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LE COMITE DE NEGOCIATION CHARGE D'ELABORER UNE CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION SE PENCHE SUR LES MESURES URGENTES EN FAVEUR DE L'AFRIQUE

11 septembre 1996


Communiqué de Presse
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LE COMITE DE NEGOCIATION CHARGE D'ELABORER UNE CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION SE PENCHE SUR LES MESURES URGENTES EN FAVEUR DE L'AFRIQUE

19960911 MATIN DEV/2092 Les délégations soulignent la nécessité d'un partenariat solide dans la lutte contre la désertification

Le Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer une Convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et-ou la désertification, en particulier en Afrique, poursuivant sa neuvième session, a examiné, ce matin, le point 3 de son ordre du jour relatif aux mesures urgentes en faveur de l'Afrique.

Les délégations ont fait part de leur expérience en matière de lutte contre la désertification et de mise en oeuvre de la Convention. S'accordant sur le fait que cette lutte exige la mobilisation des ressources humaines et financières au niveau national, elles ont toutefois souligné la nécessité d'un partenariat solide entre les pays touchés par les phénomènes de sécheresse et de désertification et les pays non touchés. Les questions de la formation, de la capacité technologique et du financement ne peuvent être résolues sans une coopération active.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Mali, Chine, Irlande, Sénégal, Niger, Allemagne, Ghana, Malawi, Swaziland, Gambie, Erythrée, Ethiopie, Namibie, Djibouti, Bénin, Portugal, Egypte, Algérie et Lesotho, au nom des pays membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Auparavant, le Comité avait achevé son débat sur la question de l'accréditation des organisations non gouvernementales, la représentante des Etats-Unis ayant déclaré avoir disposé du temps nécessaire à l'examen de la liste des 31 ONG accréditées.

Le Comité se réunira de nouveau cet après-midi à partir de 15 heures. Il devrait terminer son débat sur les mesures urgentes en faveur de l'Afrique et entamé une discussion sur les mesures prises dans les régions de l'Asie, l'Amérique latine et des Caraïbes et de la Méditerranée septentrionale.

Mesures d'urgence en faveur de l'Afrique et mesures transitoires

M. KONE (Mali) a déclaré que, dans le cadre de la mise en oeuvre de mesures d'urgences pour l'Afrique, l'amorce de la décentralisation du développement et la liberté de presse, entre autres, sont les caractéristiques qui constituent le nouveau système de planification. La Convention offre un cadre adéquate pour mener la lutte contre la désertification et constitue le maillon du développement durable. La préparation du programme national se fera en même temps que le plan de développement économique et social, et se conçoit au niveau sectoriel et multisectoriel. Abordant l'élaboration du PAN au Mali, le représentant a indiqué qu'un premier groupe d'activité a travaillé à la sensibilisation du public au PAN. Un deuxième groupe de travail a fait porter ses travaux sur la concertation avec les partenaires et a pris en compte les suggestions et propositions de ceux ci. Un noyau de partenaires travaille étroitement avec le secrétariat permanent.

Le représentant a également fait référence au Forum qui s'est tenu en mars 1996 et a été précédé d'ateliers locaux dans toutes les régions du Mali. Les objectifs visés portaient sur l'information et la sensibilisation au PAN, l'établissement de diagnostiques des problèmes et le renforcement des capacités locales. Ce forum a regroupé 160 participants dont les deux-tiers étaient issus de la société civile. Le représentant a annoncé par ailleurs que son pays a engagé à partir de juin 1996 un processus de réflexion pour la création d'ici 1997 d'un fonds national de lutte contre la désertification. Revenant sur le forum il a indiqué que les populations ont une connaissance des causes de la désertification et un savoir faire qui, si il est valorisé, peut entrer dans le cadre de la lutte contre la désertification. Trois collectifs d'ONG ont élaboré un répertoire sur les connaissances et pratiques de la lutte contre la désertification au Sahel. L'autre leçon est que pour obtenir une participation effective de tous les acteurs, il faut intensifier les actions au niveau des Etats développés pour avoir l'assurance de leur implication totale.

Mme CI LONGJUN (Chine) a rendu compte du Forum sur la désertification qui s'est tenu à Beijing au mois d'août dernier. Ce Forum qui a connu une forte participation, a donné lieu à un échange d'informations sur les conséquences de la désertification et sur la coopération qu'il convient d'instaurer dans ce domaine. Les participants ont, en outre, organisé une mission sur le terrain en Mongolie afin de visiter un centre de recherche, de développement, de formation et de surveillance. Il est apparu qu'en dépit des différences caractérisant le phénomène de la désertification en Asie et en Afrique, la coopération reste possible et s'avère nécessaire. A l'issue de la session, le Forum a adopté un document définissant les termes de la coopération. Le document insiste également sur fait que la coopération sud-sud devrait être appuyée par les pays développés parties à la Convention. Le Forum a, par ailleurs, décidé de la convocation d'un second forum l'an prochain en Afrique.

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M. JAMES O'CONNELL (Irlande) a rappelé au nom de l'Union européenne la variété des interventions de l'Union européenne dans la lutte contre la désertification. Mais ce n'est qu'avec l'engagement des pays que la Convention pourra être efficace. L'argent n'est pas suffisant, a-t-il indiqué. Des actions comprenant le décentralisation, la participation effective des utilisateurs des terres et en particulier des femmes, sont essentielles pour réaliser nos objectifs communs de développement durable.

M. DIENG (Sénégal) a indiqué que son pays vient d'adopter un nouveau code forestier dont les différentes innovations visent à promouvoir la participation et la responsabilisation des populations. Le programme d'information et de sensibilisation s'est poursuivi avec la célébration de la Journée internationale sur la lutte contre la désertification. Des séances de reboisement et un forum sur la désertification ont également été organisés. Des séminaires destinés aux professionnels de la communication et aux secteurs privés répondaient au besoin d'assurer une certaine vulgarisation des problèmes et la mobilisation interne des ressources nécessaires à la lutte contre la désertification. S'agissant de l'élaboration du plan sénégalais de lutte contre la désertification, l'option méthodologique est d'intégrer cet exercice dans le cadre plus global de la préparation du plan national d'action pour l'environnement. Trois types d'activités ont été retenues : vulgarisation de la convention, concertations décentralisées, concertations par catégories d'acteurs et études et consultations. Toutes ces activités sont préparatoires à la tenue du Forum national. Pour une meilleure lisibilité du budget, un tableau synoptique indiquant le financement de chaque groupe d'activités a été préparé et présenté aux partenaires au développement lors d'une rencontre à Dakar.

Mme ABOULMOUMINE (Niger) a constaté que le secrétariat de la Convention continue à effectuer un excellent travail. Notre présence traduit la volonté politique du Niger de lutter contre la désertification, ce qui a abouti à la ratification de la Convention. Le Niger a engagé des actions à partir de 1984 avec la tenue du débat national sur la lutte contre la désertification. Quant aux mesures d'urgence, la représentante a rappelé la mise en place, depuis le 17 juin 1996, d'un Conseil de l'environnement qui doit veiller à l'application des politiques en matière de stratégies pour lutter contre la désertification. Elle a indiqué également que son pays a lancé des programmes de sensibilisation du public et que les ONG y ont pris une part importante. La réalisation d'actions concrètes sur le terrain se poursuit et un projet de gestion des ressources naturelles vient de démarrer et couvrira 250 villages pendant 5 ans.

Mme FUNKE (Allemagne) a indiqué que son gouvernement a pris une série de mesures pour renforcer ses efforts dans l'aide à la lutte contre la désertification, en particulier en Afrique. L'Allemagne met des ressources à

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la disposition des organisations concernées, qui s'élèvent à deux millions de dollars. Parlant de l'expérience au Mali, la représentante a souligné qu'après la signature de la Convention, 1,1 million de dollars a été engagé pour coordonner l'élaboration d'un plan d'action national pour l'environnement. L'Allemagne joue le rôle de chef de file au Mali et reçoit un soutien actif de donateurs bilatéraux et multilatéraux. Un plan national a été lancé pour permettre d'élargir les activités. Sa mise en oeuvre a démontré la nécessité d'une certaine flexibilité.

En dépit des résultats positifs davantage d'efforts doivent être déployés pour assurer la participation de tous. L'Allemagne et le Mali s'accordent pour dire que le succès de la mise en oeuvre des programmes d'action exige la création d'un véritable partenariat entre acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux et entre donateurs bilatéraux et multilatéraux. En ce qui concerne la Namibie, l'Allemagne a été en mesure d'instaurer un partenariat solide avec les ministères concernés. Elle a fourni son aide dans le cadre d'une aide bilatérale normale. L'aide s'est chiffrée à 3,5 millions de dollars. En outre, l'Allemagne a créé un fonds spécial pour soutenir les activités d'amorce en Afrique. Dans ce cadre, l'aide peut consister à prodiguer des conseils, à assurer la formation ou encore à fournir du matériel.

M. ABDULLAH (Ghana) a déclaré que le problème de la désertification est une question socio-économique très grave et que son gouvernement a pris les mesures nécessaires pour l'application de la Convention. Avec la décentralisation des institutions, ce sont les districts qui gèrent les actions de lutte contre la désertification et un Comité national a également été mis en place. Ce Comité a organisé des journées de sensibilisation du public sur les effets de la sécheresse et de la désertification.

La Convention a également été débattue pendant ces réunions, a précisé le représentant. Le Ghana a également participé aux ateliers de consultations organisés avec le soutien du secrétariat intérimaire. Durant ces ateliers, l'établissement du fonds spécial pour la désertification a été étudié. Par ailleurs, M. Abdullah a indiqué que les instruments de ratification de la Convention seront déposés prochainement. Le Ghana est disposé à appliquer les dispositions de la Convention mais pour cela il faut l'aide des partenaires.

M. SAKANDA (Malawi) a indiqué que le Ministère de l'environnement de son pays est chargé aujourd'hui de coordonner l'application de la Convention. Un groupe composé d'organisations gouvernementales et non gouvernementales a été créé à cette fin. En ce qui concerne les instruments juridiques, une nouvelle politique de l'environnement vient d'être adoptée et un projet concernant les forêts est actuellement examiné par le Cabinet du Premier ministre. Il existe une véritable lacune en ce qui concerne les politiques nationales et

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les instruments juridiques, a reconnu le représentant. Il convient, dans un premier temps, de sensibiliser les collectivités locales et de veiller à ce que la structure politique nécessaire soit mise en place. A cet égard, avec l'aide du PNUD, des ateliers de sensibilisation ont été organisés et se sont d'abord adressés aux parlementaires. Les médias et les ONG joueront sans aucun doute un rôle important dans ce processus. Par ailleurs, le représentant a indiqué que le groupe spécial d'intervention a élaboré un projet dont la mise en oeuvre dépendra du financement dégagé, mais également du soutien effectif des organismes de consultation.

M. MASUKU (Swaziland), a déclaré que son pays a créé très récemment des institutions pour la mise en place de la Convention. Du 21 au 22 mars 1996, un séminaire national a été organisé pour sensibiliser le pays à la Convention. Celui-ci a été couronné de succès et a abouti à un certain nombre de recommandations pertinentes et un rapport de ce séminaire sera mis à disposition du secrétariat intérimaire. Le représentant a également évoqué une campagne de prise de conscience sur les questions écologiques qui s'est tenue le 22 juin, et la tenue de séminaires au niveau régional conjointement à la réunion d'un Comité qui prépare un plan écologique national. Il a été également décidé d'organiser des réunions au niveau des communautés. D'autre part un aide mémoire a été signé pour appuyer la création d'un fonds pour lutter contre la désertification.

M. BOJANG (Gambie) a indiqué qu'un programme et un plan d'activités ont été en place qui comprennent une approche multidisciplinaire en utilisant les ressources locales. Tout en se félicitant de la tenue de sa première réunion de prise de conscience qui a eu lieu cette année, la Gambie vient d'achever un programme de sensibilisation et d'identification des besoins. Ce faisant, elle a identifié 16 zones agro-écologiques qui ont fait l'objet d'une campagne d'information. Outre cet aspect, la campagne a provoqué un dialogue fructueux entre les populations locales et les membres de l'équipe spéciale. Ces réunions ont connu la participation de tous les acteurs de la vie sociale et économique. La priorité est maintenant de donner aux collectivités locales le rôle de chef de file dans l'application des plans nationaux et, pour veiller à ce que le processus connaisse le succès, l'Institution nationale de l'environnement a été désignée comme coordonnateur des activités.

M. AMLESOM (Erythrée) a déclaré que son pays a ratifié la Convention. Rappelant que l'Erythrée est fortement touché par la dégradation des sols, il a précisé que, outre les sécheresse persistantes, l'action de l'homme incontrôlée est une des causes principales de cette dégradation. Le gouvernement a crée une nouvelles loi sur les sols qui interdit la coupe des arbres poussant naturellement et la production de charbon de bois. Pour l'application de la Convention, une journée verte ainsi qu'un voyage d'étude dans les zones reboisées ont été organisés et une journée nationale de lutte contre la désertification a été observée. Un programme de campagne estivale

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a permis la participation de plus de 30 000 étudiants à un exercice de reboisement. En tout plus de 13 millions d'arbres ont été plantés durant l'été 1996. Nous avons aussi commémoré la journée des martyres pendant laquelle l'on plante un arbre à la mémoire de chaque martyre, a expliqué le représentant. D'autre part, la préparation du plan d'action national a été lancé il y a un an.

Mme WAKTOLA (Ethiopie) a déclaré que son pays a connu au cours des dernières décennies plusieurs vagues de sécheresse qui ont causé des pertes matérielles et en vies humaines. En outre, les modèles d'utilisation des sols accélère leur dégradation. La représentante a fait savoir également que l'instrument de ratification de la Convention a été soumis au Cabinet des Ministres. Par ailleurs, l'Ethiopie a organisé, au cours de cette année, un premier séminaire qui a réuni les institutions gouvernementales pertinentes. Le second séminaire, quant à lui, a permis la participation de nombreuses ONG, de donateurs et de représentants des gouvernements. Il convient d'intensifier les efforts pour organiser une campagne d'information tendant à la mobilisation de l'opinion publique, a insisté la représentante. En Ethiopie, une directive a été mise en oeuvre en faveur de la lutte contre la désertification et une stratégie de sécurité alimentaire est actuellement appliquée avec l'aide de 16 institutions différentes. Pour l'avenir, il est question de créer un fonds de contributions de donateurs nationaux et de parvenir à un accord sur la création d'une équipe spéciale en vue de tenir un séminaire national pour élaborer des plans pertinents.

M. BROWN (Namibie) a indiqué que le programme de lutte contre la désertification a été mis en place depuis trois ans. Il s'agit de collecter et de diffuser les informations et d'encourager les autorités locales. Certains éléments du programme ont déjà abouti à des succès, a-t-il dit en expliquant que le PAN est coordonné par une alliance entre le Ministère de l'agriculture et celui de l'environnement ainsi que par une ONG. Le Programme national est un programme d'action cadre. L'ensemble de la Namibie se trouvant dans des zones arides, il faut assurer l'interaction entre un grand nombre d'activités, ce que fait ce programme.

En ce qui concerne les activités, notre démarche cible les collectivités locales. Nous avons créé des groupes chargés de rapporter les conclusions des séminaires aux collectivités et les contacts avec les partenaires du développement sont étroits, a expliqué le représentant. Il a par ailleurs insisté sur l'importance des politiques qui sont un élément indispensable pour la lutte contre la désertification et a appelé à encourager la coopération sectorielle. En ce qui concerne la ratification de la Convention, il a annoncé que des documents ont été préparés et seront présentés au Parlement à la fin de la semaine prochaine.

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M. DJAMA MAHAMOUD DOULEH (Djibouti) a indiqué que dans le cadre de la mise en oeuvre de la Convention, son Gouvernement a organisé au mois de mai dernier, des journées nationales d'information et de sensibilisation. Ces journées ont regroupé des représentants du gouvernement, de la société civile et des médias. Il a été décidé d'assurer le suivi et la finalisation du processus de la ratification de la Convention qui doit intervenir avant la fin de l'année. L'organisation d'un forum national au début de 1997 a également été décidée, de manière à préciser le plan national d'action.

M. AHO-GLELE (Bénin) a expliqué qu'à la suite de l'adoption de la Convention, les pays de l'Afrique de l'ouest ont décidé de mener des actions de sensibilisation, d'accélérer le processus de ratification de la Convention, d'élaborer et d'adopter des programmes d'action nationaux. Un plan d'action national a été élaboré intégrant des activités mentionnées ci dessus, a-t-il indiqué. Trois journées nationales d'information et de sensibilisation ont été organisées, un séminaire a également eu lieu avec les journalistes. Rappelant que le Bénin a ratifié la Convention le 29 août 1996, le représentant a indiqué la tenue d'un forum national qui marque l'élaboration du programme d'action nationale du Bénin. Au cours du forum, un chronogramme a été élaboré au sein duquel figure la décentralisation des structures, la rédaction de l'avant projet du programme d'action nationale par le comité technique de pilotage et 12 coordinateurs. Le représentant a néanmoins regretté que les sollicitations des partenaires au développement n'aient obtenu qu'un faible écho.

M. MOTA (Portugal) a déclaré que son pays mène un ensemble d'actions au niveau national destinées à renverser la tendance de la désertification. Il mène également des actions dans le cadre d'une politique de solidarité avec les pays gravement touchés par la sécheresse ou la désertification, en particulier en Afrique. Par ailleurs, le Portugal a convié les pays de la Méditerranée concernés à une réunion qui sera organisée au courant de cette année. Il a également organisé une réunion d'experts sur les sols dégradés des forêts notamment en Afrique. Le représentant a en outre fait savoir que son pays sera l'hôte de la prochaine conférence paneuropéenne sur la dégradation des forêts qui aura lieu à Lisbonne. En ce qui concerne les mesures urgentes pour l'Afrique, le représentant a indiqué que les estimations montrent que 4 millions d'hectares des forêts sont perdus en Afrique. A la lumière de ces faits, il apparaît que l'Afrique doit mobiliser ses forces pour lutter contre cette tendance et responsabiliser ses décideurs politiques. La coopération est un pilier de la politique étrangère du Portugal qui jouit d'une vaste expérience en ce domaine, a poursuivi le représentant, en ajoutant que le Cap-vert et la Guinée-Bissau ont déjà bénéficié de cette coopération. Le Portugal se propose maintenant d'élargir son champ de coopération et d'aider à la mise en oeuvre de la Convention dans d'autres pays.

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M. SALAH TAHOUN (Egypte) a déclaré que les projets de son pays pour lutter contre la désertification ont été entrepris sur une base sectorielle et ont connu un résultat satisfaisant. Mais la seule technologie ne peut apporter une solution idéale. Cette conviction s'est renforcée lors de l'élaboration du Plan d'action nationale (PAN). De ce fait, l'Institution de l'environnement égyptienne a été mise en place et une équipe spéciale a étudié de façon approfondie le PAN qui s'articulera autour de 3 composantes. La première, explique le représentant, concerne la participation locale et les mesures d'incitation économique. La seconde touche à la surveillance et à une banque de données tandis que la troisième composante est relative à la gestion des projets qui seront multidisciplinaires et impliqueront la participation des communautés.

M. YOUSOFI (Algérie) a déclaré que son gouvernement a lancé de grands travaux de protection de l'environnement dont l'objectif essentiel était de prévenir l'érosion de l'Atlas saharien. Cela a donné lieu à la mobilisation des capacités nationales, la promotion d'une politique d'aménagement du territoire et la mobilisation des populations locales. Pour appuyer cette politique, des textes juridiques ont été promulgués tels que la loi sur l'environnement, le code de l'eau ou encore le code pastoral. Des résultats importants ont été obtenus notamment dans les zones arides. Le plan national de lutte contre la désertification, a poursuivi le représentant, fait actuellement l'objet d'adaptation conformément aux dispositions de la Convention. Il a également indiqué que les programmes de lutte contre la désertification créent en moyenne 20 à 25 000 emplois par an. Toutefois, les programmes mis en place se révèlent onéreux puisqu'ils s'élèvent à 180 millions de dollars. Si l'Algérie est convaincue que la résolution des problèmes de la désertification passe par la capacité d'un pays à mobiliser ses ressources financières et humaines, elle croit également que la Convention représente une opportunité unique pour un nouveau type de partenariat. La coopération est nécessaire et indispensable pour conforter et appuyer les efforts nationaux ou régionaux.

M. MANGOAELA (Lesotho) a déclaré au nom des pays de la Communauté de développement en Afrique australe (SADC), que le groupe avait déjà exprimé sa préférence pour des actions entreprises à un niveau régional. Un certain nombre d'institutions de la région devraient être aidé par une assistance financière. Le Centre de la surveillance de la sécheresse par exemple pourrait être renforcé et la collecte d'information pourrait se faire par une banque de données régionale. Le représentant a par ailleurs précisé que le SADC a crée également un réseau de professionnels et est sur le point d'adopter un programme d'éducation à l'environnement. Il a également pris la décision d'accueillir un représentant d'une ONG au Botswana afin de renforcer les liens avec la communauté des ONG. Mais cette collaboration ne saurait être autre chose que complémentaire, a précisé le représentant qui a indiqué, par ailleurs, que lors du dernier sommet, le Conseil du SADC avait encouragé les pays membres qui ne l'avaient pas fait à ratifier la Convention le plus tôt possible.

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