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LE COMITE CHARGE D'ELABORER UNE CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION ACHEVE SON DEBAT SUR LES MESURES URGENTES POUR L'AFRIQUE

11 septembre 1996


Communiqué de Presse
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LE COMITE CHARGE D'ELABORER UNE CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION ACHEVE SON DEBAT SUR LES MESURES URGENTES POUR L'AFRIQUE

19960911 APRES-MIDI DEV/2093 Les délégations ont insisté sur la nécessité d'impliquer les collectivités locales dans la lutte contre la désertification

Réunie sous la présidence de M. Bo Kjellen (Suède), le Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer une Convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et-ou la désertification, en particulier en Afrique, a achevé, cet après-midi, son débat sur les mesures urgentes en faveur de l'Afrique.

Les délégations ont reconnu qu'une lutte efficace contre la désertification exige la participation de tous les acteurs, en particulier celle des collectivités locales et de la communauté des organisations non gouvernementales. En effet, ces collectivités sont à la fois responsables et victimes de la dégradation des sols. Seule une sensibilisation de l'opinion publique permettra d'enrayer les conséquences de ce phénomène, a dit un représentant en ajoutant qu'en matière de désertification, il faut penser à l'échelon mondial et agir à l'échelon local. Le représentant de la France a regretté que les nombreuses connaissances dans le domaine de la lutte contre la désertification ne soient pas valorisées dans la pratique et a, à cet égard, préconisé la mise en oeuvre de programmes scientifiques qui analysent les phénomènes socio-économiques et fournissent une aide pour l'application des connaissances. Il a, à cette fin, évoqué la possibilité de créer un comité scientifique.

Les représentants des pays suivants ont fait part de leur expérience dans la mise en oeuvre de la Convention : Tunisie, Maroc, France, Japon, Pays-Bas, Australie, Soudan, Madagascar, Finlande, République centrafricaine, Mauritanie, Canada et Afrique du sud, au nom de la sous-région de l'Afrique australe. L'Observateur de la Suisse s'est également exprimé. Le Comité a en outre entendu les représentants de la Commission européenne, du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS),

de l'Autorité intergouvernementale pour la lutte contre la sécheresse et pour le développement (IGAD), de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Organisation de l'unité africaine (OUA).

La prochaine réunion du Comité aura lieu demain jeudi 12 septembre à partir de 15 heures.

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Mesures urgentes en faveur de l'Afrique

M. KALLALA (Tunisie) a déclaré que pour assurer la mise en oeuvre de la Convention la Tunisie a organisé un atelier en mars dernier regroupant des représentants d'organismes africains pour étudier la mise en place d'un outil de coordination africain. A cet égard, le représentant a lancé un appel aux bailleurs de fonds pour la mise en place de cette structure. D'autre part, il a rappelé que la Tunisie a abrité en mars dernier un atelier international groupant 220 participants venant de trois continents et assimilant aussi des ONG. Cet atelier a donné naissance à la Charte de partenariat avec les ONG pour la mise en oeuvre de la Convention. La Tunisie a également procédé sous l'égide de la Banque mondiale à l'élaboration de programmes d'action régionaux et vient de créer un Centre international des technologies de l'environnement qui traite de l'acquisition de nouvelles techniques et notamment dans le domaine de la lutte contre la désertification en tenant compte des besoins locaux et régionaux. Par ailleurs, la Tunisie a décidé de créer un Comité national multidisciplinaire chargé de la coordination des différents intervenants, de mobiliser les moyens nécessaires pour associer la population concernée, et notamment les femmes, et de promouvoir la recherche scientifique.

M. BENSOUDA-KORACHI (Maroc) a rappelé qu'en signant la Convention le Maroc marquait sa ferme détermination à lutter contre la désertification et la sécheresse qui contrecarrent les efforts déployés en vue d'assurer la sécurité alimentaire de ses populations. En 1994, le Maroc a créé un Ministère de l'environnement, un Conseil de l'environnement et un Comité de lutte contre la désertification. Des mesures d'encouragement ont également été prises notamment à travers le code d'investissement agricole, le plan national d'irrigation, le plan national d'amélioration des terrains de parcours ou encore le plan de gestion conservatoire des terres agricoles. Les efforts doivent se poursuivre en impliquant tous les partenaires concernés avec l'appui de la communauté internationale. D'autres décisions ont été arrêtées telles que l'engagement du processus de ratification, la promotion de l'information et de la sensibilisation et l'intensification de la formation.

A cet égard, le représentant a rappelé que le Maroc a organisé en 1996, une série de journées régionales tenues dans les 67 provinces du Royaume, des sessions d'information auprès des vulgarisateurs, et des programmes radiodiffusées spécifiques. En outre, le Maroc poursuit la réalisation de programmes d'action dans les secteurs des forêts ou encore concernant le développement des énergies renouvelables. Il veille aussi à la réalisation d'une étude des différents plans sectoriels. Les termes de référence pour les plans nationaux ont été présentés notamment au PNUD et à la FAO ainsi qu'aux pays amis. Il est également question de créer un fonds de lutte contre la désertification dont l'étude est confiée au PNUD et de promulguer une loi nouvelle qui est le cadre le plus approprié pour réaliser des projets de développement intégrés de lutte contre la désertification.

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M. GALTIER (France) a déclaré que son pays a choisi de ne pas présenter un inventaire des actions qu'il conduit car cet exercice n'est pas réalisable aujourd'hui, l'éventail des actions éligibles étant très large. C'est presque toute l'aide au développement qu'il faudrait prendre en compte. Le représentant a toutefois rappelé que la France est le chef de file des donateurs au Cap Vert et au Tchad. Le chef de file doit animer la concertation entre les bailleurs de fonds et doit être également l'interface entre les bailleurs de fonds et la communauté internationale.

Par ailleurs, notant qu'il existe des connaissances très nombreuses sur la désertification, il a regretté que ce capital ne soit pas valorisé dans la pratique. Il faut un programme scientifique qui analyse les phénomènes socio-économiques et fournisse une aide pour l'application des connaissances. La France pourrait créer en son sein un comité scientifique français et mobiliser des moyens financiers dès 1997 pour appuyer l'implication des acteurs africains.

M. SHIBATA (Japon) a déclaré que son pays s'est engagé à respecter la lettre et l'esprit de la Convention dans ses relations bilatérales avec les pays d'Afrique. L'Agence japonaise pour le développement des terres agricoles participe depuis 1985, à un projet qui vise à étudier le rétablissement et le repeuplement végétaux pour enrayer la dégradation des terres. Cette Agence effectue des études visant à mettre au point des mesures précises et concrètes pour lutter contre la désertification. L'objectif est de sauvegarder la végétation dans des zones qui sont en train de subir un phénomène de désertification. Les phases I et II étant terminées, les études faites ont indiqué que la première mesure est de mettre en place un projet adapté au type de sols et aux ressources naturelles des pays concernés. Le Japon envisage d'élargir ce projet au Mali et au Burkina Faso, après le Niger.

En outre, le Japon entend organiser un symposium sur les mesures de lutte contre la désertification. Des représentants des pays constituant le bassin du Niger seront présents ainsi que d'autres délégations. Le Japon entend ainsi poursuivre les travaux entamés dans ce bassin. Le représentant a en outre fait savoir que l'Agence pour l'environnement a créé un fonds pour l'environnement mondial visant à appuyer les activités des ONG. Il s'agit d'un fonds constitué de dons couvrant un grand nombre d'activités concernant l'environnement. Ce fonds finance également des études et des conférences internationales et a déjà financé un projet au Mali lié à un programme de soutien aux activités dans les zones rurales. Au Tchad, le fonds a financé le projet d'une ONG qui s'occupe du développement rural et de lutte contre la désertification.

Mme VAN TOL (Pays-Bas) a déclaré qu'il est fondamental que les négociations à New York progressent mais que les progrès sur le terrain sont encore plus importants. Notant que des progrès considérables ont été

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accomplis un peu partout, la représentante a indiqué que le principe de base de la Convention est que les actions doivent être fondées sur la coopération. Au cours des derniers mois, les entreprises se sont multipliées et ce n'est qu'ainsi que la Convention pourra être appliquée. La représentante a résumé par ailleurs les actions menées par son gouvernement et a évoqué à cet effet les efforts de coopération avec les pays en développement, ainsi que la Division spéciale pour l'environnement qui a été créée. D'autre part, elle a annoncé que son pays était prêt à jouer le rôle de chef de file au Burkina Faso.

M. BAMSEY (Australie) a souligné que l'aide accordée par son pays aux Etats d'Afrique montre le rôle qu'il entend jouer dans la lutte contre la désertification. Il se trouve qu'une grande partie de la technologie australienne en cette matière est exportable. A cet égard, le représentant a fait savoir qu'il a mis à la disposition des délégations un certain nombre de documents pertinents.

M. SALIH (Soudan) a indiqué que l'harmonisation entre la Convention et le programme quinquennal de lutte soudanais contre la désertification constitue un impératif. Dans ce contexte, un projet de déclaration a été soumis au PNUD et jusqu'à présent, cette initiative est restée sans réponse. Le représentant a poursuivi en soulignant que son pays vient de célébrer sa deuxième Journée de lutte contre la désertification avec un succès grandissant. Par ailleurs, pour répondre aux résolutions relatives aux mesures urgentes en faveur de l'Afrique, le Soudan a recueilli un certain nombre d'études en vue de la reformulation des programmes nationaux. Le Soudan dispose déjà des cartes des zones touchées. En conclusion, le représentant a lancé un appel aux partenaires extérieurs pour qu'ils aident le Soudan à mettre en oeuvre ses programmes de lutte contre les phénomènes de sécheresse et de désertification.

M. BISAZ (Suisse) a déclaré que l'engagement de son pays sur la Convention s'exprime par un certain nombre d'actions et notamment le financement de programmes dans la région du Sahel et du Moyen Orient dans le domaine social et du reboisement, entre autres. Un soutien est également apporté aux actions de sensibilisation auprès du public ainsi qu'aux réseaux des ONG. Le représentant a par ailleurs demandé aux pays touchés de préciser leur stratégie politique dans la lutte contre la désertification afin de faciliter l'affectation des aides financières.

Mme PAKOTOARIYONY (Madagascar) a indiqué qu'à la suite des Journées de sensibilisation relatives à la Convention, la désertification est devenue une préoccupation majeure dans son pays. L'Assemblée générale malgache vient de voter un projet de loi autorisant la ratification de la Convention et une autre loi sur la politique forestière est en cours de négociation. Madagascar a en outre adopté un calendrier pour l'élaboration du plan national de lutte

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contre la désertification. Ce plan comprendra des mesures institutionnelles, la responsabilisation du secrétariat de l'environnement qui deviendra l'organe de coordination, la promotion d'un processus de consultations, l'organisation d'un forum national et enfin la conclusion d'accords de partenariat. La question qui se pose est celle des ressources nécessaires qui se révèlent insuffisantes. C'est pourquoi Madagascar sollicite l'appui du Secrétariat provisoire de la Convention et de tous les acteurs du développement.

Mme KORPELA (Finlande) a insisté sur l'importance de lier le secteur forestier à la lutte contre la désertification. L'Agence de développement en Finlande agit dans le domaine du boisement depuis longtemps, a-t-elle indiqué. Par ailleurs, la Finlande a organisé, il y quelques semaines, un séminaire sur la méthodologie de la gestion des forêts au cours duquel des indicateurs ont été précisés. Il y a néanmoins encore beaucoup à faire dans l'élaboration de critères et d'indicateurs fiables.

M. MBOLIDI (République centrafricaine) a déclaré que son pays a été confronté durant cette dernière décennie au problème de la dégradation des sols dans sa partie septentrionale. C'est ainsi qu'il a organisé une Journée de sensibilisation qui a remporté un franc succès. Le Comité national de pilotage dispose maintenant de trois experts dont un professionnel des médias. Des actions supplémentaires vont être menées telles que la convocation à Bangui des Ministres de l'environnement de l'Afrique. Le processus d'élaboration du plan d'action national a nécessité le recrutement d'experts, la garantie d'un appui institutionnel et l'acquisition d'équipements adéquats. La République centrafricaine entend ainsi lancer dans les meilleurs délais les consultations locales. Ainsi le premier forum national pourra avoir lieu au début de l'année prochaine.

M. BRAHIM (Mauritanie) a déclaré que son pays a ratifié la Convention le 5 août 1996 ce qui lui a permis d'identifier quatre axes de lutte contre la désertification. En ce qui concerne le programme d'action nationale, le pays a organisé des journées d'information. Pour ce qui est du fonds national de lutte contre la désertification, le représentant a expliqué que son pays va entamer la mise en place d'un mécanisme de mobilisation de fonds aux niveaux national et international. Par ailleurs, un Conseil national de l'environnement a été mis en place, comprenant un niveau technique, décisionnel et opérationnel. Abordant la question du cadre juridique, il a indiqué que son gouvernement a revu les instruments juridiques relatifs à la faune et la flore en tenant compte des acteurs et des populations, le code pastoral et le code de l'eau. Le pays entend également réviser son cadre stratégique et ce qui concerne, en particulier, le partenariat.

Mme SHELTINGA (Canada) a déclaré que son pays a appuyé le programme d'une ONG qui publie un bulletin favorisant l'échange entre les pays concernés. Le Canada aide également une station de radio à élaborer des

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scripts de vulgarisation agricole traduits dans les langues locales. Un réseau a ainsi été créé dont les auditeurs sont au nombre de 556 millions à travers le monde. En outre, le Canada finance une organisation qui travaille dans plusieurs pays de la région du Sahel. La Canada a aussi pris des mesures pour sensibiliser l'opinion publique canadienne. Il compte ainsi consacrer une page du site de l'Agence de l'environnement sur INTERNET aux programmes de lutte contre la désertification dans les pays africains. Des informations ont été également distribuées aux parlementaires canadiens, personnalités importantes dans la prise de décisions. Toutes les initiatives du Canada visent à informer les collectivités locales sur ce qu'elles peuvent faire pour lutter contre la désertification.

Mme GLATTHAAR SPIELGERBERG (Afrique du sud), au nom du groupe de Valdivia, a déclaré que le travail de ce Groupe vise à renforcer la coopération scientifique et technique et cherche à trouver des solutions viables aux problèmes communs des membres du groupe et notamment l'identification des causes de la désertification des terres. Les progrès se sont révélés encourageants et des programmes sont actuellement mis au point. Par ailleurs, la représentante a indiqué que l'Afrique du sud souhaite devenir partie à la Convention dès que la procédure administrative sera achevée.

M. OPSTAL, Commission européenne, a indiqué que la Commission a entamé une révision de ses programmes concernant les actions de lutte contre la désertification dans le cadre de ses relations bilatérales avec le monde en développement, en particulier avec les pays d'Afrique. La Commission entend créer une équipe spéciale qui doit élaborer des recommandations sur la manière dont la Commission peut mettre en oeuvre la Convention. Le représentant a, en outre, attiré l'attention du Comité sur le fait que la DG12 organisera une conférence en octobre 1996 qui traitera des programmes de lutte contre la désertification en Méditerranée.

M. BANA, Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), a déclaré que tous les pays membres du CILSS s'apprêtent à tenir des forums nationaux de préparation de programmes nationaux. Par ailleurs, huit des neuf membres ont ratifié la Convention. Depuis la dernière session, le CILSS a pris de nombreuses initiatives en vue de la mise en oeuvre de la Convention. Il a également contribué au renforcement du partenariat avec les ONG. Les 12 et 13 août 1996 s'est tenu un atelier ouvert aux pays limitrophes de la zone CILSS qui a permis d'ouvrir un dialogue direct avec les organisations non gouvernementales. Cet atelier a permis de réexaminer la méthodologie de l'élaboration de programmes nationaux, d'identifier les indicateurs clés de la mise en oeuvre de la Convention et la mise à disposition d'experts consultants par les Etats. Par ailleurs, une coopération active s'est instaurée entre le CILSS et la CDAO permettant

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l'élaboration du processus de mise en place des programmes régionaux ouest- africain et d'identifier les principaux acteurs de ces programmes. Le CILSS a par ailleurs étudié la mise en place d'un fonds de facilitation.

M. K'MUDHO (Kenya), au nom des Etats membres de l'Autorité intergouvernementale pour la lutte contre la sécheresse et pour le développement (IGAD), a indiqué que le mandat de l'Autorité intergouvernementale a été élargi et que le Secrétariat de l'IGAD s'efforce de mobiliser des ressources afin d'assurer la sensibilisation de l'opinion publique aux problèmes de la désertification. Dans le domaine de l'éducation à l'environnement, l'IGAD a examiné un rapport sur la situation des pays membres qui constituera la base des plans nationaux. En élaborant ces plans, il conviendra de mettre en place des accords de partenariats impliquant les partenaires nationaux et internationaux. Une réunion s'est tenue au Kenya, a annoncé le représentant, qui a encouragé les Etats membres de l'IGAD à harmoniser leur politique d'environnement et à établir un cadre de lois relatives à l'environnement. La réunion a également recommandé de réviser les lois relatives à l'occupation des sols et de renforcer le dialogue avec les ONG.

M. TOURE, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a déclaré que la Convention renforce la volonté des Etats de lutter contre la désertification des terres et que cette lutte progresse car en effet 50 Etats sur les 140 signataires ont déjà ratifié la Convention. Pour la FAO, c'est dans le cadre de développement rural intégré que l'on doit mener la lutte contre la désertification. Cette lutte ne peut pas être dissociée d'autres actions nécessaires au développement durable. Il a indiqué que la FAO fournit une assistance spéciale au Mali pour la formulation de son programme d'action en ce qui concerne les populations locales et les ONG. La FAO a contribué également à plusieurs séminaires pour discuter de la formulation des programmes d'action et a organisé, en collaboration avec le FIDA en 1995, un séminaire conjoint pour discuter des modalités et options pour une coopération avec les pays affectés.

Par ailleurs, le représentant a souligné que les organismes du système des Nations Unies comme le FIDA, la FAO et le PAM sont déterminés à oeuvrer ensemble pour la mise en oeuvre de la Convention et chacun, sur la base de son mandat, reste un atout vital pour la pleine réussite de cette opération. D'autre part, le représentant a annoncé que la FAO appuyait la proposition du FIDA d'accueillir le Mécanisme mondial. Citant la tenue prochaine du Sommet mondial de l'alimentation à Rome, il a déclaré qu'il était du devoir de tous d'interpeller l'opinion publique sur les problèmes liés à l'alimentation.

M. NYAMBI, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré que le PNUD a oeuvré avec les organisations régionales et les gouvernements pour contribuer aux processus d'action régional et aux

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programmes d'action nationaux. Le PNUD a mis en place un programme visant à fournir une assistance financière et technique aux pays concernés. Les contributions financières dont le PNUD a bénéficié ont permis cette assistance. A cet égard, le PNUD a pu commencer à travailler dans quinze pays d'Afrique en respectant l'esprit de la Convention. Il appuie l'idée de préparer un programme chapeau qui constituera un cadre permettant le renforcement des institutions, l'appui aux ONG ainsi que le développement des programmes. Au niveau régional, le PNUD a collaboré avec les organisations régionales. Dans ce contexte, il a vu fructifier la collaboration avec le PNUE et d'autres institutions spécialisées impliquées dans ce domaine. Un autre domaine de collaboration a été la création des fonds de désertification nationaux. Le PNUD a fourni un appui pour la phase de création qui comprenait le lancement des travaux préparatoires en vue de la mobilisation des ressources.

L'appui du PNUD commence par la fourniture de ressources destinées aux travaux des équipes spéciales prévues dans le cadre de ces fonds. Le PNUD estime que ces fonds sont importants en ce qu'ils représentent un catalyseur de la participation des communautés les plus touchées. Il est essentiel de préciser, a poursuivi le représentant, que ces fonds ne doivent pas être considérés comme un mécanisme principal de financement mais bien comme un fonds supplémentaire de financement. Les activités financées par ces fonds devraient donc être harmonisées avec celles émanant d'autres mécanismes de financement. La conception des fonds nationaux, a expliqué le représentant, est un long processus qui doit passer par plusieurs phases. En conclusion, le représentant a mentionné trois domaines qui exigent des améliorations : le domaine institutionnel, les phases d'élaboration des programmes nationaux et la méthodologie qui doit se fonder sur la participation des acteurs locaux et des acteurs extérieurs.

M. TOKO, Organisation de l'unité africaine (OUA), a déclaré que la pauvreté généralisée en Afrique est liée à la sécheresse et à la désertification qui sont elles même déclenchées par la population. Rappelant que l'OUA cherche à trouver des solutions à la sécheresse depuis l'année de sa création, le représentant a indiqué que l'OUA a participé à la phase préparatoire de la Convention et s'apprête à redoubler d'efforts pour promouvoir sa mise en oeuvre effective parmi ses Etats membres. Ceux ci se sont pleinement engagés dans la négociation actuelle. Il a par ailleurs formé l'espoir que la 9ème session du Comité donnera de nouveaux espoirs à l'Afrique.

Le représentant a également fait mention de la réunion du Comité du désert et des terres arides en Afrique qui s'est tenue à Tunis et de celle des organisations sous régionales africaines qui a eu lieu en juin 1996. A cet égard, il a formé l'espoir que la communauté internationale apportera un concours à ces initiatives et permettra de dépasser les discussions de couloir. Une évaluation détaillée des mesures entreprises permettrait d'avoir une idée claire de l'appréhension des pays africains et de leurs intentions, et l'OUA est décidée à procéder à une telle évaluation, a-t-il ajouté.

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