SG/SM/6080

LE SECRETAIRE GENERAL LANCE UN APPEL A LA POURSUITE DE L'ACTION VISANT À ENDIGUER LA MONTEE DE LA PAUVRETE

18 octobre 1996


Communiqué de Presse
SG/SM/6080


LE SECRETAIRE GENERAL LANCE UN APPEL A LA POURSUITE DE L'ACTION VISANT À ENDIGUER LA MONTEE DE LA PAUVRETE

19961018 On trouvera ci-après le texte de la déclaration que le Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali, a faite à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté, le 17 octobre :

La Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté doit être l'occasion de réaffirmer notre volonté d'endiguer la montée de la pauvreté dans le monde entier. Il n'est pas aujourd'hui de tâche plus importante pour la communauté internationale.

Plus d'un milliard de personnes de par le monde continuent de vivre dans un état de pauvreté absolue. Dans bien trop de régions du monde en développement, les gens livrent une lutte quotidienne contre la faim et la maladie, souvent au milieu de troubles civils ou de guerres, les femmes et les enfants étant les plus durement touchés. En fait, aucune société, même dans le monde développé, ne peut se vanter d'être épargnée par la pauvreté. Dans un monde de plus en plus riche et prospère, les inégalités et les risques d'exclusion que connaissent certains pays et certains groupes au sein de chaque pays ne cessent de croître.

L'Organisation des Nations Unies a fait de la lutte contre la pauvreté une de ses priorités. La nécessité urgente d'élaborer de nouvelles politiques et de lancer de nouvelles initiatives, mais aussi de susciter la participation active des organisations locales et communautaires et de la société civile en général, a dominé toutes les conférences mondiales sur les questions de développement organisées par les Nations Unies depuis cinq ans : le Sommet mondial pour les enfants, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, la Conférence internationale sur la population et le développement, le Sommet mondial pour le développement social, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains.

Au Sommet mondial pour le développement social, tenu en 1995, 117 chefs d'Etat et de gouvernement sont convenus d'une approche intégrée fondée sur l'idée d'un partenariat entre tous les acteurs de la société civile et entre pays développés et pays en développement pour éliminer la pauvreté. La

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Déclaration et le Programme d'action de Copenhague énoncent des engagements et des mesures à prendre aux niveaux tant national qu'international pour stimuler la croissance, le commerce et l'emploi; améliorer les systèmes de santé, les services communautaires et l'enseignement; et s'assurer que l'aide publique au développement va à ceux qui en ont le plus besoin et sert à satisfaire les besoins essentiels de la population des pays les plus pauvres.

Nulle part ailleurs qu'en Afrique, les besoins sont-ils aussi grands. Il y a quelques mois, j'ai lancé l'Initiative spéciale du système des Nations Unies pour l'Afrique, destinée à favoriser et accélérer la réalisation des objectifs fixés par l'Assemblée générale dans le cadre du nouvel Ordre du jour pour le développement de l'Afrique dans les années 90. Cette initiative, lancée en étroite consultation avec les dirigeants africains, témoigne de la volonté de l'Organisation des Nations Unies de favoriser le développement et la sécurité sur l'ensemble de ce continent, le plus pauvre de la terre. Elle met l'accent sur l'importance de l'autosuffisance et de la réforme de l'économie. Elle mobilise les ressources nécessaires pour répondre aux besoins les plus pressants dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'emploi.

Si nous voulons lutter efficacement contre la pauvreté, il nous faut définir de nouvelles lignes d'action à tous les niveaux. Au niveau mondial, un effort concerté doit être fait pour créer un climat international propice à l'intégration à l'économie mondiale des pays les moins avancés, et, au sein de chaque pays, des groupes les plus défavorisés. Au niveau national, les politiques visant à améliorer la compétitivité doivent aller de pair avec des programmes et des projets conçus spécialement pour lutter contre l'exclusion sociale, développer les services sociaux et stimuler la création d'emplois productifs. À tous les niveaux, il faut sans plus attendre reconnaître que les pauvres peuvent être des partenaires clefs du processus de développement et que la meilleure façon de parvenir au développement durable est d'investir dans l'être humain.

Aujourd'hui, alors que cette année 1996 que l'Assemblée générale a proclamé Année internationale pour l'élimination de la pauvreté touche presque à sa fin, nous devons redoubler d'efforts afin que les engagements pris au sein des instances internationales débouchent sur des progrès réels pour les pauvres de la planète et que tout le monde ait la possibilité de contribuer au progrès économique et au développement durable et d'en bénéficier. C'est à cette condition que nous pourrons entrevoir la fin de ce fléau mondial qu'est la pauvreté.

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