CS/757

LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT D'UNAVEM III JUSQU'AU 28 FEVRIER 1997

11 décembre 1996


Communiqué de Presse
CS/757


LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT D'UNAVEM III JUSQU'AU 28 FEVRIER 1997

19961211 APRES-MIDI CS/757 Le Président du Conseil indique que l'UNITA a fait aujourd'hui une déclaration officielle confirmant le cantonnement de ses troupes et le dépôt de ses armes

Le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité, cet apr ès-midi, la résolution 1087 (1996) par laquelle il approuve la recommandation du Secrétaire général tendant à ce que le retrait d'unités militaires de la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III) reprenne en février 1997, étant entendu que le rythme de ce retrait sera fonction des progrès accomplis dans les zones de cantonnement, dans la démobilisation, ainsi que dans l'extension de l'administration de l'Etat. La première phase du retrait commencera comme prévu en février 1997. Le Conseil autorise le Secrétaire général à commencer le retrait graduel et progressif des unités militaires d'UNAVEM III des différentes zones de cantonnement, avant cette date, et à accélérer par la suite le rythme de ce retrait, si les ex-combattants quittent les zones de cantonnement conformément au Protocole de Lusaka et si d'autres facteurs sont favorables à ce retrait, sans mettre en péril le bon déroulement du processus de paix. Le Conseil décide de proroger le mandat d'UNAVEM III jusqu'au 28 février 1997.

Le Conseil demande à l'UNITA de coopérer avec le Gouvernement angolais pour créer des unités intégrées des Forces armées angolaises (FAA) et de la police, qui commenceraient, dans l'esprit du Protocole de Lusaka, et sous la supervision d'UNAVEM III, à faire appliquer progressivement l'administration de l'Etat dans les zones précédemment occupées par l'UNITA. Il demande instamment au Gouvernement angolais d'éviter des opérations militaires offensives allant au-delà de ce qui serait strictement nécessaire pour rétablir et maintenir l'ordre dans les zones précédemment occupées par l'UNITA. Il demande également aux deux parties de s'entendre avant le 31 décembre 1996 sur le statut spécial du Président de l'UNITA en tant que Président du plus grand parti d'opposition, mais sans lier cette question à la formation d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales.

Le Conseil demande en outre aux deux parties d'intensifier l'action engagée en vue du déminage. Il note avec une vive préoccupation que le manquement des Etats à l'égard des dispositions du paragraphe 19 de la résolution 864 (1993), en particulier de ceux qui sont voisins de l'Angola, est contraire au processus de paix et compromet la reprise économique.

(à suivre - 1a)

- 1a - CS/757 11 décembre 1996

Il demande en outre au dirigeant de l'UNITA de se rendre à Luanda pour la création du gouvernement d'unité et de réconciliation nationales.

Le Conseil exige que toutes les parties et les autres intéressés en Angola prennent toutes les mesures nécessaires pour garantir dans l'ensemble du pays la sécurité du personnel de l'ONU et des autres organisations internationales, ainsi que celle des locaux qu'ils occupent et la liberté de circulation des secours humanitaires.

Les représentants des membres du Conseil suivants ont expliqué leur vote: France, Chine, Royaume-Uni, Allemagne, Pologne, Egypte, Indonésie, Fédération de Russie, Chili, République de Corée, Guinée Bissau, Honduras, Etats-Unis et Italie. Les délégations suivantes ont fait une déclaration : Angola, Portugal, Zimbabwe, Namibie, Brésil, Zambie, Maurice, Mozambique, Tanzanie, Lesotho, Afrique du Sud, Malawi et Sao Tome-et-Principe.

Le Conseil de sécurité était saisi, pour l'examen de cette question, d'un rapport du Secrétaire général.

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Texte du projet de la résolution (S/1996/1026)

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant sa résolution 696 (1991) du 30 mai 1991 et toutes ses résolutions ultérieures sur la question,

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général daté du 2 décembre 1996 (S/1996/1000),

Réaffirmant qu'il est résolu à préserver l'unité et l'intégrité territoriale de l'Angola,

Réitérant l'importance qu'il attache à la mise en oeuvre intégrale par le Gouvernement angolais et l'União Nacional para a Independência Total de Angola (UNITA) des "Acordos de Paz" (S/22609, annexe) et du Protocole de Lusaka (S/1994/1441, annexe), ainsi que de ses résolutions sur la question,

Rappelant au Gouvernement angolais et à l'UNITA qu'ils doivent s'acquitter strictement, sans délai, des obligations que leur impose le Protocole de Lusaka et honorer les engagements qu'ils ont pris à Libreville et à Franceville,

Soulignant la nécessité du respect des droits de l'homme et faisant valoir que les parties angolaises doivent s'attacher plus activement à empêcher les cas de violation des droits de l'homme, à enquêter sur les allégations de violations et à punir ceux qui, à l'issue d'un procès en bonne et due forme, auront été reconnus coupables,

Se félicitant des efforts déployés par le Secrétaire général, son Représentant spécial, le personnel de la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III), les trois États observateurs du processus de paix en Angola, l'Organisation de l'unité africaine (OUA), la Communauté de développement de l'Afrique australe et l'ensemble de la communauté internationale et les encourageant à poursuivre leurs efforts en vue de promouvoir la paix et la sécurité en Angola,

1. Remercie le Secrétaire général de son rapport daté du 2 décembre 1996;

2. Se déclare préoccupé par la lenteur du processus de paix en général, mais note quelques progrès dans sa mise en oeuvre;

3. Décide de proroger le mandat d'UNAVEM III jusqu'au 28 février 1997;

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4. Approuve la recommandation du Secrétaire général tendant à ce que le retrait d'unités militaires d'UNAVEM III reprenne en février 1997, comme prévu aux paragraphes 30 à 32 de son rapport du 2 décembre 1996, étant entendu que le rythme de ce retrait sera fonction des progrès accomplis dans les zones de cantonnement, dans la démobilisation, ainsi que dans l'extension de l'administration de l'État, et que la première phase du retrait commencera comme prévu en février 1997;

5. Autorise le Secrétaire général à commencer le retrait graduel et progressif des unités militaires d'UNAVEM III des différentes zones de cantonnement, avant février 1997, et à accélérer par la suite le rythme de ce retrait, si les ex-combattants quittent les zones de cantonnement conformément au Protocole de Lusaka et si d'autres facteurs sont favorables à ce retrait, sans mettre en péril le bon déroulement du processus de paix;

6. Souligne que les deux parties doivent immédiatement commencer à coopérer en vue de l'intégration dans les FAA des officiers et combattants de l'UNITA sélectionnés à cette fin et de la démobilisation de ceux qui sont encore dans les zones de cantonnement, et que le Gouvernement angolais doit dégager tous les fonds nécessaires qu'il a promis et accélérer la délivrance de certificats de démobilisation et autres questions administratives;

7. Rappelle aux États Membres qu'il est désormais urgent que les ressources financières nécessaires pour faciliter la démobilisation des ex-combattants et leur réinsertion dans la société soient fournies, au titre de l'appel interinstitutions des Nations Unies pour l'Angola;

8. Demande à l'UNITA de coopérer avec le Gouvernement angolais aux fins de la tâche qui lui incombe dans l'immédiat et qui consiste à créer des unités intégrées des FAA et de la police qui commenceraient, dans l'esprit du Protocole de Lusaka, et sous la supervision d'UNAVEM III, à faire appliquer progressivement, de façon ordonnée et dans le calme, l'administration de l'État dans les zones précédemment occupées par l'UNITA;

9. Demande instamment au Gouvernement angolais d'éviter des opérations militaires offensives allant au-delà de ce qui serait strictement nécessaire pour rétablir et maintenir l'ordre dans les zones précédemment occupées par l'UNITA;

10. Rappelle qu'il est nécessaire que le Président de l'Angola et le Président de l'UNITA se rencontrent dès que possible en Angola, et demande aux deux parties de procéder rapidement à l'exécution des mesures politiques nécessaires à la réconciliation nationale, y compris l'entrée en fonctions des députés et représentants de l'UNITA, suivie par l'installation d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales avant le 31 décembre 1996;

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11. Demande instamment aux deux parties de s'entendre avant le 31 décembre 1996 sur le statut spécial du Président de l'UNITA en tant que Président du plus grand parti d'opposition, mais sans lier cette question à la formation d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales;

12. Demande au Président de l'UNITA de se rendre à Luanda pour la création du gouvernement d'unité et de réconciliation nationales et, par la suite, de passer dans cette ville le plus de temps possible afin de renforcer la confiance dans les institutions démocratiques de l'État et dans le caractère irréversible du processus de paix;

13. Se félicite de la poursuite du programme de désarmement de la population civile entrepris par le Gouvernement angolais et souligne que ce programme doit être mis en oeuvre intégralement de façon plus efficace, y compris le désarmement du corps de défense civile;

14. S'inquiète à nouveau de l'acquisition d'armes, qui va à l'encontre du paragraphe 12 de la résolution 976 (1995) en date du 8 février 1995, tandis que le processus de paix est en cours;

15. Réaffirme que tous les États sont tenus d'appliquer intégralement les dispositions du paragraphe 19 de la résolution 864 (1993) en date du 15 septembre 1993, demande à tous les États de prendre les mesures nécessaires pour appliquer énergiquement et strictement les dispositions des paragraphes 19 à 25 de cette résolution et note avec une vive préoccupation que le manquement des États à cet égard, en particulier de ceux qui sont voisins de l'Angola, est contraire au processus de paix et compromet la reprise économique;

16. Exige que toutes les parties et les autres intéressés en Angola prennent toutes les mesures nécessaires pour garantir dans l'ensemble du pays la sécurité du personnel de l'ONU et des autres organisations internationales, ainsi que celle des locaux qu'ils occupent et la liberté de circulation des secours humanitaires;

17. Demande aux deux parties d'intensifier l'action engagée en vue du déminage, souligne de nouveau qu'il est indispensable de détruire les stocks de mines terrestres supervisés et vérifiés par UNAVEM III et donne son appui aux diverses activités de déminage que l'Organisation des Nations Unies mène en Angola, y compris les plans visant à accroître la capacité du pays dans le domaine du déminage;

18. Demande instamment au Gouvernement angolais et à l'UNITA de supprimer tous les postes de contrôle illégaux qui font obstacle à la libre circulation des personnes et des biens dans l'ensemble du pays;

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19. Invite instamment la communauté internationale à apporter rapidement, comme elle s'y est engagée, l'assistance nécessaire pour faciliter le relèvement et la reconstruction de l'économie angolaise et la réinstallation des personnes déplacées, et souligne l'importance que cette assistance revêt actuellement afin de consolider les acquis du processus de paix;

20. Prie le Secrétaire général de continuer à faire des préparatifs en vue d'une présence des Nations Unies faisant suite à UNAVEM III, telle qu'envisagée au paragraphe 33 de son rapport du 2 décembre 1996, qui comprendrait des observateurs militaires, des observateurs de police, une composante politique, des observateurs des droits de l'homme et un représentant spécial, l'objectif étant de maintenir en Angola une présence limitée des Nations Unies, et de lui faire rapport à ce sujet le 10 février 1997 au plus tard;

21. Se déclare prêt à envisager dans ce contexte la possibilité d'envoyer une mission du Conseil de sécurité en Angola avant l'expiration du mandat d'UNAVEM III;

22. Décide de rester activement saisi de la question.

Rapport du Secrétaire sur la Mission de vérification des Nations Unies en Angola (UNAVEM III) (S/1996/1000)

Dans son rapport, le Secrétaire général examine les aspects politiques et les aspects militaires, ainsi que la situation générale en matière de sécurité, les aspects relatifs à la police et aux droits de l'homme. Il examine en outre les aspects humanitaires, notamment les secours, le déminage, l'assistance aux zones de cantonnement et la démobilisation. Son rapport porte aussi sur les aspects sociaux, économiques et financiers. Le Secrétaire général formule des observations et recommandations concernant le retrait progressif d'unités militaires d'UNAVEM III et la prorogation du mandat de la Mission jusqu'au 28 février 1997.

S'agissant des aspects politiques, le Secrétaire général indique que la Commission conjointe examinera sous peu les propositions faites par le Gouvernement et l'UNITA concernant le statut spécial du dirigeant du principal parti d'opposition. Il a émis l'espoir que les deux parties pourront s'entendre sur cette question en respectant la lettre et l'esprit du Protocole de Lusaka et que les tensions politiques suscitées par la récente révision de la Constitution ne causeront pas de nouveaux retards dans le processus de paix. Concernant les aspects militaires et la situation générale en matière de sécurité, le Secrétaire général fait remarquer que les forces armées angolaises (FAA) n'ont toujours pas opéré leur retrait de deux positions avancées dans les provinces de Lunda.

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Au 28 novembre 1996, 69 093 membres de l'UNITA avaient été enregistrés dans 15 zones de cantonnement (13 115 ont par la suite déserté) et un total de 29 698 armes individuelles et de 4 521 armes collectives avaient été remises à l'UNAVEM dans les zones de cantonnement. Sur les 26 300 soldats de l'UNITA qui devaient être incorporés aux forces armées angolaises, 18 738 avaient été sélectionnés et le rythme de cette sélection s'est accéléré lorsque le Gouvernement a supprimé des critères très stricts de sélection relatifs à l'âge et au niveau de scolarité des intéressés. Pendant la période considérée, on n'a constaté aucun incident majeur de harcèlement du personnel de l'UNAVEM qui, entre autres tâches, doit de plus en plus surveiller les zones récemment libérées par les forces de l'UNITA.

Pour ce qui est des aspects relatifs à la police et aux droits de l'homme, le Secrétaire général indique qu'au 28 novembre 1996, sur les 4 962 policiers de l'UNITA escomptés au total, 3 860 avaient été regroupés dans des zones de cantonnement et les démarches nécessaires ont maintenant été entamées. À ce jour, 2 345 armes de divers types et 3 550 cartouches ont été remises à l'UNAVEM. L'UNAVEM III a poursuivi sa campagne de sensibilisation du public. L'Union européenne a généreusement offert les services d'experts des droits de l'homme jusqu'en février 1997. Abordant les aspects humanitaires, le Secrétaire général fait observer que plus d'un million de personnes déplacées, concentrées actuellement surtout dans des zones urbaines ou péri-urbaines, continueront de dépendre de l'assistance humanitaire jusqu'à ce que les conditions permettant leur retour soient mises en place. Le Secrétaire général indique que, sous la coordination du Bureau central d'action antimines des Nations Unies, la campagne de sensibilisation aux mines et les opérations de relevé et de déminage ont été poursuivies dans l'ensemble du pays par les brigades de déminage angolaises formées et appuyées par des unités d'UNAVEM III, la société MECHEM, qui travaille pour le compte de l'ONU, et diverses ONG spécialisées établies dans neuf provinces.

Toutefois, le Secrétaire général déplore que l'UNITA n'ait pas encore autorisé le déminage de la route Malange-Kuito qui est la seule voie importante encore fermée à la circulation. Avec le soutien d'UNAVEM III et du Groupe de coordination de l'assistance humanitaire, l'Institut national angolais pour l'enlèvement des engins explosifs a établi quatre centres régionaux et déployé six brigades de déminage, chacune disposant d'un effectif d'environ 65 personnes. Toutefois, seulement trois des brigades sont pleinement opérationnelles. La réalisation des plans relatifs au déploiement de deux brigades supplémentaires d'ici la fin de 1996 a été ajournée, en raison principalement d'une pénurie de superviseurs internationaux et du manque de matériels essentiels. L'Institut, doté d'un effectif formé de plus de 350 démineurs constitue la principale organisation de déminage en Angola mais continue d'avoir besoin de l'assistance de l'ONU en matière de formation et de gestion, ainsi que de soutien logistique. Un plan pour le renforcement des capacités de déminage de l'Angola sera mis en oeuvre sur deux ans, en janvier 1997, sous les auspices du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Département des affaires humanitaires.

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Le Secrétaire général estime qu'il est impératif de commencer sérieusement à démobiliser les soldats et de transformer les zones de cantonnement en centres de démobilisation placés sous la responsabilité du Gouvernement angolais. Environ 100 000 ex-combattants des forces gouvernementales et des forces armées de l'UNITA doivent être démobilisés. Des projets à impact rapide sont actuellement élaborés en faveur des ex-combattants, avec l'assistance d'ONG nationales et internationales.

Faisant remarquer que les 10 millions de dollars versés par divers donateurs ont été consacrés à des fins utiles, le Secrétaire général estime qu'une assistance appropriée à tous les ex-combattants exigera des ressources supplémentaires d'un montant de 15 millions de dollars au minimum au cours de l'année prochaine. Il faudrait également un montant de 19 millions de dollars pour poursuivre les activités humanitaires dans les zones de cantonnement jusqu'en janvier 1997.

Au cours de la période considérée, on note des progrès concernant les aspects socio-économiques de la situation en Angola. Le Gouvernement, avec l'assistance d'institutions financières et de développement, envisage de mettre en place des programmes de réforme économique. Afin de coordonner les divers efforts de relèvement, un projet global a été lancé en vue de la collecte de données. Faisant référence aux aspects financiers, le Secrétaire général indique que, comme suite à la résolution 50/209 B de l'Assemblée générale, en date du 7 juin 1996, les prévisions révisées de dépenses au titre d'UNAVEM III pour la période commençant après le 1er juillet 1996, qui tiennent compte du retrait de quatre unités d'infanterie et d'appui d'ici à la fin du mois de décembre 1996, ont été présentées à l'Assemblée générale pour examen à sa session en cours. Ces prévisions révisées se chiffrent à un montant brut de 25 452 733 dollars (montant net : 24 953 130 dollars) par mois à compter du 1er janvier 1997.

Si le Conseil décide de proroger le mandat d'UNAVEM III, les dépenses qui devront être engagées durant la nouvelle période se situeront dans ces limites. Au 25 novembre 1996, le solde non acquitté des contributions au compte spécial de l'UNAVEM mises en recouvrement pour la période écoulée depuis le début de la Mission s'élevait à 138,8 millions de dollars. Le montant total des quotes-parts non acquittées au titre de toutes les opérations de maintien de la paix se chiffrait à 1 741 300 000 dollars.

Dans ses observations et recommandations, le Secrétaire général rappelle que le 20 novembre 1996, a été célébré le deuxième anniversaire de la signature du Protocole de Lusaka. Le Secrétaire général estime qu'il est certainement possible aux parties de s'acquitter avant l'expiration du présent mandat d'UNAVEM III, en décembre 1996, de toutes les obligations que leur impose le calendrier intégré convenu, et il est en fait impératif qu'elles le fassent. Son Représentant spécial pourrait alors axer ses efforts sur les questions politiques clefs qui n'ont pas encore été résolues.

- 8 - CS/757 11 décembre 1996

Le Secrétaire général lance un appel au Gouvernement et à l'UNITA pour leur demander de résoudre la question du retour à Luanda des députés de l'UNITA à l'Assemblée nationale, d'instaurer un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales et de s'entendre avant le 1er janvier 1997 sur le statut spécial du chef du plus grand parti d'opposition.

Au 28 novembre 1996, UNAVEM III comptait 7 003 soldats, tous grades confondus, dont 341 observateurs militaires, déployés en plus de 70 emplacements sur l'ensemble du pays. Six bataillons d'infanterie et de nombreuses unités d'appui militaire ont été stationnés dans six grands théâtres d'opérations en Angola. Après avoir consulté son Représentant spécial, le Secrétaire général envisage de rapatrier d'ici à la mi-juin 1997 quatre des six bataillons d'infanterie d'UNAVEM III ainsi que des unités d'appui supplémentaires et une partie du personnel du quartier général, tandis que le reste des unités militaires serait rapatrié d'ici à la fin de juillet ou d'août 1997. Cela dit, il faudrait maintenir une force de réaction rapide, composée de six compagnies d'infanterie, qui seraient déployées chacune dans une des régions d'opérations de l'Angola jusqu'au retrait complet de tous les contingents militaires, et qui jouerait le rôle d'un filet de sécurité afin de permettre à d'autres éléments des Nations Unies de fonctionner efficacement et d'aider au maintien de la confiance indispensable entre les parties angolaises. La mise en oeuvre des tâches prescrites par le Protocole de Lusaka et la consolidation des gains réalisés jusqu'à présent dans le cadre du processus de paix nécessiteront le maintien après février 1997 d'une présence des Nations Unies en Angola, étant entendu que les effectifs à prévoir seraient sensiblement réduits. La Mission s'emploiera de plus en plus exclusivement à surveiller la situation politique et la police, à observer le respect des droits de l'homme, à s'acquitter de tâches humanitaires vitales, dont le déminage, et à fournir des programmes d'information et un appui logistique à l'ensemble de la Mission. Le Secrétaire général recommande que le mandat actuel d'UNAVEM III soit prorogé jusqu'au 28 février 1997.

Déclarations

M. AFONSO VAN DUNEM "MBINDA" (Angola) a déclaré qu'en dépit des difficultés bien connues, des progrès importants ont été accomplis dans l'application des dispositions substantielles du Protocole de Lusaka. De ce fait, le Gouvernement angolais pense que nous sommes désormais très proche de sa fin. Cette étape, tout comme l'incorporation des généraux de l'UNITA aux forces armées angolaises, dépend fortement d'UNAVEM III. A cet égard, le représentant a indiqué que le Président angolais venait de nommer neuf généraux de l'UNITA au sein des forces armées angolaises.

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M. Van Dunem "Mbinda" s'est dit préoccupé par la réintégration des soldats démobilisés dans la société civile. Le succès de celle-ci est en effet essentiel pour la stabilité future de l'Angola. Sur la base de ses possibilités actuelles, le Gouvernement angolais fait un effort financier non négligeable pour non seulement assurer cette réintégration, mais financer également les coûts de transport des militaires, celui de leurs armes et des soldats de l'UNITA vers leurs casernements, a-t-il expliqué. Au nom de la paix, le Gouvernement a assumé seule cette charge financière, qui devrait être partagée par l'UNITA et UNAVEM III. Le représentant a lancé un appel à tous les pays contributeurs pour qu'ils honorent les engagements pris lors de la Table ronde de Bruxelles de septembre 1995.

M. PEDRO CATARINO (Portugal), regrettant la lenteur du processus de paix en Angola, a souligné que des dispositions importantes du Protocole de Lusaka n'ont pas encore été mises en oeuvre. Il a dit attendre avec intérêt des initiatives fermes de la part du Gouvernement angolais et de l'UNITA qui tendent à la réconciliation nationale. Il a émis l'espoir de voir très bientôt des députés de l'UNITA siéger à l'Assemblée nationale, l'établissement d'un gouvernement d'unité nationale et de réconciliation, et la définition d'un statut spécial pour le Président de l'UNITA. Le Portugal, a poursuivi le représentant, se prononce en faveur du retrait en phase d'UNAVEM III et est convaincu de la nécessité pour le Gouvernement angolais et l'UNITA de réaliser qu'ils sont responsables du succès de la mise en oeuvre du processus de paix et que la présence d'UNAVEM ne peut se poursuivre indéfiniment. Toutefois, il demeure essentiel que le retrait de la Mission s'effectue en fonction des progrès réalisés au cours des différentes phases du processus de paix.

La Mission est et continuera d'être vitale pour les efforts de la communauté internationale dans l'instauration de la paix en Angola. Les parties concernées doivent se montrer à la hauteur de la confiance que leur accorde la communauté internationale. Tout en renouvelant son appel à la communauté internationale pour qu'elle appuie le processus de paix en Angola, le Portugal souligne particulièrement la nécessité de rendre disponibles, de manière urgente, les ressources financières nécessaires à la démobilisation et à la réintégration sociale des anciens combattants.

Explications de vote

M. LEGWAILA J.M.J. LEGWAILA (Botswana) a déclaré que jamais auparavant les espoirs n'avaient été aussi justifiés pour l'instauration d'une paix durable en Angola, mais que toutefois le processus de paix demeure fragile et réversible. En conséquence, le Botswana exprime le ferme espoir que le Gouvernement angolais et l'UNITA ne rateront pas l'occasion historique de faire de la paix une réalité au nom de leur pays et de leur peuple. Le Protocole de Lusaka n'a jamais été conçu comme un processus indéfini, a poursuivi le représentant. De nombreux défis demeurent, comme la reconstruction de l'économie nationale, et des tâches monumentales doivent être accomplies, de manière appropriée, surtout quand elles ont un impact direct sur la durabilité du processus de paix.

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Aux yeux du Botswana, la constitution d'un Gouvernement d'unité et de réconciliation nationales permettra aux parties de porter leur attention sur les questions qui unissent plutôt que sur celles qui divisent. Les aspects socio-économiques indiquent clairement que les parties n'ont d'autres choix que de rechercher un dénominateur commun pour régler les problèmes que rencontre leur pays. La constitution d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales servira aussi de catalyseur pour résoudre les questions politiques importantes. Le Botswana se félicite que le retrait d'UNAVEM III ne se fera pas au détriment du processus de paix. La résolution adoptée aujourd'hui ne doit pas être interprétée par les parties comme une opportunité de ralentir la mise en oeuvre du processus de paix puisqu'au contraire, elle renouvelle les engagements conclus et les obligations qui en découlent. La communauté internationale n'a aucune intention d'abandonner l'Angola et, en conséquence, une présence de suivi jouera un rôle essentiel.

M. ALAIN DEJAMMET (France), se prononçant en faveur de la résolution, a souligné que celle-ci rappelle, une fois de plus, aux parties angolaises, et tout particulièrement à l'UNITA, qu'il leur incombe de fournir les derniers efforts pour mettre en oeuvre le Protocole de Lusaka, signé il y a deux ans. Même si des progrès ont été réalisés, l'attitude de l'UNITA a fait perdre beaucoup de temps, a-t-il noté. Le délégué a déclaré que des discussions sont actuellement en cours dans un cadre bilatéral avec les autorités angolaises pour que l'aide française, d'un montant de 570 millions de francs, annoncée lors de la réunion de Bruxelles de septembre 1995, puisse se concrétiser rapidement.

Il a indiqué que l'aide française sera concentrée sur des projets de reconstruction, mais aura également des retombées sur la réinsertion des combattants démobilisés. Il a estimé qu'il incombe désormais au Conseil de sécurité de veiller à ce que tous le efforts consacrés à la restauration de la paix depuis près de quatre ans se concrétisent rapidement. M. Dejammet a souhaité que les institutions de la réconciliation nationale puissent commencer à fonctionner le plus tôt possible et que l'Angola puisse rejoindre le groupe des pays africains démocratiques de cette partie du continent qui a connu, depuis 1989, des changements exemplaires.

M. QIN HUASUN (Chine) a estimé que l'absence de confiance entre le Gouvernement angolais et les responsables de l'UNITA est la cause du retard dans le processus de paix. Des consultations entre les deux parties sont nécessaires pour éliminer les divergences qui subsistent. Le représentant a estimé qu'UNAVEM III fait depuis sa mise en place une contribution considérable aux efforts de paix dans le pays. La présence continue d'UNAVEM III est essentielle pour garantir la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka. C'est pourquoi, la délégation de la Chine se prononce en faveur de l'adoption de la résolution sur la prorogation du mandat d'UNAVEM III. Il y a peu de temps, le Gouvernement chinois a contribué au bon déroulement de la Mission. Le représentant a indiqué que son pays continuera à apporter sa contribution, dans la mesure de ses moyens.

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M. STEPHEN GOMERSALL (Royaume-Uni) a estimé qu'aujourd'hui il est possible pour la première fois d'envisager une Angola libérée des divisions qui l'ont caractérisée ces trois dernières décennies. Il s'est dit heureux que l'UNITA ait pris aujourd'hui une mesure symbolique visant au cantonnement de toutes ses troupes et au dépôt des armes. Il a également accueilli avec satisfaction la décision du Gouvernement angolais d'intégrer immédiatement, aux Forces armées angolaises, les neuf généraux de l'UNITA qui sont actuellement à Luanda. Les parties intéressées, a poursuivi le représentant, doivent maintenant s'attacher à finaliser le processus de démobilisation. Le Royaume-Uni les appelle à faire montre de courage à cette étape critique du processus de paix. La communauté internationale continuera à aider l'Angola à assurer son avenir si les parties déploient des efforts déterminants. Le choix est clair, a souligné le représentant, et nous appelons les parties à faire le bon en mettant en oeuvre les dispositions du Protocole de Lusaka.

M. GERHARD HENZE (Allemagne) a prié instamment le Gouvernement angolais et les responsables de l'UNITA de régler avant le début de l'année prochaine les questions politiques importantes en suspens et de tenir, notamment, une réunion en Angola entre le Président Dos Santos et M. Savimbi. Les parties concernées devraient déterminer le statut spécial du Président de l'UNITA, étendre l'administration gouvernementale à l'ensemble du pays, assurer l'entrée en fonction des députés à l'Assemblée nationale, former un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales, et garantir la libre circulation des personnes et des biens. Le délai est court, a-t-il souligné. Le mandat d'UNAVEM III expirera en février 1997. Le représentant a mis l'accent sur l'importance que son gouvernement attache à la question de la démobilisation des anciens combattants et à leur réintégration, ainsi qu'au retour des personnes déplacées.

Le Gouvernement allemand a lancé, l'été dernier, un projet pilote pour la démobilisation et la réintégration socio-économique des anciens combattants, ainsi que des personnes déplacées en coopération avec le Gouvernement angolais, les autorités locales et les institutions des Nations Unies. L'Allemagne a versé 650 000 dollars pour le financement de ce projet. Le succès de ce projet pilote a encouragé le Gouvernement allemand à programmer le lancement d'un important programme pour la démobilisation et la réintégration socio-économique des anciens combattants et pour le retour des personnes déplacées au 1er janvier 1997. L'Allemagne est prête en principe à verser des contributions supplémentaires d'un montant équivalent à 4 millions de dollars.

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M. ZBIGNIEW MATUSZEWSKI (Pologne) a indiqué que son pays soutient les recommandations du Secrétaire général de proroger le mandat d'UNAVEM III jusqu'au 28 février 1997 et qu'à cet effet, il votera en faveur de la résolution du Conseil de sécurité. Il a indiqué en outre que si la plupart des objectifs ont été atteints, il reste encore un certain nombre de questions importantes à régler. A cet égard, le représentant a évoqué la question de la démobilisation et du casernement des troupes de l'UNITA, le désarmement de la population civile et la sélection des troupes de l'UNITA en vue de leur incorporation aux Forces armées angolaises. Ceci est indispensable à la création d'un environnement favorable qui est nécessaire au règlement des problèmes politiques et notamment, le retour des députés de l'UNITA à l'Assemblée nationale, la création d'une base constitutionnelle, l'établissement d'un gouvernement d'unité nationale et de réconciliation et enfin l'obtention d'un accord pour ce qui est du statut particulier à accorder à M. Savimbi. Nous attendons de chaque partie qu'elle remplisse ses obligations sans que les performances de l'autre partie ne soient un préalable, a précisé le représentant.

M. SOLIMAN AWAAD (Egypte) a estimé que tout retard dans la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka mine la crédibilité du processus de paix et ne permet pas de créer le climat de confiance nécessaire. La priorité est de régler les questions militaires qui exigent la participation active des deux parties. Le représentant a émis l'espoir que la réunion, qui doit avoir lieu entre le Président angolais et le Président de l'UNITA, permettra de trouver les solutions à ces questions. Le statut politique de M. Jonas Savimbi, l'accès de dirigeants de l'UNITA à des postes ministériels, et l'entrée de l'UNITA au Parlement et aux administrations civiles sont autant de questions qui doivent être réglées dans les plus brefs délais. Pour cela, il faut que l'UNITA recherche une légitimité plus complète. Le représentant s'est dit convaincu que la démobilisation de 5 000 soldats et leur réinsertion reste l'un des principaux défis des accords de paix. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle accorde à l'Angola l'aide financière et technique requises. Appuyant les recommandations du Secrétaire général, le représentant a estimé qu'il faudrait proroger le mandat de la composante militaire d'UNAVEM III et de procéder à son retrait progressif jusqu'en 1997.

M. MAKARIM WISIBONO (Indonésie) s'est félicité des évolutions positives dans l'application des accords de paix en Angola ainsi que des initiatives prises par les parties en présence et de leur volonté de travailler en coopération. Il a noté toutefois que le rythme du processus de paix reste lent. Il a estimé que pour pouvoir avancer au plan politique, il était impératif de progresser dans le domaine militaire et qu'une fois les premiers objectifs militaires atteints, les parties concernées devaient loyalement commencer à procéder à la démobilisation des combattants et les réintégrer dans la vie civile. Il a noté que les violations du cessez-le-feu avaient diminué et a observé que la situation dans le pays reste instable et que de nombreux secteurs ne sont toujours pas sûrs.

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M. YURIY V. FEDOTOV (Fédération de Russie), rappelant que son pays fait partie de la troïka des pays participant au processus de paix, a indiqué qu'il attache une importance particulière à la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka. Le retour à Luanda des députés de l'Assemblée nationale et la mise en place d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales sont essentiels à la réalisation de la paix en Angola. Bien qu'il reste beaucoup à faire, le mandat d'UNAVEM III tire à sa fin. Le retrait des unités militaires de la Mission devrait se faire graduellement et avec prudence. A cette fin, le Conseil de sécurité devrait envoyer en Angola une mission d'évaluation de la situation. Le représentant a estimé que la présente résolution devra être perçue comme une message clair adressé au Gouvernement angolais et aux responsables de l'UNITA pour qu'ils se conforment aux engagements pris dans le cadre du Protocole de Lusaka.

M. JUAN LARRAIN (Chili) a estimé que le Gouvernement de l'Angola et les responsables de l'UNITA doivent se conformer aux engagements pris dans le cadre du Protocole de Lusaka, ainsi qu'au calendrier général pour la réalisation de toutes les questions pendantes approuvées par la Commission mixte, le 31 octobre dernier. La situation en Angola continue d'être tendue. Le rapport du Secrétaire général nous permet d'espérer que les parties accepteront finalement d'engager un dialogue qui permettra d'instaurer la paix et de réaliser les objectifs de développement social et économique dans le pays.

Pour renforcer la confiance générale et consolider les progrès réalisés, il faudrait procéder au cantonnement des troupes de l'UNITA et à la remise des armes et des munitions. Le Gouvernement angolais devrait, pour sa part, déployer des efforts en vue de réaliser le processus d'incorporation des troupes de l'UNITA aux forces armées angolaises. La délégation du Chili est d'avis qu'il faudrait proroger le mandat d'UNAVEM III jusqu'au 28 février 1997. Le représentant a émis l'espoir que le retrait des unités armées de la Mission s'effectuera à cette même date.

M. SUNG HONG CHOI (République de Corée) a regretté que la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka et des autres engagements pris par les parties angolaises n'ait pas été assurée. Il est temps pour ces parties de consolider les progrès réalisés et d'accélérer les efforts visant à achever les dernières phases du processus de paix. Il a émis l'espoir que la mise en oeuvre des activités militaires cruciales marqueront le début d'une véritable réconciliation par le biais de la négociation entre les parties angolaises. A mesure que les engagements militaires sont mis en oeuvre, l'aspect politique du processus de paix se développera davantage dans les mois à venir. La formation d'un gouvernement d'unité nationale et de réconciliation constitue l'étape cruciale suivante dans ce long processus de paix. Son succès ne peut être garanti que si le Gouvernement et l'UNITA coopèrent entre eux et parviennent à un compromis.

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Bien que la formation d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales ne soit pas liée à d'autres questions politiques, la République de Corée estime que toutes les questions politiques importantes peuvent être rapidement réglées au cours d'un tête-à-tête entre le Président de l'Angola et le responsable de l'UNITA. A cet égard, le représentant a prié instamment les deux parties à faire preuve de coopération et de souplesse pour tenir une telle réunion et régler toutes ces questions politiques. La consolidation de la paix en Angola ne peut être réalisée que si le Gouvernement de l'Angola et la communauté internationale poursuivent leurs efforts pour parvenir à la démobilisation et à la réintégration des anciens combattants, ainsi qu'au retour des personnes déplacées.

M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée Bissau) a déclaré qu'il reste beaucoup à faire pour atteindre tous les objectifs consignés dans le Protocole de Lusaka et satisfaire aux obligations découlant des résolutions pertinentes du Conseil pour donner plein effet au processus de paix. Toutefois, les mesures prises par les parties angolaises au cours des dernières semaines sont hautement positives pour renforcer le processus de paix. Elles méritent d'être pleinement encouragées par la communauté internationale. La question principale à régler reste le cantonnement complet des troupes de l'UNITA, leur désarmement et leur démobilisation, a déclaré le représentant. Les retards enregistrés affectent la formation d'une force militaire unique, l'intégration des cadres de l'UNITA dans le Gouvernement d'unité nationale et d'autres activités.

M. Lopes Cabral a appelé les Angolais à poursuivre leurs efforts avec plus de détermination politique, dans l'esprit constructif manifesté tout récemment, afin de régler en priorité toutes les obligations de nature militaire, puis les questions politiques en suspens. Le représentant a rappelé que le Protocole de Lusaka est un édifice qui repose sur un équilibre fragile entre les concessions militaires, consenties pour l'essentiel par l'UNITA, et les concessions politiques engageant pour une large part le Gouvernement angolais. UNAVEM III a encore un rôle à jouer. Elle doit appuyer les efforts de paix des deux parties dans la mesure où existe une réelle volonté de paix. C'est pour cela que la Guinée Bissau approuve la prorogation de son mandat, comme recommandé par le Secrétaire général.

M. GERARDO MARTINEZ BLANCO (Honduras) a déclaré qu'alors qu'on peut constater une évolution dans le cadre positif de l'application du processus de paix en Angola, notamment en ce qui concerne le maintien du cessez-le-feu, le démantèlement des postes de contrôle illégaux, l'amélioration de la libre circulation des personnes et la poursuite du programme de désarmement de la population civile, des aspects fondamentaux de la pacification du pays ne sont pas respectés.

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Le processus de démobilisation des troupes de l'UNITA toujours stationnées dans leurs zones de cantonnement et leur incorporation effective aux forces armées angolaises s'effectuent avec lenteur. Au plan politique, il n'y a pas eu de progrès tangibles en ce qui concerne la mise en place rapide du gouvernement d'union et de réconciliation nationale et la réalisation d'un accord sur le statut spécial du dirigeant principal du parti d'opposition conformément aux dispositions du Protocole de Lusaka.

Le représentant a estimé qu'il fallait consolider les progrès réalisés en Angola par une aide économique de la communauté internationale. C'est pourquoi il a lancé un appel aux pays donateurs pour qu'ils continuent à apporter leur appui au processus de paix angolais. Il s'est également prononcé pour le maintien, après le retrait des unités d'UNAVEM de l'Angola, d'une présence limitée des Nations Unies composée d'observateurs politiques, militaires, de police et des droits de l'homme dans le sens du mandat recommandé par le Secrétaire général. Il a indiqué que sa délégation voterait en faveur de la prolongation jusqu'au 28 février 1997 du mandat d'UNAVEM III.

M. KARL F. INDERFURTH (Etats-Unis), prenant note des progrès effectués dans le processus de paix en Angola, s'est toutefois déclaré particulièrement préoccupé par la présence continue des troupes de l'UNITA dans les camps de cantonnement même si, a-t-il reconnu, nombre d'entre elles ont été sélectionnées en vue d'une intégration aux forces armées angolaises et d'autres se montrent disposées à être démobilisées et à retourner à la vie civile. Ces camps de cantonnement, gardés par les forces d'UNAVEM III, ont joué un rôle important dans le processus de paix, a poursuivi le représentant en soulignant qu'ils ont permis aux forces armées de l'UNITA de commencer la transition vers une intégration aux FAA ou un retour à la vie civile. Toutefois, la création des camps et l'envoi de la Mission des Nations Unies ne sont que des mesures temporaires. Le temps est venu de fermer ces camps et de commencer le retrait de la Mission. Ce retrait ne signifie pas que la communauté internationale se détourne de l'Angola mais que le moment est venu de remplacer les unités militaires par une présence internationale de suivi chargée d'aider le pays dans le processus de réconciliation nationale et de reconstruction qui reste à entamer. Le représentant a émis l'espoir, que par l'adoption de la résolution, le Gouvernement angolais et l'UNITA ont bien compris le message du Conseil de sécurité qui appelle à une action rapide en vue d'intégrer le personnel de l'UNITA aux FAA, à tous les échelons et qui souligne l'extrême importance de démobiliser ceux qui demeurent dans les camps.

La résolution ne s'adresse pas seulement aux parties et à UNAVEM III, a précisé le représentant en ajoutant qu'elle comprend également un appel urgent aux autres Etats membres. En effet, les besoins immédiats en matière de cantonnement et de démobilisation dépassent la somme de 19 millions de dollars. La communauté internationale doit agir, de manière urgente, afin que la démobilisation soit achevée dans les trois prochains mois. Le moindre délai aurait pour conséquence de saboter le processus de paix et de retarder la réduction des forces d'UNAVEM III.

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Pour leur part, les Etats-Unis ont l'intention d'accorder aux Nations Unies et aux programmes bilatéraux, une somme supplémentaire de 3,5 millions de dollars en appui à la démobilisation et à la réconciliation en Angola. En outre, les Etats-Unis ont l'intention d'ajouter 2,5 millions de dollars si les parties font montre de leur engagement au processus de paix. En 1997, les Etats-Unis alloueront la somme d'un million de dollars aux services et à l'équipement de déminage.

M. PAOLO FULCI (Italie) a indiqué que l'UNITA a publié aujourd'hui une déclaration officielle confirmant que l'achèvement du cantonnement des troupes, à l'exception d'un nombre réduit de policiers, et la remise des armes seront réalisés dès que possible. La prochaine étape sera l'intégration des troupes de l'UNITA qui seront sélectionnées pour leur intégration aux forces armées angolaises (FAA). Aujourd'hui, le gouvernement de Luanda a pris une autre mesure importante en annonçant l'intégration aux FAA de neuf généraux de l'UNITA. Maintenant, la priorité est de procéder à la démobilisation et à la réintégration des soldats. Les parties angolaises devraient dorénavant mettre l'accent sur la mise en oeuvre rapide des aspects politiques du Protocole de Lusaka. Le projet de résolution en souligne les priorités. Les mesures qui doivent être prises ne devraient plus faire l'objet de retard. Le gouvernement italien appuie pleinement le retrait graduel des unités militaires d'UNAVEM III. M. Fulci a indiqué que son gouvernement a, au cours des cinq dernières années, apporté une contribution d'environ 110 millions de dollars pour venir en aide au peuple angolais.

Déclarations

M. MACHIVENYIKA T. MAPURANGA (Zimbabwe) a mis l'accent sur la lenteur du processus de paix en Angola, et a estimé par ailleurs que, d'une façon générale, des progrès n'ont été effectués que lorsque la communauté internationale a exercé des pressions sur les parties concernées, en particulier sur l'UNITA. Le processus de paix en Angola est arrivé à un stade critique à la fois pour le peuple angolais et la communauté internationale. Aussi importantes soient-elles, les statistiques concernant le cantonnement, la démobilisation et la réinsertion, ne peuvent pas, à elles seules, impressionner la communauté internationale. Le Zimbabwe se joint au peuple angolais pour demander au Gouvernement et à l'UNITA de prendre des mesures décisives. Il y a quelques mois, le Zimbabwe avait souhaité que des pressions soient exercées sur l'UNITA pour qu'elle s'engage formellement à cantonner tous ses soldats et à déposer les armes, pour permettre à l'administration nationale de s'installer dans tout le territoire angolais. En conséquence, le représentant s'est félicité de la déclaration faite aujourd'hui par l'UNITA qui arrive toutefois un peu tardivement, a-t-il souligné, mais montre combien ce partie reste sensible aux pressions.

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M. MARTIN ANDJABA (Namibie) s'est déclaré profondément préoccupé par la désertion des troupes de l'UNITA des zones de cantonnement et de l'impossibilité pour l'UNITA de faire une déclaration sur le cantonnement de ses troupes et sur la remise de ses armes et munitions. Il a appelé les responsables de l'UNITA d'assurer le retour de leurs troupes dans les zones de cantonnement sans retard. En même temps, il faudrait faire une déclaration dès que possible, conformément à la résolution 1075 (1996) du Conseil de sécurité. Le représentant s'est déclaré également préoccupé par le retard causé au règlement des questions politiques, notamment l'entrée en fonction des députés de l'UNITA à l'Assemblée nationale, l'accord sur le statut spécial du Président de l'UNITA et la mise en place d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales. Ces questions sont d'une importance cruciale à tout le processus de paix. M. Andjaba s'est déclaré convaincu que les parties continueront à négocier sérieusement et parviendront à un accord. Dans ce contexte, il a fait sienne la recommandation du Secrétaire général concernant la prorogation du mandat d'UNAVEM III.

Tout en reconnaissant qu'il incombe en premier lieu au peuple angolais de prendre en charge son avenir, M. Andjaba a souligné qu'il est impératif pour la communauté internationale et pour le Conseil de sécurité, en particulier, de faire preuve d'un plus grand engagement et de détermination pour aider le peuple angolais à régler les questions politiques importantes. Le Conseil doit adresser un message clair aux parties, en particulier à l'UNITA, pour attirer leur attention sur les conséquences des obstacles qu'ils opposent au processus de paix. Il est temps pour les responsables de l'UNITA de réaliser que le peuple angolais, notamment les enfants, a besoin de paix et leur pays de développement.

M. CELSO LUIZ NUNES AMORIM (Brésil) a estimé que beaucoup reste à faire même si l'on s'achemine vers la fin de la période de deux ans fixée au mandat d'UNAVEM III. Le délégué a fait remarquer que le processus de cantonnement a connu certains échecs à la suite de la désertion de nombreuses troupes et la quantité et que la qualité des armes déposées par l'UNITA demeurent insuffisantes. Le représentant s'est félicité d'autre part de l'annonce faite par l'UNITA sur la fin du processus de cantonnement et de la réinsertion de quatre généraux de l'UNITA dans les Forces armées angolaises. Le Brésil est disposé à contribuer à la reconstruction du pays et est conscient que la situation en Angola traverse une phase critique, à moins que des progrès ne soient effectués dans les plus brefs délais. Si le Brésil appuie la résolution, il appelle néanmoins la communauté internationale à ne pas perdre de vue sa responsabilité envers l'Angola. Le retrait d'UNAVEM III ne devra s'effectuer que lorsque le processus deviendra irréversible.

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M. PETER L. KASANDA (Zambie) a regretté que les engagements pris dans le cadre du Protocole de Lusaka par le gouvernement de l'Angola et les responsables de l'UNITA n'aient pas été honorés. De nombreuses questions importantes restent en suspens, alors que le mandat d'UNAVEM III est sur le point de prendre fin. La communauté internationale ne peut continuer à maintenir un processus de paix pour appuyer une situation de conflit interminable en Angola. Le représentant a souligné la nécessité d'accélérer l'intégration des troupes de l'UNITA aux forces armées angolaises (FAA). Il faudrait également garantir le retour des députés de l'UNITA à l'Assemblée nationale à Luanda et régler au plus vite le statut spécial du Président de l'UNITA au sein d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales. Sa délégation invite l'UNITA à coopérer avec les Nations Unies en rendant publique une déclaration confirmant qu'elle a cantonné toutes ses troupes et remis ses armes et munitions. L'Angola devrait renforcer son économie dans le but d'apporter une contribution substantielle à la communauté pour le développement en Afrique australe.

M. TAYE. W. WAN CHAT KWONG (Maurice) a regretté que la mise en oeuvre du Protocole de Lusaka s'effectue de façon lente, et que les parties n'enregistrent des progrès que lorsque des pressions pèsent sur elles. C'est le cas de l'UNITA, en particulier, a poursuivi le représentant en ajoutant que ce parti ne prend des mesures significatives que lorsque le Conseil de sécurité s'apprête à examiner la situation en Angola. La tactique de l'UNITA étant celle de "deux pas en avant, deux pas en arrière", Maurice appelle le Conseil de sécurité à envisager sérieusement de prendre des mesures contre ce parti. La déclaration relative au cantonnement et au dépôt des armes faite aujourd'hui par l'UNITA doit être vérifiée. Si elle s'avère vraie, a poursuivi le délégué, il conviendra tout de même de s'interroger sur la raison de cette décision surtout quant on connaît et les faits l'ont montré à maintes reprises le manque de sincérité de l'UNITA. L'Angola doit continuer à bénéficier du ferme appui de la communauté internationale, a conclu le représentant en émettant l'espoir que les pays donateurs répondront généreusement aux appels lancés en faveur de la reconstruction du pays.

M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a déclaré que les développements positifs dont il est fait état dans le rapport du Secrétaire général sont loin de ce qui était attendu. Il a estimé que le processus de paix progressera si l'UNITA se soumet aux dispositions énumérées dans la résolution 1075 (1996) du Conseil de sécurité et si cela est confirmé par une déclaration écrite. Ce faisant, le représentant a lancé un appel aux membres du Conseil pour qu'ils s'assurent que l'UNITA se plie aux engagements qu'elle a contractés. Il a estimé que le peuple angolais a besoin d'être rassuré quant à son retour dans sa région d'origine et quant à sa possibilité de reconstruire ses villages et ses communautés sans craindre que la guerre n'éclate de nouveau. L'Afrique australe veut une Angola en paix, a affirmé M. Dos Santos. Le Mozambique continuera d'apporter son soutien et sa solidarité, en travaillant de concert avec les autres pays de la région jusqu'à ce que la paix devienne une réalité irréversible en Angola.

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M. DAUDI N. MWAKAWAGO (Tanzanie) a salué les efforts déployés au cours du processus de réhabilitation, notamment en ce qui concerne le retour des personnes déplacées dans leur foyer. Bien qu'il existe de nombreux obstacles qui continuent de saper ces efforts, la délégation tanzanienne reste optimiste quant à la perspective que davantage de personnes déplacées réintègreront les régions auxquelles elles appartiennent. La Tanzanie se félicite également de l'opération de déminage en cours menée sous la coordination du Bureau des Nations Unies pour l'action centrale des mines. Le processus de cantonnement des troupes de l'UNITA et la remise des armes représentent des sources d'encouragement, a déclaré le représentant qui a noté que les Nations Unies attendent toujours une déclaration officielle de l'UNITA concernant ces deux questions importantes. La démobilisation des anciens combattants des forces armées angolaises et de l'UNITA devrait se poursuivre de façon appropriée.

Les responsables de l'UNITA doivent mettre fin à leurs violations du droit militaire de choisir librement le lieu de leur réaffectation. Les réformes socio-économiques actuellement en cours en Angola devraient être encouragées et appuyées par la communauté internationale. Les efforts du Fonds monétaire international devraient être renforcés par la communauté internationale, notamment par les pays du Nord qui devraient accorder généreusement des prêts et des aides en vue de relancer l'économie de l'Angola. Se prononçant en faveur du projet de résolution dont le Conseil est saisi, le Gouvernement tanzanien appuie le retrait progressif des unités militaires d'UNAVEM III avant février 1997.

M. PERCY MANGOAELA (Lesotho) a fait part de la détermination des pays de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe (SADC) de faire aboutir le processus de paix en Angola. Il a noté des développements positifs et encourageants dans le rapport du Secrétaire général, tels que la décroissance du nombre de violations du cessez-le-feu, l'accélération de l'incorporation des troupes de l'UNITA aux Forces armées angolaises (FAA), la reprise de la démobilisation ou encore le démantèlement des postes de contrôle illégaux. Le délégué a lancé un appel aux parties pour qu'elles n'épargnent aucun effort pour accomplir les tâches énumérées dans la résolution 1075 (1996) du Conseil de sécurité. Il a regretté que des incidents sporadiques continuent de ralentir le processus de paix. Il a lancé un appel aux parties pour qu'elles évitent d'entreprendre des actions qui pourraient avoir un effet négatif sur le processus de paix.

Le représentant a appuyé la recommandation du Secrétaire général qui vise à proroger le mandat d'UNAVEM III jusqu'au 28 février 1997. Il a précisé que cela ne constitue qu'un début dans le processus de la construction de la paix qui ramènera l'Angola à la stabilité. Estimant que le programme de reconstruction économique de l'Angola est un défi encore plus grand, M. Mangoaela a souhaité que les Nations Unies jouent en ce domaine un rôle clé.

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M. KHIPHUSIZI JELE (Afrique du Sud) s'est réjoui des progrès accomplis sur plusieurs questions essentielles, notamment sur le désarmement de la population civile, la remise des armes par les troupes cantonnées, l'ouverture à la vérification par les Nations Unies des structures de commandement régional de l'UNITA retirées, et le démantèlement des points de contrôle illégaux. Ces acquis sont importants et doivent être préservés, a-t-il dit. Toutefois, un retour en arrière ne peut être exclu tant que le cessez-le-feu continue d'être violé et que le pays reste instable aussi longtemps que des attaques seront perpétrées contre les civils et que des crimes seront commis à proximité des lieux de rassemblement. Il est donc essentiel de ramener l'ordre et de créer un climat permettant une évolution pacifique du pays.

Le représentant a félicité UNAVEM pour ses campagnes d'information et de promotion des droits de l'homme. Ces programmes d'éducation du public sont importants car la participation d'une société civile consciente est aussi essentielle que la volonté politique des dirigeants. Sur ce dernier point, une rencontre au sommet entre le Docteur Savimbi et le Président Dos Santos est attendue depuis longtemps. L'Afrique du Sud se félicite en revanche que la Commission conjointe examinera prochainement les propositions du Gouvernement angolais et de l'UNITA concernant l'avenir de M. Savimbi. Elle souhaite aussi que de nouvelles mesures urgentes soient prises pour incorporer dans les Forces armées angolaises les officiers de l'UNITA, et de faire siéger des représentants de l'UNITA à l'Assemblée nationale. Elle se réjouit des déclarations de l'UNITA sur le regroupement d'une partie de ses troupes et la remise d'une partie des armes. Cette décision facilitera le processus de paix.

L'Afrique du Sud appuie la recommandation du Secrétaire général de proroger le mandat d'UNAVEM jusqu'au 28 février 1997 et une fois le retrait accompli, de prendre des mesures pour conserver les acquis. L'Afrique du Sud invite les pays donateurs à contribuer généreusement aux programmes de démobilisation, de réhabilitation, de secours dans les zones de cantonnement, de déminage et de construction de routes. Cette aide contribuera à la paix et à la stabilité en Angola.

Mme DOROTHY THUNYANI (Malawi) s'est dite encouragée par les progrès accomplis depuis l'adoption de la résolution 1075 (1996) du Conseil. Il ne fait pas de doute que le message clair que celle-ci lançait a joué un rôle de catalyseur. Toutefois, de nombreux aspects du Protocole de Lusaka restent à mener à bien avant le retour à la paix et à une vie normale du peuple angolais. Le Malawi invite toutes les parties, et particulièrement l'UNITA, a remplir leurs obligations de bonne foi et conformément au calendrier prévu. Il implore les parties de s'abstenir de toute mesure susceptible d'affecter négativement le processus de paix.

- 21 - CS/757 11 décembre 1996

Le rapport du Secrétaire général est très clair sur les ressources nécessaires pour ramener l'Angola à une situation normale. L'assistance internationale ne peut qu'aider la paix qui existe actuellement en Angola. Le Malawi soutient la prorogation du mandat d'UNAVEM III conformément à la proposition du Secrétaire général.

M. DOMINGOS FERREIRA (Sao Tomé-et-Principe) a regretté que de nombreuses mesures définies par le Protocole de Lusaka en vue de mettre en place un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales n'aient pas été mises en oeuvre. Les questions politiques importantes ne pourront être réglées tant que tous les aspects militaires et la sécurité générale n'auront pas été garantis. Il faudrait notamment assurer le retour à Luanda des députés de l'UNITA à l'Assemblée nationale, la mise en place d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationales ainsi que la détermination du statut spécial du Président de l'UNITA. Il faudrait examiner de façon approfondie la possibilité d'assurer une présence des Nations Unies après le retrait d'UNAVEM III, en février 1997. Cette équipe réduite sera dotée d'un mandat clair et précis.

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