ONG/78

LA 49EME CONFERENCE DES ONG/DEPARTEMENT DE L'INFORMATION TERMINE SES TRAVAUX EN PRESENTANT DIFFERENTES VISIONS POUR L'AVENIR

12 septembre 1996


Communiqué de Presse
ONG/78


LA 49EME CONFERENCE DES ONG/DEPARTEMENT DE L'INFORMATION TERMINE SES TRAVAUX EN PRESENTANT DIFFERENTES VISIONS POUR L'AVENIR

19960912 APRES-MIDI ONG/78 M. Samir Sanbar rend hommage à la mémoire de Erskine Childers, Secrétaire général de la Fédération mondiale des Associations pour les Nations Unies

La quarante-neuvième Conférence annuelle des organisations non gouvernementales/Département de l'information a terminé cet après-midi ses travaux sous la présidence du Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar. En début de séance, M. Sanbar a rendu hommage, à la mémoire de Erskine Childers, Secrétaire général par intérim de la Fédération mondiale des Associations pour les Nations Unies (FMANU), récemment décédé. Le Sous-Secrétaire général a rappelé le caractère exceptionnel de la personnalité de Erskine Childers, à la fois écrivain, diplomate et haut fonctionnaire. Erskine Childers, a ajouté M. Sanbar, a consacré sa vie à la cause des Nations Unies. Sur le plan professionnel, il s'agit d'une perte considérable. Sur le plan personnel, il s'agit de la perte tragique d'un ami cher et personnel.

Les intervenants ont ensuite échangé et comparé leurs points de vue et leurs "visions pour l'avenir", thème directeur de cette sixième et dernière séance.

M. Rodrigo Carazo Odio, ancien Président du Costa Rica et Président de l'Université pour la paix, a dit constater qu'année après année, l'ONU fait face aux mêmes problèmes. Au-delà des problèmes économiques, il y a surtout des problèmes sociaux et financiers à l'échelle planétaire. L'Amérique centrale est convaincue que la violence découle de l'injustice sociale, de la mauvaise répartition des richesses et des dommages causés à l'environnement. Au Costa Rica, un grand nombre de personnes, environ 15% de l'ensemble de la population, est d'origine étrangère, notamment nicaraguayenne. Chassées par la misère, elles sont venues au Costa Rica en quête d'un avenir meilleur. Cette réalité illustre l'état de pauvreté de la région, voire du monde. Le XXIème siècle aura à affronter le défi des problèmes nés des migrations.

M. Juan Somavia, Représentant Permanent du Chili auprès des Nations Unies, s'est dit heureux de renouer avec la communauté des ONG. Souhaitant partager son expérience au Conseil de sécurité, M. Somavia a déclaré qu'il

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profite de la présence de son pays au sein de cet organe pour observer son action et son rapport avec la société civile. M. Somavia a regretté que le Conseil néglige trop souvent les dimensions humaines des conflits, se limitant aux seuls aspects militaire et géopolitique. Aujourd'hui, la paix n'est plus seulement la paix entre nations. La paix est celle des peuples, y compris à l'intérieur des Etats. Les conflits d'aujourd'hui sont caractérisés par des catastrophes humanitaires qui requièrent une action. S'agissant de conflits internes, la communauté internationale ne dispose toutefois que des seuls instruments traditionnels de gestion des crises. Trop souvent, il s'agit d'instruments adaptés aux seuls Etats. Le Conseil de sécurité doit donc s'ouvrir à la société civile afin de profiter de son expérience. Le Chili oeuvrera en faveur de la promotion de ces idéaux et de l'expérience au sein du Conseil. Plaidant en faveur de l'établissement d'une cour criminelle internationale, M. Somavia a estimé que l'impunité est impossible quand des millions de personnes sont tuées. S'agissant des sanctions, il a regretté qu'elles affectent trop souvent les personnes démunies sans toucher les dirigeants responsables.

Mme Grace Yellowhammer, Co-Présidente de la Sous-Commission des droits des populations autochtones, racontant sa vie d'autochtone de l'Arizona, a insisté sur la diversité apportée par les peuples autochtones. Leur voix n'est pourtant pas entendue. Preuve en est, le nombre plus que limité de représentants autochtones présents ici. L'ONU ne peut réussir que dans le respect mutuel. La pollution de la mère terre doit cesser.

M. Rubens Ricupero, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a estimé que la fin de ce siècle se caractérise notamment par l'apparition d'acteurs nouveaux sur la scène internationale. Selon lui, la communauté internationale doit désormais relever les défis de la défense des droits de l'homme et de l'environnement. Il convient de réfléchir à la façon de mieux associer la société civile aux travaux du système des Nations Unies. Pour ce faire, il importe de créer un climat de confiance.

Mme Nancy Barry, Présidente de Women's World Banking a souligné que pour changer le monde il faut d'abord se changer soi-même, s'aimer les uns les autres, s'aimer soi-même. Toutes les actions des hommes doivent s'inspirer des principes partagés d'amour et de responsabilité. Au cours des années à venir, la communauté internationale se définira de plus en plus par ses actions par rapport aux chaos et aux différents défis. Il faut mettre les pauvres au premier rang de nos priorités. Les ONG doivent faire leur autocritique. Elle doivent prendre du recul et réfléchir à la création de structures radicalement différentes des systèmes bureaucratiques intergouvernementaux. Il faut se pencher sur les priorités de la société civile et non sur celles de ses représentants. Les ONG doivent être pragmatiques. Il leur incombe d'amener les dirigeants du monde à percevoir la réalité à travers de nouveaux prismes.

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M. Michio Kaku, originaire d'Hiroshima et professeur de physique nucléaire à l'Université de la ville de New York, s'est félicité de la récente adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Pourtant, il ne faut pas se leurrer. Ce traité contient une importante lacune en ce qu'il ne traite pas des expérimentations par simulation en laboratoire. C'est pourquoi, il importe d'interdire toutes les infrastructures nucléaires militaires. Les savants et scientifiques devraient consacrer leur énergie et leur potentiel remarquables à la création de nouvelles industries, de nouveaux produits utiles à l'ensemble de l'humanité. Il est temps de mettre un terme aux recherches entreprises dans le cadre du programme de la guerre des étoiles auxquelles plus de quatre milliards de dollars sont consacrés.

Mme Jules Dunham, U.S. Program Associate, Fondation internationale de la jeunesse, a fait valoir que les jeunes ont partout dans le monde contribué au renforcement du partenariat entre le système des Nations Unies et les ONG, notamment en participant activement aux grandes conférences internationales organisées sous l'égide de l'ONU, comme lors d'Habitat II réunie en juin dernier à Istanbul. Les jeunes ont présenté à l'Assemblée générale un Programme mondial des jeunes pour l'An 2000 et au-delà. Le Forum des jeunes aura lieu cette année le 25 novembre à Vienne. Pour renforcer le partenariat des jeunes avec les Nations Unies, il convient d'accroître la compréhension mutuelle et de renforcer le rôle des jeunes, leur participation. Le partenariat existant ne saurait suffire.

John Kenneth Galbraith, Professeur à l'Université de Harvard, a déclaré que l'erreur la plus commune est celle de sous-estimer l'action de la société civile. L'histoire s'affirmera comme la force directrice, qui elle-même commence avec l'agriculture. Le nationalisme s'est porté au niveau des marchés, définis par des terrains nationaux. Au cours des cinquante dernières années, l'on assiste à une tendance au contrôle économique. Le commerce international est devenu le meilleur garant de l'internationalisme. Le capitalisme avait un aspect cruel reléguant les plus mal lotis au ban de la société. L'Etat-providence est le noyau de l'économie nationale. La structure institutionnelle des relations internationales n'est plus conforme à la réalité d'aujourd'hui. L'ONU elle-même relève de la conception des nations dominantes de l'après-guerre, celles des Etats-nations. La paix ne saurait être menacée par un excès de confiance. Il faut remédier au manque de pouvoir des organes des Nations Unies.

Tirant les conclusions de la Conférence, Mme Monica Willard, Présidente de la quarante-neuvième Conférence DPI/ONG, a estimé que le défi majeur que les ONG auront à affronter sera celui de les relever. Pour ce faire, il faut apprendre à travailler ensemble, s'ouvrir sur d'autres cultures, définir de nouvelles voies. Relevons le défi du partenariat en faveur d'une nouvelle ONU.

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Clôturant les travaux de la 49ème Conférence, le Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar, a remercié tous les participants de leur présence. Il a estimé que la Conférence a permis de dissocier le futur du présent. "Il faut se fonder sur le présent pour édifier un avenir ensemble", a-t-il déclaré. Les Nations Unies et le Département de l'information partagent votre engagement et votre vision. J'espère que nous pourrons continuer à rêver et à travailler ensemble.

La quarante-neuvième Conférence annuelle des organisations non gouvernementales organisée par le Département de l'information en coopération avec le Comité exécutif des organisations non gouvernementales associé au Département de l'information, avait entamé ses travaux le 10 septembre dernier au Siège, sous la présidence de M. Samir Sanbar, Sous-Secrétaire général à l'information. Organisée sur le thème : "Les Nations Unies face aux défis d'un monde en transformation", la Conférence a axé ses réflexions sur les résultats des délibérations des cinq groupes de travail de haut niveau de l'Assemblée générale et sur leurs recommandations concernant les questions suivantes : Agenda pour la paix; Agenda pour le développement; représentation équitable au Conseil de sécurité et augmentation du nombre de ses membres; situation financière de l'Organisation; et renforcement du système des Nations Unies.

La 49ème Conférence annuelle des ONG/Département de l'information, en coopération avec le Comité exécutif des ONG associé au Département de l'information a permis une nouvelle fois de souligner l'importance du partenariat entre les Nations Unies et la société civile qui permet de renforcer le système des Nations Unies.

Dans la déclaration qu'il a prononcée lors de la séance inaugurale de la Conférence, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Boutros Boutros-Ghali a annoncé que le Centre ONG/DPI serait de nouveau installé au Secrétariat, le plus tôt possible, précisant que cette décision montre l'engagement des Nations Unies à traiter de problèmes et d'objectifs communs avec les ONG, soulignant qu'il est temps de rechercher de nouveaux moyens d'élargir ce partenariat.

Lors de cette même réunion, le Président de l'Assemblée générale, M. Diogo Freitas do Amaral (Portugal) avait fait valoir que l'Organisation ne peut ériger à elle seule un monde meilleur, et doit non seulement compter sur l'appui des Etats Membres mais sur celui de tous, et en particulier des ONG qui sont devenues, en raison de leur efficacité, des participants de plein droit à la vie internationale.

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