SG/2025

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EXHORTE A UNE ACTION INTERNATIONAL EN VUE DE PRÉVENIR LES CATASTROPHES HUMANITAIRES

11 juillet 1996


Communiqué de Presse
SG/2025


LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EXHORTE A UNE ACTION INTERNATIONAL EN VUE DE PRÉVENIR LES CATASTROPHES HUMANITAIRES

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Il estime que le développement peut être "la meilleure forme de prévention" et déconseille de privilégier les secours à court terme au détriment du développement

Genève, le 5 juillet (Service d'information des Nations Unies) - Prenant la parole à Genève, à l'invitation du Groupe de travail Humanitarian Liaison Working Group, groupe informel rassemblant les pays qui aident l'Organisation des Nations Unies dans ses opérations humanitaires, le Secrétaire général, Boutros Boutros-Ghali, a engagé aujourd'hui la communauté internationale à agir efficacement en vue de prévenir les catastrophes humanitaires.

Soutenant que le développement peut être la meilleure forme de prévention, le Secrétaire général a mis en garde contre la tendance qui consiste à privilégier les besoins en secours à court terme, au détriment du développement, ce qui aggrave les risques de détérioration des conditions et d'éclatement de nouveaux conflits.

Le Secrétaire général a par ailleurs indiqué que, bien que les donateurs se montrent disposés à affecter des fonds à l'assistance humanitaire, le montant de l'aide au développement s'était dangereusement contracté. Le volume de l'aide publique au développement avait baissé d'environ 23 % en quatre ans et atteindrait bientôt son niveau le plus bas si cette tendance persistait.

Aujourd'hui, les débats du Groupe de travail sont axés sur le rôle futur des Nations Unies dans la prévention et le règlement des conflits, question qui constitue un motif de préoccupation majeur pour les donateurs, auprès desquels les organismes des Nations Unies et d'autres organisations humanitaires sollicitent cette année un montant de 2,4 milliards de dollars au titre de leurs programmes d'aide humanitaire d'urgence.

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11 juillet 1996

Le Secrétaire général a déclaré que l'on avait réussi à faire accepter l'idée qu'il existait un lien entre les secours, le relèvement et la reconstruction. La communauté internationale et le Conseil de sécurité étaient maintenant acquis à l'idée que les Nations Unies devaient rester sur place au-delà de la fin de tel ou tel conflit - comme en El Salvador, au Mozambique et au Cambodge, ou encore en Haïti où l'ONU est toujours présente.

Le problème de la prévention n'est cependant toujours pas résolu. Le Secrétaire général a précisé que les gouvernements étaient prêts à apporter leur concours financier à la suite de tel ou tel accident, mais peu disposés à fournir des ressources pour empêcher qu'un tel accident se produise.

"Il est difficile de se procurer l'argent du médicament mais facile de payer pour le cercueil", dit un proverbe chinois. La seule exception à cette réticence à financer des activités préventives a été enregistrée dans l'ex-République yougoslave de Macédoine où le Conseil de sécurité a autorisé à la fin de l'année 1992 le déploiement d'une force de prévention.

Tout en constatant que le Burundi suscite de plus en plus d'inquiétude, le Secrétaire général a reconnu qu'il n'avait jusqu'ici pas réussi à mobiliser la communauté internationale en vue d'une intervention qui viserait à empêcher le pourrissement de la situation dans ce pays. Toutefois, l'élaboration de plans d'urgence était bien avancée et des fournitures humanitaires avaient été mises en place au cas où la situation se détériorerait brusquement.

Le Secrétaire général a déclaré avoir évoqué ces questions lors d'entretiens qu'il avait eus avec les responsables de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international à l'occasion de la réunion au sommet du Groupe des sept pays industrialisés qui s'était tenue à Lyon les 28 et 29 juin. A cette occasion, on avait reconnu les besoins en développement des pays encore en proie aux conflits et aux affrontements qui, à l'évidence, méritaient un traitement spécial.

L'Organisation des Nations Unies était également consciente de la nécessité d'oeuvrer de concert avec d'autres entités. On avait fait des progrès notables dans la coordination des activités avec les organismes des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. L'Organisation avait également renforcé sa coopération avec les organisations régionales et noué des relations avec de "nouveaux acteurs" comme les entreprises commerciales internationales, les organisations non gouvernementales, les membres de la société civile et les médias.

En conclusion, le Secrétaire général s'est franchement rangé à l'avis d'un ambassadeur selon lequel l'heure n'était plus à l'alerte précoce mais à l'intervention rapide.

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