En cours au Siège de l'ONU

AG/538

L'ONU DEMEURE UNE DES PRINCIPALES CHANCES DE CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR, DECLARE M. DE CHARETTE

25 septembre 1996


Communiqué de Presse
AG/538


L'ONU DEMEURE UNE DES PRINCIPALES CHANCES DE CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR, DECLARE M. DE CHARETTE

19960925 MATIN AG/538 Le Ministre des affaires étrangères chinois lance un appel en faveur d'un désarmement nucléaire général et complet

Réunie ce matin en séance plénière, l'Assemblée générale a poursuivi, sous la présidence de M. Razali Ismail (Malaisie) son débat général entamé lundi dernier. L'Assemblée générale a entendu une déclaration du Président de l'ex-République yougoslave de Macédoine, M. Kiro Gligorov, qui a estimé que la situation politique internationale incite les Nations Unies à réformer leur système, afin de maintenir leur capacité de s'acquitter de leur mandat. Jugeant que l'Assemblée générale doit aborder à titre prioritaire la question de l'élargissement du Conseil de sécurité, le Président a présenté la candidature de son pays comme membre non permanent pour 1998-1999. Il a précisé que son pays se préparait à accueillir en janvier 1997 une réunion à haut niveau des pays balkaniques en vue de la promotion de la stabilité dans la région.

L'Assemblée générale a également entendu l'allocution du Président du Guatemala, M. Alvaro Arzu Irigoyen, qui a déclaré que son pays, en se réconciliant avec lui-même, s'est réconcilié avec le monde. Le Guatemala a indiqué qu'avant la fin de l'année, sera signé un accord final pour une paix solide et durable mettant ainsi un terme définitif à un conflit armé interne vieux de 36 ans. Le Président a pourtant ajouté que la paix ne triomphera réellement dans son pays que lorsqu'aucun Guatémaltèque ne mourra plus faute de soins médicaux ou de nourriture.

Le Premier Ministre de la Suède, M. Göran Persson, a fait observer qu'une Organisation efficace exigeait une discipline financière. Une Organisation revitalisée signifie une Organisation plus déterminée et mieux axée sur les questions prioritaires. M. Persson a regretté que l'aide au développement ait atteint son niveau le plus faible et que seuls, quatre pays, dont le sien, consacrent 0,7% de leur PNB à l'aide au développement. La Suède est candidate à un siège au Conseil de sécurité au cours de la période 1997- 1998, car elle estime qu'il était essentiel que les pays de petite et moyenne taille participent aux travaux du Conseil.

(à suivre - 1a)

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De son côté, M. Klaus Kinkel, Vice-Chancelier et Ministre des affaires étrangères de l'Allemagne, s'est félicité que l'enfer du cauchemar nucléaire ait enfin pris fin par la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Il a souhaité que la Convention sur les armes chimiques entre en vigueur au printemps prochain et que toutes les nations, en particulier celles qui détiennent les stocks les plus importants la ratifient. Il a demandé également l'interdiction totale des armes de destruction massive que sont les mines antipersonnel.

Pour sa part, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Chine, M. Qian Qichen, a estimé que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, signé hier matin à New York, ne constitue qu'un premier pas dans le long processus du désarmement nucléaire général et complet. Il a lancé, à cette fin, un appel à tous les pays afin que les puissances nucléaires renoncent à la politique de menace nucléaire et qu'elles s'engagent à ne pas utiliser en premier les armes nucléaires ou menacer de les employer contre des pays non nucléaires. La Chine demande, entre autres, que tous les pays qui ont déployé des armes nucléaires hors de leurs frontières, les rapatrient dans leur totalité et que les négociations sur la conclusion d'une convention internationale sur l'interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires soient poursuivies.

M. Hervé de Charette, Ministre français des affaires étrangères, après avoir rendu un hommage particulier et chaleureux à M. Boutros Boutros-Ghali, a identifié le terrorisme comme un défi nouveau pour la paix. Evoquant les 25 recommandations adoptées lors de la Conférence du G7 et de la Russie sur la terrorisme tenue en juillet dernier à Lyon, il a lancé un appel solennel à l'ensemble de la communauté internationale pour qu'elle se joigne à ce combat. Il a également mis l'accent sur la nécessité de combattre le crime organisé. M. de Charette a soutenu très fermement la tenue en 1998 d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la drogue. Le Ministre a ensuite évoqué les dangers de l'unilatéralisme commercial et a réaffirmé que ni la France ni l'Europe n'accepteront qu'un pays, fut-il le plus puissant tente de réguler seul le commerce mondial par des décisions ayant une portée extraterritoriale. Quoique certains puissent en dire, l'ONU demeure une de nos principales chances de construire un monde meilleur. Ne la gâchons pas, a conclu le Ministre.

Le dernier orateur de la matinée, le Ministre des affaires étrangères de l'Algérie, M. Ahmed Attaf, a réitéré l'appui de son pays au Secrétaire général, et a soutenu que le terrorisme constitue plus que par le passé une menace pour les valeurs démocratiques des sociétés et pour la paix et la sécurité internationales. C'est pourquoi, le combat contre le terrorisme appelle aujourd'hui une mobilisation internationale effective à la mesure des défis d'un phénomène qui n'est pas marginal et qui ne connaît ni limites ni sanctuaires inviolables. Le Ministre a indiqué que c'est dans le contexte de

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la consécration d'un ensemble maghrébin uni, homogène et fort que l'Algérie contribue à l'avènement d'un règlement juste et durable de la question du Sahara occidental conformément au plan de règlement de l'ONU, élaboré conjointement avec l'OUA en vue de la tenue d'un référendum authentique et crédible qui garantisse le libre exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance.

Au cours de sa prochaine séance plénière, qui aura lieu cet après-midi, à 15 heures, l'Assemblée générale devrait entendre les allocutions du Président de la République de Bosnie-Herzégovine, des Premiers Ministres de la République de Slovénie et de Trinité-et-Tobago, ainsi que les interventions des Ministres des affaires étrangères de la Fédération des Etats de Micronésie, de l'Autriche, du Luxembourg et de l'Afrique du Sud.

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Allocution de Son Excellence M. Kiro Gligorov, Président de l'ex-République yougoslave de Macédoine

M. KIRO GLIGOROV, Président de l'ex-République yougoslave de Macédoine, a estimé que la situation politique et la sécurité internationales sont perturbées par de nombreuses crises qui se traduisent notamment par des violations des droits de l'homme, des trafics incontrôlables d'armes, des menaces pour l'environnement, la recrudescence du terrorisme et des tensions économiques. De tels événements sont une invite aux Nations Unies afin qu'elles se réforment pour maintenir leur capacité de s'acquitter de leur mandat. Pour M. Gligorov, la présente session de l'Assemblée générale doit aborder à titre prioritaire la question de la composition du Conseil de sécurité. La République de Macédoine prend une part active aux activités du groupe de travail chargé d'examiner l'augmentation du nombre des membres et la répartition équitables de sièges au sein du Conseil. Elle juge réaliste la proposition visant à octroyer le statut de membre permanent à l'Allemagne et au Japon et à augmenter le nombre de membres non permanents.

Mue par la volonté de contribuer de façon constructive et active aux activités des Nations Unies, la République de Macédoine a présenté sa candidature à un poste de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 1998-1999. Dès son accession à l'indépendance, la République de Macédoine, seule des anciennes républiques yougoslaves à avoir accédé à l'indépendance de manière pacifique, s'est distinguée au sein de la communauté internationale en respectant les principes des Nations Unies et en coopérant avec ses voisins et les autres pays. Ce faisant, elle a proposé deux résolutions visant à améliorer les relations de bon voisinage dans les Balkans, qui ont été adoptées à l'unanimité. Ces résolutions ont pour objectif l'adoption de mesures et le recours à l'action préventive en vue de créer une zone stable de paix et de coopération dans les Balkans avant la fin de l'an 2000. Conformément aux termes d'une de ces résolutions, la République de Macédoine accueillera en janvier 1997 une réunion à haut niveau des pays balkaniques consacrée à la promotion de la stabilité dans la région.

Aujourd'hui, la République de Macédoine est membre à part entière du Conseil de l'Europe et de l'OSCE, et est partenaire du "Partenariat pour la paix" de l'OTAN. En outre, elle a conclu un accord de coopération avec l'Union européenne qui ouvre la voie à une association plus étroite avec cette dernière.

M. Gligorov s'est félicité de ce que les forces de maintien de la paix de la FORDEPRENU qui sont déployées sur le territoire de son pays constituent le premier exemple réussi du concept de diplomatie préventive dans l'histoire des Nations Unies. La FORDEPRENU justifie et souligne le mérite du concept. C'est pourquoi, aux vues des menaces actuelles et potentielles pour la paix dans la région, la République de Macédoine a d'ores et déjà demandé la prorogation du mandat actuel de la Force pour une durée de six mois.

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Le Président a indiqué que les Balkans sont la région la plus névralgique de l'Europe. A son avis, la mise en oeuvre des accords de Dayton permet d'insuffler une vigueur nouvelle à une paix fragile en Bosnie- Herzégovine et d'entrevoir des perspectives de développement et de coopération dans la région. Il s'est déclaré convaincu que le respect des droits des minorités nationales constitue à long terme la condition la plus importante pour maintenir la paix et développer la coopération. C'est pourquoi, son pays préconise la réalisation d'une étude comparative des droits accordés aux minorités nationales dans la région des Balkans afin d'orienter et de renforcer l'action des institutions internationales telles que l'OSCE et le Conseil de l'Europe, sans oublier les Nations Unies.

Allocution de Son Excellence M. Alvaro Arzú Irigoyen, Président de la République du Guatemala

M. ALVARO ARZU IRIGOYEN, Président de la République du Guatemala, a observé que le silence des armes prouve que la paix est proche au Guatemala, et qu'en se réconciliant avec lui-même, le pays s'est réconcilié avec le monde. Le Guatemala a devant lui un avenir plein de promesses qui doivent être saisies, dès aujourd'hui, par la réconciliation et la reprise de la croissance qui pourraient se matérialiser par la création de liens avec l'Organisation mondiale du commerce et les institutions financières internationales.

La paix est sur le point de se concrétiser au Guatemala parce que les Guatémaltèques se sont efforcés de la faire triompher et que le pays a bénéficié de l'appui de la communauté internationale, a indiqué le Président. Il a rappelé que la semaine dernière, à Mexico, un accord sur le renforcement de l'autorité civile et le rôle de l'armée dans une société démocratique a été signé entre le Gouvernement et l'Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca. Cet accord constitue un prélude aux accords futurs sur la démobilisation et la réinsertion des militaires et le cessez-le-feu. Avant la fin de l'année, nous aurons signé l'accord final pour une paix solide et durable qui mettra ainsi un terme définitif au conflit armé interne qui nous mine depuis 36 ans, a assuré le Président.

Jamais auparavant, nous n'avons connu une situation tant propice au dialogue et à la réconciliation, a affirmé le Président qui a évoqué les nombreux progrès réalisés dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l'homme ainsi que la ratification par son pays de la Convention sur les populations autochtones, permettant de protéger et de promouvoir les intérêts du peuple Maya, en particulier pour ce qui concerne l'accès à la propriété, l'emploi, la formation professionnelle, la santé et la couverture sociale.

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La paix n'est pas seulement du ressort de ceux qui la signent, elle incombe à tous, chaque jour, et repose, en premier lieu sur l'éradication de ses ennemis majeurs que sont la pauvreté, la discrimination, l'exclusion et l'intolérance, a souligné le Président. Il a expliqué que la paix ne triomphera réellement dans son pays que lorsque aucun Guatémaltèque ne mourra plus par faute de soins médicaux ou par manque de nourriture. Les accords de paix auxquels est parvenu le Guatemala ne sont qu'un point de départ, a indiqué le Président qui a souligné que ces accords doivent être assortis de mesures nécessaires telles que l'ouverture des marchés étrangers et la mise en place d'une coopération technique et financière.

Il s'agit plus d'un changement d'époque que d'une époque de changements, a souligné le Président qui a fait part de la gratitude de son peuple et de son gouvernement au Secrétaire général et au Modérateur des Nations Unies ainsi qu'à tous ceux qui ont contribué au triomphe de la paix dans son pays et aux pays membres du Groupe des amis du Guatemala, la Colombie, l'Espagne, les Etats-Unis, le Mexique, la Norvège et le Venezuela.

Suite du débat général

M. KLAUS KINKEL, Vice-Chancelier et Ministre des affaires étrangères de l'Allemagne, a estimé qu'aucun Etat ou groupe d'Etats ne pouvait porter à lui seul le fardeau mondial. Tous ont besoin de la solidarité et de l'aide des autres. En effet, comment le terrorisme pourrait être combattu sans une coopération internationale. L'évolution récente montre d'ailleurs que des progrès peuvent être réalisés à condition de travailler ensemble comme le prouvent les cas de la Bosnie-Herzégovine, l'Afrique du Sud et le Moyen- Orient. Ainsi les élections, en Bosnie-Herzégovine ont fourni une base cruciale pour le relèvement du pays et il faut à présent consolider les institutions et voir les futurs membres de la présidence tripartite se réunir à Sarajevo avant la fin du mois de septembre. Il a précisé, par ailleurs, que l'OSCE avait eu une tâche difficile en tant qu'observateur des élections et a demandé que sa capacité d'action soit renforcée lors du Sommet de Lisbonne en décembre prochain. Il a estimé également qu'on ne pouvait installer en Bosnie-Herzégovine une force internationale de police de longue durée à moins d'un nouveau mandat du Conseil de sécurité. Son gouvernement serait alors disposé à contribuer militairement à une telle force. Le Ministre a annoncé, en outre, l'adoption prochaine de la déclaration germano-tchèque en faveur de leur avenir européen commun. Il a estimé que la Russie devait également être l'un des bénéficiaires du processus d'unification européenne et ce à hauteur de sa taille et de son importance.

Il a estimé ensuite que le nouvel Agenda du Secrétaire général pour le développement de l'Afrique dans les années 90 constituait une base solide pour les efforts d'intégration de l'Afrique dans l'économie mondiale et devrait être utilisé pour initier des actions conjointes. Bien que craignant la

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répétition d'un génocide au Burundi, le Ministre a néanmoins estimé que les Nations Unies ne devaient pas être le premier recours dans chaque cas de conflit. Il appartient aux organisations régionales de prendre de plus larges responsabilités. S'agissant de la situation du Proche-Orient, il a plaidé pour l'allégement puis la suppression du bouclage de la bande de Gaza et de la rive occidentale et a appelé à une reprise du processus de paix sans délai.

Le Ministre a par ailleurs évoqué le Sommet de la Terre de Rio et a rappelé qu'il était désormais du devoir de la communauté internationale et de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de faire en sorte que la prise de conscience des problèmes environnementaux puisse déboucher sur des actions concrètes. De même, il faudra faire en sorte que la conférence de 1997 sur le climat, qui se tiendra au Japon, soit couronnée de succès et de concrétiser l'objectif qu'est l'adoption d'un protocole sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. A cet égard, il a demandé le soutien des Etats Membres pour que les sièges des secrétariats de la Convention sur les changements climatiques et la Convention contre la désertification soient établis à Bonn. Par ailleurs, il a appelé à l'élaboration d'un plan d'action global pour donner suite à la Conférence de Stockholm sur les abus sexuels envers les enfants. Il s'est également félicité de ce que l'enfer du cauchemar nucléaire ait enfin pris fin par la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Il a souhaité que la Convention sur les armes chimiques puisse entrer en vigueur au printemps prochain et que toutes les nations, surtout celles qui détiennent les stocks les plus importants, la ratifient. Il a demandé également l'interdiction totale des armes de destruction massive que sont les mines antipersonnel.

En matière de maintien de la paix et de la sécurité, il a souligné l'importance des opérations de consolidation de la paix. Il a rappelé que ce sujet avait été l'objet à Berlin en juillet dernier d'une conférence qui a abouti à un certain nombre de résultats tangibles. Il a indiqué que son pays entendait soumettre à l'Assemblée générale un projet de résolution sur "la consolidation de la paix par le désarmement". Il s'est réjoui de ce qu'un grand nombre d'Etats Membres se soit prononcé en faveur de l'attribution à l'Allemagne d'un siège de membre permanent au Conseil de sécurité et a suggéré que l'Assemblée générale prenne bientôt une décision dans ce sens. Il a regretté les effets de la crise financière sur le budget de l'Organisation ainsi que sur son personnel, mais a ajouté que les rationalisations étaient nécessaires. Il a réaffirmé cependant que le besoin de réforme ne saurait fournir une excuse aux Etats Membres pour ne pas régler leurs contributions.

Allocution de Son Excellence M. Göran Persson, Premier Ministre du Royaume de Suède

M. GORAN PERSSON, Premier Ministre de la Suède, a observé que si les Nations Unies souffrent d'une inertie bureaucratique et résistent à la réforme, elles ont toutefois réussi dans certains domaines. Il ne faudrait

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pas oublier comment les opérations des Nations Unies ont contribué à instaurer des sociétés pacifiques au Cambodge, en El Salvador et au Mozambique. Et comment les actions humanitaires des Nations Unies ont sauvé des vies humaines et atténué les souffrances des populations en Somalie, au Rwanda, au Burundi, en ex-Yougoslavie et dans d'autres régions en crise. Pour garantir la sécurité au sens large du terme, nous avons besoin d'une Organisation mondiale. Nous avons besoin des Nations Unies en tant que forum, garant des principes et des normes internationales, pour prévenir les conflits et trouver des solutions pacifiques lorsque la violence éclate. Nous avons besoin des Nations Unies pour faire face aux menaces à la sécurité humaine, pour protéger l'environnement et encourager le développement durable, pour promouvoir la démocratie et les droits de l'homme. Nous avons besoin des Nations Unies comme point focal pour la solidarité mondiale. Pour réaliser cet objectif, nous avons besoin d'une Organisation forte.

Il faudrait s'attaquer vigoureusement aux inefficacités actuelles. La réforme n'équivaut pas automatiquement à la réduction des effectifs. Dans certains domaines, il faudrait même étendre les activités des Nations Unies. Toutefois, il ne faudrait pas gaspiller les ressources financières existantes. La confiance en une Organisation efficace exige une discipline financière. Une Organisation revitalisée signifie une Organisation plus déterminée et mieux axée sur les questions prioritaires.

Le Gouvernement de la Suède estime que les Etats Membres devraient s'engager à établir une coopération multilatérale mondiale, à payer la totalité de leurs contributions de façon inconditionnelle et ponctuelle, à renforcer et à revitaliser les Nations Unies, à faire des Nations Unies un instrument pour le développement économique et social, à adopter une approche intégrée pour la sécurité, à déclencher une action rapide pour prévenir les conflits et les catastrophes causées par l'homme, ainsi qu'à s'entendre pour développer la capacité des organisations régionales afin d'agir en coopération avec les Nations Unies. Le Premier Ministre a réaffirmé que son gouvernement est engagé en faveur d'une Organisation forte et efficace. La Suède souhaite siéger au Conseil de sécurité au cours de la période 1997-1998. Les membres du Conseil de sécurité ont une responsabilité particulière pour la paix et la sécurité internationales. Il est essentiel que les pays de petite et moyenne taille participent aux travaux du Conseil de sécurité.

Le principe de la rotation qui s'applique aux sièges non permanents est crucial pour la Suède, qui n'a pas siégé au Conseil au cours des vingt dernières années. Si la Suède est élue au Conseil de sécurité, elle continuerait à oeuvrer en faveur de l'ouverture et de la transparence. Les liens qui existent entre le Conseil et les Etats Membres au sens large devraient être renforcés. A cet égard, M. Persson a réitéré que la primauté du droit international et humanitaire constitue un pilier de la politique étrangère de son gouvernement. De l'avis de sa délégation, la capacité des

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Nations Unies pour diriger et contrôler les opérations de maintien de la paix et les opérations humanitaires à grande échelle devrait être assurée. Nous avons besoin d'une organisation capable de coordonner les différents aspects des opérations de maintien de la paix. Dans le cadre de sa planification nationale pour participer aux opérations de maintien de la paix, le Gouvernement suédois prend des mesures visant à intégrer la formation du personnel militaire et civil, afin de faciliter la coordination dans ce domaine. La Suède estime que le mécanisme des sanctions devrait être amélioré. Il faudrait explorer les moyens permettant d'éviter les souffrances des personnes civiles innocentes et d'atténuer les conséquences des sanctions à l'égard des Etats tiers. Les Nations Unies constituent une autorité morale de la communauté internationale a souligné le Premier Ministre. Elles ont un rôle vital pour empêcher que les crimes de guerre ne restent pas impunis. Il faudrait donner l'appui nécessaire aux tribunaux ad hoc pour l'ex-Yougoslavie et pour le Rwanda. Les personnes civiles doivent être protégées dans tous les conflits armés, qu'ils soient internes ou internationaux. A cet égard, le Gouvernement suédois estime qu'il faudrait mettre en place, dans un très proche avenir, une cour criminelle internationale permanente.

Abordant la situation financière des Nations Unies, M. Persson a fait remarquer que la crise financière et le non-paiement des contributions ne devraient pas servir de prétexte pour anticiper la réforme. Il faudrait explorer davantage d'autres moyens de financement. Il a regretté que l'aide au développement ait atteint son niveau le plus faible et que seuls, quatre pays, dont la Suède, consacrent 0,7% de leur PNB à l'aide au développement. Le financement de la coopération mondiale est une question à long terme qui exige une solution à long terme. Les pays ont un intérêt commun à ouvrir leurs frontières et à libérer le commerce pour encourager la croissance et accroître les richesses. Malheureusement, le développement du crime organisé constitue un obstacle à cette évolution. Pour lutter contre ce fléau, les pays de la région de la mer Baltique ont décidé d'élaborer un plan d'action commun.

Rappelant que pendant des décennies, la Suède a été un des pionniers de la lutte contre les armes nucléaires, M. Persson a estimé que l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires est essentielle et qu'elle marquera une étape historique vers l'élimination des armes nucléaires. Il a insisté sur la nécessité de progresser vers une interdiction mondiale des mines terrestres antipersonnel.

Suite du débat général

M. QICHEN QIAN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Chine, a noté que dans l'Asie et le Pacifique, les efforts pour sauvegarder la paix et la stabilité régionales et pour promouvoir le développement commun par le dialogue se sont concrétisés par des faits positifs tels que la signature par la Chine avec le Kazakstan, le Kirghizistan

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et le Tadjikistan d'un accord sur le renforcement de la confiance le long d'une frontière longue de plus de 3 000 kilomètres. Il a noté en outre, qu'en dépit des liens économiques étroits qui se sont tissés entre différents pays et régions du monde, certains Etats tentent de contenir la croissance des pays en développement en les excluant de la prise de décisions dans l'économie mondiale. Or, il importe, si l'on veut parvenir à une croissance et à une prospérité communes et durables, que les échanges et la coopération économique entre les Etats soient renforcés et basés sur la complémentarité, a observé le Ministre. Il a souligné l'écart grandissant entre la richesse et les niveaux de croissance des pays développés et des pays en développement ainsi que les risques croissants de marginalisation des pays les moins avancés. L'aide publique au développement ne cesse de diminuer et dans le même temps, les pays développés assortissent des conditions de plus en plus draconiennes à celle-ci Rappelant l'importance des liens entre la coopération internationale et la protection de l'environnement et du développement, M. Qian a jugé que les pays développés n'ont pas tenu les engagements qu'ils avaient pris à Rio sur l'octroi des fonds et les transferts de technologies. La Chine espère donc que des solutions pourront être trouvées à ce problème à l'occasion de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur l'environnement et le développement qui doit se tenir l'année prochaine.

Evoquant la signature, hier à New York, du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, le Vice-Premier Ministre a rappelé que son pays, qui a fait montre d'une très grande souplesse lors de sa négociation, est d'avis que ce traité ne constitue qu'un premier pas dans le long processus du désarmement nucléaire général et complet. Il a lancé, à cette fin, un appel à tous les pays afin que les puissances nucléaires renoncent à la politique de menace nucléaire et qu'ils s'engagent à ne pas utiliser, en premier, les armes nucléaires ou de menacer de les utiliser contre des pays non nucléaires. La Chine demande que tous les pays qui ont déployé des armes nucléaires hors de leurs frontières, les rapatrient dans leur totalité et qu'il ne soit pas procédé au développement ou au déploiement du système d'armement spatial pouvant mettre en danger la sécurité et la stabilité stratégiques mondiales. La Chine appelle en outre les pays à poursuivre les négociations en vue de la conclusion d'une convention internationale sur l'interdiction complète et la destruction totale des armes nucléaires.

M. Qian a par ailleurs abordé la situation économique chinoise en indiquant qu'en l'an 2000, le PNB per capita chinois aura quadruplé par rapport à celui de 1980, notamment grâce à la mise en place, a-t-il dit, depuis dix-sept ans, de politiques de réformes et d'ouverture vers l'extérieur. Le développement de la Chine, a-t-il ajouté, c'est bel et bien l'accroissement des facteurs pacifiques et, loin de constituer une menace pour quelque pays ou quelque région que ce soit, le développement chinois promeut la paix, la stabilité et le développement dans le monde. Rappelant que le 1er juillet 1997, la Chine recouvrera l'exercice de sa souveraineté sur Hong Kong, le Vice-Premier Ministre a assuré que la Chine est parfaitement en

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mesure d'assurer une passation pacifique des pouvoirs ainsi qu'une transition sans heurts dans ce territoire. Après son retour à la mère patrie, a-t-il ajouté, nous conduirons la politique d'"un Etat, deux systèmes". Les principes d'administration de Hong Kong et sa haute autonomie seront respectés; son régime socio-économique actuel et le mode de vie de ses habitants resteront inchangés; ses lois, sa position commerciale et son statut de port franc et de région douanière seront maintenus. Soulignant qu'"il n'y a qu'une seule Chine dans le monde", M. Qian a réaffirmé que Taiwan fait partie intégrante du territoire chinois. "Réunification pacifique; un Etat, deux systèmes", tel est le principe de la Chine pour le règlement de ce problème de principe, qui touche à sa souveraineté et à son intégrité territoriale. Le Gouvernement et le peuple chinois sont résolus à mener jusqu'au bout la lutte contre la division de la patrie et l'indépendance de Taiwan, a-t-il souligné.

M. HERVE DE CHARETTE, Ministre des affaires étrangères de la France, s'associant aux propos du Ministre des affaires étrangères d'Irlande tenus au nom de l'Union européenne, a rendu un hommage particulier et chaleureux à M. Boutros Boutros-Ghali et a affirmé qu'il méritait la confiance. Il a identifié le terrorisme comme un défi nouveau pour la paix, et évoquant les 25 recommandations adoptées lors de la Conférence du G7 et de la Russie sur le terrorisme tenue en juillet dernier à Paris, a lancé un appel solennel à l'ensemble de la communauté internationale pour qu'elle se joigne à ce combat. Il a mis l'accent sur la nécessité de combattre le crime organisé et notamment le blanchiment des capitaux. Il a évoqué le récent Sommet mondial sur la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants. Mettant l'accent sur le problème de la drogue, il a soutenu le projet de tenir une session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la drogue en 1998.

Ces périls nouveaux n'effacent pas cependant les défis traditionnels auxquels l'Organisation doit faire face. Parmi eux, le maintien de la paix reste la fonction centrale des Nations Unies et le Ministre s'est félicité de la diversification des mesures disponibles dans ce domaine, telles la diplomatie préventive, les activités de consolidation de la paix ou encore la tenue de conférences régionales. Abordant la question des sanctions, il a estimé qu'elles devaient être utilisées avec prudence et mesure, obéir à des critères précis et toujours limités dans le temps. Il s'est félicité de la tenue d'élections en Bosnie-Herzégovine, rappelant le plan français de consolidation pour l'action de la communauté internationale et la prochaine conférence sur la question à Paris. Il a exprimé son inquiétude quant au processus de paix au Proche Orient. Il a rappelé que la France considère que le retrait total du Golan contre une paix totale constitue la base d'un accord entre la Syrie et Israël et a ajouté que le Liban devait recouvrer une souveraineté pleine et entière sur l'ensemble de son territoire.

Affirmant qu'il revenait à l'ONU de faire émerger les valeurs communes qui fonderont la civilisation du XXIème siècle, il s'est réjoui, à cet égard, de la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires hier.

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Il a mis en lumière la consécration des Droits de l'homme comme principe majeur des relations internationales et a précisé que les Nations Unies étaient au coeur de cette mutation. A cet égard, il a salué le travail remarquable accompli par la Commission des droits de l'homme et a réaffirmé la volonté de la France de voir punir les crimes contre l'humanité, sans exception. Après s'être réjoui de la résolution sur le multilinguisme, adoptée l'an passé par l'Assemblée générale, il a précisé que l'importance que la France attache à la francophonie traduit sa volonté de préserver la spécificité et la richesse d'un regard profondément original, porté sur le monde par plusieurs centaines de millions de personnes et qu'elle n'y renoncera pas. Il a ensuite évoqué les dangers de l'unilatéralisme commercial et a réaffirmé que la France ni l'Europe n'accepteront qu'un pays, fût-il le plus puissant, tente de réguler seul le commerce mondial par des décisions ayant une portée extraterritoriale. Au contraire, les Etats les plus riches doivent affirmer concrètement leur solidarité envers les pays en développement. A cet égard, il a estimé que l'Afrique présentait de réelles perspectives de progrès, connaissant pour la première fois depuis longtemps une croissance de l'ordre de 5%. C'est pourquoi au récent Sommet des pays industrialisés de Lyon, la France a réaffirmé la nécessité d'augmenter l'aide aux pays les plus pauvres et que soit défini un nouveau partenariat global entre les pays en développement et les institutions multilatérales. Il a approuvé les discussions en cours en vue d'améliorer la représentativité du Conseil de sécurité, s'agissant en particulier de l'Allemagne, du Japon et des Etats du Sud. Abordant la réforme de structure de l'Organisation, il a estimé qu'il ne s'agissait pas de tout bouleverser mais de mettre chaque institution en mesure d'apporter une contribution utile à l'oeuvre collective. C'est pourquoi, les membres du G7 ont proposé de réinjecter dans des projets de développement les sommes économisées grâce aux réformes. Par ailleurs, il faudrait mieux définir les rôles et les mandats des agences et commissions spécialisées et éliminer les gaspillages ou doubles emplois. Ce faisant, il a réaffirmé qu'il appartient à tous les Etats qui ont laissé s'accumuler des arriérés de prendre leurs responsabilités et d'assurer le budget de l'Organisation. Pour lui, l'ONU demeure l'une des principales chances de construire un monde meilleur, qu'il ne faut pas gâcher.

M. AHMED ATTAF, Ministre des affaires étrangères de l'Algérie a déclaré que son pays, qui a intégré en tant que dimension prioritaire de sa politique extérieure le renforcement de la crédibilité et de l'autorité de l'ONU rend un juste hommage au Secrétaire général des Nations Unies, M. Boutros Boutros- Ghali, pour sa vision, sa persévérance et les efforts inlassables qu'il déploie au service de l'adaptation de l'ONU aux défis de l'ère actuelle. Son courage, son engagement et l'ambition qu'il nourrit pour le renforcement du rayonnement et de l'efficacité de l'Organisation, en une phase particulièrement difficile de l'évolution des relations internationales, lui ont valu le soutien de l'OUA et de la Ligue des Etats Arabes. L'Algérie lui renouvelle son appui et lui souhaite bien d'autres succès aux commandes des Nations Unies.

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M. Attaf a fait remarquer que le terrorisme international s'impose plus que par le passé par son acuité particulière comme un fait universel, une menace à la stabilité des nations, aux valeurs démocratiques des sociétés et comme une nouvelle forme de menace à la paix et à la sécurité internationales. C'est dire combien le combat contre le terrorisme appelle aujourd'hui une mobilisation internationale effective à la mesure des défis d'un phénomène qui n'est pas marginal et qui ne connaît ni limites ni sanctuaires inviolables.

Il a constaté qu'en dépit d'une prise de conscience des dangers de ce fléau, à l'échelle internationale, la riposte internationale demeurera cependant, dans une très large mesure, insuffisante tant qu'elle ne sera pas traduite par des actions concrètes portées par une triple exigence : instauration d'une véritable coopération internationale, manifestation d'une plus grande solidarité et démonstration d'une détermination à la mesure des engagements politiques régulièrement affirmés.

A cet égard, la lutte contre le terrorisme ne doit plus souffrir de l'ambiguïté ou de la sélectivité qui continue à la singulariser parfois. Elle doit être portée par une mobilisation sans failles et de tous les instants à démanteler la chaîne criminelle du terrorisme, que cela concerne les réseaux d'exécutants, leurs commanditaires, leurs divers relais politiques, leurs sources de financement et d'approvisionnement, ou le soutien logistique direct ou indirect qu'il provienne d'individus, de groupes ou encore d'Etats.

Le Ministre des affaires étrangères algérien a rappelé que dans son environnement immédiat, l'Algérie participe activement à l'émergence et à la consolidation d'ensembles de concertation, de solidarité et de coopération avec tous ses voisins avec lesquels elle souhaite développer des relations marquées du sceau de l'exemplarité.

La détermination dont fait preuve l'Algérie se veut un acte de foi dans l'avenir et dans les capacités de chacun des partenaires de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) à saisir les avantages et les enjeux de relations confiantes et mutuellement bénéfiques pour répondre aux attentes légitimes de nos peuples.

C'est précisément dans le contexte de la consécration de cet ensemble maghrébin uni, homogène et fort que l'Algérie contribue à l'avènement d'un règlement juste et durable de la question du Sahara occidental. C'est à ce titre également que l'Algérie continue d'apporter son soutien politique, ses moyens humains et financiers au Plan de règlement de l'ONU élaboré conjointement avec l'OUA, en vue de la tenue d'un référendum authentique et crédible qui garantisse le libre exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance.

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Les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, doivent prendre conscience de tout ce qu'un dialogue franc, constructif et responsable peut leur apporter pour résoudre les questions en suspens de l'étape actuelle, mais également pour préparer l'avenir. De même, le devoir de la communauté internationale, et de l'ONU en particulier, doivent se traduire par un engagement et une présence plus soutenus, par la persévérance dans l'effort de paix en conformité avec leurs responsabilités à l'égard du peuple du Sahara occidental et de la satisfaction de ses droits légitimes.

En Méditerranée, l'Algérie a oeuvré avec constance à l'établissement de cadres permanents de dialogue et de coopération. Sa démarche, a-t-il déclaré, s'est toujours voulu inscrite dans la perspective de la définition d'un mécanisme opérationnel rénové qui organise et conduit le devenir de stabilité et de progrès que mérite l'espace euro-méditerranéen.

C'est cet esprit qui a nourri l'adhésion sincère de l'Algérie au processus entamé à Barcelone, étape importante vers l'établissement de relations euroméditerranéennes novatrices fondées sur la confiance mutuelle et reposant sur des actions concertées.

L'Algérie qui entend poursuivre sa contribution à l'avènement d'une paix juste et durable au Moyen-Orient renouvelle son attachement aux principes adoptés par la Conférence de Madrid, c'est-à-dire celui de "la terre contre la paix". A cet égard, l'Algérie est convaincue qu'il n'existe pas d'alternative à un règlement fondé sur le retrait total d'Israël de tous les territoires arabes occupés depuis 1967, et sur le droit du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat souverain avec EL-Qods pour capitale. C'est aujourd'hui le devoir et la responsabilité de la communauté internationale et en particulier des coparrains du processus de paix de faire preuve d'une détermination résolue pour préserver la continuation et les chances d'aboutissement de ce processus que mettent en péril l'intransigeance, les reculs et les reniements israéliens.

En matière de désarmement, a rappelé M. Attaf, l'Algérie, après avoir ratifié la Convention d'interdiction des armes chimiques et adhéré au Traité sur la non-prolifération nucléaire, a signé, le 30 mars 1996, un Accord de garanties généralisées avec l'AIEA.

Abordant la question de la mondialisation des problèmes économiques, sociaux et politiques, le Ministre des affaires étrangères algérien a souligné que la communauté internationale doit mieux assumer la multiplicité des liens d'interdépendance qui la structurent, améliorer ses capacités de réponse collective au défi du développement et accompagner de ses soutiens les nouvelles croissances. Elle doit mettre davantage le développement au centre de ses préoccupations en favorisant les solutions concertées pour la relance durable de la croissance des pays du Sud et assurer leur insertion véritable dans l'économie mondiale. Dans cet esprit, la question du financement du

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développement mérite, à travers la crise persistante de la dette extérieure des pays du Sud et le tarissement des fonds pour la coopération, une attention toute particulière, tant est pour le moins contestable la validité des approches qui lui ont été réservées jusqu'ici. M. Attaf s'est déclaré convaincu que la première Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce qui se tiendra prochainement à Singapour sera l'occasion propice pour la communauté internationale d'établir lucidement le bilan de la mise en oeuvre de ces Accords.

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