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SG/SM/6103

LES ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DU SYSTEME DE L'ONU, QUI FONT ACTUELLEMENT L'OBJET D'UNE REFORME PROFONDE, MERITENT D'ÊTRE APPUYEES AVEC PLUS DE FORCE

11 novembre 1996


Communiqué de Presse
SG/SM/6103
WFP/1041


LES ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DU SYSTEME DE L'ONU, QUI FONT ACTUELLEMENT L'OBJET D'UNE REFORME PROFONDE, MERITENT D'ÊTRE APPUYEES AVEC PLUS DE FORCE

19961111 On trouvera ci-après le texte de l'allocution prononcée par le Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali, à la Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement et la Conférence ONU/FAO pour les annonces de contributions au Programme alimentaire mondial (PAM) :

Je me réjouis de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui de m'adresser à vous et d'ouvrir la Conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement et la Conférence pour les annonces de contributions au Programme alimentaire mondial de 1996. La tenue conjointe de ces deux conférences offre aux États Membres une occasion exceptionnelle de réaffirmer leur appui non seulement à certains programmes et fonds de l'Organisation des Nations Unies elle-même, mais à l'ensemble des activités de coopération multilatérale pour le développement.

Les activités opérationnelles du SYSTEME des Nations Unies à l'appui des efforts nationaux de développement continuent d'être très recherchées. Leur objectif est avant tout de doter les pays d'une capacité autonome de lutter contre la pauvreté et le sous-développement. Sur le plan de l'action, les consensus et les engagements sur lesquels ont débouché les récentes conférences mondiales leur ont donné un nouvel élan. Elles sont une composante essentielle de l'action menée pour que les accords mondiaux soient suivis de mesures concrètes au niveau des pays. Elles font actuellement l'objet d'une réforme profonde par suite des initiatives prises au sein du SYSTEME que l'Assemblée générale a fait siennes dans sa résolution 50/227, notamment dans le contexte du suivi des résultats de l'examen triennal d'ensemble des orientations auquel procède l'Assemblée générale.

Les ressources volontaires fournies à titre gracieux sont l'ingrédient indispensable des activités de coopération. C'est dans cet esprit de partenariat et de solidarité que nous devons continuer de réfléchir aux moyens de fournir les ressources accrues sur une base plus prévisible, continue et assurée. C'est en procédant de la sorte, que parallèlement au renforcement du

consensus quant à l'orientation à donner à ces activités que les gouvernements feront la preuve de leur attachement durable à l'ordre du jour international pour le développement, aux partenariats mondiaux pour le développement, et aux processus de réforme et de renouvellement.

Le niveau des ressources dégagées aux fins des activités opérationnelles du SYSTEME des Nations Unies pour le développement traduit les choix politiques des États Membres, notamment ceux des pays donateurs. À cet égard, les tendances que l'on observe actuellement sont préoccupantes. Face aux messages contradictoires qui lui parviennent, la communauté internationale doit prendre les mesures qui s'imposent. En effet, le niveau d'ensemble des ressources baisse alors même qu'un nouveau consensus se dégage sur les mesures à prendre et que de nouveaux engagements sont pris au niveau le plus élevé lors de conférences et de sommets des Nations Unies et à l'Assemblée générale.

De même, l'écart entre les apports de ressources et la demande s'élargit. Il y a un décalage entre ressources disponibles et nécessaires pour le développement, alors que le SYSTEME des Nations Unies s'emploie à exécuter un nombre croissant de tâches et de mandats. En 1995, les contributions volontaires au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), au Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et au PAM se sont élevées à 4,5 milliards de dollars, soit 108 millions de dollars de moins qu'en 1994 et 268 millions de dollars de moins qu'en 1992.

Une autre tendance inquiétante est la baisse des ressources de base qui intervient au moment même où un nouveau consensus se dégage sur la nécessité de renforcer la coordination et d'apporter des solutions multidisciplinaires aux problèmes mondiaux. Une augmentation des ressources versées par l'intermédiaire des fonds d'affectation spéciale et autres fonds spéciaux est certes la bienvenue mais ne doit pas se faire au détriment des ressources de base.

Je voudrais maintenant faire quelques observations au sujet des besoins spécifiques de certains fonds et programmes des Nations Unies.

Le Programme des Nations Unies pour le développement demeure le plus grand pourvoyeur de fonds à titre gracieux de l'Organisation aux fins du développement, et le principal mécanisme de la coordination de l'assistance qu'elle fournit à cet égard. Depuis quelques années, le PNUD procède à des réformes profondes, la première d'entre elles ayant consisté à axer toutes ses activités sur l'élimination de la pauvreté et, à cette fin, à se consacrer particulièrement à la régénération de l'environnement, à la création d'emplois et à la promotion de la femme.

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La deuxième grande réforme porte sur la manière dont les fonds sont alloués. En juin 1995, le Conseil d'administration du PNUD a adopté un nouveau cadre triennal de programmation et fixé, aux fins de planification, le chiffre de 3,3 milliards de dollars au titre des ressources de base pour la période de trois ans commençant en 1997. Avec votre appui, le PNUD peut devenir un moteur du développement encore plus puissant.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance continue d'axer le gros de ses efforts sur la lutte contre l'"urgence silencieuse", ce cumul insidieux de maladie, de malnutrition et de pauvreté, dont sont victimes des enfants dans le monde entier. La structure décentralisée de l'UNICEF lui permet d'intervenir rapidement face à l'évolution des besoins des femmes et des enfants comme aux situations d'urgence.

Dans de nombreux pays, l'intervention de l'UNICEF est guidée par les programmes d'action nationaux établis comme suite au Sommet mondial de 1990 pour les enfants. En septembre, j'ai eu l'occasion de rendre compte des progrès réalisés à la mi-décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale sur le Sommet mondial. J'avais noté alors une tendance encourageante à la réalisation de la plupart des objectifs que l'on s'était fixés pour les enfants dans la plupart des pays. J'avais ajouté toutefois que l'on reconnaissait en même temps que la réalisation de certains de ces objectifs n'avait guère progressé. Le défi que nous devons relever aujourd'hui est de renforcer les moyens dont dispose l'UNICEF pour rendre compte de ses activités sur le terrain pour aider les pays à améliorer ces résultats.

Le Fonds des Nations Unies pour la population, en tant qu'organisation chef de file des Nations Unies chargée de suivre les recommandations de la Conférence internationale sur la population et le développement, s'est employé vigoureusement, en collaboration avec de nombreux pays en développement, à intégrer le Programme d'action du Caire dans les plans de développement de ces pays. Le FNUAP a également dirigé une équipe spéciale interinstitutions chargée d'assurer la collaboration à l'échelle du SYSTEME et a plaidé la cause de la démarginalisation des femmes au niveau mondial.

Au niveau national, les pays bénéficiant d'un programme de pays déploient des efforts considérables pour élargir les services de santé génésique. D'après les données disponibles, les ressources allouées par les pays eux-mêmes sont en augmentation. C'est au tour de la communauté internationale d'intervenir maintenant. À cet égard, 1995 a été une bonne année. Le FNUAP a augmenté ses recettes de 17,8 % par rapport à 1994. Toutefois, cet élan s'est essoufflé en 1996, ce qui ne manque pas d'être gravement préoccupant.

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Le Programme alimentaire mondial s'est fixé un objectif de 1,3 milliard de dollars au titre des ressources destinées au développement pour l'exercice biennal 1997-1998, montant qui traduit une baisse parce que les objectifs fixés précédemment n'ont pas été atteints. À l'heure actuelle, seuls 54 % de l'objectif ont été réalisés, ce qui empêche le PAM de répondre à de nombreuses demandes valables d'aide alimentaire à l'appui du développement, du relèvement et de la préparation aux catastrophes.

Au cours des deux dernières années, le PAM s'est résolument employé à renforcer sa gestion financière et ses systèmes de responsabilité. Ainsi, les politiques relatives aux apports nouveaux comme au financement à long terme reposent désormais sur le principe du recouvrement intégral des coûts. Le PAM réorganise et rationalise par ailleurs ses structures et méthodes de travail.

Pour faire face aux besoins pressants des victimes de situations d'urgence, le PAM dispose de deux grands instruments. Le premier est la réserve alimentaire internationale d'urgence, pour laquelle un objectif annuel minimum de produits alimentaires de 500 000 tonnes a été fixé. Le deuxième est le compte d'intervention immédiate, pour lequel a été fixé un objectif de 35 millions de dollars en espèces.

Pour les réfugiés et les personnes déplacées dont la situation est loin d'être réglée, il est prévu que le Programme aura besoin d'un minimum de 550 000 tonnes de produits alimentaires chaque année au cours de l'exercice biennal 1997-1998. Si les donateurs continuent d'appuyer fermement les activités du PAM relatives aux réfugiés, aux personnes déplacées et aux victimes de catastrophes naturelles et anthropiques, la baisse des ressources disponibles aux fins des activités de développement du Programme est préoccupante. La tenue conjointe de ces deux conférences d'annonces de contributions doit être considérée comme l'occasion de s'attaquer aux répercussions que cette tendance risque d'avoir sur l'efficacité de l'ensemble de l'assistance du SYSTEME des Nations Unies pour le développement.

Les pays en développement sont profondément conscients que c'est à eux qu'incombe au premier chef la responsabilité de leur développement. Leurs efforts, individuels et collectifs, ne peuvent aboutir sans appui extérieur. La communauté internationale a toujours reconnu sa responsabilité à cet égard.

Les pays en développement apprécient les activités opérationnelles pour le développement en ce qu'elles viennent compléter leurs efforts, dans le cadre de mandats, principes et priorités convenus. Dans cet esprit, nous devons inverser les tendances récentes à la stagnation et à la baisse des contributions. L'exemple des pays qui ont eux augmenté leurs contributions

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devrait être suivi par ceux qui ne l'ont pas encore fait. Faisons la preuve de notre attachement à la mission de développement de l'Organisation, et aux fonds et programmes des Nations Unies qui sont les principaux agents de cette mission. Veillons à ce que les activités de développement aient une assise financière stable et prévisible, sans quoi elles ne peuvent avoir un impact durable sur le développement.

Le développement est la tâche la plus importante à laquelle doit s'atteler l'humanité. Je continuerai à faire tout ce qui sera en mon pouvoir pour soutenir l'élan mondial en faveur des activités de développement du SYSTEME des Nations Unies. Je vous engage à faire le maximum dans vos domaines de compétence et d'intérêt respectifs. Vos contributions volontaires auront immédiatement un impact considérable sur la vie de millions de personnes qui, de par le monde, sont dans le besoin.

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