En cours au Siège de l'ONU

ONG/76

LA 49EME CONFERENCE DES ONG/DEPARTEMENT DE L'INFORMATION PROCEDE A UN LARGE TOUR D'HORIZON DES QUESTIONS DE DEVELOPPEMENT

11 septembre 1996


Communiqué de Presse
ONG/76


LA 49EME CONFERENCE DES ONG/DEPARTEMENT DE L'INFORMATION PROCEDE A UN LARGE TOUR D'HORIZON DES QUESTIONS DE DEVELOPPEMENT

19960911 APRES-MIDI ONG/76 Les participants estiment que seule une réforme des Nations Unies permettra de renforcer leur mécanisme d'appui au développement

La quarante-neuvième Conférence annuelle des organisations non gouvernementales/Département de l'information a procédé cet après-midi à un large tour d'horizon des questions ayant trait au développement sur la base de l'Agenda pour le développement, au regard des phénomènes de mondialisation et d'interdépendance. Ce faisant, les participants amenés à s'interroger plus particulièrement sur les moyens de renforcer le mécanisme de l'ONU pour le développement, ont souligné la nécessité pour ce faire de réformer le système et les programmes des Nations Unies afin de prendre en compte les bouleversement récemment intervenus sur la scène internationale.

Le Modérateur de cette première partie de séance, M. Samuel Insanally, ancien Président de l'Assemblée générale et Représentant permanent du Guayana auprès des Nations Unies, après avoir souligné la complexité des questions soulevées, a présenté les différents intervenants. Il a fait valoir que les pays développés prônent les vertus de la mondialisation. Or, par ailleurs, ce concept colporte des dangers de marginalisation du plus grand nombre.

M. Peter Osvald, Représentant Permanent de la Suède auprès des Nations Unies, a fait part du consensus des conférences internationales tenues sous l'égide des Nations Unies. Mais, la structure du rapport sur l'Agenda pour le développement ne fait pas l'unanimité. La rationalisation et l'amélioration de l'Organisation risque d'aboutir à une organisation plus modeste disposant de moins de ressources à consacrer au développement. Certaines délégations estiment que la mondialisation constitue une menace pour leurs sociétés et tentent de bloquer cette tendance.

Mme Marie-Angélique Savané, ancienne Commissaire à la Commission de gouvernance mondiale a estimé que chaque pays a son mot à dire dans la bonne marche de l'économie mondiale. C'est à cette condition que la tendance s'avérera positive. C'est également dans ce cadre que s'inscrit l'idée d'un Conseil de sécurité économique. La position de l'Afrique dans cette tendance est essentielle. Les ressources humaines existent en Afrique. Pourtant, le continent pâtit de la fermeture des marchés. Mme Savané a estimé que la société civile a un rôle à jouer en tant qu'élément d'équilibre.

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Mme Barbara Adams, Administrateur principal des programmes, Service de liaison avec les ONG, s'est interrogé sur le rôle de l'ONU en ces temps de mondialisation. A l'heure des incertitudes entourant le monde du travail et le régime des retraites, il s'agit de constater que la pauvreté et le manque de création de revenus existe désormais partout. Mme Adams a indiqué que le développement devrait être centré sur l'individu et les communautés. Le développement est impossible sans la participation des ONG. Ainsi, il est regrettable que l'ONU n'ait pas pleinement profité de l'expérience des ONG.

M. Richard Jolly, Conseiller spécial de l'Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré que la mondialisation doit être entendue au sens large. Les échecs du développement n'incombent-ils qu'aux pays concernés ? Les institutions de Bretton Woods sont surtout des organismes économiques qui souvent, oublient la dimension de la justice. Si la mondialisation est en cours, elle a connu une évolution tant positive que négative. Sur le plan économique toutefois, l'on a assisté à des échecs notables, eu égard notamment à la création de revenus.

Ces interventions ont soulevé certaines questions de la part des ONG qui ont notamment trait aux nouvelles ressources de financement des Nations Unies et sur les mesures à prendre à l'échelle internationale pour lutter contre le problème de la corruption.

M. Insanally a indiqué que la question des nouvelles sources de financement a fait l'objet d'un examen de la part du Conseil économique et social, examen qui s'est heurté à des blocages. Concernant la corruption, il a estimé qu'à l'instar du tango, il faut être deux.

Pour sa part, M. Osvald a indiqué que ces nouvelles ressources de financement devraient être additionnelles et ne sauraient exonérer les Etats de leurs obligations financières vis-à-vis de l'Organisation. La Suède estime que des ressources pourraient être trouvées en faisant payer l'utilisation de l'espace aérien par les compagnies aériennes.

La Conférence a ensuite abordé le thème du renforcement du mécanisme de l'ONU pour le développement, sous la conduite de M. Ahmad Kamal, Représentant permanent du Pakistan auprès des Nations Unies, ancien Président du Conseil économique et social.

M. Kamal a estimé que la discussion proposée cet après-midi revient à se demander si le renforcement envisagé présuppose un consensus sur le rôle de l'Organisation. Or, ce consensus ne semblant pas exister, que faut-il faire pour favoriser son émergence? De même, il n'existe pas de consensus sur les objectifs et recommandations dégagés par les grandes conférences internationales tenues sous l'égide des Nations Unies. Il y a lieu d'évaluer la capacité de l'ONU à favoriser le développement dans un environnement

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économique mondial particulièrement hostile. Un tel processus doit se faire en coopération avec les différents acteurs de la société civile. M. Kamal a noté que certains reprochent à l'ONU d'abandonner aux institutions de Bretton Woods le secteur de l'analyse économique. Selon lui, l'évaluation de l'impact réel des activités opérationnelles des Nations Unies sur le terrain doit enfin être réalisée.

M. Gustave Speth, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Coordonnateur spécial pour le développement économique et social, a fait valoir qu'aucun des objectifs assignés à l'Organisation ne pourra être réalisé sans un développement fondé sur la personne humaine, un développement "à bon escient". "L'ONU n'a aucune excuse à présenter en ce qui concerne la qualité de ses travaux et l'impact de ses activités", a déclaré M. Speth. "Il n'existe aucune autre organisation dans le monde qui dispose d'autant d'atouts que l'ONU pour soutenir le développement humain durable", a-t-il ajouté. Faisant le bilan des grandes conférences organisées sous l'égide des Nations Unies, M. Speth a déploré la grande trahison des engagements de Rio par les pays industrialisés. Selon lui, il convient désormais de poursuivre la réforme et la rationalisation du système des Nations Unies afin de permettre à l'Organisation de s'acquitter de son mandat en matière de développement. Il est tragique de constater qu'en dépit de la fin de la guerre froide les ressources mises à disposition des Nations Unies pour le développement loin de croître se réduisent comme peau de chagrin.

Mme Nafis Sadik, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a regretté que les nombreuses réussites des Nations Unies ne soient pas saluées comme il se doit. D'après elle, le rôle de l'ONU doit évoluer afin de tenir compte des mutations intervenues dans le monde et pour permettre à tous les pays de relever à égalité de chances le défi de la mondialisation de l'économie. Il y a lieu d'examiner l'interaction des différents acteurs des relations internationales et de redéfinir le rôle des différentes institutions des Nations Unies, en particulier celui des institutions de Bretton Woods. Au cours des grandes conférences des Nations Unies, les gouvernements ont adopté un agenda mondial qu'ils doivent maintenant mettre en oeuvre en partenariat avec les différents acteurs, en respectant des règles précises.

Mme Myrna Alexander, Directrice des politiques d'opérations à la Banque mondiale a jugé important de renforcer le mécanisme de l'ONU pour le développement à la lumière de la réduction tant quantitative que qualitative que connaît l'aide au développement depuis une quinzaine d'années. Ainsi, le pourcentage du PIB des Etats consacré à l'aide au développement est passé depuis le début des années 80 de 0,56 % à 0,2% Le système des Nations Unies et la Banque mondiale doit poursuivre leurs réformes. Il doivent montrer aux pays donateurs qu'ils peuvent utiliser à bon escient les fonds alloués. Pour autant, il existe un risque de n'aider que les "bons projets", les plus faciles.

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Mme Carol Bellamy, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a jugé essentiel d'améliorer l'évaluation qualitative des programmes de développement mis en oeuvre par les Nations Unies. Il faut sans cesse se demander dans quelle mesure les projets de développement tiennent compte des mutations que connaît le monde. Mme Bellamy a estimé que les ONG ont un grand rôle à jouer en ce qui concerne la mise en oeuvre de l'Agenda mondial arrêté lors des grandes conférences internationales. Les Nations Unies et les ONG doivent chercher à améliorer l'impact de leurs actions.

A l'issue de ces déclarations, les différents intervenants ont répondu aux questions qui leur avaient été posées par les participants. Ces questions touchaient aussi bien à la difficulté croissante d'accéder aux Nations Unies, qu'aux problèmes du déminage, à la création de casques blancs, au rôle des Volontaires des Nations Unies et à l'Initiative spéciale pour l'Afrique.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu demain matin, jeudi 12 septembre, à 10 heures, la Conférence traitera du financement des activités de l'ONU.

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