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PAL/G/120

RÉUNION INTERNATIONALE D'ONG ET COLLOQUE DES ONG D'EUROPE SUR LA QUESTION DE PALESTINE: DÉBAT SUR LE PARTENARIAT DES ONG POUR UN RÈGLEMENT DE LA QUESTION

4 septembre 1996


Communiqué de Presse
PAL/G/120


RÉUNION INTERNATIONALE D'ONG ET COLLOQUE DES ONG D'EUROPE SUR LA QUESTION DE PALESTINE: DÉBAT SUR LE PARTENARIAT DES ONG POUR UN RÈGLEMENT DE LA QUESTION

19960904 Genève, 4 septembre -- La Réunion internationale des organisations non gouvernementales et le Colloque des organisations non gouvernementales d'Europe sur la question de Palestine ont débattu, ce matin, de la constitution de partenariats d'organisations non gouvernementales en vue d'un règlement juste et global de la question. Pour promouvoir ces partenariats, les intervenants étaient appelés à examiner les questions relatives à la définition de priorités et à l'exécution de plans d'action.

Le Secrétaire général du Comité palestinien pour les ONG, M. Marai Abdelrahman, a déclaré que les Nations Unies ont la responsabilité morale de faire obstacle à la tendance actuelle qui anime le nouveau gouvernement israélien et de garantir la protection des Palestiniens. Face au gouvernement israélien actuel, il faut montrer un front plus uni et tirer parti de l'opposition que ce gouvernement rencontre en Israël même.

Le Directeur du Centre d'information alternatif de Jérusalem, M. Michael Warschawski, a déclaré que le respect des accords déjà signés et la négociation d'un accord sur le statut final doivent être au premier rang des priorités sur la question de Palestine. Personne ne se mobilisera en faveur des droits des Palestiniens si les Palestiniens eux-mêmes ne sont pas mobilisés. Pour cela, il faudra aux dirigeants palestiniens des qualités de meneurs car il n'incombe pas aux organisations non gouvernementales de décider des priorités.

Dans son intervention, M. Mustafa Barghouthi, chargé du Projet d'information sur la promotion de la santé à Jérusalem, a notamment attiré l'attention sur l'importante concentration du pouvoir au sein de l'Autorité palestinienne. Il a déclaré que l'Organisation pour la libération de la Palestine, qui représente les Palestiniens dans le monde, et l'Autorité palestinienne devraient accepter un partage du pouvoir. Il a rappelé que les organisations non gouvernementales ne sont pas liées par les accords conclus et ont donc les mains libres pour donner corps aux espoirs des Palestiniens.

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M. Don Betz, Président du Comité international de coordination des organisations non gouvernementales sur la question de Palestine, rappelant que le bureau genevois du Comité avait dû fermer en 1984, a indiqué que, grâce aux moyens électroniques disponibles et tenant compte des besoins de mise à jour du système d'information des Nations Unies sur la question de Palestine (UNISPAL), ce bureau, dont l'objectif est notamment de mettre les ONG en contact les unes avec les autres, a pu partiellement reprendre ses activités.

Le Président du Comité européen de coordination des organisations non gouvernementales sur la question de Palestine, M. John Gee, a affirmé que les projets de développement à long terme seraient plus faciles à appliquer dans un État palestinien vivant en paix. Proposant que les comités de coordination régionaux servent de centres d'informations sur les activités menées par les organisations non gouvernementales, il a souligné que cela exigeait des ressources et a donc lancé un appel afin que les ONG apportent leur contribution financière à leur comité de coordination régional.

Cet après-midi, la Réunion internationale des organisations non gouvernementales et le Colloque des organisations non gouvernementales d'Europe sur la question de Palestine tiendront deux ateliers d'ONG distincts consacrés, l'un, à la promotion de la coordination entre les ONG et de leur action en Amérique du Nord, en Europe, en Israël, dans le territoire palestinien et au niveau international, et l'autre à la coopération entre l'ONU et d'autres organismes internationaux et la communauté des ONG.

La séance de clôture se tiendra cet après-midi, à partir de 17 heures.

Déclarations sur la constitution de partenariats d'ONG en vue d'un règlement juste et global

M. MARAI ABDELRAHMAN, Secrétaire général du Comité palestinien pour les organisations non gouvernementales, a déclaré que les Nations Unies ont la responsabilité morale de faire obstacle à la tendance actuelle qui anime le nouveau Gouvernement israélien et de garantir la protection des Palestiniens. Il a souligné que les Palestiniens ont vu dans les Accords d'Oslo un moyen de se rapprocher de leur indépendance et espéraient que ces accords, bien que défavorables à certains égards, seraient malgré tout appliqués. Mais l'arrivée au pouvoir du Gouvernement de M. Benjamin Netanyahu, qui représente l'intégrisme juif, a tourné une page du processus de paix. Face au gouvernement israélien actuel, il faut montrer un front plus uni et jouer sur l'opposition que ce gouvernement rencontre en Israël même. Les autorités palestiniennes n'entendent pas saper les accords d'Oslo comme cela est souvent avancé; elles souhaitent lever les barrières économiques et éviter tout intégrisme. Depuis l'effondrement de l'Union soviétique, les États-Unis sont la seule grande puissance. Ce pays voit d'un bon oeil le déclenchement de

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guerres régionales, notamment au Moyen-Orient, qui divisent ses ennemis. La solidarité internationale en faveur du peuple palestinien marque le pas depuis quelque temps. Cela est dû au fait que l'on donne une image tronquée de la situation en Palestine. M. Abdelrahman a déclaré que les Palestiniens ont en particulier besoin de la solidarité égyptienne.

M. MICHAEL WARSCHAWSKI, Directeur du Centre d'information alternatif de Jérusalem, s'est dit confiant que le Gouvernement de M. Benjamin Netanyahu poursuivra la politique du gouvernement précédent. Mais il ne faut pas sous- estimer l'impact du bouclage des territoires palestiniens imposé par Israël. Pour autant, ce bouclage n'empêche pas les Palestiniens de conserver une certaine combativité, au contraire. Le respect des accords déjà signés et la négociation d'un accord sur le statut final doivent être au premier rang des priorités en ce qui concerne la question de Palestine. Personne ne se mobilisera en faveur des droits des Palestiniens si les Palestiniens eux-mêmes ne sont pas mobilisés, a souligné M. Warschawski. Or pour que cette mobilisation puisse se produire, il faudra des qualités de meneurs aux dirigeants palestiniens car il n'incombe pas aux organisations non gouvernementales de décider des priorités. La coordination, notamment entre la communauté des organisations non gouvernementales, les dirigeants palestiniens et les forces de paix israéliennes est essentielle. Pour définir les priorités, il faut avant tout fixer des critères permettant de mesurer la mobilisation des Palestiniens et l'écho que pourraient rencontrer les questions qui son en jeu auprès de l'opinion publique israélienne et de la communauté internationale.

M. MUSTAFA BARGHOUTHI, du Projet d'information sur la promotion de la santé à Jérusalem, a affirmé qu'il ne faut pas se faire d'illusions sur les visées de l'actuel Gouvernement israélien qui entend séparer complètement la bande de Gaza de la Cisjordanie. On assiste en fait à une «bantoustanisation raciste» à Gaza et en Cisjordanie. Il convient d'observer que le désespoir qui frappe l'opinion publique palestinienne freine la mobilisation en faveur des droits des Palestiniens. M. Barghouthi a notamment attiré l'attention sur l'importante concentration du pouvoir au sein de l'Autorité palestinienne. Il a souligné que les rôles respectifs de l'Organisation pour la libération de la Palestine, qui représente les Palestiniens dans le monde, et l'Autorité palestinienne ne sont pas clairement définis. Ces deux composantes palestiniennes devraient accepter un partage du pouvoir. Pour l'heure, le Gouvernement de M. Benjamin Netanyahu risque de pousser l'Autorité palestinienne à l'enclavement dans Gaza. M. Barghouthi a rappelé que les organisations non gouvernementales ne sont pas liées par les accords conclus et ont donc la liberté d'intervenir, notamment à Jérusalem si elles le désirent, afin de donner corps aux espoirs des Palestiniens. Les organisations non gouvernementales doivent mieux utiliser les outils dont elles disposent, y compris les conférences telles que la Réunion internationale des ONG et le Colloque des ONG d'Europe sur la question de Palestine.

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M. DON BETZ, Président du Comité international de coordination des organisations non gouvernementales sur la question de Palestine, a déclaré que la présente conférence est importante même s'il est vrai qu'une formule permettant une interaction plus concrète serait préférable. Il a regretté que les organisations non gouvernementales présentes cette année à la Réunion internationale des ONG et au Colloque des ONG d'Europe sur la question de Palestine soient moins nombreuses qu'en 1994. Il a par ailleurs fait valoir que le système d'information des Nations Unies sur la question de Palestine (UNISPAL) doit être mis à jour. Il convient également de faire en sorte que tous ceux qui travaillent sur la question de Palestine en utilisant l'informatique puissent avoir accès à l'UNISPAL. À cet égard, M. Betz, rappelant que le bureau genevois du Comité international de coordination des organisations non gouvernementales sur la question de Palestine était fermé depuis 1984, a indiqué que, grâce aux moyens électroniques, ce bureau, dont l'objectif est notamment de mettre les ONG en contact les unes avec les autres, a pu partiellement reprendre ses activités.

M. JOHN GEE, Président du Comité européen de coordination des organisations non gouvernementales sur la question de Palestine, a souligné que les Palestiniens ont besoin que les organisations non gouvernementales du monde entier les soutiennent et demandent à leurs gouvernements respectifs de garantir les droits inaliénables du peuple palestinien. Ne pas prendre clairement position, c'est nuire au processus de paix, a-t-il averti. Il a affirmé que les projets de développement à long terme seraient plus faciles à appliquer dans un État palestinien vivant en paix. Proposant que les comités de coordination régionaux servent de centres d'informations sur les activités menées par les organisations non gouvernementales, M. Gee a souligné que cela exigeait des ressources et a donc lancé un appel afin que les ONG apportent leur contribution financière à leur comité de coordination régional. M. Gee a estimé que les campagnes des ONG devraient être axées en priorité sur des thèmes tels que le statut final, la question des réfugiés et le droit de retour, l'avenir de Jérusalem, les colonies de peuplement israéliennes, l'autodétermination et l'État palestinien. Soulignant les divergences de vues qui existent, tant parmi les Palestiniens qu'au sein de la communauté des ONG quant aux progrès réalisés jusqu'ici dans les négociations entre l'Autorité palestinienne et Israël. M. Gee a toutefois déclaré que les Palestiniens sont largement d'accord sur les questions qui ont trait au statut final ainsi que sur la libération des prisonniers détenus par Israël.

Échange de vues

Le Coordonnateur du Comité asiatique de coordination sur la question de Palestine a demandé à l'ONU de redoubler d'efforts pour parvenir à une paix globale dans l'ouest asiatique. Une telle paix exige qu'Israël se retire de tous les territoires occupés, conformément aux résolutions du Conseil de

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sécurité, que ce pays abandonne sa politique de confiscation des terres palestiniennes et mette un terme au bouclage des territoires palestiniens. Le Coordonnateur a également demandé que les États-Unis et la Fédération de Russie, co-parrains du processus de paix, insistent pour qu'Israël reprenne les négociations avec l'OLP.

Un intervenant, tout en dénonçant les violations du droit international que constitue l'implantation de colonies de peuplement israéliennes, a insisté sur la nécessité de développer une société civile et démocratique en Palestine. Interrogé sur le rôle qu'il attribue aux organisations non gouvernementales dans le contexte de la question de Palestine, M. Abdelrahman, Secrétaire général du Comité palestinien pour les ONG, a affirmé que les organisations non gouvernementales doivent s'insurger contre l'occupation israélienne et a rappelé qu'il faut avant tout informer l'opinion publique si l'on veut qu'elle se mobilise.

M. Barghouthi a souligné qu'une grande partie de l'aide au développement qui parvient en Cisjordanie et à Gaza est dilapidée car elle ne s'attache pas à répondre aux besoins réels des Palestiniens. Ainsi, le Gouvernement japonais continue-t-il, pour un montant total de 20 millions de dollars, de construire un hôpital à Jéricho alors que cette petite ville en possédait déjà un et qu'une telle somme aurait du être utilisée pour d'autres priorités. De la même façon, il faut souligner que près de la moitié de l'aide apportée aux Palestiniens par les États-Unis sert à payer les frais généraux des spécialistes des États-Unis.

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