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SG/SM/6091

LES ACCORDS DE PARIS SONT UN TEMOIGNAGE DE LA VOLONTE D'UNE COMMUNAUTE INTERNATIONALE UNIE, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

23 octobre 1996


Communiqué de Presse
SG/SM/6091


LES ACCORDS DE PARIS SONT UN TEMOIGNAGE DE LA VOLONTE D'UNE COMMUNAUTE INTERNATIONALE UNIE, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

19961023 Le texte suivant est le message du Secrétaire général, Boutros Boutros- Ghali, à l'occasion du cinquième anniversaire des Accords sur le règlement global du conflit cambodgien (Accords de Paris) signé à Paris le 23 octobre 1991 et qui sera porté par son Représentant spécial au Cambodge:

Le cinquième anniversaire de la signature des Accords de Paris, que nous célébrons aujourd'hui, nous offre l'occasion de féliciter le Gouvernement royal et le peuple cambodgien des progrès remarquables qu'ils ont accomplis au cours de ces cinq dernières années. Ces accords représentent par ailleurs un témoignage éloquent de ce que peut faire la communauté internationale lorsqu'elle agit d'une même volonté. Après plus de trois ans de négociations, tant entre les Cambodgiens eux-mêmes que sur la scène internationale, les Accords de Paris, issus d'un processus beaucoup plus long dans lequel le Représentant spécial du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies a joué un rôle essentiel, ont marqué le début des efforts sans précédent déployés par la communauté internationale pour apporter, par l'intermédiaire de l'Organisation des Nations Unies, son assistance à l'un de ses membres.

Les Accords ont constitué le cadre dans lequel pouvait s'inscrire une solution globale du conflit cambodgien, essentiellement par l'entremise de l'APRONUC, l'une des opérations de maintien de la paix les plus importantes qui aient jamais été organisées. Pendant la durée de son mandat, l'APRONUC a aidé à réaliser avec succès de nombreux objectifs. En premier lieu, elle a organisé et supervisé des élections auxquelles ont pris part près de 90 % des Cambodgiens et qui ont été jugées libres et équitables. En deuxième lieu, tous les réfugiés et toutes les personnes déplacées ont été rapatriés ou ont pu se réinstaller dans une région de leur choix au Cambodge. En troisième lieu, l'APRONUC a lancé un vaste programme pour aider le Cambodge à venir à bout de l'effroyable problème que constituent les mines terrestres. En quatrième lieu, l'APRONUC a lancé au Cambodge un grand programme d'éducation comportant l'étude des principes fondamentaux de la démocratie et des droits de l'homme. En cinquième lieu, une attention particulière a été consacrée au rétablissement de l'infrastructure de base du pays. Enfin, le Cambodge est redevenu un membre respecté de la communauté internationale.

Pendant toute la durée du mandat de l'APRONUC et dans les années qui ont suivi, le Cambodge a été sous la conduite de S. M. le Roi Norodom Sihanouk, dont l'autorité morale et l'attachement à son peuple sont un exemple pour tous. Pour mener à bien sa tâche, il a pu compter sur le dévouement de S. M. la Reine Monique et les qualités d'homme d'État des deux Présidents du Gouvernement, S. A. R. le prince Norodom Ranariddh et S. E. Samdech Hun Sen, ainsi que sur les efforts diligents de tous les membres de l'Assemblée nationale, sous la présidence tout d'abord de S. E. Samdech Son Sann, puis de S. E. Samdech Chea Sim.

La communauté internationale continue d'aider le Cambodge à exploiter les progrès réalisés pendant le mandat de l'APRONUC. À juste titre, notre rôle a changé quelque peu pendant ce temps et, de gardiens du Cambodge, nous sommes devenus ses amis. Sans aucun doute, toutefois, la contribution la plus importante à la renaissance du pays a été celle des Cambodgiens eux-mêmes, qui s'emploient à mettre en place et à renforcer les éléments constitutifs d'une société civile, tout en commençant à recueillir les fruits d'une activité économique qui va en s'affermissant. L'objectif principal pour le Cambodge n'est plus maintenant de survivre mais d'aller de l'avant. Nous sommes encouragés à cet égard par les indications récentes qui donnent à penser que la paix et la réconciliation nationale complète, qui depuis si longtemps semblaient hors de portée, sont peut-être, enfin, réalisables. Les avantages de la stabilité — sécurité matérielle, apaisement après des épreuves traumatisantes et économies rendues possibles — seront d'un prix inestimable pour tous les Cambodgiens.

Les objectifs énoncés dans les Accords de Paris n'ont rien de statique : ils reflètent un processus qui a pour objet de remettre le Cambodge sur pied. Les progrès ont été réguliers et j'ai le sincère espoir qu'avec l'appui de la communauté internationale, le Cambodge parviendra bientôt à concrétiser les aspirations qui sous-tendent les Accords de Paris. L'Organisation des Nations Unies fournira son aide pour la coordination de l'assistance technique requise pour les prochaines élections et je sais que plusieurs autres États Membres ici représentés ont aussi accepté de contribuer à ce processus. En bref, l'avenir dépendra de la mesure dans laquelle le Cambodge parviendra à mettre à profit les résultats obtenus au cours des cinq dernières années : régénération de l'économie, réconciliation nationale, respect universel des droits de l'homme et maintien du pluralisme politique. La tâche n'est certes pas facile, mais nous sommes persuadés que le Gouvernement et le peuple cambodgiens sauront faire face aux difficultés qui se présenteront. Nous devons être optimistes. La ressource la plus précieuse du pays est le peuple cambodgien. Les amis du Cambodge restent déterminés à joindre leurs efforts aux siens et à accompagner sa marche vers le nouveau siècle qui nous attend.

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