits de l'homme concernent non seulement l'Organisation des Nations Unies, mais aussi l'ensemble des acteurs de la vie internationale.

En effet, l'opinion publique, les organisations non gouvernementales, les parlements, les médias constituent, eux aussi, des garants à part entière du respect des droits de l'homme.

- 3- SG/SM/6124 HR/4315 11 dcembre 1996

En de multiples occasions, ces nouveaux acteurs des relations internationales ont montré leur capacité d'alerter le monde sur des situations et sur des drames où les droits de l'homme étaient bafoués.

Ils jouent ainsi un rôle de mobilisation essentiel et témoignent de la vigilance de la communauté internationale.

En effet, les droits de l'homme, pour s'incarner efficacement dans la réalité des peuples et des nations, doivent faire l'objet d'une attention continue.

Le regard de l'opinion publique, la détermination de chacune et de chacun, notre mobilisation collective permanente sont les meilleurs moyens de garantir la protection des individus.

C'est par l'action conjuguée des États, des organisations internationales, des institutions non gouvernementales et des personnes que doit progresser la règle de droit et que doit s'élever la conscience internationale.

Ainsi, ces nouveaux acteurs internationaux peuvent contribuer à aider les États et les gouvernements à être plus sensibles et plus attentifs aux droits de la personne humaine.

Ils peuvent également participer à une meilleure instruction des citoyennes et des citoyens, et à une meilleure information de l'ensemble de la population sur la question des droits de l'homme et des libertés publiques.

Enfin, cette prise en charge collective de la protection des droits de l'homme constitue une contribution essentielle à la démocratisation de la vie internationale.

Nous savons bien, en effet, que le processus de démocratisation est indissociable de la protection des droits de l'homme. L'un et l'autre revêtent une dimension universelle. Ce sont des aspirations communes qui sont partagées par tous les peuples et par toutes les nations.

Et il est, plus que jamais, nécessaire que la globalisation actuelle de l'économie aille de pair avec la mondialisation de la démocratisation et du respect des droits de l'homme.

En ce jour anniversaire, c'est à ce combat au service de la personne humaine que j'invite une fois encore la communauté internationale.

Car le combat pour l'homme, la femme, l'enfant et pour leur dignité est celui qui justifie, à lui seul, tout notre engagement et toute notre détermination!

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