CS/727

LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES AU LIBERIA (MONUL) JUSQU'AU 30 NOVEMBRE 1996

30 août 1996


Communiqué de Presse
CS/727


LE CONSEIL DE SECURITE PROROGE LE MANDAT DE LA MISSION D'OBSERVATION DES NATIONS UNIES AU LIBERIA (MONUL) JUSQU'AU 30 NOVEMBRE 1996

19960830 APRES-MIDI CS/727 Il condamne les attaques et les actes d'intimidation contre le personnel de l'ECOMOG et de la MONUL ainsi que le pillage de leur matériel

Le Conseil de sécurité, réuni pour examiner la situation au Libéria, a adopté à l'unanimité, ce matin, la résolution 1071 (1996), aux termes de laquelle il décide de proroger le mandat de la Mission d'observation des Nations Unies (MONUL) jusqu'au 30 novembre 1996.

Le Conseil se félicite en outre de l'Accord auquel la CEDEAO est parvenue à Abuja, le 17 août 1996, prorogeant l'accord d'Abuja jusqu'au 15 juin 1997, établissant un plan d'exécution de l'accord, prévoyant les moyens de vérifier si les chefs des factions respectent l'accord et proposent des mesures qui pourraient être prises à l'encontre des factions qui ne les respecteraient pas.

Le Conseil condamne toutes les attaques et les actes d'intimidation dirigés contre le personnel de l'ECOMOG et de la MONUL et celui des organisations et organismes internationaux d'aide humanitaire, ainsi que le pillage de leur matériel, de leurs fournitures et de leurs biens, et demande aux chefs des factions d'en assurer la restitution immédiate. Le Conseil de sécurité condamne la pratique suivie par certaines factions qui recrutent et entraînent des enfants et les utilisent dans les combats.

Les membres suivants du Conseil ont expliqué leur vote: Italie, Egypte, Botswana, Chine, Indonésie, Royaume-Uni, République de Corée, Honduras, Fédération de Russie, Guinée-Bissau, Pologne, Chili, Etats-Unis, France et Allemagne. Les représentants du Libéria et du Nigéria ont fait une déclaration.

Au titre de l'examen de cette question, le Conseil de sécurité était saisi du dix-huitième rapport du Secrétaire général sur la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL), ainsi que d'une lettre datée du 21 août adressée au Président du Conseil de sécurité par le Nigéria, transmettant le texte du communiqué final publié à l'issue de la quatrième réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du Comité des Neuf de la CEDEAO sur le Libéria, qui s'est tenue à Abuja le 17 août 1996.

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Texte du projet de résolution (S/1996/701)

Le Conseil de sécurité,

Rappelant toutes ses résolutions antérieures concernant la situation au Libéria, en particulier sa résolution 1059 (1996) du 31 mai 1996,

Ayant examiné le rapport du Secrétaire général daté du 22 août 1996 (S/1996/684) relatif à la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL),

Prenant note de la lettre en date du 21 août 1996 adressée au Président du Conseil de sécurité contenant le texte du communiqué final publié par les chefs d'État et de gouvernement du Comité des Neuf de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sur le Libéria à l'issue de leur réunion tenue à Abuja le 17 août 1996 (S/1996/679),

Se félicitant que Monrovia redevienne progressivement zone de sécurité,

Soulignant de nouveau que c'est aux Libériens et à leurs dirigeants qu'il incombe en dernier ressort de parvenir à la paix et à la réconciliation nationale,

Conscient du rôle positif que la CEDEAO joue dans le cadre des efforts qu'elle déploie pour rétablir la paix, la sécurité et la stabilité au Libéria,

Remerciant les États d'Afrique qui fournissent des forces au Groupe de contrôle de la CEDEAO (ECOMOG),

Remerciant aussi les États Membres qui ont apporté leur appui au processus de paix, à la MONUL et à l'ECOMOG, notamment en versant des contributions au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour le Libéria,

Soulignant que le maintien de la présence de la MONUL au Libéria est subordonné à la présence de l'ECOMOG et suppose que celui-ci s'engage à assurer la sécurité de la MONUL, et insistant sur la nécessité de renforcer la coordination entre la MONUL et l'ECOMOG,

1. Accueille avec satisfaction le rapport du Secrétaire général en date du 22 août 1996;

2. Décide de proroger le mandat de la MONUL jusqu'au 30 novembre 1996;

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3. Se félicite de l'accord auquel la CEDEAO est parvenue à Abuja le 17 août 1996, prorogeant l'accord d'Abuja jusqu'au 15 juin 1997, établissant un plan d'exécution de l'accord, prévoyant les moyens de vérifier si les chefs des factions respectent l'accord et proposant des mesures qui pourraient être prises à l'encontre des factions qui ne le respecteraient pas;

4. Exhorte les factions libériennes à mettre en oeuvre pleinement et rapidement tous les accords et engagements qu'elles ont contractés;

5. Prie le Secrétaire général de lui présenter, le 15 octobre 1996 au plus tard, un rapport comportant des propositions relatives à l'aide que la MONUL ou d'autres organismes des Nations Unies pourraient fournir pour contribuer au processus de paix au Libéria, notamment pour ce qui est de l'organisation d'élections, du désarmement, de la démobilisation et de la vérification du respect des accords par les factions;

6. Décide également de maintenir les effectifs déployés par la MONUL à un niveau adéquat, comme le Secrétaire général le recommande dans son rapport, et prie celui-ci de tenir compte de la nécessité d'assurer la sécurité du personnel de la MONUL et de l'informer s'il envisage de déployer des effectifs supplémentaires;

7. Souligne que la communauté internationale ne continuera à appuyer le processus de paix au Libéria, y compris la participation de la MONUL, que si les factions libériennes font la preuve qu'elles sont résolues à régler tous leurs différends par des moyens pacifiques et à parvenir à la réconciliation nationale conformément à l'accord conclu à Abuja le 17 août 1996;

8. Condamne toutes les attaques et tous les actes d'intimidation dirigés contre le personnel de l'ECOMOG et de la MONUL et celui des organisations et organismes internationaux d'aide humanitaire, ainsi que le pillage de leur matériel, de leurs fournitures et de leurs biens, demande aux chefs des factions d'en assurer la restitution immédiate, et prie le Secrétaire général d'indiquer dans le rapport visé au paragraphe 5 ci-dessus dans quelle mesure les biens volés ont été restitués;

9. Condamne la pratique suivie par certaines factions qui recrutent et entraînent des enfants et les utilisent dans les combats, et prie le Secrétaire général de faire figurer dans le rapport visé au paragraphe 5 ci-dessus des précisions sur cette conduite odieuse et inhumaine;

10. Exige une fois de plus que les factions et leurs chefs respectent strictement le statut du personnel de l'ECOMOG, de la MONUL et des organisations et organismes internationaux, notamment celui du personnel affecté à l'aide humanitaire, et exige en outre que les factions facilitent la liberté de mouvement de la MONUL et l'acheminement de l'aide humanitaire et se conforment strictement aux principes et aux règles applicables du droit international humanitaire;

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11. Souligne l'importance du respect des droits de l'homme au Libéria, ainsi que les aspects du mandat de la MONUL qui ont trait aux droits de l'homme;

12. Souligne aussi que tous les États ont l'obligation de se conformer strictement à l'embargo sur toutes les livraisons d'armes et de matériel militaire au Libéria qu'il a décrété par sa résolution 788 (1992) du 19 novembre 1992, de prendre toutes les mesures voulues pour assurer l'application rigoureuse de cet embargo et de porter toute violation à l'attention du Comité créé par sa résolution 985 (1995) du 13 avril 1995;

13. Prie instamment tous les États Membres de fournir une assistance financière, logistique et autre à l'ECOMOG afin de lui permettre de s'acquitter de son mandat;

14. Engage les États Membres à verser des contributions au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour le Libéria;

15. Souligne que, sur le plan opérationnel, il importe que la MONUL et l'ECOMOG entretiennent des contacts étroits et améliorent leur coordination à tous les niveaux, et demande à l'ECOMOG d'assurer la sécurité de la MONUL conformément à l'accord relatif aux rôles et aux attributions respectifs de la MONUL et de l'ECOMOG dans la mise en oeuvre de l'Accord de Cotonou (S/26272) et au concept d'opérations de la MONUL;

16. Prie le Secrétaire général de continuer à le tenir pleinement informé de la situation au Libéria;

17. Décide de rester saisi de la question.

Dix-huitième rapport du Secrétaire général sur la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria (MONUL) (S/1996/684)

Dans son rapport sur la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria, le Secrétaire général indique que le document est soumis en application de la résolution 1059 (1996), du Conseil de sécurité en date du 31 mai 1996, par laquelle le Conseil avait prorogé le mandat de la Mission jusqu'au 31 août 1996. Le Secrétaire général rend compte de l'évolution de la situation au Libéria depuis son précédent rapport en date du 21 mai 1996 et présente des recommandations concernant le rôle futur de la MONUL au Libéria.

Parlant du déploiement de la MONUL, le Secrétaire général rappelle qu'après le déclenchement des hostilités et l'arrêt du processus de paix le 6 avril, 78 des 93 observateurs de la MONUL déployés au Libéria à l'époque ont été rapatriés. Il ajoute que la poursuite même modeste de l'expansion de la MONUL demeure fortement compromise par le pillage systématique de son matériel et de ses véhicules au cours des hostilités d'avril et de mai.

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Concernant les aspects financiers, le Secrétaire général indique que le montant des dépenses nécessaires pour assurer le fonctionnement de la MONUL avec les effectifs réduits dont elle est actuellement dotée s'élève à un million de dollars environ par mois. Par sa décision 50/482 du 7 juin 1996, l'Assemblée générale l'a, entre autres dispositions, autorisé à utiliser les ressources actuellement disponibles au titre de la Mission pour la période allant jusqu'au 30 septembre 1996, au cas où le Conseil de sécurité déciderait d'en proroger le mandat.

Si le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de la MONUL, le montant des dépenses à prévoir pour assurer le fonctionnement de la Mission sera indiqué dans le budget révisé que le Secrétaire général soumettra à l'Assemblée.

Au 31 juillet 1996, le montant des contributions au compte spécial de la MONUL non acquittées depuis la création de la Mission s'élevait à 10,8 millions de dollars. A cette date, le montant total des contributions non acquittées pour l'ensemble des opérations de maintien de la paix se chiffrait à 2 176 400 000 dollars. Depuis son dernier rapport, ajoute le Secrétaire général aucune nouvelle contribution volontaire n'a été versée au Fonds d'affectation spéciale pour le Libéria.

Le Secrétaire général estime que le Libéria traverse de très rudes épreuves depuis que les hostilités ont éclaté le 6 avril 1996. Pourtant, l'aboutissement du Sommet de la CEDEAO, le 17 août, permet d'entretenir quelque espoir quant à la remise sur les rails du processus de paix.

En vertu du nouveau plan d'exécution de l'Accord d'Abuja, les chefs de faction sont convenus de cesser toute hostilité dans tout le pays et de désarmer afin de permettre que des élections libres et régulières puissent avoir lieu d'ici la fin mai 1997. Ils ont déjà conclu nombre d'accords semblables, qu'ils ont trahis à chaque fois — mais les mesures adoptées par la CEDEAO visant à faire régulièrement le point des progrès accomplis dans l'application de l'Accord, ainsi que l'élaboration d'un code de conduite s'appliquant aux membres du Conseil d'État et du Gouvernement de transition et le fait qu'il ait été décidé d'imposer des sanctions à toute partie ne respectant pas ces mesures, inciteront les chefs de faction à honorer leurs engagements.

Le Secrétaire général se félicite de la désignation d'un nouveau Président du Conseil d'État. Cette nomination, qui a été faite en grande partie à l'insistance des associations civiles libériennes, montre l'influence croissante qu'exerce la société civile du pays sur le processus de paix. Elle contribuera également à pousser le Conseil d'État à se comporter comme un organe directeur impartial, conformément aux dispositions de l'Accord d'Abuja.

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Les mesures prises récemment par l'ECOMOG pour revitaliser sa présence au Libéria et assurer sa viabilité et son efficacité en tant que force de maintien de la paix sont un autre élément positif dans le cours des événements relatifs au processus de paix au Libéria, estime le Secrétaire général. Ces efforts pourraient cependant être compromis si l'ECOMOG n'est pas doté d'effectifs supplémentaires et de moyens financiers et logistiques adéquats et sur lesquels il puisse compter, sans lesquels il ne pourrait pas s'acquitter de sa mission. Le Gouvernement des États-Unis a récemment renouvelé sa promesse d'apporter 30 millions de dollars de plus pour contribuer au financement de l'ECOMOG, et une partie de cette somme a déjà été engagée. Il faut qu'une aide supplémentaire soit assurée d'urgence, sans quoi le programme d'application serré adopté par la CEDEAO ne pourra pas être suivi. C'est pourquoi il lance un appel aux pays qui pourraient contribuer des fonds pour qu'ils soutiennent la CEDEAO et qu'ils apportent dès que possible une aide concrète à la force de maintien de la paix.

La CEDEAO, les associations civiles libériennes et les chefs de faction ont fait savoir qu'ils pourraient envisager de demander à l'ONU d'apporter une assistance au processus électoral. Le type d'aide qu'ils attendraient de l'Organisation n'a pas encore été défini, mais certains ont indiqué qu'à leur avis l'ONU devrait jouer un rôle élargi dans l'organisation et la réalisation des élections. La tenue d'élections libres et régulières suppose que soient réunies un certain nombre de conditions, comme on l'a vu plus haut au paragraphe 11. La question de ces conditions a été abordée au Sommet de la CEDEAO, mais les modalités pratiques n'ont pas encore été mises au point. Il faut notamment examiner le code électoral, décider du mode de représentation et régler la question de la Commission électorale de manière à lui assurer une totale indépendance.

Aux termes de son mandat actuel, énoncé dans la résolution 1020 (1995) du 10 novembre 1995, la MONUL doit observer et vérifier le processus électoral, en consultation avec l'OUA et la CEDEAO, y compris les élections législatives et présidentielles qui doivent se tenir conformément aux dispositions des accords de paix. L'Envoyé spécial du Secrétaire général a bien précisé tant à la CEDEAO qu'aux membres du Conseil d'État que, suivant la procédure établie, il ne serait envisagé de modification du mandat de la MONUL concernant les élections que sur la base d'une demande officielle définissant le type d'assistance attendue de l'Organisation. Il a également souligné que cette modification devrait être approuvée par le Conseil de sécurité.

La CEDEAO s'est de nouveau engagée à rétablir la paix et un gouvernement démocratiquement élu au Libéria et à maintenir sa présence dans le pays jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement y soit installé le 15 juin 1997, conformément au plan d'exécution révisé de l'Accord d'Abuja. Le Secrétaire général dit appuyer sans réserve les efforts de la CEDEAO et, compte tenu de l'engagement qu'elle a réaffirmé envers le processus de paix, il recommande au

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Conseil de sécurité d'envisager de proroger le mandat de la MONUL pour une période de trois mois. Pendant ce temps, il continuera de suivre de près l'évolution de la situation au Libéria. Si les factions donnent la preuve de leur plein engagement en faveur du processus de paix, il entend présenter au Conseil de sécurité, d'ici la mi-octobre, des recommandations sur tout renforcement du rôle de l'ONU qui pourrait se révéler nécessaire pour appuyer les efforts de la CEDEAO et instaurer les conditions propices à la paix, à la stabilité et à la réconciliation nationale au Libéria.

Entre-temps, il entend mettre en poste au Libéria 24 observateurs militaires supplémentaires, ainsi que du personnel civil essentiel supplémentaire dans les domaines du désarmement, des élections, des droits de l'homme et de l'information, ainsi que de l'administration, pour aider la MONUL à faire face à l'évolution de la situation sur le terrain. Si, pour maintenir le rythme d'application des dispositions militaires de l'Accord d'Abuja, il fallait de nouveau augmenter les effectifs militaires de la MONUL, le Secrétaire général envisagerait de déployer d'autres observateurs militaires, dans la limite du nombre actuellement autorisé de 160 observateurs, et il en informerait le Conseil dans mon rapport de la mi-octobre.

Déclarations

M. WILLIAM BULL (Libéria) a estimé qu'aujourd'hui, force est de noter qu'un espoir nouveau prévaut quant à la mise en oeuvre des Accords d'Abuja, ceci grâce aux efforts louables des dirigeants des Etats de la CEDEAO. L'évolution de la situation au Libéria démontre que le maintien de la pression interne et externe sur la direction actuelle est à même de convaincre les chefs de faction qu'il est de leur intérêt d'appliquer, sans plus tarder, les dispositions desdits Accords. En effet, il est le lieu de rappeler ici que le 17 août dernier, ces mêmes chefs s'étaient publiquement engagés en faveur de la paix. Le Libéria souhaite le renforcement de l'ECOMOG, qui requiert 18,000 hommes et 32 millions de dollars afin de s'acquitter pleinement de son mandat. Le soutien timide de la communauté internationale n'a pas permis à l'ECOMOG de se déployer pleinement à travers le pays et de respecter ainsi le calendrier agréé par les parties. Les réfugiés libériens doivent être rapatriés et des programmes pilote mis en place en faveur de la réinsertion des combattants. Les élections doivent être absolument précédées par le désarmement complet des combattants. Le processus électoral doit en outre être supervisé par la communauté internationale pour le déclarer libre et honnête. Le désarmement des combattants empêcherait ainsi l'intimidation de l'électorat, contribuerait à la mise en place de la confiance et faciliterait la réconciliation nationale et la reconstruction du pays. Toutefois, le Libéria est convaincu que ce processus ne saurait s'effectuer sans le soutien de la communauté internationale. C'est pourquoi, il lance un appel aux Etats membres pour qu'ils effectuent des contributions au fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour le Libéria.

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M. ISAAC E. AYEWAH (Nigéria) a fait observer qu'il y a un an presque, le 15 septembre 1995, nous tenions une réunion du Conseil de sécurité pour nous féliciter de la conclusion des Accords d'Abuja un mois plus tôt sur le Libéria. Une confiance générale et un optimisme étaient alors permis; le Libéria semblait sur la voie de la paix et de la sécurité, après un cauchemar d'une guerre civile longue de 6 ans. Aujourd'hui, le Conseil se réunit de nouveau, non pour se féliciter de l'installation d'un nouveau Gouvernement au Libéria comme le prévoyait l'application du Plan, mais pour étendre le calendrier d'application de l'Accord d'Abuja, pour une nouvelle période de presque un an.

Explications de vote

M. FRANCESCO PAOLO FULCI (Italie): l'Italie accueille avec satisfaction les résultats du sommet d'Abuja du 17 août dernier ainsi que la nomination de Mme Perry à la tête du Conseil d'Etat. Ces acquis démontre la capacité des organisations régionales africaines à jouer un rôle majeur dans la gestion des conflits. L'Italie émet l'espoir que les accords récemment conclus ne seront pas de nouveau violés et que les chefs de factions sauront démontrer la volonté politique nécessaire à la mise en oeuvre de l'accord. Dans le cas contraire, la communauté internationale n'aura pas d'autre choix que de se retirer du Libéria. Le précédent de la Somalie devrait faire réfléchir les chefs de faction et les sensibiliser sur les responsabilités qui leur incombent. Ils doivent savoir que la communauté internationale les tiendra personnellement responsables pour toute violation des droits de l'homme et du droit international humanitaire dans le pays. L'Italie, à l'instar de la communauté internationale tient à exprimer son indignation pour la pratique visant au recrutement, l'entraînement et l'engagement d'enfants au combat. Il doit mis fin à ce crime par tous les moyens, y compris par la création, dans le cadre de la Cour criminelle internationale, d'un organe spécial chargé de traduire en justice les responsables de tels actes intolérables. Enfin, l'Italie appuie entièrement la recommandation du Secrétaire général visant à la prorogation du mandat de la MONUL jusqu'au 30 novembre 1996.

M. MAGED ABDEL AZIZ (Egypte) a considéré que la signature par les chefs de faction de la mise en oeuvre révisée de l'Accord de paix permet d'espérer que les chefs de faction sont enfin résolus à placer la paix et l'avenir du pays au-dessus de leurs intérêts personnels. Malheureusement, les récents événements et les combats inter-factions de ces dernières semaines, empêchent de s'abandonner à un optimisme excessif. L'Egypte prend note des informations fournies au Conseil par M. James Jonah, notamment celles visant à imposer des sanctions éventuelles contre les chefs de sanction et leurs familles qui ne s'exécuteront pas. L'Afrique, dans le cadre de la CEDEAO, a apporté un appui louable au retour de la paix au Libéria, en dépit des difficultés que traversent ces pays. La communauté internationale doit appuyer ces initiatives et le processus de paix au Libéria. L'Egypte espère que

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l'installation de Mme Perry, le nouveau Chef du Conseil d'Etat, jettera les bases de la consolidation de la paix. Il est crucial à cet égard que le calendrier des mesures prévues soit strictement respecté. Il y aura fort à faire une fois la paix revenue au Libéria, en matière de rapatriement des réfugiés et de démobilisation des combattants. L'Egypte, qui votera en faveur du projet de la paix, invite la communauté internationale à continuer d'appuyer le processus de paix au Libéria.

M. MOTHUSI NKGOWE (Botswana): le récent sommet de la CEDEAO a constitué un tournant important dans la recherche d'une solution pacifique au Libéria. Le Botswana appuie la décision des Chefs d'Etat de la CEDEAO d'adopter des mesures contre les dirigeants qui posent des obstacles au processus de paix. La communauté internationale a le devoir de répondre adéquatement aux besoins de l'ECOMOG en vue du déploiement adéquat des troupes. La situation humanitaire requiert de l'attention de la communauté internationale. Le Conseil se doit pourtant d'exiger des chefs de factions qu'ils respectent strictement le statut du personnel des organisations humanitaires. Le pillage des biens des institutions des Nations Unies et des ONG ne saurait être toléré par le Conseil.

Le Botswana appuie pleinement la prorogation du mandat de la MONUL pour une période supplémentaire de trois mois. Si les efforts des Etats de la région méritent d'être appuyés par les Nations Unies, ces dernières doivent continuer à jouer un rôle actif dans la quête d'une solution politique au Libéria. Le cessez-le-feu, le désengagement, et la démobilisation des combattants ainsi que le retour et la réinstallation des réfugiés et des personnes déplacées, le processus électoral sont autant de phases de l'Accord d'Abuja qui nécessitent l'engagement étroit du système des Nations Unies. La communauté internationale ne saurait tolérer que les chefs de factions frustrent les efforts de la communauté internationale en vue de résoudre la crise politique au Libéria. Ils doivent comprendre qu'ils seront personnellement tenus pour responsables des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

M. HUASUN QIN (Chine) a indiqué que sa délégation votera en faveur du projet de résolution sur le Libéria. Elle appuie la recommandation du Secrétaire général d'étendre le mandat de la MONUL pour une nouvelle période de 3 mois, en vue d'appuyer le processus de paix et les efforts inlassables de la CEDEAO. Au fil des ans, la contribution et les efforts déployés par la CEDEAO pour mettre fin au conflit libérien ont été sans faille; et ce, dans un contexte de difficultés économiques des Etats Membres. La Chine a constamment appuyé les organisations régionales, dans leurs efforts pour régler les problèmes régionaux, comme le prévoit la Charte. La Chine prend note du nouveau calendrier d'application et des mesures concrètes adoptés lors du récent Sommet de la CEDEAO. La CEDEAO prouve ainsi sa détermination, sa persévérance et sa foi. La Chine estime que la communauté se doit d'appuyer

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l'ECOMOG, en vue de lui permettre de remplir sa mission de maintien de la paix. Il est important que l'ECOMOG et la MONUL poursuivent leur coopération et une coordination, afin de garantir l'application réussie du nouveau calendrier d'Abuja. La Chine espère que les parties libériennes saisiront cette chance qui leur est tendue avec l'extension du mandat de la MONUL, pour achever le désarmement complet de leurs forces et entamer les préparatifs des élections générales.

M. NUGROHO WISNUMURTI (Indonésie) a estimé que la communauté internationale et les acteurs régionaux doivent demeurer vigilants eu égard aux multiples retournements d'opinions des chefs de faction. L'Indonésie demeure particulièrement préoccupée par la précarité de la situation, les violations persistantes des droits de l'homme et le flux continu d'armes. Dans ce contexte, le désarmement et la démobilisation des milices est essentielle au maintien d'un cessez-le-feu durable. Le Conseil de sécurité devrait exiger que les Etats respectent pleinement les termes de la résolution 788 (1992) imposant un embargo sur les armes et les équipements militaires à destination du Libéria. Convaincue de l'importance du rôle des Nations Unies dans la mise en oeuvre des Accords d'Abuja, l'Indonésie est favorable à l'augmentation le nombre des observateurs militaires et du personnel civil affectés à la MONUL. A la lumière du rôle positif que la Mission est appelée à jouer au Libéria, l'Indonésie votera en faveur de la prorogation du mandat de la MONUL jusqu'au 30 novembre 1996.

M. STEPHEN GOMERSALL (Royaume-Uni) a indiqué que son pays votera en faveur du projet de résolution sur le Libéria et de la prolongation du mandat de la MONUL. La clé du dénouement du conflit libérien se trouve dans la réponse des chefs de faction, qui se sont maintes fois publiquement engagés en faveur de l'Accord d'Abuja. Les chefs de faction doivent maintenant s'engager en faveur du désarmement, du désengagement et faire preuve de leur volonté à parvenir à une solution durable et efficace du conflit. Trop longtemps, le Conseil de sécurité a reçu des signaux indiquant le mépris qu'ont les chefs de faction des actions de la communauté internationale et des intérêts du peuple du Libéria. Les accords successifs ont été déchirés, les cessez-le-feu violés, les civils tués, les enfants enrôlés dans les forces combattantes et l'infrastructure du pays détruite. Cela, pour satisfaire la soif de pouvoir d'un groupe de chefs de guerre sans foi. Face aux efforts des dirigeants de la CEDEAO pour ramener la paix dans leur région, la communauté internationale se doit d'appuyer cette organisation. Nous félicitons et appuyons l'Accord conclu à Abuja, le mois dernier. Cet Accord offre aux dirigeants des factions une autre chance. Nous prenons note des sévères conséquences prévues á l'encontre de tout chef de faction qui manquera de s'acquitter de ces obligations. Les chefs de faction doivent entendre le message contenu dans cette résolution. Ils ne doivent plus se faire d'illusion. Ceci est la dernière chance du Libéria de résoudre ses problèmes avec l'assistance de l'ONU. Les factions doivent cesser leurs actes d'intimidation et leurs

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attaques contre l'ONU, l'ECOMOG et le personnel des ONG. Ils doivent mettre fin aux pillages et restituer les biens volés. Sans ce signal minimum de leur bonne volonté, la communauté internationale ne saurait continuer de contribuer au relèvement du pays et à l'assistance humanitaire. Le Royaume-Uni envisage de verser une contribution au Fonds d'affectation spéciale pour le Libéria en vue d'aider l'ECOMOG. Il se félicite de l'appui logistique et financier apporté par les Etats-Unis et invite les autres pays à en faire de même.

M. PARK SOO GIL (République de Corée) a jugé que la commission électorale doit être pleinement indépendante et le désarmement assez conséquent pour empêcher tout obstacle à la libre participation de la population libérienne au processus démocratique. Pour ce faire, l'embargo sur les armes devra être pleinement respecté. Eu égard à l'importance cruciale des élections dans le cadre du processus de paix à venir, la République de Corée estime que les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans l'organisation et la conduite du processus électoral. La République de Corée appuie pleinement la prorogation du mandat de la MONUL pour une période supplémentaire de trois mois tel que recommandé par le Secrétaire général.

M. GERARDO MARTINEZ BLANCO (Honduras), s'est félicité des résultats du récent Sommet d'Abuja et de l'adoption du nouveau Plan d'application de l'Accord. Il est important à présent que les parties acceptent les décisions de la CEDEAO. Il faut que la sécurité soit maintenue et renforcée dans tout le pays. Le Honduras déplore les attaques perpétrées contre le personnel de l'ONU et les organisations humanitaires. Il déplore le pillage de leur matériel. Le Honduras appuie la recommandation visant à accroître le nombre d'observateurs militaires de la MONUL. La MONUL doit être dotée des moyens d'action et poursuivre sa coopération avec l'ECOMOG. La communauté internationale se doit d'appuyer l'ECOMOG au Libéria. Le Honduras appuie la prorogation du mandat de la MONUL et votera en faveur du projet de résolution.

M. YURIY V. FEDOTOV (Fédération de Russie) : la Fédération de Russie rend hommage au rôle clé des Chefs d'Etats de la CEDEAO dans la recherche d'une solution durable au conflit au Libéria. Les récents accords demeurent pourtant fragiles si l'on se rappelle que les chefs de faction ont souvent violé les accords auxquels ils ont eux-mêmes adhérés. La Russie appuie la création d'un mécanisme de contrôle de la mise en oeuvre des Accords d'Abuja ainsi que la prise de sanctions contre les chefs de factions qui s'opposeraient au processus de paix. Enfin, la Russie accorde une attention particulière à la coordination entre l'ECOMOG et la MONUL. Il incombe aux Libériens de saisir cette dernière chance.

M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée-Bissau) a déclaré que la période de paix et de stabilité relative qui a permis une reprise partielle de la vie normale à Monrovia et dans plusieurs autres villes du Libéria est un tournant que la Guinée-Bissau salue. C'est là le fruit des efforts inlassables de la CEDEAO.

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La Guinée-Bissau se félicite de l'accord prorogeant l'Accord d'Abuja jusqu'au 15 juin 1997, établissant un nouveau plan d'exécution, prévoyant les moyens de vérifier si les Chefs des factions respectent cet accord, et proposant des mesures qui pourraient être prises à l'encontre des factions qui ne le respecteraient pas.

Ces décisions sans précédent de la CEDEAO, preuve de la détermination et de la cohésion de la communauté ouest-africaine, sont sans doute à l'origine de nouveaux engagements des factions libériennes de mettre fin aux hostilités, de désengager leurs forces et de rendre leurs armes. Nous nous félicitons aussi de la désignation de Mme Ruth Perry à la présidence du Conseil d'Etat.

Compte tenu de ces progrès et de l'amélioration de la situation en matière de sécurité au Libéria, nous appuyons l'idée du Secrétaire général de déployer immédiatement 24 nouveaux observateurs militaires dans le pays afin d'y rétablir la présence de la MONUL, de vérifier de futures opérations de désarmement et d'entreprendre des patrouilles plus fréquentes. La Guinée-Bissau, pays de la sous-région et membre de la CEDEAO a toujours manifesté sa préoccupation face aux maigres moyens dont disposait, l'ECOMOG et nous demandons encore une fois à la communauté internationale de lui fournir l'assistance nécessaire qui lui permettre de s'acquitter pleinement de ses responsabilités, notamment en ce qui concerne le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le cadre de l'Accord d'Abuja. A ce propos, la contribution des Etats-Unis d'autres pays revêtent une importance capitale. Toutefois, il est clair que la communauté internationale ne continuera d'appuyer le processus de paix au Libéria que si les faction libériennes font preuve de la volonté de régler tous leurs différends par des moyens pacifiques et de parvenir à la réconciliation nationale conformément à l'Accord d'Abuja du 17 août 1996. Dans ce contexte, nous tenons à exiger une fois de plus que les factions libériennes respectent strictement tous leurs engagements découlant des accords d'Abuja et les statuts des personnels de l'ECOMOG, de la MONUL et des organisations et organismes internationaux. Les pillages, cambriolages et autres actes de banditisme doivent immédiatement cesser de même que doivent être restitués tous les objets volés. Il convient aussi d'exiger des leaders des factions libériennes qu'ils respectent et protègent les enfants qu'ils utilisent aux combats.

M. ZBIGNIEW MATUSZEWSKI (Pologne) : la Pologne se prononcera en faveur de la prorogation du mandat de la MONUL jusqu'au 30 novembre 1996. Les mois à venir seront cruciaux. La reconstruction des piliers de l'Etat et du tissu social et la restauration de la confiance sont des tâches énormes. Elles incombent en premier lieu aux Libériens eux-mêmes. La Pologne attache une importance particulière aux aspects humanitaires de la situation et au respect des droits de l'homme dans le pays. Elle attend des chefs de faction qu'ils respectent le statut du personnel de l'ECOMOG, de la MONUL et des organisations internationales. Ils doivent surtout honorer leurs obligations

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au titre des Accords d'Abuja, eu égard notamment à la mise en oeuvre du calendrier agréé. La Pologne salue l'initiative de l'Italie d'inclure un paragraphe au sein du projet de résolution condamnant la pratique suivie par certaines factions qui recrutent et entraînent des enfants et les utilisent dans les combats.

M. LEONEL SEARLE (Chili), s'est félicité du nouveau Plan adopté par la CEDEAO le mois dernier, à Abuja. Le Chili se félicite spécialement des dispositions prévoyant un mécanisme d'examen des progrès qui seront réalisés et l'imposition éventuelle de sanctions contre ceux des chefs de faction qui n'honoreront pas leurs engagements. Le Chili appuie le projet de résolution, en particulier le paragraphe 9 concernant la pratique odieuse et inhumaine du recrutement d'enfants comme combattants, proposé à l'initiative de l'Italie. Le Chili juge inacceptable le pillage de matériels des organisations et de l'ONU. Il est de même inacceptable que les factions recrutent des enfants dans leurs forces de combat. Le Chili votera en faveur du projet de résolution et demande à la communauté internationale de continuer son appui au Libéria. Le Chili se félicite de l'installation du nouveau Chef du Conseil d'Etat. Il se félicite de la participation accrue que la société civile a prise à ce propos. Ce sont les faits plus que les mots qui décideront de l'attitude de la communauté internationale.

M. KARL F. INDERFURTH (Etats-Unis): Le Conseil de sécurité est déterminé à mettre un terme à l'engagement d'enfants dans les combats. Les Etats-Unis saluent les efforts des Chefs d'Etat de la CEDEAO en vue de renforcer l'Accord de 1995 et l'élaboration d'un calendrier de mise en oeuvre ainsi que la menace de sanctions contre toute personne ou groupe de personnes s'opposant au progrès du processus de paix. Au vu de l'adhésion des chefs de faction, l'espoir est donc légitime de voir la paix et la stabilité s'instaurer dans les mois à venir. Les Etats-Unis veilleront à surveiller les actions des chefs de faction au titre de l'Accord du 17 août. Ce n'est qu'à la condition que le calendrier sera honnêtement mis en oeuvre que les Etats-Unis appuieront l'appel du Secrétaire général en faveur du renforcement du déploiement de la MONUL. Les Etats-Unis estiment que la MONUL est à même de jouer un rôle positif au sein du processus. Pour cela, les factions libériennes doivent démontrer un engagement authentique en faveur de l'Accord d'Abuja.

M. HERVE LADSOUS (France) : L'espoir doit ici être prudent, l'expérience ayant montré que les factions avaient plusieurs fois méconnu leurs engagements. La France veut croire, comme l'indique le rapport du Secrétaire général, que les sanctions dont le plan est assorti, constitueront une garantie importante de son exécution. Un nouvel échec serait dramatique, car il pourrait conduire à un retrait de la communauté internationale, à la reprise généralisée des combats et à un risque majeur pour la stabilité de la région.

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La France n'a cessé d'apporter son soutien au processus de paix au Libéria. Elle le fera encore en acceptant, comme le recommande le Secrétaire général, de prolonger le mandat de la MONUL pour une durée de trois mois. Elle soutient également les intentions du Secrétaire général relatives au déploiement de la mission.

M. TONO EITEL (Allemagne) a fait remarquer que depuis le dernier Sommet de la CEDEAO, le 17 août 1996, un nouvel espoir est né quant à la reprise du processus de paix au Libéria. Les Etats de la CEDEAO ont décidé de donner une dernière chance aux chefs de faction. Le Comité des Neuf a convenu d'un strict calendrier d'application de l'Accord d'Abuja, qui devra débuter avec le rétablissement du cessez-le-feu le 31 août 1996 et la tenue d'élections libres et justes le 30 mai 1997. Le Secrétaire général dans son dernier rapport et l'Ambassadeur Jonah ont informé le Conseil de sécurité que l'accord d'Abuja a été réalisé, en raison de l'insistance des divers groupes de la société civile libérienne présents à Abuja. Nous espérons que ceci augure de la formation du premier embryon d'un processus démocratique, par lequel le peuple du Libéria pourra décider lui-même de son avenir.

La prorogation du mandat de la MONUL et le déploiement de 24 observateurs militaires supplémentaires qu'autorise la résolution du Conseil de sécurité sont les premières réponses de l'ONU face à la nouvelle évolution au Libéria. Nous reconnaissons que l'ECOMOG doit bénéficier des ressources financières et logistiques adéquates. Toute assistance future devra être plus étroitement coordonnée que par le passé. Il doit être clair toutefois que l'ECOMOG et la MONUL ne sauraient continuer leurs efforts, si les conditions ne le permettent pas. Nous invitons instamment les parties à saisir cette chance, qui est la dernière. Après les combats d'avril et mai derniers, l'Allemagne a fourni 600 000 marks.

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