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CNUCED/G/198

CNUCED: LE CONSEIL DU COMMERCE ET DU DEVELOPPEMENT EXAMINE LES MOYENS D'ENRAYER LA MARGINALISATION DES PAYS LES MOINS AVANCES

21 octobre 1996


Communiqué de Presse
CNUCED/G/198


CNUCED: LE CONSEIL DU COMMERCE ET DU DEVELOPPEMENT EXAMINE LES MOYENS D'ENRAYER LA MARGINALISATION DES PAYS LES MOINS AVANCES

19961021 CNUCED, Genève, 17 octobre -- En 1995, 14 pays moins avancés (PMA) sur 48 ont enregistré une forte croissance, leur PIB ayant augmenté de 5%; et c'est en Afrique que le redressement a été le plus net. On est toutefois encore loin d'un revirement décisif de la situation économique de ces pays. Les mesures à prendre pour enrayer leur marginalisation ont été au coeur des travaux du Comité de session I du Conseil du commerce et du développement de la CNUCED, actuellement réuni en session annuelle (7-18 octobre). Présidé par l'ambassadeur Bozorgmehr Ziaran (République islamique d'Iran), le Comité a examiné l'application du Programme d'action pour les années 90 en faveur des PMA, en se fondant notamment sur le Rapport sur les pays les moins avancés 1996, publié par le secrétariat de la CNUCED.

Le développement des PMA est fortement freiné par la charge de la dette qui demeure exceptionnellement lourde (en particulier celle des pays africains). Fin 1994, l'encours total de la dette s'établissait à 128 milliards de dollars, soit 71% de leur PIB combiné. Les membres du Conseil se sont réjouis des mesures récemment prises pour résoudre les problèmes des pays pauvres lourdement endettés (sur 41 pays classés dans cette catégorie, 29 sont des PMA). L'efficacité de ces mesures dépendra de la nature des critères d'admissibilité et de la souplesse de leur application, ont précisé des représentants de PMA.

Bien que certains PMA se soient résolument employés à attirer l'investissement étranger direct (IED) en libéralisant leur économies et en prenant de nouvelles mesures d'incitation, le niveau des apports d'IED n'est guère encourageant.

En outre, la part du PNB consacrée par les pays donateurs à l'Aide publique au développement (APD) en faveur des PMA est en diminution constante (en 1994, elle a été inférieure de plus de moitié aux objectifs fixés lors de la Conférence de Paris).

Enrayer la marginalisation des PMA passe par un accès plus large aux marchés mondiaux en pleine expansion. Ce qui implique de mettre en place des structures de production efficaces qui permettent de satisfaire à des exigences croissantes en matière de qualité, de coût et de livraison. Des exigences qui contrastent vivement avec les principales caractéristiques du secteur d'exportation des PMA (manque de diversification, de compétences entrepreneuriales et administratives, de moyens technologiques, etc...). Pour de nombreux orateurs, l'intégration des PMA dans l'économie mondiale nécessite une action concertée entre ces pays et la communauté internationale.

Par ailleurs, dans le cadre de la réorganisation du secrétariat de la CNUCED, il a été envisagé de créer un Fonds d'affectation spéciale pour les PMA afin de favoriser la mise en route des nouvelles activités de l'organisation et aider les PMA à faire face aux problèmes et à tirer parti des possibilités de la mondialisation.

Aperçu des déclarations

Le représentant du Bangladesh, porte-parole des PMA, a constaté qu'en dépit de l'ampleur des réformes socio-économiques et politiques mises en oeuvre, les PMA restent économiquement très vulnérables. Leurs efforts doivent être complétés par des mesures d'appui international. Les pays donateurs et les institutions multilatérales devraient envisager l'annulation de la dette de tous les PMA indépendamment de leur niveau d'endettement. Il a exprimé l'espoir que la restructuration du secrétariat de la CNUCED n'allait pas entraîner de réduction de la capacité et des ressources dont l'institution a besoin pour un traitement global et efficace des questions relatives aux PMA.

Le représentant de l’Ethiopie a estimé que nombre des obstacles rencontrés par les PMA étaient d'ordre structurel. En 1995, la hausse des prix des produits de base a entraîné une augmentation des recettes d'exportation et fortement stimulé la croissance dans de nombreux PMA. Il est cependant à craindre que l'amélioration des termes de l'échange soit seulement passagère.

Pour le représentant du Soudan, la CNUCED doit suivre de près l'exécution des dispositions des Accords du Cycle d'Uruguay intéressant les PMA, analyser les effets du Cycle sur les différents PMA et proposer des moyens d'assurer le respect des engagements en leur faveur. Elle doit aussi fournir une assistance technique à ces pays pour accroître leur pouvoir de négociation et les aider à tirer parti des résultats du Cycle.

Le représentant du Japon a préconisé une intensification de la coopération comme moyen supplémentaire de promouvoir les exportations des pays en développement des PMA en particulier. Il a précisé que l'APD du Japon vers les PMA avait progressé de 9,3% en 1995 par rapport à l'année précédente.

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Le représentant de la Norvège a précisé que son pays continuerait d'honorer ses engagements quant aux objectifs inscrits dans le Programme d'action de Paris en consacrant 0,2% au moins de son APD aux PMA. Le degré d'intégration des questions relatives aux PMA dans les quatre nouvelles divisions de la CNUCED sera le critère réel de la réorganisation du secrétariat de la CNUCED.

Le représentant de l’Irlande, au nom de l'Union européenne, a rappelé que l'Union fournit actuellement près de la moitié de l'APD mondiale versée aux PMA. Elle est également le principal partenaire commercial de ces pays, constituant approximativement près des trois quarts de leurs marchés d'exportation préférentiels. Il faudrait que la CNUCED étudie de façon plus approfondie les raisons pour lesquelles les PMA restent à la traîne en matière d’IED. Il a escompté une application rapide des mesures arrêtées pour résoudre le problème d'endettement de ces pays.

Pour le représentant de la Chine, les résultats obtenus en matière de développement par les PMA sont loin de correspondre aux objectifs du Programme d'action. S'agissant de l'endettement extérieur de ces pays, des progrès considérables ont été réalisés, ils sont cependant insuffisants par rapport aux besoins.

Le représentant du Bangladesh a constaté que les efforts déployés par son pays pour ouvrir l'économie et libéraliser le commerce ont provoqué une détérioration de la balance des paiements, qui se répercute sur le taux de change et le développement. En dépit d'une politique d'investissement très libérale, les apports d'IED sont loin de répondre aux attentes. Le représentant a mis les participants en garde contre les propositions visant à étendre les compétences de l'OMC à des domaines nouveaux tels que les normes de travail, la réglementation de l'investissement, les politiques de concurrence, etc...

Pour le représentant de la Fédération de Russie, a indiqué qu'en dépit des immenses difficultés de la période de transition, elle poursuivait sa coopération avec les PMA, s'employant à resserrer ses liens économiques. Il a appuyé sans réserve l'action menée par la CNUCED pour favoriser le développement durable des PMA et a approuvé en principe la création d'un fonds d'affectation spéciale.

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