En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/6031

MESSAGE À L'OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES POPULATIONS AUTOCHTONES

9 août 1996


Communiqué de Presse
SG/SM/6031
SOC/4407


MESSAGE À L'OCCASION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES POPULATIONS AUTOCHTONES

19960809 Texte du message du Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali, à l'occasion de la Journée internationale des populations autochtones, le 9 août :

Nous célébrons aujourd'hui la deuxième Journée internationale des populations autochtones.

La discrimination, l'oppression et la maladie ont fait de terribles ravages parmi les populations autochtones du monde entier. Les souffrances qu'elles ont endurées n'ont pas d'équivalent et ont été encore aggravées par des siècles d'incompréhension, de discrimination et d'indifférence. La communauté internationale peut cependant faire davantage que s'excuser pour les dommages causés.

Nous avons le devoir de reconnaître qu'il y a eu injustice et discrimination, mais cela n'aidera guère ces populations à prendre la place qui leur appartient de droit en tant que membres à part entière de la communauté des nations. Pour cela, il faut un changement délibéré des priorités nationales et internationales.

Notre point de départ doit être celui des populations autochtones elles-mêmes : défendre, respecter et encourager des revendications légitimes concernant les droits fondamentaux de l'homme et ses droits politiques et économiques.

Gardons-nous, par ailleurs, de tomber dans le piège qui consiste à penser que les populations autochtones appartiennent à un ensemble monolithique ayant le même patrimoine, la même expérience et le même avenir. Ce que nous célébrons aujourd'hui, c'est l'immense variété et la diversité culturelle de populations réparties sur tous les continents et dont chacune possède son histoire, son expérience et son mode de vie.

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Il n'en reste pas moins que toutes les populations autochtones à travers le monde sont confrontées à des problèmes et à des défis analogues, au premier rang desquels figurent les difficultés quotidiennes liées à la dégradation et à la destruction de l'environnement. L'exploitation sauvage des territoires et des sols a des effets catastrophiques qui, dans certains cas, menacent l'existence même de ces peuples. Le déboisement et la population des ressources naturelles posent des problèmes mondiaux qui exigent une action urgente et concertée de la communauté internationale.

La Décennie internationale des populations autochtones (1995-2004) intensifie les activités concrètes dans des domaines aussi importants que le respect des droits de l'homme, la protection de l'environnement et l'accès aux services de santé et d'éducation. Dans chacun de ces domaines, les apports, les connaissances spécialisées et la participation active des populations autochtones sont indispensables.

Pour sa part, le système des Nations Unies s'emploie à renforcer la coopération internationale et à faire mieux comprendre dans le monde entier les préoccupations essentielles des populations autochtones. Mais nous pouvons et nous devons faire encore plus.

Pour qu'une collaboration active et totale s'instaure entre l'Organisation des Nations Unies et les populations autochtones, il faudra que tous les intéressés multiplient leurs efforts, engagent un dialogue ouvert et fassent preuve de détermination.

Au niveau national, de nombreux États Membres encouragent déjà les populations autochtones à participer directement à la vie politique, pour lutter contre le racisme et la discrimination et atténuer les effets de la pauvreté et de la destruction de l'environnement. Au niveau international, nous pouvons aller plus loin pour faire en sorte que notre intervention face aux problèmes spécifiques des populations autochtones du monde entier constitue une réponse concertée, judicieuse et résolue.

L'Assemblée générale a reconnu que la création, au sein du système des Nations Unies, d'une instance permanente pour les populations autochtones pouvait être un moyen de progresser. La participation directe et la mise en place de nouvelles voies de consultation demeurent des objectifs essentiels de la Décennie internationale des populations autochtones.

C'est dans cette perspective que j'engage la communauté internationale à redoubler d'efforts pour répondre aux préoccupations et aux demandes légitimes des populations autochtones.

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