SG/SM/6054

LE SECRETAIRE GENERAL ESTIME QUE LE NOUVEL ORDRE DU JOUR POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE DANS LES ANNEES 90 ENGAGE LE CONTINENT SUR LA VOIE DE LA CROISSANCE

20 septembre 1996


Communiqué de Presse
SG/SM/6054


LE SECRETAIRE GENERAL ESTIME QUE LE NOUVEL ORDRE DU JOUR POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE DANS LES ANNEES 90 ENGAGE LE CONTINENT SUR LA VOIE DE LA CROISSANCE

19960920 Les progrès des cinq dernières années ont permis de renverser le cours de la marginalisation économique de l'Afrique

On trouvera ci-après le texte du discours d'ouverture prononcé le 16 septembre par le Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali, à l'occasion de l'examen à mi-parcours du nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90.

"Je tiens à remercier S. E. l'Ambassadeur du Japon, M. Owada, d'avoir accepté de présider l'examen à mi-parcours du nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90.

J'aimerais également dire combien j'apprécie le rôle joué par le Gouvernement japonais dans la mise en oeuvre du nouvel Ordre du jour. L'attention qu'il prête aux questions africaines n'est pas seulement un exemple éclatant de contribution d'un État Membre aux travaux de l'Organisation. C'est aussi la preuve de son attachement à la coopération Sud-Sud et une manifestation de la solidarité entre l'Asie et l'Afrique.

Nous sommes maintenant à mi-chemin dans l'application du nouvel Ordre du jour. Le moment est donc venu de faire le bilan des progrès réalisés jusqu'à présent et de nous préparer aux tâches qui nous attendent.

Le rapport qui vous est soumis se divise en deux parties. Il présente tout d'abord les aspects essentiels qui ont à voir avec l'exécution du nouvel Ordre du jour, en mettant l'accent sur le partage des responsabilités entre les différents pays africains et la communauté internationale. C'est dans cet esprit de coopération que la question du développement de l'Afrique doit véritablement être abordée.

Le nouvel Ordre du jour met en évidence un certain nombre de domaines auxquels les pays africains doivent accorder la priorité : la bonne gestion des affaires publiques, le développement humain et le renforcement des capacités, la mobilisation des ressources, y compris les investissements directs de capitaux internes et étrangers, le commerce, la diversification des produits de base et le développement industriel.

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Nous sommes tous conscients que si les pays et les peuples africains sont responsables au premier chef de leur propre développement, ils ne sont pas seuls. La communauté internationale — et l'ONU en particulier — doit soutenir leurs efforts.

C'est pourquoi le rapport se penche sur les responsabilités de la communauté internationale et étudie différentes questions comme l'accroissement du volume, l'élargissement de la portée et l'amélioration des modalités de l'aide, l'amélioration du contexte extérieur, la coordination de l'assistance économique et, enfin, la question fondamentale de la coopération Sud-Sud.

Le rapport est accompagné d'un additif qui présente les modalités pratiques de l'exécution du nouvel Ordre du jour, tant par les pays africains que par la communauté internationale.

En effet, si nous voulons que ce nouvel Ordre du jour retienne l'attention et reçoive le soutien qu'il mérite, nous devons montrer, de manière pratique et mesurable, les progrès réalisés.

Je suis fier d'annoncer, à cet égard, que l'avenir économique de l'Afrique se présente maintenant sous un meilleur jour. Dans l'ensemble, les résultats économiques se sont améliorés.

Le nombre de pays africains connaissant une croissance négative est en diminution. De plus en plus de pays enregistrent un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) supérieur au taux d'accroissement de la population. Les réformes économiques entreprises par de nombreux pays ouvrent la voie à la croissance économique soutenue et au développement durable.

Cependant, la situation reste préoccupante à bien des égards. Près de la moitié des Africains vivent dans la pauvreté absolue. Le nombre de pauvres devrait augmenter de plus de 100 millions d'ici à la fin du siècle. La persistance des troubles civils pose toute une série de problèmes complexes, pour les sociétés directement concernées comme pour celles qui accueillent des réfugiés.

L'amélioration de la gestion publique et de l'administration est en cours, mais il reste encore beaucoup à faire.

L'Afrique se heurte à de nombreux problèmes, qui concernent également la communauté internationale. Le nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90 est un nouvel instrument politique à notre disposition.

Il représente l'engagement de la communauté internationale à concentrer ses efforts sur les priorités définies par les gouvernements africains eux- mêmes, notamment dans le Programme d'action du Caire adopté par l'Organisation de l'unité africaine (OUA) à son sommet de juin 1995.

Le système des Nations Unies dans son ensemble s'occupe de la question du développement de l'Afrique. Ainsi, le 15 mars, j'ai participé au lancement de l'Initiative spéciale du système des Nations Unies pour l'Afrique.

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L'Initiative spéciale offre un cadre à la coopération de tous les organismes du système en faveur de l'Afrique. Composante opérationnelle du nouvel Ordre du jour, elle a pour objet de donner une nouvelle impulsion à l'action en faveur de l'Afrique.

Elle se caractérise par la mise en oeuvre de modalités pratiques d'exécution à l'échelle des pays et par l'action commune des pays africains, du système des Nations Unies et des organismes donateurs bilatéraux et multilatéraux.

Lors du sommet du Groupe des Sept à Lyon, le 29 juin, les dirigeants des sept pays les plus industrialisés du monde ont réaffirmé, devant le Secrétaire général de l'ONU, le Directeur général du Fonds monétaire international, le Président de la Banque mondiale et le Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, leur attachement au développement de l'Afrique.

En sa qualité de Président du Groupe des Sept et au nom des autres chefs d'État ou de gouvernement du Groupe, le Président de la République française m'a écrit au mois de juillet dernier pour m'exposer à nouveau les propositions du Groupe concernant l'instauration d'un nouveau partenariat pour le développement. Il a souligné que les participants au sommet de Lyon étaient convenus de prêter une attention particulière à l'Afrique dans le cadre de ce nouveau partenariat.

La semaine dernière, j'ai présidé la première réunion du Groupe d'éminentes personnalités sur le développement de l'Afrique, qui a été récemment reconstitué. Les participants se sont engagés à apporter leur appui au nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90 et à l'Initiative spéciale du système des Nations Unies pour l'Afrique. Le Groupe a publié un communiqué qui affirme avec force cet engagement.

Hier, j'ai passé la journée avec le Directeur général du Fonds monétaire international, le Président de la Banque mondiale et le Directeur général de l'Organisation mondiale du commerce. Nous sommes convenus de tirer parti de la dynamique créée par le sommet de Lyon en faveur de l'Afrique.

Vous voyez donc que l'action en faveur du développement de l'Afrique bénéficie d'un soutien de plus en plus large de la part de la communauté internationale. Au cours des cinq dernières années, grâce à l'action de l'ONU et de ses États Membres, le processus de marginalisation économique de l'Afrique par rapport au reste du monde a commencé à s'inverser.

Nous n'avons pas encore atteint notre but. Mais, comme le montre le rapport qui vous est présenté, nous sommes sur la bonne voie.

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Alors que vous vous préparez à commencer vos travaux, je suis heureux d'avoir eu l'occasion de vous faire partager mon attachement à la cause de l'Afrique.

L'ONU et la communauté internationale coopèrent avec les pays africains pour mettre un terme à la marginalisation de la région.

Il faut encore poursuivre nos efforts si nous voulons réaliser les objectifs du nouvel Ordre du jour, mais je suis convaincu que l'Afrique est enfin engagée sur la voie de la croissance.

L'avenir appartient à l'Afrique.

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