ONG/73

LA 49EME CONFERENCE DES ONG SE TIENT DU 10 AU 12 SEPTEMBRE AU SIEGE SUR LE THEME : LES NATIONS UNIES FACE AUX DEFIS D'UN MONDE EN TRANSFORMATION

10 septembre 1996


Communiqué de Presse
ONG/73


LA 49EME CONFERENCE DES ONG SE TIENT DU 10 AU 12 SEPTEMBRE AU SIEGE SUR LE THEME : LES NATIONS UNIES FACE AUX DEFIS D'UN MONDE EN TRANSFORMATION

19960910 MATIN ONG/73 Le Secrétaire général annonce la réinstallation prochaine du Centre ONG/Département de l'information au Secrétariat des Nations Unies

La quarante-neuvième Conférence annuelle des organisations non gouvernementales a tenu ce matin sa première réunion, sous la présidence du Sous-Secrétaire général à l'information, M. Samir Sanbar. Ce faisant, elle a entendu une déclaration liminaire du Secrétaire général des Nations Unies, M. Boutros Boutros-Ghali qui a annoncé que le Centre ONG/DPI sera de nouveau installé au Secrétariat, et ce, le plus tôt possible. Il a précisé que cette décision vise à démontrer l'engagement des Nations Unies à traiter de problèmes et d'objectifs communs avec les ONG en ajoutant que le temps est venu de rechercher de nouveaux moyens pour élargir ce partenariat. Le Secrétaire général a également attiré l'attention sur l'écart d'influence qui existe entre les ONG du nord et celles du sud. Il ne faut pas permettre, a-t-il dit, que le mouvement des ONG devienne un exemple supplémentaire du monde divisé dans lequel nous vivons.

La Conférence a également entendu une déclaration du Président de l'Assemblée générale, M. Diogo Freitas do Amaral. Il a souligné que les ONG sont devenues des participants de plein droit à la vie internationale. Elles doivent ce statut à leur seule efficacité. Il a en outre défini quelques priorités pour lesquelles la contribution des ONG s'avèrera indispensable. Il s'agit notamment de l'adoption d'une approche globale à l'égard du renforcement des Nations Unies et de la promotion d'une aide permettant aux pays et aux peuples de se sortir eux mêmes de leur situation.

La Conférence a en outre entendu les déclarations de Mme Monica Willard, Présidente de la 49ème Conférence des ONG/Département de l'information et Directrice de The Ribbon International, de Mme Anne-Marie Lizin, Sénateur au Parlement de Belgique et Présidente de l'Internationale des femmes socialistes, de M. John Whitehead, Président de l'Association américaine pour

les Nations Unies, de Mme Elaine Valdov, Présidente du Comité exécutif des ONG/Département de l'information et de Mme Afaf Mahfouz, Première Vice- Présidente de la Conférence des ONG ayant le statut consultatif auprès du Conseil économique et social.

La prochaine réunion de la Conférence aura lieu cet après-midi à partir de 15 heures.

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Informations de base

La quarante-neuvième Conférence annuelle des organisations non gouvernementales organisée par le Département de l'information en coopération avec le Comité exécutif des organisations non gouvernementales associé au Département de l'information, se tient au Siège des Nations Unies à New York du 10 au 12 septembre 1996. Le thème de la Conférence pour 1996 est : "Les Nations Unies : Relever les défis d'un monde en mutation".

Au cours de la dernière décennie du 20ème siècle, de profonds changements sont intervenus dans les relations politiques, sociales et économiques entre les pays. La guerre froide terminée, l'Organisation des Nations Unies, forum universel unique, se prépare elle-même à relever les défis d'un monde en mutation.

La Conférence axera ses travaux sur les résultats des délibérations des groupes de travail de haut niveau de l'Assemblée générale et sur leurs recommandations concernant les cinq questions suivantes : Agenda pour la paix; Agenda pour le développement; la représentation équitable et l'augmentation du nombre de membres du Conseil de sécurité; la situation financière des Nations Unies; et le renforcement du système des Nations Unies.

La 49ème Conférence annuelle des ONG/Département de l'information, en coopération avec le Comité exécutif des ONG associé au Département de l'information, soulignera le partenariat entre les Nations Unies et la société civile qui permet de renforcer le système des Nations Unies.

Les ONG, les institutions universitaires et des organisations de politique étrangère ont leurs propres idées sur les questions examinées au sein des groupes de travail, ainsi que sur le rôle des Nations Unies à l'orée du 21ème siècle, et les trois jours de réunion de la Conférence permettront un large échange d'idées entre les représentants de gouvernements, d'organisations non gouvernementales et les autres acteurs de la société civile.

Les participants à la Conférence pourront, entre les réunions, accéder aux services de la "vitrine d'information" créée par un grand nombre d'institutions spécialisées des Nations Unies et par les commissions des ONG sur diverses questions de fond. Les groupes de discussion des ONG se réuniront également durant ce laps de temps pour permettre d'autres échanges d'idées entre les participants sur les thèmes de la conférence.

Parmi les participants, figurent des acteurs essentiels des relations internationales, d'éminentes personnalités, de hauts responsables du système des Nations Unies et des représentants de la société civile de toutes les régions du monde.

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Déclarations liminaires

M. BOUTROS BOUTROS-GHALI, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, a déclaré que la Conférence des organisations non gouvernementales témoigne du partenariat constructif qui existe entre les Nations Unies et les ONG. L'ONU apprécie en effet les idées, l'expérience et l'engagement de ces organisations qui ont un rôle important à jouer sur la scène internationale. Le Secrétaire général s'est donc dit heureux d'annoncer que le Centre DPI/ONG sera de nouveau installer au Secrétariat, et ce, le plus tôt possible. Cette décision vise à démontrer l'engagement des Nations Unies à traiter de problèmes et d'objectifs communs avec les ONG, a expliqué le Secrétaire général, en ajoutant que le temps est venu de rechercher de nouveaux moyens pour élargir ce partenariat. La tâche doit consister maintenant à consolider la coopération et à trouver de nouveaux moyens d'institutionnaliser le partenariat.

Evoquant la crise financière subie par l'Organisation et le débat sur les responsabilités futures des Nations Unies, le Secrétaire général a affirmé que des progrès véritables ont été réalisés au sein des groupes de travail chargé de ces questions. Illustrant ses propos, M. Boutros-Ghali a indiqué que le groupe de travail chargé du renforcement du système des Nations Unies a, par exemple, proposé la création d'une instance pour la société civile. Il s'agirait là d'une plate-forme importante pour les représentants des ONG. Soulignant deux domaines où la coopération devra être renforcée en particulier, le Secrétaire général a cité la conception des politiques et la coopération avec les institutions des Nations Unies. Il faudra, a-t-il dit, revoir les procédures établies et, à cet égard, les arrangements consultatifs entre l'ECOSOC et les ONG constituent un pas opportun. Pour sa part, l'Assemblée générale doit examiner, à sa cinquante et unième session, la question de la participation des ONG dans tous les domaines d'activités des Nations Unies.

Le Secrétaire général a, par ailleurs, attiré l'attention sur l'écart d'influence entre les ONG du nord et celles du sud en soulignant que les ONG restent un phénomène de pays développés. Il ne faut pas permettre, a-t-il dit, que le mouvement des ONG devienne un exemple supplémentaire du monde divisé dans lequel nous vivons. Il est vital que cette question soit abordé à titre d'urgence. Il revient à chacun d'encourager les activités des ONG du monde en développement tant il est vrai qu'à long terme ce sont elles qui seront en mesure de satisfaire au mieux les besoins locaux. En conclusion, le Secrétaire général a appelé au réalisme et à la patience et a souhaité que le système des Nations Unies ne soit pas submergé par des demandes de milliers d'organisations. Il convient de mettre au point des normes de participation et d'assurer qu'elles soient respectées en toute justice.

- 5- ONG/73 10 septembre 1996

M. DIOGO FREITAS do AMARAL, Président de l'Assemblée générale, a souligné que le monde dans lequel nous vivons est devenu un monde interdépendant où les problèmes exigent des solutions à l'échelle mondiale, c'est à dire des solutions apportées par les gouvernements mais aussi par les interlocuteurs non gouvernementaux. Ce concept de communauté transnationale est devenu le pilier de l'esprit de la communauté internationale. L'Organisation, en tant qu'organisation fondée sur la souveraineté des Etats, se trouve donc à un tournant de son histoire. L'intervention de l'ONU dans le monde entier a atteint un niveau sans précédent, a poursuivi le Président de l'Assemblée générale, en ajoutant que la crainte et le pessimisme ont remplacé les visions optimistes qui prévalaient alors. Face à ce scénario, les Nations Unies ont été soumises à des critiques croissantes et les prétendues échecs de la Somalie, du Rwanda et de la Bosnie ont été cités à souhait. Si l'ONU est vue par certains comme une bureaucratie trop lourde, d'autres en revanche souligne la nécessité d'une réforme car, pour eux, l'Organisation garde une chance de réussir.

Cette enceinte universelle continue de constituer le thème de référence principal des relations internationales, a souligné M. Freitas do Amaral en ajoutant que l'ONU doit rester le catalyseur des progrès futurs de l'humanité. Les Etats membres doivent donc s'attacher à assurer le processus de réforme en cours, sans quoi les Nations Unies ne pourraient pas faire face aux défis du prochain millénaire. Toutefois, l'Organisation ne peut ériger à elle seule un monde meilleur. Elle doit compter sur l'appui des Etats membres mais aussi de tous et en particulier des organisations non gouvernementales. Aujourd'hui les ONG sont devenues des participants de plein droit à la vie internationale. Elles doivent ce statut à leur seule efficacité. Le fait est qu'aujourd'hui les ONG contribuent autant à l'aide publique au développement que l'ensemble du système des Nations Unies.

Poursuivant, le Président de l'Assemblée générale, a rappelé qu'il est le coordonnateur des activités des cinq groupes de travail chargés du processus de réforme des Nations Unies. Il a cité huit priorités sans lesquelles aucune réforme ne serait efficace : adoption d'une approche globale à l'égard du renforcement des Nations Unies; diminution des coûts de l'Organisation et augmentation de son efficacité; instauration d'une base financière solide pour l'Organisation; examen des questions de développement économique et social à titre prioritaire; promotion d'une aide permettant aux pays et aux peuples de se sortir eux mêmes de leur situation; appui des Etats membres aux activités de maintien de la paix des Nations Unies; réactualisation de la composition du Conseil de sécurité; et reconnaissance et respect du droit international. La réalisation de ces priorités, a conclu M. Freitas do Amaral, exige la contribution de toutes les organisations non gouvernementales.

- 6- ONG/73 10 septembre 1996

Mme MONICA WILLARD, Présidente de la 49ème Conférence annuelle des ONG/Département de l'information et Directrice de The Ribbon International, a déclaré que l'idée de partenariat n'a rien de nouveau pour les ONG. Nous devons assurer les succès du partenariat entre les ONG et l'ONU à l'orée du 21ème siècle. Il faut reconnaître que nous avons des limites. Mais c'est notre coopération et notre attitude envers les autres qui est le témoignage de notre action, a-t-elle précisé.

Mme ANNE MARIE LIZIN, Sénateur au Parlement de Belgique, Présidente de l'Internationale socialiste des femmes, a expliqué que dans ce monde en mutation, il existait une filière de changements très rapides et une filière de changements profonds et lents. L'interconnexion des réseaux de l'information résume le phénomène de bouleversements rapides. Nous sommes connectés en temps réel avec la planète et cela modifie le comportement social et moral de toutes les populations du monde. La révolution technologique pose désormais le problème de la valeur morale et celui de la sécurité des Etats, a-t-elle précisé. Le contrôle est urgent et pour être efficace il doit être inspiré de valeurs unifiées. Nous sommes à la recherche d'une structure de contrôle des moyens d'information. La première des fonctions sur ces réseaux est l'exercice de la justice. Ce n'est pas la démarche économique et sociale qui nous donnera la perception de vivre ensemble sur la même planète. Ces réseaux internationaux doivent être contrôlables et contrôlés.

Abordant les tendances longues, la représentante a indiqué que le décalage entre les rhétoriques des élites et les réalités sociales pourraient conduire à l'affrontement. Seule la date en reste inconnue tandis que l'évolution des inégalités sociales et connue de tous. Cette répartition inégale creuse l'écart Nord/Sud, favorise le chômage, la précarité et la misère alimentées par la spéculation financière. Si le monde change à deux niveaux, les Nations Unies sont-elles utiles ? Sans les Nations Unies nous assisteront à d'étranges regroupements régionaux, à l'exacerbation des conflits et à la recherche des protecteurs, a indiqué la représentante. L'utilité des Nations Unies est claire et vitale mais elle ne fournit pas une liste des fonctions que l'Organisation doit remplir. Les objectifs des Nations Unies devraient être plus équilibrés. La première priorité est la définition des règles de base du réseau de communication mondiale. Il faut placer les éléments moraux au premier plan tel que le respect de l'enfant et de la femme. Il faut une plus grande acceptation des documents internationaux, une meilleure surveillance des principes, la mise en oeuvre d'une procédure de plainte individuelle, des tribunaux internationaux permanents, encourager l'interaction entre le niveau national et international, une protection des droits de la personne humaine en temps de guerre, une prévention des conflits. Il faut renforcer les institutions nationales en matière des droits de l'homme et modifier les systèmes de nos Etats pour prendre en compte le droit des victimes et développer l'assistance technique.

- 7- ONG/73 10 septembre 1996

Un autre élément prioritaire est la lutte contre la pauvreté. Sans la santé il n'y a pas de développement possible. La globalisation de l'économie marque une ère nouvelle. Elle érode les liens traditionnels de solidarité. La création d'un programme global de redressement économique, l'effacement d'une grande partie des dettes des pays les plus pauvres et la reconnaissance du rôle des femmes, le contrôle des cadres démocratiques des Etats, la cohabitation harmonieuse des religions, sont les objectifs prioritaires que devraient avoir les Nations Unies pour le siècle prochain. Reconnaissant que les conflits régionaux ont laissé de très lourdes traces, le représentante a insisté sur la nécessité de citer les exemples positifs du travail des Nations Unies car on ne peut tirer de leçon en citant uniquement les cas négatifs. Les Nations Unies sont un facteur d'équilibre. Elles jouent un rôle unique de création de solidarité qui se basera de plus en plus sur la société civile. La cohérence est l'élément essentiel de la réorganisation des Nations Unies. Les répétitions administratives doivent être remplacées par l'examen des objectifs. Mais la réforme des Nations Unies ne pourra se faire sans que les Etats-Unis ne changent d'attitude envers l'Organisation, a-t-elle précisé.

M. JOHN WHITEHEAD, Président de l'Association américaine pour les Nations Unies, a souligné que le rôle de son organisation est de rétablir pleinement l'appui des Etats-Unis aux Nations Unies car il serait tragique que ces derniers abandonnent l'Organisation. Les Nations Unies, a-t-il dit, sont aujourd'hui confrontés à des défis importants alors même que les Etats-Unis s'interrogent sur leur rôle futur. Pour nombre de peuples, les Nations Unies sont considérées comme une institution valable qui permet à tous de se faire entendre. Aux Etats-Unis, en revanche, les Nations Unies ne représentent pas un outil fiable. Les décisions du Conseil de sécurité, par exemple, ne cessent de frustrer le public américain. Les préoccupations des opposants aux Nations Unies ont d'ailleurs fait l'objet d'un article signé du Président de la Commission des affaires étrangères du Sénat américain. Ceci témoigne du fait que pour ces opposants, le moment est venu de mener une campagne ouverte en faveur d'un retrait des Etats-Unis de l'Organisation. Cette hostilité néanmoins n'a affecté qu'un petit pourcentage du public américain.

En effet, une enquête entreprise par la commission de l'Association a constaté que la majorité des américains, soit 82%, juge importante la participation de leur pays à l'Organisation. Une large majorité pense que les Etats-Unis doivent continuent de payer leur contribution. Une autre étude a constaté que les Nations Unies se trouvent parmi les organisations auxquelles les américains sont disposés à accorder le plus de pouvoir. La plupart des américains considèrent que l'Organisation représente un outil efficace permettant de faire face aux ennemis communs de l'humanité tels la famine, la pauvreté ou encore les violations des droits de l'homme.

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Le peuple américain ne connaît pas les détails des nombreuses activités des Nations Unies et il peut s'imaginer aisément que son pays assume le coût total de toute l'aide accordée aux pays en développement. En dépit de cela pourtant, le public demeure fidèle aux Nations Unies. Les associations pour les Nations Unies ont pris l'initiative d'une campagne franche en faveur de l'Organisation. Le succès de ces efforts trouvent leur preuve dans les résultats d'enquêtes comme celles citées plus haut. Lorsque l'ONU aura traversé la crise actuelle, le moment sera venu d'instaurer des relations saines entre les Nations Unies et les Etats-Unis. Dans ce contexte, les associations pour les Nations Unies devront faire office de catalyseur. Toutes les ONG devront également mobiliser leurs efforts en ce sens afin de surmonter l'inertie politique.

Mme ELAINE VALDOV, Présidente du Comité exécutif des ONG/Département de l'information, a déclaré que ces dix dernières années plus de deux millions d'enfants ont été victimes de la guerre. La violence a revêtu de nombreuses formes comme la misère, a précisé la représentante en donnant l'exemple des Etats Unis qui ont le pourcentage le plus élevé de pères absents et d'adolescentes enceintes. L'humanité est en présence de réalités horribles qui ont eu un effet multiplicateur. Pour cela, les organisations doivent redoubler d'efforts et changer encore d'attitude. Nous devons nous opposer à cette hécatombe, a-t-elle insisté. Nous sommes les sage-femmes de cette nouvelle civilisation. Nous avons une vision et la capacité d'agir. Je crois en la réforme des Nations Unies car elle permet d'échanger des idées et d'oeuvrer conjointement à nos objectifs. La représentante a par ailleurs demandé que soit mise en place une convention annuelle des populations, une culture de la paix qui comprenne un plus haut niveau d'éducation dans le monde, l'aide humanitaire et un apprentissage sur le rôle des Nations Unies. La représentante a demandé également une campagne en faveur des enfants victimes de la guerre, une conférence des populations sur la paix et la création d'une instance de la société civile.

Mme AFAF MAHFOUZ, Première Vice-Présidente de la Conférence des ONG ayant le statut consultatif auprès du Conseil économique et social, a rappelé que la Conférence des ONG a été créée en 1948 et dispose maintenant de comités chargées des principales questions traitées par les Nations Unies. C'est la Conférence, a-t-elle insisté, qui a donné naissance à nombre d'instances liées aux conférences internationales les plus importantes. Tout en regrettant une certaine réticence du Secrétariat à appliquer les dispositions concernant le statut consultatif, Mme Mahfouz a rendu hommage aux secrétariats des différents comités et commissions qui ont compris depuis longtemps la contribution que les ONG peuvent apporter aux activités des Nations Unies. Le travail de la Conférence, a-t-elle poursuivi, doit être interprété comme un processus visant à améliorer les mécanismes de suivi des recommandations des conférences internationales organisées par les Nations Unies. Elle s'est félicitée en outre de la résolution de l'ECOSOC qui prévoit des consultations régulières avec les ONG.

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Questions posées au Secrétaire général

Un représentant a demandé au Secrétaire général comment la contribution des ONG pouvait influencer le programme des Nations Unies en soulignant que des distinctions sont maintenues au sein des ONG. Il a demandé si les ONG pourraient avoir une représentation égale basée sur leur compétence. Le Secrétaire général a répondu que le problème était d'un ordre pratique. Pour cela il faudrait s'adresser à 12 000 ONG. La création d'associations entre ONG permettrait d'obtenir une meilleure décentralisation. Un autre représentant a émis l'idée d'un forum permettant d'avoir une communication directe avec le Secrétaire général ou l'ECOSOC. Le Secrétaire général a indiqué que cette idée était très constructive. Une représentante a demandé ce que la communauté des ONG pouvait faire pour aider à véhiculer une image favorable des Nations Unies aux yeux du public. Le Secrétaire général a expliqué qu'il fallait une nouvelle culture. Souvent on utilise les Nations Unies comme bouc émissaire. Nous avons quitté la guerre froide et entrons dans l'ère des médias, mais les Etats membres n'ont pas été en mesure d'accepter les changements, a-t-il indiqué. Les Etats Membres sont les patrons et à moins que nous n'ayons l'appui de la société civile, les Nations Unies se trouveront dans une situation de faiblesse. Le rôle des ONG est d'être en contact avec le public et d'être le catalyseur entre les Nations Unies et le public. Vous devez défendre les Nations Unies. C'est pour cela que le partenariat entre les Nations Unies et les ONG doit être renforcé. Cela ne signifie pas que les Etats membres ne sont pas les acteurs principaux sur la scène internationale, a indiqué le Secrétaire général, qui a par ailleurs souligné que le concept d'ONG n'est pas accepté dans tous les pays. L'élément de base de la société civile n'est pas le même selon les continents. Il faut tenir compte des différentes cultures, des attitudes et des concepts différents vis-à-vis des ONG et cela prendra du temps. C'est néanmoins la seule façon d'agir si l'on veut que les Nations Unies soient un succès pour le siècle prochain.

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