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DR/G/204

LE COMITÉ POUR L'ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION RACIALE TERMINE L'EXAMEN DU RAPPORT DU VENEZUELA

15 août 1996


Communiqué de Presse
DR/G/204


LE COMITÉ POUR L'ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION RACIALE TERMINE L'EXAMEN DU RAPPORT DU VENEZUELA

19960815 Genève, 15 août -- Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a terminé, ce matin, l'examen du rapport présenté par le Venezuela sur les mesures prises par le Gouvernement de ce pays afin de mettre en oeuvre les dispositions de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Le Comité adoptera ultérieurement ses observations finales sur le rapport vénézuélien et les rendra publiques le 23 août prochain.

M. Naudy Suárez Figueroa, représentant du Venezuela, répondant aux questions des experts suite à la présentation de son rapport le 13 août dernier, a estimé que la référence faite par certains experts au rapport du Département d'État des États-Unis n'était vraisemblablement «pas opportune». Le Gouvernement vénézuélien estime que ce rapport ne tient pas compte des efforts déployés par son pays en matière de droits de l'homme. Par ailleurs, il ne constitue pas une source d'informations autorisée et fiable.

Les divergences de vues entre le Gouvernement vénézuélien et le Comité sont par ailleurs très faibles, a estimé M. Suárez. Son Gouvernement a largement fait preuve de sa volonté de lutter contre toutes les formes de discrimination raciale. À cet égard, des réformes du Code civil et du Code pénal sont en cours. Les procédures actuelles du système politique vénézuélien permettent aux populations autochtones de faire entendre leur voix, notamment par le biais d'un parlement autochtone.

En ce qui concerne le massacre, en 1993, d'un groupe autochtone yanomami dans la région de l'Amazonie, M. Suárez Figueroa a rappelé que ces violations des droits de l'homme, qui ont eu lieu dans une zone imprécise à la frontière entre le Brésil et le Venezuela, est le fait de migrants illégaux provenant du Brésil. L'absence de vigilance policière dans cette zone a permis à un grand nombre de chercheurs d'or brésiliens de pénétrer dans cette région et il y a eu des affrontements avec les autochtones qui y résident. Le Gouvernement du Venezuela ne peut être tenu pour responsable de délits que ni ses autorités ni ses citoyens n'ont commis. Une commission mixte a déterminé que ces actes avaient été commis par des Brésiliens. De tels actes ne se sont pas reproduits, les autorités vénézuéliennes ayant renforcé leur vigilance dans cette région, a-t-il précisé. Le Gouvernement vénézuélien a également pris des mesures supplémentaires de protection de la minorité yanomami.

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M. Suárez Figueroa a indiqué qu'aucun recensement mentionnant l'appartenance raciale des individus n'a été effectué dans son pays. Par ailleurs, le législateur a voulu créer une discrimination positive afin de protéger les populations autochtones, en ce qui concerne notamment le régime de d'attribution des terres. Un régime spécial continue de favoriser les populations autochtones. Leurs droits civils et politiques sont pleinement garantis tant par la Constitution que par les différentes lois et décrets. Par ailleurs, il a indiqué que 60% de la population autochtone est alphabétisée. Plus de la moitié des autochtones vivent dans des établissements humains.

Les difficultés économiques que rencontre le pays ont touché l'ensemble de la population. Les problèmes liés aux services de santé pour les populations autochtones vivant dans des zones difficiles d'accès sont aigus et des plaintes à ce sujet ont effectivement été reçues, a-t-il reconnu. Par ailleurs, le régime d'éducation interculturel bilingue a rencontré de nombreuses difficultés techniques, a-t-il admis, certaines populations autochtones n'étant pas sédentaires.

La question de l'attribution des terres aux populations autochtones est extrêmement complexe. Dans certain cas, des réclamations pour des terres autochtones font référence à des documents du dix-huitième siècle. Le problème foncier au Venezuela est pris très au sérieux par le Gouvernement.

La participation de la population noire dans la hiérarchie militaire et dans le corps diplomatique est aujourd'hui une réalité. Quant à la participation des minorités à la vie politique, M. Suárez Figeroa a précisé que le Venezuela était «un des pays les plus politisés du monde». En réaction aux nombreuses dictatures qui ont régit le pays, tous les éléments de la population se sont impliqués dans la vie politique vénézuélienne. Des Indiens sont représentés à la chambre des députés, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne le régime pénitentiaire, le Gouvernement du Venezuela a accordé un rang prioritaire aux investissements dans les prisons, malgré les difficultés budgétaires qu'il rencontre. Il n'existe pas de tribunaux spéciaux pour les autochtones, a précisé M. Suárez en réponse à des questions de membres du Comité.

Le Comité s'est ensuite réuni en séance privée afin d'entendre des communications émanant d'individus ou de groupes d'individus victimes de discrimination raciale.

Le Comité doit entamer, cet après-midi, le rapport de Maurice et terminer l'examen du rapport présenté hier par le Zaïre.

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