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SG/SM/6110

DECLARATION DU SECRETAIRE GENERAL À L'ASSEMBLEE GENERALE À L'OCCASION DE LA JOURNEE DE L'INDUSTRIALISATION DE L'AFRIQUE

22 novembre 1996


Communiqué de Presse
SG/SM/6110


DECLARATION DU SECRETAIRE GENERAL À L'ASSEMBLEE GENERALE À L'OCCASION DE LA JOURNEE DE L'INDUSTRIALISATION DE L'AFRIQUE

19961122 Voici le texte de la déclaration qu'a faite le Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali, à l'Assemblée générale à l'occasion de la Journée de l'industrialisation de l'Afrique :

Comme les années précédentes, j'ai le plaisir de m'associer aujourd'hui à la célébration de la Journée de l'industrialisation de l'Afrique.

Depuis l'institution de cette journée spéciale par l'Assemblée générale il y a sept ans, le système des Nations Unies s'est attaché à susciter une prise de conscience au niveau mondial et à mobiliser l'appui international en faveur du développement industriel de l'Afrique.

Education. Formation. Technologie. Développement du secteur privé. Accès à l'information industrielle et commerciale. Intégration régionale. Tels sont notamment les principaux éléments du processus d'industrialisation. Leur combinaison peut porter remède aux maux aigus dont l'économie africaine continue de souffrir.

Le thème choisi par la Conférence des ministres africains de l'industrie pour cette année — "Mobilisation des ressources financières pour l'industrie" — est à la fois opportun et judicieux. Il est opportun à cause de la nécessité urgente de mobiliser des ressources pour le développement de l'Afrique. Il est judicieux car l'appui de la communauté internationale demeure primordial pour le redressement économique et le développement de l'Afrique, en particulier pour les pays les moins avancés.

Au fil des ans, les pays en développement ont enregistré des progrès économiques remarquables. Leur part dans la production industrielle mondiale, par exemple, est passée de 17 % en 1980 à près de 20 % en 1995.

Toutefois, si les perspectives économiques de nombreux pays d'Afrique se sont améliorées ces dernières années, la performance industrielle générale de l'Afrique est restée à la traîne dans le monde en développement. Sa part dans la production industrielle mondiale est tombée de 0,85 % en 1980 à 0,74 % en 1995.

Cette situation est d'autant plus préoccupante qu'elle intervient dans un contexte caractérisé par une baisse de l'aide publique au développement, une limitation des flux de capitaux privés, un fardeau de la dette insupportable, une pauvreté généralisée, des troubles civils et l'instabilité politique.

Pour y faire face, la priorité a été accordée, dans le nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90, à la mobilisation des ressources, notamment de l'investissement tant intérieur qu'étranger direct. Par ailleurs, l'utilisation optimale des ressources existantes et la mobilisation de ressources nouvelles et supplémentaires constituent des objectifs importants de l'Initiative spéciale du système des Nations Unies pour l'Afrique.

J'ai également le plaisir de constater la création par les chefs d'État et de gouvernement d'Afrique, le mois dernier à Abidjan, de l'Alliance pour l'industrialisation de l'Afrique. Cette nouvelle initiative de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, mise en oeuvre en coopération avec la Commission économique pour l'Afrique et l'Organisation de l'unité africaine, attache une grande importance à la mobilisation des ressources grâce au partenariat entre les secteurs public et privé aux niveaux national, régional et international.

Toutefois, l'essentiel des ressources nécessaires au développement de l'Afrique proviendra de sources intérieures, conformément à l'engagement pris par l'Afrique en faveur de l'autonomie. Il s'agira d'encourager l'épargne privée, d'assurer un recouvrement plus efficace de l'impôt, de rationaliser les dépenses publiques, d'accroître les recettes d'exportation et d'attirer l'investissement étranger direct.

La communauté internationale devrait entreprendre des efforts complémentaires conformément au principe du partenariat intégral et du partage des responsabilités. Elle devrait améliorer le niveau, la portée et les modalités d'octroi de l'aide publique au développement, étendre et élargir le champ d'application des concessions et préférences commerciales aux pays africains, en particulier aux pays les moins avancés, prendre des mesures supplémentaires et décisives pour alléger la dette extérieure de l'Afrique, encourager et faciliter l'investissement étranger direct, et coordonner davantage l'aide multilatérale en tenant compte des priorités de l'Afrique en matière de développement.

L'Afrique a besoin de l'appui indéfectible et des encouragements de la communauté internationale alors qu'elle s'efforce de construire un avenir meilleur. Néanmoins, bien que l'appui international soit primordial, la destinée et l'avenir de l'Afrique restent, en dernière analyse, entre les mains des Africains. Tel est, je crois, le message de la célébration de la Journée de l'industrialisation de l'Afrique aujourd'hui.

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