DH/G/428

LE HAUT COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME LANCE UN APPEL À TOUS LES ÉTATS MEMBRES AFIN DE RENFORCER LA MISSION DES DROITS DE L'HOMME AU BURUNDI

23 juillet 1996


Communiqué de Presse
DH/G/428


LE HAUT COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME LANCE UN APPEL À TOUS LES ÉTATS MEMBRES AFIN DE RENFORCER LA MISSION DES DROITS DE L'HOMME AU BURUNDI

19960723 M. Ayala Lasso recommande de porter à trente-cinq le nombre d'observateurs afin de contribuer à la stabilisation de la situation dans le pays

Genève, 23 juillet -- Le Haut Commissaire aux droits de l'homme, M. José Ayala Lasso, a lancé un appel de contributions afin d'accroître le nombre d'observateurs des droits de l'homme au Burundi et de le porter à trente-cinq. Le coût opérationnel de ce déploiement s'établit à 5 029 630 dollars pour un an.

Le Haut Commissaire rappelle qu'un premier groupe de cinq observateurs a été déployé grâce à l'assistance de la Commission européenne. Se fondant sur les diverses activités menées par les observateurs, ainsi que sur les expériences acquises, le rapport d'évaluation de la mission conclut qu'une opération d'observation des droits de l'homme est, actuellement, non seulement utile, mais possible au Burundi.

À la lumière des conclusions du rapport d'évaluation qui confirme, d'une façon générale, l'effet dissuasif d'une présence significative des observateurs des droits de l'homme sur le terrain, le Haut Commissaire envisage d'augmenter le nombre des observateurs et de le porter, dans un premier temps, à un maximum de trente-cinq. Cet accroissement permettra, si les conditions de sécurité sont satisfaites, d'ouvrir, pour le moment, deux bureaux provinciaux.

M. Ayala Lasso souligne que l'augmentation du nombre d'observateurs et l'établissement de deux antennes ne seront possibles qu'avec des moyens logistiques adaptés à la situation. À cet égard, il est envisagé de déployer cinq professionnels dans le secteur de la logistique et des communications, ainsi que la mise à disposition d'un hélcoptère pour faciliter d'éventuelles évacuations. La mission devra en outre disposer, dès le départ, de ressources financières suffisantes pour planifier les activités sur une période d'une année ou d'au moins six mois.

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Les tâches principales de la mission d'observation demeurent celles qui avaient été définies dans le plan opérationnel au cours de l'année écoulée qui consistent, entre autres, à recevoir des communications et tout témoignage ou information relatifs aux violations des droits de l'homme. Ces témoignages et informations feront l'objet d'enquêtes et de vérifications aussi complètes que possible. La Mission s'attachera aussi à établir des relations constructives avec les autorités pour les informer objectivement de la situation des droits de l'homme, les inciter à ouvrir des enquêtes officielles de vérification et à prendre des mesures correctives. Elle doit également mener un programme de formation et d'éducation aux droits de l'homme qui s'adressera aussi bien à la population qu'aux organisations non gouvernementales et aux secteurs tels que les forces de maintien de l'ordre et l'appareil judiciaire.

En ce qui concerne l'aspect sécuritaire, soulignant l'incertitude qui pèse, pour le moment, sur le projet de déploiement d'une force africaine pour aider au rétablissement de la sécurité et l'absence d'un environnement politique sécurisant, le rapport d'évaluation met l'accent sur l'importance d'un soutien politique clair de la communauté internationale comme une garantie de sécurité pour les observateurs. À cet égard, il serait souhaitable que les pays membres des Nations Unies et les principaux pays qui soutiennent l'Opération des droits de l'homme au Burundi apportent un appui à la Mission d'observation et demandent au Gouvernement et à l'armée du Burundi de garantir la sécurité des observateurs internationaux. Par ailleurs, la poursuite de la mission et l'accroissement du nombre d'observateurs présupposent notamment l'envoi d'une unité de sécurité, composée d'au moins cinq professionnels.

L'Opération des droits de l'homme au Burundi ne constitue qu'un des éléments d'une stratégie globale et cohérente de la communauté internationale pour promouvoir la concertation, la réconciliation nationale et le dialogue entre les différents acteurs burundais et aider le pays à surmonter la crise. Cette mission, selon le Haut Commissaire aux droits de l'homme, pourrait jouer un rôle stabilisateur considérable.

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